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3,89

sur 5045 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un sujet original traité par Alessandro Baricco en 120 pages à peine. Il faut donc s'efforcer de trouver de la densité dans ce petit roman. Elle n'est pas absente pourtant, même si un texte plus long aurait permis à l'auteur de développer davantage ses personnages et de présenter des descriptions véritables des lieux par courus par le héros.

C'est donc un éleveur de vers à soie d'Ardèche, Hervé Joncour, dont les vers sont atteints d'un parasite pouvant mettre en péril toute son entreprise. Il effectue donc quatre voyages vers l'Asie, pour arriver finalement au Japon et donc y revenir.

Mais ses voyages semblent aussi motivés par l'attrait d'une belle dont les yeux, peut-être à travers les vapeurs de l'opium, vont vraiment perturber Hervé. Est-ce donc aussi un roman d'amour? Quel est le véritable amour? Une question que se pose inévitablement Hervé, les déclencheurs de l'amour, ou de ce que l'on croit l'être étant tellement mystérieux.

La belle écriture d'Alessandro Baricco donne le ton approprié à cette histoire douce, ses mots prenant la forme d'une peinture quelque peu inachevée à mon goût.
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Sur la route de la soie, entre la France et le Japon du 19ème siècle, ce petit livre, plutôt de l'ordre de la fable d'ailleurs, m'a laissé étonnement songeuse.

L'auteur nous conte l'histoire d'un français Hervé Joncour, devenu sériciculteur par le hasard d'une rencontre. Mais en 1861, une épidémie décime les oeufs de vers à soie. Son mentor Baldabiou (un personnage attachant et sans compromission), le convainc d'aller s'en procurer clandestinement au Japon. Là-bas, il sera envouté par le regard d'une femme, "ses yeux n'avaient pas une forme orientale, et son visage était celui d'une jeune fille." Il fera le voyage à 4 reprises, partant en octobre pour revenir en avril pour la grand-messe, empruntant toujours le même itinéraire, identique à un mot près, comme un refrain... sauf le dernier, celui de tous les dangers.

L'écriture simple et épurée est bercée par d'étranges faux-rythmes alternant répétitions et pauses. Au coeur de cette arythmie vient se lover une histoire d'amour singulière, enveloppée de regards, de silences et d'effleurements. Un amour sensuel, fantasmé, inaccessible raconté par un Hervé Joncour qui semble spectateur de sa propre vie. "Elle pleuvait, sa vie, devant ses yeux, spectacle tranquille." Enfin, pas si tranquille que ça, puisque lors du dernier voyage, il tentera de lire son futur dans le vol des oiseaux, selon la coutume local du Japon :

"La bande d'oiseaux, terrorisée, s'éleva dans le ciel, comme la colonne de fumée s'échappant d'un incendie. Si haute, que tu l'aurais vue à des jours et des jours de marche. Noire dans le ciel, sans autre but que son propre égarement."

Égarement pour les oiseaux, égarement pour Hervé Joncour, égarement pour le lecteur également avec cette fin inattendue et magnifique qui ouvre sur de multiples interprétations.
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J'avais lu Soie en février 2019. J'en avais tiré une critique laconique et vacharde. le contenu ne m'avait laissé aucun souvenir à part celui d'un long ennui. Je l'ai relu aujourd'hui sans déplaisir mais il ne m'a pas enthousiasmée pour autant.
J'ai apprécié sa construction narrative. du bel ouvrage, complexe et bien visible. L'auteur musicologue a composé là une sorte de sonate ou de mini-opéra avec un thème, des répétitions, des variations et un coup de théâtre. le héros Hervé Joncour fait quatre voyages du Midi de la France au Japon vers 1860 pour acheter des oeufs sains de vers à soie. Il passe à chaque fois par le même chemin avec de légères différences signifiantes. Les trois personnages féminins trop symboliques pour être attachants sont très légèrement caractérisées par les mêmes épithètes quasi homériques. Barrico utilise également la métaphore un brin éculée des oiseaux de la volière d'Hara Kei à différentes reprises pour signifier les états d'âme de Joncour. A noter ce personnage étrange au nom clé avec lequel Joncour négocie. C'est vraiment très bien fait quoique ostensible.
L'écriture est épurée, minimaliste. Les chapitres sont courts, parfois réduits à une seule phrase ; pas de mots, des regards. A peine entrevue, le pâle Joncourt tombe éperdument amoureux de cette femme « qui n'a pas les yeux d'une orientale ». Cet amour idéal, évanescent, fantasmé, romantique aussi léger qu'un ver à soie serait envoûtant s'il ne sentait pas là non plus son atelier d'écriture. Sujet : décrire une passion silencieuse.
Le personnage de Joncour n'est pas très sympathique ce qui peut susciter l'indifférence du lecteur jusqu'au moment où il sombre dans la mélancolie. le roman devient alors plus intéressant. La lecture de la lettre finale est un fameux coup de théâtre. Les personnages prennent enfin un peu d'épaisseur et de couleurs une fois le cocon éclos.
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Années 1860. Suite à une épidémie de pébrine, Hervé Joncour est désigné par son village pour partir à l'étranger se procurer des vers à soie. Ses premières destinations seront la Syrie et l'Egypte, puis le Japon. Ce pays fermé aux étrangers ne va pas décourager notre héros qui va faire quatre expéditions longues et dangereuses afin d'acheter la matière première permettant à ses concitoyens de maintenir leur activité.

Ce texte est très court, permettant au lecteur de laisser courir son imagination. Il m'a laissé un malaise, étant tout à la fois très, trop suggestif, pour une grande part du récit, alors que l'auteur insiste lourdement et de manière assez inutile dans d'autres passages. Je pense en particulier à la volière, mais surtout à la lettre en toute fin du récit. Un texte somme toute assez lisse et académique qui n'a rien éveillé en moi.
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" Hervé Joncour avait trente-deux ans .
Il achetait , et il vendait .
Des vers à soie . "
Alessandro Baricco ( soie 2001 ) .
Kenneth White ( Les Cygnes Sauvages 1990 ) écrit ce haïku :
" A Shirakawa
Pas de poème , pas de chant .
Rien que la pluie ."
Ces vers , il les a écrits en suivant le parcours , vers le nord profond , du Japon du poète Basho Matsuo , fondateur des haïkus .

La trame du livre est originale :
Hervé , personnage central , est banal . Il est riche ; aime son confort mais pas plus que ça .
Il est marié avec Hélène , femme quelconque et patiente . Il l'aime mais pas plus que ça .
Lorsqu'une épidémie détruit les élevages de soie , il doit partir à la recherche de nouveaux oeufs .
Par quatre fois , il fait des aller-retour du ponant au levant . Il y trouve ce trésor , mais pas que ça .
Il tombe sous le charme de la concubine de Hara Kei , seigneur d'un village proche de Shirakawa , rien qu'au son de sa voix et à la vue de son beau visage .
Il va fantasmer . Il va essayer de la retrouver mais sans succès .
Même s'il change un peu ses habitudes , il reste Hervé Joncour .

L'élevage de vers à soie , la passion , et surtout la découverte du Japon , terre des shoguns , devraient être des thèmes remplis de mystères , de magie , de descriptions d'un pays enchanteur .
Tant de légendes vivent dans ce pays .
Comme celle de Leiza . Elle découvrit la soie au XXVII siècle av. J.C .
( D'après la légende , elle buvait un thé quand un cocon tomba dans sa tasse . Un fil se tordit sous l'effet de la chaleur . L'impératrice prit conscience combien ce fil était doux ) .

Mais notre auteur nous apporte une sorte de compte-rendu ou peut -être .... un haïku à sa façon .
Son style est sec , épuré , répétitif , sauf lorsqu'il évoque , dans les lettres d'amour , la passion et la sensualité .
Il m'a séduite ? Pas plus que ça.
Mais il m'a désorientée et je l'en remercie !
Grâce à lui , j'ai découvert , par mes recherches , le monde merveilleux du Japon , son art , ses poèmes et Kenneth White que je lirai très vite .


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Alors que je referme ce court roman dont on m'avait dit tant de bien, je dois avouer que je suis un peu perplexe.
Certes, je ne peux nier que le texte est magnifique, doux et poétique, et que les mots sont bien choisis.
Je reconnais avoir apprécié cette lecture et que je ne me suis pas ennuyée un instant.
J'ai aimé le style narratif, les textes tantôt neufs, tantôt répétitifs. le rythme était bon, les personnages bien posés, cernés en quelques mots.
Mais..
Je ne comprends pas le battage qui a été fait autour de ce roman qui reste assez superficiel et qui manque cruellement de passion.
Suis-je trop terre à terre, trop hermétique à la suggestion ? Je pensais être prise aux tripes par douleur, l'amour, les regrets…pas du tout. Les éléments sont relatés comme si ils étaient vus de l'extérieur, sans aucune introspection et sans profondeur.
L'histoire a glissé sur moi sans vraiment me toucher.
Au final, je pense qu'il ne m'en restera pas grand-chose.
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Est-ce parce qu'avec Océan Mer j'avais embarqué sur l'île de l'enchantement, qu'inconsciemment j'attendais le même délice ? Peut-être... Soie, d'une lecture très douce, lente, nostalgique a su me bercer mais sans m'envoûter. La fin en est pourtant saisissante, inattendue, d'une subtilité experte que je vous laisse découvrir.
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Un conte mélancolique et délicat.
Des chapitres courts, de deux ou trois pages.
Dans les années 1860 dans le sud de la France, Hervé Joncour a pour profession d'acheter et vendre des oeufs de vers à soie. Marié, il doit laisser Hélène quelques mois pour partir jusqu'au Japon. Il va y rencontrer un puissant marchand, Hara Kei, accompagné d'une mystérieuse jeune fille… Suivront trois autres voyages au pays du Soleil Levant. Pays de kimono orange, de lanterne dans la nuit, d'oiseaux chamarrés dans des volières, d'idéogrammes à l'encre noire sur des billets de papier de riz…
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Ce court roman a été vivement recommandé dans le cadre du Club des lecteurs de ma médiathèque. Tous les membres de ce club sont revenus avec le sourire en disant que cet ouvrage était vraiment fantastique, que c'était une perle à ABSOLUMENT découvrir. Avec tous ces bons retours, je m'attendais donc à quelque chose de sensationnel... Ce ne fut pas forcément le cas...
On découvre la vie d'Hervé Joncourt, un français passionné par son métier qui l'entraîne à travers l'Europe voire le monde... En effet, Hervé est vendeur d'oeufs de vers à soie. Ce petit commerce lui permet de bien gagner sa vie et de combler sa femme. Mais, un jour, suite à une épidémie européenne frappant tous les oeufs de vers à soie, le voilà contraint de devoir aller commercer au Japon... Là bas, il tombe sous le charme d'une Geisha. C'est alors que toute sa vie bascule...

J'ai été surprise par les personnages : ils sont à la fois bien décrits et pas assez. On en sait juste assez pour se les imaginer soi-même et les interpréter à notre façon. C'est un procédé assez troublant dont je n'ai pas l'habitude. Certes, il faut laisser part à l'imagination, mais ici, on est vraiment libre d'imaginer comme on le désire tous les personnages. Cela séduira sans doute certains lecteurs ou déplaira à d'autre. Personnellement, je suis assez partagée.
Ce n'est pas le type de lecture que j'apprécie ni vers laquelle je me dirige d'habitude (néanmoins, c'est l'avantage d'un club de lecture : on lit de tout), cependant je reconnais que la plume de l'auteur est plaisante et qu'il sait conduire ses lecteurs dans un voyage sensoriel grâce à ses mots. Il a un style très maîtrisé qui est vite additif. J'ai d'ailleurs lu "Soie" d'une traite. Les chapitres sont très courts, tels les battements d'ailes d'un oiseau en plein envol. La fin m'a agréablement surprise : je ne m'attendais pas à une telle révélation de la part de Madame Blanche... Pour le reste du récit, je n'ai pas apprécié l'intrigue. En revanche, j'ai été touchée par les émotions, la poésie, la sensualité et les mots délicats d'Alessandro Baricco. On suit avec plaisir le protagoniste à travers ses voyages ou ses découvertes culturelles. En outre, grâce aux descriptions, on "voit" vraiment certains paysages.

Ce roman ne m'a donc pas vraiment conquise, car j'ai besoin de plus d'action ou de rebondissements. Toutefois je ne regrette pas ma lecture, car je retiens plusieurs points positifs comme le style de l'auteur, ce voyage plein de poésie, ainsi que les références culturelles et historiques (Flaubert, Abraham Lincoln, Louis Pasteur, ...). E. C.
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La lecture de ce court roman d'Alessandro Baricco m'a déconcerté. Je vous en donne la trame. Au milieu du 19ème siècle, Hervé Joncour exerce une profession peu commune : il parcourt le monde pour acheter des vers à soie destinés aux filatures de son village. Cette activité lucrative lui permet de mener une existence paisible avec son épouse, Hélène. Une maladie qui décime les élevages va changer la donner et le contraindre à se rendre aux confins du monde pour se fournir en vers sains, dans un pays qui commence à s'ouvrir au commerce après des années d'isolement: le Japon. Un seigneur nommé Hara Kei consent à lui vendre des vers. La concubine d'Hara Kei, une femme mystérieuse, et Hervé Joncour vont rapidement s'éprendre l'un de l'autre. C'est un amour impossible, sans aucun échange de parole ; les deux amants ne peuvent s'étreindre que par l'intermédiaire d'une domestique. Cette femme lui remet un mot l'implorant de revenir. Voici notre voyageur qui menait jusque là une existence paisible déchiré entre cette passion chimérique et la promesse faite à sa femme de toujours revenir au foyer. Une guerre débute au Japon, les scientifiques apprenent à isoler les vers malades ; les voyages de Joncour n'ont plus de raison d'être mais le voilà déjà reparti....
Le style est épuré et comporte des fantaisies plus ou moins heureuses. le roman comporte plusieurs motifs musicaux, c'est le cas des récits des trajets vers l'Orient qui se répètent en intégrant à chaque fois quelques variations. Les sauts de ligne après un dialogue « Dit le(…) » m'ont beaucoup moins convaincu, tout comme l'insertion d'une lettre à l'érotisme très cru qui sonne faux au coeur d'un texte jusque là plutôt neutre. le roman est constitué d'une succession de chapitres courts qui se lisent vite, trop vite ; là réside peut-être toute la difficulté du texte. Une lecture minutieuse semble nécessaire pour décrypter le sens les paraboles. le roman offre peu de description et la psychologie des personnages n'est pas détaillée. Il appartient donc au lecteur de s'investir et se projeter pour donner vie à ce texte au risque de passer à côté. Pour ma part, je n'ai pas réussi à saisir le fond de cette histoire.
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