" Hervé Joncour avait trente-deux ans .
Il achetait , et il vendait .
Des vers à
soie . "
Alessandro Baricco (
soie 2001 ) .
Kenneth White (
Les Cygnes Sauvages 1990 ) écrit ce haïku :
" A Shirakawa
Pas de poème , pas de chant .
Rien que la pluie ."
Ces vers , il les a écrits en suivant le parcours , vers le nord profond , du Japon du poète
Basho Matsuo , fondateur des haïkus .
La trame du livre est originale :
Hervé , personnage central , est banal . Il est riche ; aime son confort mais pas plus que ça .
Il est marié avec Hélène , femme quelconque et patiente . Il l'aime mais pas plus que ça .
Lorsqu'une épidémie détruit les élevages de
soie , il doit partir à la recherche de nouveaux oeufs .
Par quatre fois , il fait des aller-retour du ponant au levant . Il y trouve ce trésor , mais pas que ça .
Il tombe sous le charme de la concubine de Hara Kei , seigneur d'un village proche de Shirakawa , rien qu'au son de sa voix et à la vue de son beau visage .
Il va fantasmer . Il va essayer de la retrouver mais sans succès .
Même s'il change un peu ses habitudes , il reste Hervé Joncour .
L'élevage de vers à
soie , la passion , et surtout la découverte du Japon , terre des shoguns , devraient être des thèmes remplis de mystères , de magie , de descriptions d'un pays enchanteur .
Tant de légendes vivent dans ce pays .
Comme celle de Leiza . Elle découvrit la
soie au XXVII siècle av. J.C .
( D'après la légende , elle buvait un thé quand un cocon tomba dans sa tasse . Un fil se tordit sous l'effet de la chaleur . L'impératrice prit conscience combien ce fil était doux ) .
Mais notre auteur nous apporte une sorte de compte-rendu ou peut -être .... un haïku à sa façon .
Son style est sec , épuré , répétitif , sauf lorsqu'il évoque , dans les lettres d'amour , la passion et la sensualité .
Il m'a séduite ? Pas plus que ça.
Mais il m'a désorientée et je l'en remercie !
Grâce à lui , j'ai découvert , par mes recherches , le monde merveilleux du Japon , son art , ses poèmes et
Kenneth White que je lirai très vite .