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Jean Esch (Traducteur)Benoît Domis (Préfacier, etc.)
EAN : 9782290325728
733 pages
J'ai lu (07/09/2007)
3.98/5   90 notes
Résumé :
Star de cinéma sur le déclin, Todd Pickett décide, afin de s'acheter quelques mois supplémentaires au sommet du box office, de recourir discrètement à la chirurgie esthétique. Le résultat, catastrophique l'oblige à trouver en urgence une demeure à l'écart du feu des projecteurs. Ce sera Coldheart Canyon, l'ancienne résidence de Katya Lupi, gloire de l'âge d'or hollywoodien dont on disait qu'elle y donnait autrefois des soirées de débauche très prisées par le gotha m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Poète de la noirceur, Clive Barker est souvent qualifié d'Edgar Allan Poe contemporain... Il l'est sans doute davantage que son émule Stephen King, mais Clive Barker est avant tout Clive Barker, à savoir un Anglais de Liverpool d'ascendance irlandaise par son père et italienne par sa mère à la fois romancier, dramaturge, peintre, sculpteur, photographe et cinéaste spécialisé dans le fantastique horrifique mais pas que (domaine dans lequel il fait référence au vu de sa grande influence sur ses contemporains)… A lui plus qu'à bien d'autres correspond l'appellation démons et merveilles !

Années 1920, la Duchesse des Chagrins Katya Lupi est une star du cinéma muet qui fait un pèlerinage dans son pays natal tandis que son imprésario Willem Matthias Zeffer désespérément amoureux d'elle cherche un cadeau à lui offrir pour gagner ses bonnes grâces. Nous sommes en Roumanie, terre de mystères, de démons et de merveilles et il découvre dans la Forteresse du Duc Goga gardée par les moines de l'Ordre de Saint-Teodor une oeuvre qui dépasse ses espoirs les plus fous. Les moines sont bien contents de se débarrasser de ce qu'il considèrent comme impie et maudit, dans ce lieu où selon eux résida Lilith la femme du Diable. le chef-d'oeuvre qui sent le souffre est rapatrié en Amérique, où il assure le succès mondain de la vamp avant de déclencher une épidémie puis une hécatombe dans le tout Hollywood...
Années 2000, Todd Pickett la star du cinéma d'action est sur la pente descendante et il se sent de plus en plus dans la peau du vieux gladiateur dont les forces déclinent alors que celles des jeunes gladiateurs ne font qu'augmenter... Pas de bol, son réalisateur fétiche meurt avant le grand coup devant relancer sa carrière et son producteur, une petit crevard ravi d'abuser de son pouvoir et son argent pour exercer sa domination sur les autres (toutes les allusions à des faits ayant défrayé la chronique sont absolument volontaires), se fait une joie de lui imposer un ultimatum : c'est le bistouri ou la retraite ! Mais l'opération de chirurgie esthétique est un désastre : Todd Pickett est obligé de se cacher son visage et son corps dans une résidence abandonnée des collines d'Hollywood appelée Coldheart Canyon, victimes à répétition d'étranges événements...

L'idée du roman "Coldheart Canyon" c'est de lier les destins de la vraie vamp d'hier et du faux action man d'aujourd'hui et ce que c'est à travers les yeux de Todd Pickett que les mystères de Coldheart Canyon et du Royaume du Diable nous sont révélés, ainsi qu'à sa vindicative agente Maxine Frizelle et sa groupie passionnée Tammy Lauper qui bon gré mal gré gravitent autour de lui et l'accompagnent pas à pas dans sa descente aux enfers. Clive Barker connaît les vibes du du genre horrifique comme personne et il ajoute à sa casquette de dramaturge tous les talents qu'il a acquis dans les arts visuels (c'est ainsi qu'est apparu le « body horror » dont il est l'un des pères fondateur sinon le père fondateur) : la style est élégant et émaillé de descriptions évocatrices voire de haute volée (ah je le remercie avec le traducteur Jean Esch pour les trompe-l'oeil artistiques du Royaume du Diable ! ^^) et le rythme est joliment maîtrisé car nous autres lecteurs sommes comme des grenouilles sur le feu et quand l'eau se met à bouillir il est trop tard depuis bien longtemps déjà pour songer à fuir... Il mêle évidemment à son histoire une critique au vitriol de la la célèbre usine à rêves américaine surnommée par ses détracteurs Tinseltown, qui depuis un siècle transforme de vrais salauds en faux héros, héros, avec des business plan bien rodés comme bourrage de crâne et la loi silence comme filet de sécurité (remember l'affaire Harvey Weinstein, qui n'est sans doute que la partie émergée de l'iceberg). Pour lui elle n'a jamais été innocente, elle a toujours été pourrie et il se fait une joie d'utiliser démons et merveilles pour dézinguer le Hollywood d'hier et l'Hollywood d'aujourd'hui en alternant scènes du quotidien, drames psychologiques, scènes érotiques et scènes gores...
C'est ainsi que se noue une étrange relation la prétendue reine des ténèbres et le prétendu héros. Katya Lupi est une Foutue Au Berceau prostituée par sa mère et violée par ses frères, qui corrompt tous ceux et toutes celles qu'elles rencontrent pour mettre le monde entier à son niveau tout se perdant elle-même dans un sadomasochisme bisexuel et permutant. Mais son plus grand désir est de retrouver les part l'innocence et de la pureté qu'on on lui pris et qu'elle a perdus, et à tort ou à raison elle s'est persuadée que Todd Pickett qui a connu les mêmes tentations qu'elle est l'homme qui lui faut (car après tout son prince charmant est resté suffisamment humain pour pleurer la mort de son chien ^^). C'est une histoire sans doute aussi factice que celle qui sont fabriqués en série par l'usine à rêves hollywoodienne, mais c'est surtout une histoire d'amour aussi tordue que celle d'Hella et Thor chez Marvel Comics où la déesse des enfers qui règne sur lâches, traîtres et criminels est aussi une femme qui rêve d'aimer et d'être aimée par un beau héros aux bras musclés...

Mais avant d'être dans une histoire de fantômes on est dans un récit Portal Fantasy, et c'est là que le bât blesse car si l'auteur à un imaginaire incroyable, il reconstitue ici une Boîte de Lemarchand dont les pièces s'ajustent pas spécialement bien... et c'est partie pour la Zone Spoilers !

Il aurait été plus efficace d'avoir d'abord la maison hantée comme faux Jardin d'Eden, puis le Royaume du Diable qui entre enfer et paradis est un vrai Purgatoire, et enfin l'empire des ténèbres où l'auteur laisse dormir des horreurs cauchemardesques dont finalement on ne verra jamais le bout du nez... Mais j'imagine que dans ce cas, il aurait été trop proche du schéma d'"Hellraiser" ? C'est dommage !
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Je n'ai rien contre un peu de sensualité dans un roman, voire de l'érotisme, mais dans Coldheart Canyon, l'auteur a poussé le bouchon un peu loin à mon goût.
Non seulement le sexe est omniprésent, mais en plus, il s'accompagne de scènes violentes, de toutes sortes de fantasmes et de perversions, bref, ici la luxure sous toutes ses formes est à l'honneur et j'ai trouvé ça un peu cru mais aussi franchement répétitif.
Pour donner un exemple concret, j'aime beaucoup le foie gras, mais autant déguster une fine tranche déposée sur une tartine croustillante me fait saliver, autant un gros morceau de 5 cm d'épaisseur posé sur la même tartine ne me fera pas envie, c'est trop épais, ça manque de raffinement et c'est écoeurant.
Par ailleurs, le roman est un peu long, il y a de nombreux passages qui se répètent.
Sinon, l'histoire est sympathique, l'auteur nous fait découvrir un homme, un acteur adulé par des milliers de fans car il est très beau, même si son jeu d'acteur n'est pas exceptionnel.
Mais comme il sent qu'il vieillit un peu (il a 34 ans !) il va décider de passer sous la lame d'un chirurgien qui parait-il, fait des miracles. Malheureusement, l'intervention se passe mal et notre héros se retrouve défiguré.
Il va donc aller se cacher quelque temps dans l'ancienne maison d'une actrice renommée en son temps. Mais cette demeure révèlera bien des surprises.
L'auteur nous entraîne dans une histoire de maison hantée, mais le vice et la luxure jouent des rôles primordiaux dans cette histoire.
J'ai bien aimé l'aspect fantastique du roman, beaucoup moins les nombreux passages sexuels très explicites qui n'apportent finalement pas grand-chose à l'histoire.


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Coldheart Canyon - A Hollywood Ghost Story
Traduction : Jean Esch

J'ai longuement hésité à lire Clive Barker en raison, justement, de sa réputation assez sado-masochiste. "Coldheart Canyon" lui-même, je l'ai croisé, il y a de cela deux ou trois ans, sur les présentoirs du rayon Fantastique, à la FNAC de Noisy et, bien que fortement tentée par la quatrième de couverture, je ne l'avais finalement pas acheté parce que j'avais peur d'être déçue. (Et puis, les couvertures étaient vraiment glaçantes et racoleuses ...)

Et puis, à la faveur d'une critique rencontrée sur un blog recommandé par notre ami Yvon, je me suis dit : "Pourquoi pas ? ..." Et j'ai foncé. Et je ne le regrette pas.

Dans ce livre, Barker ressemble aux auteurs que j'aime : il prend son temps pour asseoir son intrigue, il n'exégère pas dans le gore même s'il s'en sert parfois et il sait mener son récit sans que celui-ci s'essouffle. Oh ! il y a certainement quelques petites imperfections mais l'un dans l'autre, cela se tient. Or, jusqu'ici, parmi les auteurs fantastiques que j'ai lus, je n'ai rencontré ces qualités que chez Poe et Lovecraft (lesquels n'ont produit pour le premier aucun roman, pour le second que le très bref "L'Affaire Charles Dexter Ward"), Shirley Jackson (là encore, peu de romans : "Maison Hantée" et "Nous avons toujours habité le château", lequel est plus insolite que fantastique), Stephen King (sans commentaires :Wink), Graham Masterton bien sûr et, cerise sur le gâteau, Peter Straub. Rien que du beau monde, par conséquent. Mais Barker ne dépare pas parmi eux.

"Coldheart Canyon" est le nom d'une maison construite, dans les environs de Hollywood, par une star de cinéma muet d'origine roumaine : Katia Lupi. Maison somptueuse comme il se doit même si, lorsque Todd Pickett, un acteur en perte de vitesse qui vient de se faire faire un lifting, la prend en location, elle n'a plus été habitée depuis longtemps.

Un soir qu'il rumine des idées noires sur son avenir alors que son agent, Maxine, vient juste de le larguer en lui déclarant qu'il n'avait plus d'avenir cinématographique et que, de toutes façons, elle n'en peut plus de se battre pour lui, un soir donc, Todd fait la rencontre d'une séduisante jeune femme qui lui dit s'appeler Katia Lupi et vivre dans les dépendances de la propriété. Une idylle plutôt torride se noue très vite entre les deux personnages.

Pendant ce temps, Tammy Lauper, une quadragénaire souffrant de graves problèmes de poids et d'une vie sentimentale peu épanouissante, s'introduit dans la propriété. Tammy, qui est présidente du Fan-club de Tod, s'inquiète de la brusque disparition de ce dernier et elle est à la recherche de tout ce qui pourrait lui confirmer que son idole se porte comme un charme. Elle aussi va faire dans le parc une étrange rencontre, celle d'un vieil homme décharné qui lui dit s'appeler Willem Zeffer et être l'agent et secrétaire particulier de la propriétaire des lieux.

Mais bientôt, Tammy se voit attaquée par une bande de créatures monstrueuses, mi-spectres, mi-animaux, douées qui mieux est du sens de la parole ...

Ce n'est là qu'un bref apperçu de la richesse de ce roman édité en deux tomes de près de 400 pages chacun aux éditions J'Ai Lu Millénaire. On y retrouve en outre le thème des univers parallèles saupoudré d'une malédiction lancée non par Satan mais par son épouse, Lilith, le tout recouvrant une satire féroce de la société hollywoodienne qui devrait ravir les cinéphiles.

Certes, quelques petites imperfections peuvent être relevées çà et là : le fait par exemple que Katia qui, à un certain moment, fait tout pour sauver Todd de la Mort soit prête, dès le lendemain, à le poignarder parce qu'il s'oppose à ses volontés ; où encore la question que le lecteur se pose à la fin sur la disparition de tous les spectres qui hantaient la maison : oui, où ont-ils pu aller ? ...

La fin est aussi peut-être un peu "plaquée." Elle m'a fait songer à celle de "Ghost" - le film. Mais enfin, outre que cette vision des choses peut être vraiment celle de Clive Barker, peut-être celui-ci a-t-il voulu aussi se faire un petit plaisir en concoctant une happy end qui réconforte tout le monde.

Et puis, de toutes façons, rien n'est parfait en ce monde. Pour l'essentiel, "Coldheart Canyon" tient son lecteur en haleine tout au long de ses huit cents pages et c'est bien l'essentiel, non ? :o)

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Parut en 2001 sous le nom de ColdHeart Canyon A Holywood Ghost Story. Une première partie est écrite par Benoît domis qui narre la biographie de l'écrivain. Très riche, on y apprend pleins de choses comme par exemple que le livre de sang fut écrit lorsqu'il était comédien dans une troupe de théâtre et que c'était pour divertir les comédiens, mais surtout pour financer la troupe. C'est alors, qu'il comprit qu'il possédait un don, ainsi que bien d'autre, celui de l'écriture. On y apprend aussi qu'il écrit tous ses textes à la mains et son homosexualité, mais ça je le savais déjà.

Pour ce qui est du roman en lui même, Clive Barker avait l'intention de faire une courte satyre sur le monde du cinéma, milieu qui lui à laissé un goût amer de son expérience personnel. Mais les notes s'accumulent et le roman s'allonge considérablement. Il rajoute son univers si propre à lui le fantastique.

Dans les années 30, le cinéma est au tout début de son histoire. Zelfer, un agent de la jolie actrice et star du grand écran, se rend dans le village natal de la demoiselle situé en Roumanie. Il visite un monastère afin d'acheter ce qui pourrait ravir la jeune femme et, l'emporter dans sa demeure à LA. de nos jour, le cinéma à bien changé, désormais, c'est le monde de l'argent, des paillettes, des paparazzis. Todd est un acteur au sommet de sa gloire, beau gosse, il a énormément de succès et, excelle dans l'action. Mais arrivé à la trentaine et surtout, le flop qu'a engendré son dernier film, il décide de rebondir et tente de jouer dans un nouveau blockbuster. Mais il ne parvient pas à convaincre le patron de la Paramount. Ce dernier laisse suggérer que si Tod se faisait refaire le visage, il pourrait accepter de financer son prochain film. L'opération ne se passa pas comme prévu.

Clive Barker est un génie, il fait pourtant parti de ses auteurs méconnus qui mériterait que l'on se penche d'avantage sur ses oeuvres. C'est un artiste, je ne connais pas ses autres activités, mais il a un véritable don, celui de l'écriture. Les phrases se suivent avec une telle fluidité que la lecture est immersive et plaisante. Ce roman est vraiment très bien écrit, j'avais l'impression d'y être tour à tour en Roumanie et en Californie. Il a réussi à faire vivre ses personnages et on se prend d'amitié, je pense à Tammy la présidente du fan club de Todd, ou de haine pour certains. J'ai beaucoup aimé certains passages comme celui avec le paon, celui de la maison de retraite ou bien encore un de ceux du pays du Diable. Et puis, j'ai énormément apprécié l'évolution des personnages. Cependant, ce livre n'est pas parfait puisque certains passages sont un peu long et surtout ces 3 extraits où la pornographie est dérangeante. Ce livre démontre la facette caché des stars, la luxure, la richesse, l'égoïsme, l'égocentrique, le mépris et tant d'autre.

Bref, un très bon livre que je conseille.
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Dans Coldheart canyon, Clive Barker nous offre un décorticage sans la moindre complaisance du cinéma hollywoodien, milieu dans lequel il évolue, donc qu'il connaît parfaitement. Nous allons faire un bout de chemin avecTodd Pickett, star en perte de renommée, qui part se reposer après une intervention de chirurgie esthétique pas trop réussie.
Il se terre donc dans une immense, voire démesurée, demeure, Coldheart canyon, que son agent lui a dénichée dans un coin complètement paumé. Bien évidemment, censée être inhabitée, c'est loin d'être le cas, comme on s'y attendait un peu. Notre star va y rencontrer une autre star oubliée du cinéma muet, véritable propriétaire de la propriété.
Du temps de sa splendeur, Katya, qui serait désormais centenaire, puisque c'est dans les années 20 qu'elle organisait moult orgies immorales, violentes et cruelles, auxquelles tout le gratin participait.De plus, des créatures peuplent les environs...
Donc nous avons de tout dans ce long roman (certains diraient trop long), du suspense, de horreur, du sexe... beaucoup de sexe même, des monstruosités et des difformités... un véritable festival, le tout dans une ambiance pesante à souhait. Les personnages sont toujours très richement décrits, mais non caricaturaux. Clive Barker est sans pitié pour ce milieu, sa futilité, les faux-semblants, etc.mais il nous plonge en même temps dans un univers complètement décalé, qui n'adoucit pas le propos, certes, mais la réalité se mélange au fantastique, comme bien souvent avec cet auteur.
Pour résumer, le roman est long certes, mais je ne me suis pas du tout ennuyée, parce qu'il est très prenant et ne manque ni de suspense ni de rebondissements. Un excellent Clive Barker.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
- Arrête donc de penser un peu à toi, dit-elle. Pense à autre chose.
Facile à dire. Le problème, c'était que Todd pensait tout naturellement à lui. En fait, au fil des années, c'était devenu une seconde nature de mettre de côté toutes les autres considérations pour ne s'intéresser qu'à Todd Picket et (parfois) à Dempsey. S'il s'était comporté autrement, il aurait perdu une partie de son pouvoir dans le monde. Car après tout, il participait à un jeu où seuls les véritables égocentriques avaient une chance de l'emporter. Tous les autres étaient condamnés à rester sur le bord de la route.
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Le projet qu’ils avaient choisi de réaliser ensemble était un film intitulé « Warrior » : l’histoire débile d’un dur à cuire de Brooklyn qui se trouve projeté dans le futur pour défendre la Terre face à des extraterrestres en maraude. […] Une idée simple (un combattant primitif se montre plus malin qu’un empire intergalactique hyper intelligent), une dizaine de scènes d’action nécessitant ce qu’on faisait de mieux dans le domaine des effets spéciaux, et le genre de héros que Todd pouvait incarner les yeux fermés : l’homme ordinaire plongé dans une situation extraordinaire. Un film pas compliqué. Les studios seraient idiots de refuser ce projet : c’était le carton assuré.
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- Seigneur. Je ne sais pas pourquoi ces créatures sont nées, ni pourquoi elles sont mortes... (Elle secoua la tête avec une sorte de désespoir, sans que Maxine puisse dire si c'était à cause de ses paroles ou de la situation qu'elle essayait de décrire; peut-être un peu des deux.)
"Nous sommes en présence de la mort, reprit Tammy, et quand cela arrive, on se demande, on est forcés de se demander, pourquoi nous vivons. Ce que je veux dire, c'est que ces créatures n'ont pas demandé à vivre. Elles sont nées de manière misérable. Elles ont vécu de manière misérable. Et maintenant, elles sont mortes. Alors, Seigneur, j'aimerais vous demander de prendre soin d'elles. Elles ont vécu sans aucun espoir de bonheur, mais peut-être que vous pourrez leur en offrir dans l'autre monde. Voilà, c'est tout. Amen.
Maxine essaya de faire écho au "Amen" de Tammy, mais elle s'aperçut que ces paroles hésitantes, provenant d'une source si improbable, lui avaient fait venir les larmes aux yeux.
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Au fil des ans, il y a même quelques intrus qui se sont aventurés jusqu'à ce lieu, guidés par des allusions lâchées dans quelques obscurs récits sur le Vieil Hollywood. Ils s'aventurent prudemment, ces rares visiteurs. Il y a souvent quelque chose qui ressemble à de la vénération dans la façon dont ils pénètrent dans Coldheart Canyon. Mais quelle que soit la manière dont ses visiteurs arrivent, ils repartent toujours de la même manière : "en vitesse", en jetant de nombreux regards inquiets par dessus leur épaule.
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– Considère que c’est un livre d’histoire, dit-elle avec un sourire en coin.
– L’histoire de quoi ?
– Des temps meilleurs.
Todd parcourut rapidement quelques pages. Ici et là, il tombait sur un nom qu’il connaissait : Norma Talmadge, Theda Bara, John Gilbert, Clara Bow… autant de stars de cinéma d’une autre époque.
– Tu as connu tous ces gens ? demanda-t-il.
– Oui, bien sûr. Quand tu voulais t’amuser, c’était ici qu’il fallait venir. Tous les week-ends, il y avait une grande fête. Dans la piscine, parfois. Ou bien dans la maison. Parfois aussi on organisait des chasses dans tout le canyon.
– Des chasses aux animaux ?
– Non, des chasses à l’homme. Avec des gens traités comme des animaux. On les fouettait, on les enchaînait et… bref, tu imagines.
– Je commence… Ouah ! Je vois que Charlie Chaplin est venu ici !
– Oui, il venait souvent. Il amenait ses fillettes.
– Ses fillettes ?
– Il les aimait jeunes.
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