AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782757885208
720 pages
Points (04/06/2020)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Le titre donné par Silvia Baron Supervielle à ce volume, qui réunit un choix de ses poèmes et dévoile de nombreux inédits, ne pourrait pas être plus heureux.
Le mot Marge renvoie non seulement aux espaces blancs de ses pages, mais encore au concept de rive, que son roman La Rive orientale a consacré, et qui s'applique comme une ample métaphore à ses diverses expériences créatives : de la traversée de la traduction, du changement de langue et de pays jusqu'au... >Voir plus
Que lire après En margeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je connaissais juste quelques textes de cette femme poète d'origine argentine, arrivée en France un peu avant ses trente ans, en 1961. Elle a ensuite publié ses recueils de poèmes en français, qu'elle parlait chez elle depuis l'enfance. Elle est aussi romancière et traductrice.

Cette épaisse anthologie regroupe beaucoup de poèmes de 1977 à 2007. Ce qui frappe, c'est leur brièveté ou, quand ils sont plus longs, le mètre très court utilisé. Rien à voir pourtant avec des haïkus. Il ne s'agit pas de capter l'éphémère, mais plutôt de creuser la page, de cerner les mots, de prendre des notes... en marge. Les thèmes, outre celui de l'écriture, sont l'exil, l'autre rive, l'écartèlement entre deux espaces. La mer et la terre sont très présentes dans sa poésie.

Mon ressenti est assez mitigé : les poèmes brefs ne m'ont en général pas touchée, je les ai trouvés hermétiques ou au contraire plats, sans émotion. J'ai été davantage attirée par les textes plus longs, certains sont vraiment intenses, prenants, les mots vibrent et nous transportent:

" ce qu'on entend
sans trêve
parler au fond
de soi muet
crève soudain
la terre
du papier"

Ce qui est sûr, c'est que l'auteure fait entendre une voix singulière, originale. Bilingue, elle investit de façon unique le langage écrit. L'écouter est enrichissant...




Commenter  J’apprécie          360
En Marge, c'est toute l'étrange et sensible écriture de Silvia Baron Supervielle qui apparaît, qui se déploie au fil des pages d'une anthologie, vaste paysage où on aime à s'égarer, lentement. L'écriture semble d'un lieu et d'un temps indéterminés, dont la trame se compose de touches intimes marquées par l'absence, le deuil, la séparation (des thèmes récurrents dans les poèmes de Silvia Baron Supervielle). Poésie abstraite, mise en mots d'un imaginaire flottant entre rêves et conscience de l'instant, de la présence.

"J'ai prononcé
la parole
de ton nom

j'ai ressenti
les lueurs
de tes yeux

j'ai reconnu
l'éclipse
de ta face" *

Les mots, les lignes, les vides, les blancs composent un rythme, des sensations, des paradoxes qui soulignent la beauté profonde des poèmes. le sens n'apparaît pas d'emblée mais à la lecture, on sent comme quelque chose qui s'est échappé, quelque chose qui revient et s'accroche à notre conscience, qui vient toucher l'accord ultime entre l'écriture et la lecture du poème, la plénitude d'une seule et même parole.

"Jacinthes bleues
dans l'herbe

herbe accrochée
à la terre

terre qui naît
de l'arôme" **


(*) extrait de « Après les pas », 1997 - p.420
(**) extrait de « Les Cahiers d'Arte », 1990 - p.709
Commenter  J’apprécie          182
Un volume de poèmes choisis ou inédits, dont les textes courts et aérés sont d'une grande puissance, beau, ils ricochent sur nous et reviennent s'installer en nous.
Chaque mot, chaque phrase donne l'impression d'être posé, réfléchi pour s'inscrire sur le papier.
Lien : http://revefabienne.com
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
je t'aime de neige silencieuse
et de mer qui éclate sur la plage
et repart empressée sans un adieu
clandestin et avec mon sang
palpitant qui fait des pauses
comme la plaine regarde les étoiles
et les fleuves désirent la mer
je t'aime de soleil dans la tempête
enragée qui déracine la forêt
et de genêts de roses de glycines
quand la poussière emporte
les chemins et la terre
reste en attente
Commenter  J’apprécie          150
aujourd'hui une luciole
s'envole des tilleuls
pour parcourir le jardin
du soir qui se réveille
sous l'étincelle aiguë
de son murmure vacillant
elle s'envole du livre
qui te lit dans mes yeux
des lianes de l'attente
enlacées à ton silence
et subitement m'entraîne
à respirer les ombres
profondes de l'été

(extrait de "Lectures du vent") - p. 289
Commenter  J’apprécie          120
chaque soir
j'arrose un jardin
où germe la soif
de l'ombre

chaque matin
je respire la nuit
désaltérée

(extrait de "Le mur transparent", 1986) p. 197
Commenter  J’apprécie          110
PLAINE BLANCHE (1980)
 

 
          un fleuve
m’emporte chaque jour
plus au fond

et chaque geste
avant de disparaître
le renforce
Commenter  J’apprécie          20
PLAINE BLANCHE (1980)
 
 

le galop de l’orage
emporte le soleil

une fêlure
divise la fenêtre
enraye la pluie
tient la vitre
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Silvia Baron Supervielle (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Silvia Baron Supervielle
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Silvia Baron Supervielle 0:38 - Annie Salager 1:28 - Vénus Khoury-Ghata 2:13 - Colette Nys-Mazure 2:44 - Françoise Thieck 3:10 - Josée Lapeyrère 4:42 - Jeanine Baude 5:36 - Générique
Contenu suggéré : QUI NYMPHE, QUI MADONE #12 : https://youtu.be/_wcvfKF95-A QUI NYMPHE, QUI MADONE #10 : https://youtu.be/gpR3cP7lxR4 QUI NYMPHE, QUI MADONE #9 : https://youtu.be/DtWZIHZU7Vo QUI NYMPHE, QUI MADONE #8 : https://youtu.be/¤££¤50Vénus Khoury-Ghata44¤££¤ QUI NYMPHE, QUI MADONE #7 : https://youtu.be/bPexQr8zYWY QUI NYMPHE, QUI MADONE #6 : https://youtu.be/IKim_loBAbs QUI NYMPHE, QUI MADONE #5 : https://youtu.be/p1ZeL66gnaY QUI NYMPHE, QUI MADONE #4 : https://youtu.be/yos¤££¤54Françoise Thieck63¤££¤ QUI NYMPHE, QUI MADONE #3 : https://youtu.be/D_5987PxJRU QUI NYMPHE, QUI MADONE #2 : https://youtu.be/wGvAEiMIJ2k QUI NYMPHE, QUI MADONE #1 : https://youtu.be/2eLyH8-CM68 Femmes écrivains : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8qhOvXJDXpE1fe92htazYwn
Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016.
Images d'illustration : Silvia Baron Supervielle : https://thalim.cnrs.fr/manifestations-culturelles/article/gestes-et-poesie-rencontre-avec-silvia-baron-supervielle Annie Salager : https://poussiere-virtuelle.com/wp-content/uploads/2017/04/Annie-Salager.jpg Vénus Khoury-Ghata : https://i0.wp.com/arablit.org/wp-content/uploads/2020/08/khoury-ghata-cat2.jpg?ssl=1 Colette Nys-Mazure : https://www.tga.fr/colette-nys-mazure-poete-chretienne-et-libre.html Josée Lapeyrère : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2c/Josée_Lapeyrère.jpg Jeanine Baude : http://editionsws.cluster011.ovh.net/wp-content/uploads/2015/05/DSCN5542.jpg
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is li
+ Lire la suite
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (12) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1223 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}