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Imajica tome 1 sur 2

Jean Esch (Traducteur)
EAN : 9782266075039
646 pages
Pocket (02/02/2006)
4.01/5   108 notes
Résumé :
Charlie Estabrook a décidé de faire assassiner sa femme Judith.
Dans les bas-fonds de Londres, il va rencontrer bien plus qu'un simple tueur à gages: un personnage au sexe indéfinissable et aux pouvoirs inouïs, membre de la race des Mystifs et capable de se métamorphoser selon les désirs de ses partenaires.
En l'engageant, Charlie va déclencher un engrenage démentiel, et projeter Judith plus loin que la mort, vers un univers dont elle ne soupçonne pas ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Imajica * – Un pavé… Clive Barker, en plus d'être imaginatif est un grand bavard. Imajica fait en tout près de 1250 pages. L'éditeur n'a eu d'autres choix que de diviser en deux parties cette brique.

Bon alors, comment dire pour ne pas vexer l'un des écrivains qui m'a le plus impressionné dans le monde de l'imaginaire ? Je me suis profondément ennuyé sur ce premier tome qui est à mon sens bien trop gros.
Le rythme est très lent. Sur les deux cents premières pages, j'ai eu l'impression que ça n'avançait pas. le fait est dû à l'auteur qui a voulu développer tous les personnages, des principaux aux plus anodins. On y découvre les traits de caractère, leurs liaisons. C'est un peu comme les feux de l'amour avec au centre une jeune femme du nom de Jude qui a eu une histoire d'amour avec un premier personnage nommé Estabrook – un artiste, enfin un faussaire –, puis un second (Gente) pour enfin se retrouver avec un troisième homme. Rongé par un chagrin d'amour insurmontable, le peintre n'arrive pas à l'oublier et décide de faire appel à un tueur – qui s'avère être une créature (Pie) d'un autre monde – pour supprimer Jude. Bref, l'histoire est très fade.

J'arrive enfin à la force de Clive Barker : l'immersion dans des mondes imaginaires. Ici aussi le bât blesse. Si on fait un petit topo : dans « Le royaume des Devins » c'est un tapis magique, dans « Cold heart Canyon » il s'agit d'une fresque murale. Et là ? Hé bien ici, il suffit de s'étrangler et de réciter un murmure pour se retrouver matérialisé dans un autre lieu.

Ce premier tome pourrait être découpé en deux parties, les deux-cents premières pages sont un blabla interminable où il ne se passe pas grand-chose, davantage tourné vers l'aspect psychologique. le reste est une longue balade où Pie et Gente marchent, montent sur des créatures, rencontrent des êtres étranges, vivent trop peu de péripéties, mais dans quel but ? C'est flou. Il est question d'une sorte de Démon, d'un personnage qu'ils doivent rencontrer (mais qui n'est pas là, donc, ils doivent reprendre la route).

En fait tout ce chemin n'est qu'un seul prétexte, celui de la découverte de l'homosexualité de Gente. Pie qui est un être étrange ressemble plus à un homme et se qualifie lui-même d'androgyne. C'est parfois touchant, même drôle, d'assister à leur dialogue, mais on s'en rend bien assez vite compte qu'il s'agit d'une histoire d'amour naissante entre ces deux personnages. D'ailleurs, on assistera, à un peu plus de la moitié à leur mariage.

Et le style Barker ? Il est absent. C'est un récit au rythme très lent où les scènes d'horreur sont totalement absentes. Il y a bien quelques scènes torrides, mais rien à voir avec son dernier roman épouvantable « Les évangiles écarlates ». On est plus tourné vers la fantasy que vers le fantastique, un peu comme le misogyne Jack Vance. Je prend vraiment aucun plaisir à le lire.

On m'en avait dit du bien de ce livre. Je me pourléchais à l'idée d'avoir entre mes mains un livre capable de rivaliser avec « Le Royaume des Devins », au lieu de cela, il s'agit d'une brique sans saveur. J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à le lire. Ça même été un véritable supplice. J'ai lu en diagonale les dernières pages. Quelle déception ! Inutile de dire que je n'ai aucune envie de lire ce second tome.
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On démarre plein pot dans cet Imajica avec un tueur à gages venu d'une dimension parallèle, immortel et surpuissant (bien que par la suite il se révèle assez vulnérable...). Puis on se pose, tranquillou-billou, et en tant que lecteur, on se demande où on est... On a l'impression rès rapidement que Clive Barker s'essaie à la littérature "générale", par opposition à la littérature dite "de genre" qu'on lui connaît.

Clive Barker met effectivement longtemps à faire monter la sauce. On est à Londres, à New York, on suit des alternativement des personnes en apparence déconnectées. Peu à peu une trame apparaît. Une confrérie multicentenaire de magiciens anglais... des créatures qui ont l'apparence d'humains mais n'en sont pas... Clive Barker tisse patiemment la toile où il compte prendre le lecteur. Les forces se dessinent peu à peu et le lecteur commence à identifier qui fait quoi.

Imajica est une sorte d'oeuvre cosmogonique dans laquelle Barker développe une vision d'un monde composé de 5 strates, 5 dimensions. Il y a bien longtemps, une Réconciliation a eu lieu, mais la 5è dimension, la nôtre, n'en a pas fait partie. Entre ces 4 dimensions et la nôtre trône l'In Ovo... un no-man's-land peuplé de créatures étranges, mortelles et inhumaines.

D'ailleurs, à ce stade de ma chronique un peu chaotique, j'aimerais m'apesantir sur le choix de la couverture dans la première édition chez Rivages/Fantasy... du Hieronymus Bosch. Et pas n'importe quel tableau du maître: dans la Tentation de Saint-Antoine, partie centrale, un détail appelé La Coloquinte habitée. Bosch est un excellent choix pour un tel roman. Et le symbole de la coloquinte est connu pour représenter l'alchimie, le fourneau alchimique. Autour de cette coloquinte règnent d'immondes créatures "à la Bosch", dignes de l'In Ovo de Barker.

Deuxième digression... pour les habitués de Clive Barker, on est dans Rivages/Fantasy... Pas dans Thriller, pas dans SF, pas dans Horror... Une fois la description (200 pages) des protagonistes faite, Barker plonge le lecteur dans une épopée très "dark fantasy" avec la progression de deux personnages dans les 4 dimensions vers la capitale et l'Autarch, despote sanguinaire (mais on a très peu de sang, malheureusement). Pas loin de 300 pages. le final est beaucoup plus séduisant, brutal, machiavélique et davantage conforme à l'idée que je me fais d'un roman de Clive Barker. Et dans la littérature "épopée Fantasy", il y a beaucoup mieux que cet Imajica.

Evidemment Clive Barker n'est pas un perdreau de l'année... il brouille les pistes. Parfois il nous brouile l'écoute, cela dit pour les amateurs de contrepèteries... Clairement, c'est très inégal. On a des longueurs inimaginables, des descriptions inutiles pour le bon déroulement du récit. Et paradoxalement, Barker décrit assez mal les dimensions et l'In Ovo. Je suis passé à côté de l'atmosphère qu'il aimerait créer. Mais à force de tergiverser et de revenir en arrière, on perd le fil de cette ambiance glauque. Barker rappelle plusieurs fois la même chose, même si c'est selon un angle différent, cela reste du rappel, inutile àmha. Redondances et lenteurs ne sont pas les mamelles de la littérature à mon avis.

Cela dit, il y a une sorte de fascination hypnotique qui se fait jour chez le lecteur. Mon rythme de lecture a été particulièrement lent. Lent mais continu. (Notez que j'ai acheté ce livre à sa sortie, et que je viens de le lire 25 ans plus tard). C'est le tome 1 d'un dyptique... dont je ne compte sans doute pas lire le tome 2... pas spécialement parce que je n'ai pas pris de plaisir à lire cet ouvrage, mais parce qu'il se clôt sur une sorte de fin qui me convient. Je ne vois pas trop l'intérêt d'en rajouter. On a des clés de lecture, des pistes pour se faire son idée, et cela me suffit. Sans doute avais-je des attentes en terme d'horreur, par rapport à Hellraiser dont je suis fan. Imajica n'a rien à voir avec Hellraiser. Mais on peut sans doute y trouver son bonheur, même si Barker n'est pas Moorcock ou Vonnegut pour n'en citer que deux qui ont (selon moi) particulièrement bien réussi leur passage de la Fantasy ou de la SF vers la littérature.
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Alors j'ai lu les deux parties séparément, mais j'aurais bien du mal à en faire un retour séparé, puisque je les trouve très imbriqués, au final.
Entre fantastique et science-fiction, comment mettre un livre dans une case, en particulier ceux de Clive Barker, qui explore tant d'horizons et de genres différents, aussi bien d'un ouvrage à l'autre qu'au coeur même de chaque histoire.
Bon, c'est un sacré pavé que nous avons là et bien entendu, quelques longueurs parsèment le récit, mais il est tellement riche, dense et complexe, qu'on s'en rend à peine compte. Où certains voient un ralentissement, moi je vois une pause qui me permet de souffler entre les émotions qui me submergent parfois. le côté théologique peut rebuter aussi, et j'avoue que ce n'est pas ce que j'ai préféré, par contre, mais ça va avec la mythologie, donc ça reste dans l'esprit.
La narration à la troisième personne du singulier permet d'explorer plusieurs personnages à la fois et laisse largement sa place au narrateur extérieur, ce qui m'a permis de faire certains liens entre les uns et les autres. Et les personnages, justement, l'auteur semble s'être débrouillé pour qu'on ne les apprécie pas tous. Très creusés et détaillés, comme d'habitude, on peut être agacé par certains (ou certaine, plus précisément) et éprouver de l'empathie en même temps.
Difficile d'en dire plus sans spoiler, ce qui non seulement gâcherait l'histoire mais pourrait influencer d'autres lecteurs, donc j'arrêtrai là mon retour, en encourageant chacun à se jeter sur ce monument (au propre et au figuré).
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du côté des éloges, on soulignera le plaisir profond d'évasion que procure le roman, à tous les sens du terme, puisqu'il s'agit d'un voyage un peu dantesque à travers plusieurs univers, ou Royaumes, connexes au nôtre : Imajica est un livre des merveilles, dont l'intrigue, les rebondissements et surtout les descriptions et évocations, sont une perpétuelle jouissance de l'imagination. Que cette jouissance contribue, dans ce cas, à nous faire oublier la pauvre leçon de cette fresque splendide, leçon idéologique convenue sur la bonté naturelle des (Déesses-)mères et du Matriarcat, sur l'horreur sanglante du Patriarcat monothéiste. Imajica est un peu comparable à ces chefs-d'oeuvre de la peinture, où formes et couleurs ravissent l'oeil et l'esprit, et dont le sujet est imposé par le commanditaire.
(sur les deux volumes)
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le premier Clive Baker que j'aie lu.

et s'il y a une chose à dire, c'est que l'auteur a de l'imagination à revendre. le talent ne serait rien sans idées et Clive baker en a, des idées. On se demande même parfois si ce type n'est pas un peu dérangé (encore que cela s'applique plus à d'autres livres de lui comme Everville)

Et s'il est un maître de l'horreur, c'est parce qu'il va au bout de ces personnages et des événement qu'il crée. Et si un personnage est malsain, eh bien il le restera.

Imajica est pour moi l'une de ses réussites; il vaut la peine d'être lu.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un parfum de sainteté imprégnait ce lieu, et de pouvoir également. Elle n’avait jamais rien ressenti de tel au cours de sa vie, ni à Saint-Pierre, ni Chartres, ni à Duomo. Et cela lui donnait envie de redevenir chair au lieu de demeurer un esprit errant. Pour pouvoir marcher. Caresser les livres, les briques, respirer l’air. Poussiéreux assurément, mais quelle poussière ! Chaque grain possédant en lui la sagesse d’une planète, car il flottait dans cet espace sanctifié.
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L'idée essentielle enseignée par Pluthero Quexos, le plus célèbre dramaturge du Deuxième Empire, était que, dans n'importe quelle oeuvre de fiction, quelles que soient son ambition et sa portée, ou la profondeur de son sujet, il n'y avait toujours place que pour trois acteurs. Entre deux rois en guerre, un pacificateur ; entre deux époux amoureux, un séducteur, ou un enfant. Entre deux jumeaux, l'esprit du ventre de la mère. Entre des amants, la mort.
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Je refuse de te dire adieu, ici ou ailleurs, répliqua Gentle. Mets tes bras autour de moi, mon amour. Nous avons encore une longue route à faire ensemble?
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