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Autant vous le dire, j'aime Hervé Barulea, dit Baru, j'aime ses affiches du festival italien de Villerupt, ses dédicaces au crayon et ses B.D qu'elles soient en couleurs (voir Quéquette blues ) ou en noir et blanc comme celle-ci.
Cette commande d'une maison d'édition japonaise, sans contraintes de pagination, est parue en France sous la forme d'un manga qui ne se lit pas à l'envers!
Cette traque qui débute en Lorraine et se poursuit le long de l'autoroute est à cru et à cran et la violence est très expressive. Les hauts fourneaux du bassin sidérurgique de son enfance en gris et noir semblent rougeoyer.
Ce roman graphique d'une cavale de 430 pages est un chef d'oeuvre.
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L'autoroute du soleil fait partie de ces lectures que je devais réaliser afin de compléter ma formation de bédéphile. Visiblement, c'est un titre qui avait également marqué à sa façon les années 90. C'est désormais chose faite. Cette lecture au final ne m'a pas pourtant procuré un grand enthousiasme !

Il y a sans doute les nombreuses lectures que j'ai réalisées et qui font que je relativise la portée d'un titre dans son contexte et son époque. C'est pas mal mais sans être franchement bien.

Ces deux jeunes gars sont plutôt sympathiques et on suit bien volontiers leurs aventures sur les routes de France. Cependant, leur histoire de fuite-poursuite n'est pas crédible pour un sou. Nous avons un facho de service qui veut casser de l'arabe à tout prix : c'est aussi manichéen que cela dans le principe ! Or quand cette copie presque conforme d'un certain médecin d'extrême droite le tient, il veut faire durer le plaisir en le relâchant mais il n'hésite pas à tirer à tout va avec son révolver avec des balles qui se perdent. On va voir que ce bon docteur assassine froidement sa compagne pour marquer le coup et qu'on puisse se dire : oh là la, c'est un vrai méchant celui-là !

J'ai rarement lu un récit aussi niais et bourrées d'invraisemblances les plus diverses. La France est pourtant grande mais les personnages se croisent sans cesse au détour d'un champ ou d'une gare de campagne !

On nous bassine sur la préface que l'auteur a traité des thèmes sur le racisme et l'intolérance. le fait de faire une histoire et d'intégrer partiellement certains détails font-ils que l'auteur traite d'un sujet en profondeur. On ne pourra pas dire que c'est le cas ici. Il n'y a malheureusement aucune subtilité.

Pour autant, la lecture a été sympathique sur le plan du divertissement pur. C'est un bon road movie à la française mais sans plus.
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Une BD jubilatoire qui permet de passer un très bon moment. Malgré sa taille de pavé, je l'ai avalée dans la soirée.
L'histoire semble au départ concentrée sur les mouvements racistes franchouillards, mais il s'agit en fait de raconter une grande amitié entre deux jeunes hommes aux caractères apparemment antagonistes. Sous forme de course poursuite, le scénario permet de passer par de nombreux épisodes à rebondissements ce qui lui donne un caractère très classique. Nos deux excellents héros rencontrent toutes sortes de personnages hétéroclites, du soixante-huitard reculé au fond de sa Lozère, au VRP fan des voitures des années 50, en passant par les revendeurs de cam'. Un seul parmi eux me paraît exagéré, c'est justement leur ennemi direct, le docteur Faurissier (référence à un révisionniste lyonnais...?), néo-fasciste à la mode FN qui va au delà de la caricature. On n'y croît pas vraiment, mais après tout vu le ton du reste de la BD, Baru peut se permettre de grossir le trait.
Reste le dessin qui est pour moi impeccable, maîtrisé dans toutes sortes de techniques qui apportent beaucoup au déroulement de l'histoire. La narration est parfois proche de celle du manga tant la description des scènes est précise, sauf que les cadrages, les découpages et les planches sont à l'européenne.
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Karim, 22 ans, monnaye ses charmes auprès de riches femmes de la bourgeoisie nancéienne. Un soir, il a le malheur d'être surpris par le mari de l'une d'elles, le docteur Faurissier. Celui-ci est le leader régional du mouvement d'extrême-droite, mais surtout c'est un homme dangereux que les circonstances vont plonger dans la folie meurtrière. Karim est obligé de fuir, accompagné d'Alexandre, un jeune homme de 17 ans qui admire Karim, ce bel homme fan des années 1950 qui fait tomber les femmes aisément. Alexandre, les cheveux longs, le physique ingrat, est le fils d'un ouvrier sidérurgique d'origine italienne. le voyage, forcé, va le révéler à lui-même.

Poursuivis par les sbires de Faurissier qui appartiennent tous à la même mouvance, Karim et Alexandre mettent les voiles. de Lorraine, ils passent dans les Alpes et en Provence et surtout sur les routes où ils multiplient les rencontres. Dans la France des années 1990, Karim et Alexandre, outre leurs frayeurs liées à ce Faurissier, découvrent le malaise des banlieues, les petites tromperies quotidiennes, les rencontres sexuelles fugaces, le trafic de drogue et les communautés baba cool héritées de mai 68.

Par un dessin qui sait se faire aussi simple que précis, Baru dessine cette France dont nous sommes les héritiers. Une France où pousse l'extrême-droite et où le chômage explose. La Lorraine, chère à l'auteur et aux protagonistes, voit s'effondrer les hauts fourneaux. Dans ce décor, Karim et Alexandre, confrontés à la bêtise la plus crasse et la plus violente, s'ouvrent pourtant à la vie, à ses menus plaisirs : l'amour, l'amitié, la mécanique pour certains (Baru a l'art de croquer les voitures, prestigieuses ou banales), les petits-déjeuners ensoleillés.

L'autoroute du soleil est une oeuvre porteuse d'une réalité crue, vue sans filtre, tout juste déformée par les gueules caricaturales et les mouvements exagérés des personnages. Une oeuvre puissante et pourtant divertissante, une alliance bien précieuse dans les arts narratifs.
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Cette bande dessinée de Baru se présente sous la forme d'un « road-movie » dans une France des années 90. Baru met en image la fuite de deux jeunes garçons face à un identitaire complètement taré (pléonasme?) s'étant mis dans la tête de les liquider. Cette cavalcade à travers l'Hexagone est l'occasion pour nos deux fuyards de faire des rencontres plus ou moins bonnes.


Le scénario de cette BD ne m'a pas plus emballé que cela car trop linéaire et redondant. A cela s'ajoute un traitement psychologique des personnages que j'ai trouvé peu travaillé et superficiel. On ne s'attache à aucun d'entre eux, qu'ils soient principaux ou secondaires. En revanche, j'ai un coup de coeur pour les dessins de Baru, son coup de crayon au style personnel et facilement identifiable. On passe un bon moment à lire cette BD au rythme soutenu avec une pointe d'humour mais ça ne va pas au delà.
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Karim a 22 ans, une belle gueule et une sale réputation. Il gagne des fortunes en jouant aux cartes, il vend de la drogue, mais aucune femme ne lui résiste, surtout pas celle de Raoul Faurissier, le leader d'extrême droite du coin.

Entre les magouilles politiques, la vengeance du mari, le transport de coke, les bagarres dans les banlieues et les vols de voitures, c'est une course folle qui s'engage entre Karim et ses poursuivants, façon road-movie.

Une BD a cent à l'heure, avec un dessin en noir et blanc efficace qui noircit les méchants et embellit Karim, et rend encore plus glauque l'environnement urbain et plus inquiétantes les aires d'autoroutes ! Une réussite
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Cet auteur assume la paternité de 16 oeuvres engagées. Faites le calcul : premier album publié il y a 28 ans, il a depuis réalisé une dizaine de one-shot, pas plus de 2 ou 3 collaborations (Pauvres Zhéros et Les Chemins de l'Amérique à minima), cela représente un peu moins de deux années entre chaque album ! Ses lecteurs apprécient son style mordant, ses récits qui mettent « les pieds dans la merde » dira-t-il dans une interview. Ils sont « tous marqués par un fort ancrage dans la réalité sociale (…) et empreints d'un humanisme combatif » (propos extraits de son site).

L'Autoroute du soleil ne déroge pas à la règle. Récompensé à Angoulême par l'Alph-Art du meilleur album en 1996, cette chronique sociale se développe autour de deux éléments : une idole et une vengeance. L'idole, c'est Karim, un jeune maghrébin passionné par tout ce qui a trait aux années 50. Aux yeux d'Alexandre, adolescent boutonneux et mal dans sa peau, Karim incarne presque l'image du type parfait. La vengeance, c'est celle de Raoul Faurissier après avoir découvert sa femme au lit avec Karim. Faurissier, leader politique d'Extrême-Droite, est un riche industriel qui mène tambours battants sa campagne électorale pour les élections régionales. Parvenu, raciste et sectaire, son sang ne fait qu'un tour quand il découvre qu'il est cocufié par un arabe de la classe ouvrière. La mort ! C'est le prix à payer pour cette petite frappe afin de régler cet affront. Karim et Alexandre n'ont d'autre alternative que celle de prendre la fuite. Train pris frauduleusement, voiture volée, auto-stop… tout est bon pour mettre le plus de distance entre eux et Faurissier, s'éloigner de la Lorraine et prendre la direction du Sud de la France… sortir du territoire?! Sur la route, ils croiseront notamment René Loiseau, un VRP volage.

L'article complet en suivant le lien :
Lien : http://blogkbd.wordpress.com..
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Deux jeunes, Karim et Alexandre, perturbés par la situation déplorable des mines lorraines vont se retrouver traqués par le docteur Faurissier, politicien raciste aux activités plus que douteuses.

Il s'en suit une traversée de la France abracadabrantesque à une vitesse hallucinante.

Cette BD est extrêmement violente. Les scènes sanglantes et les scènes sexuelles sont très présentes. Les dessins sont très expressifs et donnent une forte rapidité au récit. L'intensité du graphisme est encore plus renforcée par les niveaux de gris et de noir utilisés pour les contrastes, le coloriage.

Les personnages sont "hauts en couleur", même si c'est une BD en noir et blanc. Ils ont des caractères bien trempés. Karim est un petit prince des quartiers, Alexandre un jeune gamin de 17 ans, maladroit qui n'a aucune confiance en lui. Il admire Karim et aspire à lui ressembler. C'est pourquoi, Karim le prend sous sa coupe. Mais, à aucun moment ils ne pensaient que leur vie déraillerait dans la violence de cette manière. le docteur Faurissier, le Grand Méchant de l'histoire, est la caricature de l'homme imbus de lui-même et raciste au plus profond de lui-même également. Alors, quand sa femme le trompe avec un arabe il disjoncte complètement et se transforme en fou sanguinaire. D'où la tension et la violence extrême des images et du récit.

Sur leur parcours nos deux héros vont rencontrer des femmes à la vertue fort douteuse. Et, d'ailleurs, Alexandre va, petit à petit, prendre de l'assurance dans ce domain. A la fin de l'histoire, il ne sera plus le même.

En conclusion, c'est une road-BD extrêment violente avec des personnages attachants.

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« L'Autoroute du soleil », un road movie très atypique qui détonnaient vraiment à l'époque dans un paysage BD franco-belge.

Les médias ne parlaient pas encore de « roman graphique » que Baru racontait déjà, avec une sorte de détachement, ce genre d'histoires autobiographiques portées par un trait reconnaissable au premier coup d'oeil.

Baru traite dans cet album de thèmes peu fréquents en bande dessinée, le sort des classes populaires, l'immigration, la montée de l'extrême droite. le tout avec un dessin très personnel, fondé sur le mouvement et l'expressivité des personnages, ainsi qu'une une mise en scène très cinématographique.

la suite sur ma chronique : http://alamagie-des-yeux-doli.over-blog.com/article-l-autoroute-du-soleil-par-baru-94373014.html
Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
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Alexandre est un jeune garçon de 17 ans qui vit à Nancy. Son héros : Karim Kemal, 22 ans. Cet immigré maghrebin s'est forgé une solide réputation de tombeur de femmes. Beau gosse, adepte des années 50 dont il a adopté le look, Karim fascine Alexandre par sa classe et son audace. Un soir, la chance sourit au jeune adolescent mal dans sa peau : Alexandre croise Karim et ce dernier accepte de passer la soirée avec lui. Aussi, quand Karim le quitte pour aller lutiner une femme mariée, Alexandre ne résiste pas à l'envie de suivre son héros et de l'espionner. Alexandre découvre que sa maîtresse n'est autre que la femme du docteur Raoul Faurissier, activiste de "l'Elan National Français". Malheureusement le mari débarque et surprend les 2 amants. Alexandre qui a tenté de donner l'alerte aide Karim à s'enfuir. Voilà nos 2 compères désormais poursuivi par Faurissier et toute sa clique, bien pressés de bastonner du "raton". La course-poursuite s'éternise et mène les 2 fuyards sur les routes de France où un véritable road-movie les attend.

A l'image d'un de ses albums précédents ( Cours camarade), Baru a construit son histoire autour de 2 jeunes un peu barrés poursuivis par des fous-furieux fascistes. Les personnages principaux nous sont tout de suite présentés pour mieux entrer dans le feu de l'action. Basé sur l'action, la fuite et les nombreuses rencontres qui vont emmailler leur parcours, "L'autoroute du soleil" s'inscrit donc dans la lignée des road-movies. le rythme est trépidant, Karim et Alexandre n'ont pas le temps de se poser qu'ils doivent déjà reprendre la route, traqués inlassablement par Faurissier et toute la cohorte d'amis qu'il réussit à entrainer dans son sillage.
Les différentes personnes que les 2 amis vont croiser sur la route sont d'une grande diversité : le politicien raciste, le VRP un peu beauf qui trompe sa femme, l'auto-stoppeuse peu farouche, le routier obsédé sexuel, le patron de casse pourri par l'appât du gain, l'homosexuel coincé, le gros dealeur de drogue planqué en vieil hippie, ... et j'en passe ! On verra défiler toute une brochette de salopards égoistes et intéressés qui donneront du fil à retordre à Karim et Alexandre.
Alors qu'Alexandre apprend à devenir adulte (il connaitra sa première exéprince sexuelle) et responsable de ses choix, Faurissier, de son côté, devient complètement aveuglé par la haine et se lâche dans une violence accrûe et extrême qui fait craindre le pire. Karim, lui, cherche toujours à respecter le plus possible ses congénères et refuse toute violence non justifiée, allant ici à l'encontre du cliché de méchant arabe.

On découvrira également en arrière-plan le portrait social d'une France et d'une région qui va mal. Les hauts fourneaux miniers de Lorraine ferment les uns après les autres. Chômage et racisme se développent et certains politiciens fascistes n'hésitent pas à utiliser l'argument pour leurs propres thèses nationalistes. Les émeutes gagnent les banlieues et la répression se fait sévère.

Graphiquement, on reconnait de suite la touche de Baru : des personnages assez caricaturaux qui possèdent des gueules bien marquées. Les corps sont parfois déformés par le mouvement que l'auteur s'applique à rendre de la manière la plus vivante possible.
Comme toujours avec Baru, pas de pudeur excessive : les dialogues et les situations peuvent être crues. On appelle un chat un chat. On baise sans scrupules dans les voitures ou dans les trains. Loin de tout romantisme franchouillard, l'album donne dans le réalisme pur et dur.
Néanmoins, cet album sombre ne se dépare pas d'un certain humour et d'un comique de situation. On relèvera par exemple le pauvre automobiliste qui, pour son malheur, croise à de nombreuses reprises Karim et Alexandre sur sa route.

"L'autoroute du soleil" au final se révèle un très bon crû qui reprend des idées scénaristiques précédemment débutés dans "Cours camarade". Plus dense, plus dur et malgré tout moins léger que son prédécesseur, l'album s'inscrit dans la lignée de ces albums sociaux dont Baru est désormais la marque de fabrique. Malgré tout, cet album qui a reçu le prix du meiller album à Angoulême ne restera pas dans mes préférés de l'auteur. le côté un peu rocambolesque et répétitif des embrouilles frise un poil l'overdose et je regrette que l'humour franchement jouissif de "Cours camarade" ait quelque peu disparu ici.

"Ma génération a été marquée par les mythes de la route (Kerouac, etc...) et cela s' est imposé dans mon écriture. graphiquement, je suis obsédé par le mouvement et son rendu par des images fixes. Les personnages bougent et tout doit aller de l' avant." Baru
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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