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4,07

sur 1994 notes
Ce livre témoignage est extrêmement intéressant. Il a une valeur historique (à la fois sur la personne de Simone de Beauvoir et sur toute une période et toute une société), une valeur littéraire (en tant qu'autobiographie et aussi comme témoignage de l'histoire littéraire de l'époque) et psychologique (c'est un vrai portrait intimiste). Il me reste encore à lire la suite bien que je l'ai lu il y a longtemps.
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Ce texte d'apprentissage nous confronte au destin unique de Simone de Beauvoir. de ses premiers pas à ses émois de jeune fille, cette autobiographie retrace sa jeunesse mais aussi ses rapports avec la littérature et la philosophie.

Simone est une jeune fille sérieuse et conformiste, imprégnée de son éducation catholique, elle va peu à peu s'éloigner des codes dictés par son milieu et réfléchir par elle-même.

Depuis son plus jeune âge, elle idolâtre son père qu'elle voit comme un modèle. Puis, à l'adolescence, elle s'émancipe, peu à peu, de ses parents. Elle prend pour la première fois conscience que ses valeurs peuvent être bien différentes. Eprouvant une passion pour la littérature et la philosophie, elle décide de poursuivre ses études plutôt que de devenir une mère de famille. le mariage n'est plus sa norme et Simone pense, avant tout, à son indépendance intellectuelle.

Ces mémoires sont également construits autour de rencontres déterminantes. Ainsi, au-delà des mots, c'est au travers d'autrui que Simone découvre d'autres manières de penser et d'aborder la vie. Elle va ainsi réussir à évoluer et à s'éloigner du carcan familial. Ses rapports avec Jacques, Zaza, Herbaud mais surtout Sartre sont particulièrement intéressants. A ce titre, j'aurai aimé que sa relation avec Sartre, qui apparaît à la fin du livre, soit plus enrichie.

J'ai ressenti des longueurs durant la première partie de l'ouvrage, mais peu à peu, le charme opère. J'ai aimé son rapport aux livres, cette passion va prendre une place centrale dans son existence et être aussi le terrain de son indépendance. Ainsi, c'est une femme résolument moderne qui nous est dépeinte, elle se place au même niveau que les hommes qu'elle côtoie.

Finalement, Simone de Beauvoir nous raconte sa libération intellectuelle et féministe dans une époque construite autour de valeurs traditionnelles.
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Simone au fil des jours

Le livre qui me donne tjrs envie d'étudier
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Parmi les auteurs à redécouvrir, découvrir, lire ou relire, Simone de Beauvoir me faisait de l'oeil. N'ayant que très peu abordé son oeuvre, j'ai préféré la connaître elle avant tout. Et qui mieux que soi pour parler de sa propre existence. Toute biographie soit-elle de qualité, n'est pas l'image parfaite de l'intéressé et aucun auteur aussi talentueux soit-il ne peut prétendre connaître la réelle personnalité de quiconque. Je préfère donc les autobiographies par la justesse des sentiments peints, pour cette image conforme à l'originale, et cette harmonie de l'âme et de l'être qui s'en dégage.

Cette autobiographie couvre la vie de Simone de sa naissance à ses 20 ans, aux prémices de son idylle avec JP Sartre. Lire la vie des autres n'est pas forcément intéressant, mais ce qu'il l'est, c'est de découvrir le contexte dans lequel se déroule cette existence. Une belle peinture du Paris au début du XX siècle, de la condition de cette nouvelle bourgeoisie, de la place des femmes à cette époque et encore plus de ces femmes qui revendiquent leur liberté, leur droit à l'éducation, et à leur émancipation. Ca peut sembler ridicule à notre époque, mais vouloir suivre sa propre route pour une femme, n'était pas permis. Simone a dû tailler son propre chemin loin de celui indiqué par sa mère. Elle s'éloigne de cette éducation engoncée que ses parents lui imposaient : religion catholique, mariage de bonne figure mais arrangé, une femme bien rangée en somme. Les aléas de l'histoire feront que les malheurs des uns font le bonheur des autres. En effet, la première guerre mondiale a eu raison des horizons dorés que miroitaient les parents de Simone. Les filles Beauvoir devront assumer leur destin en travaillant et faire une croix sur un mariage de bonne fortune, par manque de moyens donc de dot honorable pour un mariage pas moins honorable.

Simone ne se plaint pas de ce régime, et trouve son plaisir dans ses études et s'investit corps et âme à poursuivre son chemin. Je fus impressionnée par la masse de travail qu'elle accomplit, son appétit pour les lettres et la philosophie. Son courage et sa détermination, son intelligence et sa perspicacité à réussir.

Le cheminement je dirais même l'évolution de cette chrysalide, d'une enfance bien tranquille à cette vie de jeune étudiante un peu gauche et pas très féminine mais déterminée, reflète quelque peu le destin de chacun. Histoire intemporelle, pour des soucis qui sont encore d'actualité encore plus prononcés aujourd'hui. Qui n'a pas chercher sa voie, qui n'a pas douté face à un avenir incertain. Qui n'a pas évoqué ce mal être, de trouver sa place en ce bas monde. Qui n'a pas remis en cause ce même monde. Au delà de cette autobiographie, Simone de Beauvoir pose des questions existentielles, la place de l'être humain dans une société décrite, ici celle du début du XX siècle, mais les problèmes sont les mêmes encore en ce début du XXI, sans doute d'une toute autre ampleur et teneur, mais la finalité reste identique. Cette forme de moule que nous impose le cocon familiale, nous oblige notre condition sociale, déplait à Simone, elle veut devenir : elle et seulement elle sans moule ni forme obligés.

Une plume affirmée, un peu à l'image du titre, un peu trop rangé à mon goût, manque de poésie et de liberté, toutefois j'ai apprécié cette lecture, malgré quelques longueurs, des épisodes qui se répètent, comme l'existence en somme. La routine d'une vie, les années pour Simone reviennent inlassablement avec la même monotonie, seulement vers la fin de ses études, elle se dévergonde quelque peu avec sa soeur Poupette, bravant les interdits, elles se paient une tranche d'osé dans les bars parisiens.

Ce premier volet de sa vie, nous dessine agréablement, le sillon de son oeuvre littéraire. On devine sans l'avoir lue auparavant, des réflexions profondes même si on n'adhère pas à ces idéaux et ses courants, il est toujours intéressant de soulever le voile de l' inconnu. Cette première approche, je donne l'envie d'aller à sa rencontre, en lisant un ouvrage ou deux, j'ai repéré un essai à la bibliothèque, je ne sais pas encore quel livre me tentera, mais après avoir cheminé à ses côtés je suis certaine d'y trouver une lecture intéressante.


Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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Le premier volume des souvenirs autobiographiques de Simone de Beauvoir. C'est le récit du détachement progressif d'une jeune fille de la bourgeoisie des valeurs et des comportements de son milieu d'origine. Une indépendance conquise qui rayonne pendant les études De Beauvoir et lors de sa rencontre avec Sartre.
Un témoignage exceptionnel sur la vie intellectuelle, politique et sociale de son temps.
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Lorsque j'ai commencé à lire, j'avais tout juste vingt ans.
Je rassure les âmes sensibles déjà offusquées, j'avais tout naturellement appris à lire à l'école comme chacun(e). Mais lire, ce n'est pas (seulement) une technique de déchiffrage, c'est une volonté, une attitude, un esprit, une façon de voir le monde. de vivre.
J'avais enchainé deux ou trois bouquins qui ne mènent pas loin puis, la fibre féministe s'étant développée au plus profond de moi, se confondant avec mes premiers émois amoureux, j'étais tombé sur les mémoires adolescentes De Beauvoir.
J'avais avalé le demi millier de pages d'une traite. Excité, emballé, passionné, j'ai osé le « deuxième sexe » sans comprendre qu'il pourrait y avoir une différence entre une sorte de journal intime d'une future philosophe et un essai (une thèse ?) de cette même personne devenue adulte et en pleine possession de son art et de la glose qui l'accompagne. Je n'avais pas dépassé la cinquantième page. Plus grave : je suis resté quasiment dix ans sans rouvrir le moindre livre.
Fatale erreur.
Je reviendrai sur « le deuxième sexe », mon âge avancé et une pratique plus développée de la lecture me permettant d'avaler un tel écueil pour les novices. Il est question ici d'un vrai journal intime d'une jeune fille intelligente, futée et qui se pose quantité de (bonnes) questions. On y retrouve tout de même les incertitudes et les errements propres à la jeunesse, qu'elle soit bourgeoise des années 20 (1920) ou coincée dans une banlieue dégradée des années 20 (2020).
Quelque part, c'est rassurant de constater que, même les grands noms subissent les doutes de l'existence, les errements d'une adolescence qui, au fond, n'a pas tellement changée, cette période à la croisée des chemins où l'on va choisir (quand on le peut) la direction que va prendre notre vie.
La plume de Simone est une joie quand elle se borne aux réflexions existentielles – elle peut devenir plus absconse quand elle utilise un phrasé plus philosophique : ce n'est pas le cas ici.
Ainsi ces mémoires se lisent comme un roman. Un roman où l'héroïne se raconte sans complaisance, où l'on croise tout un monde désormais disparu. Où est passée cette insouciante jeunesse qui découvrait le monde avec innocence, mais armée d'une grande culture, qui savait discerner l'importance de la futilité. Que sont devenues ces interminables discussions entre copains, blottis dans une minuscule chambre de bonne d'un immeuble du Quartier Latin jusqu'à l'aube , ces réflexions en solitaire que les plus timides gardent cachés au plus profond d'eux-mêmes, craignant être différent des autres, sans savoir que le voisine ou la voisine ressent les mêmes impressions, partage les mêmes doutes, tandis que les plus expansifs les dissimuleront sous une posture arrogante, une fausse confiance en soi, parfois une attitude provocatrice.
Il reste cependant un problème dans cette prose déliée, limpide et claire : De Beauvoir est la championne olympique du point-virgule : elle en met partout qu'à la fin ça devient lourd.
Je recommande donc ce livre à toutes (et tous !), pas forcément férocement militantes ni orientés vers la philosophie. Cela ne viendra que plus tard dans l'oeuvre De Beauvoir.
Cette jeune fille rangée respire l'envie de vivre et de comprendre.
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Incroyable découverte de cette vie qui date maintenant d'un siècle. Ce roman autobiographique pourrait paraître lassant entre toutes les réflexions de Simone de Beauvoir sur son parcours de jeune fille, ses réflexions théologiques et philosophiques, son intimité. Mais justement, cette ambition de tout dire, point par point, nous rapproche de l'auteure. Chacun peut s'identifier à un moment à cette vie, à son analyse. Ce fut un bonheur de découvrir cette vie rangée entre littérature et études. Et évidemment, s'ensuit l'envie dévorante de découvrir la suite !
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Un classique de la littérature française. Pas besoin d'en rajouter, tout est dans le titre.
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D'un point de vue purement littéraire, le texte est riche en métaphore, allitération, énumération, exagération... bref en toutes ces petites choses et le principe de l'autobiographie est à son sommet. Honnêteté et transparence totale, stupéfiant.

Mais lisons-nous réellement pour cela ? Je ne pense pas.



En lui-même, ce récit est la retranscription des vingt premières années de Simone de Beauvoir. On y voit son enfance, sa jeunesse et ses débuts de jeune étudiante brillante. Simone a une approche sensible du monde ce qui donne naissance à un texte merveilleux : on ressent, on voit, on vit. Au delà de cela, c'est aussi toute l'enfance d'un de nos plus grandes auteurs dont on lit la vie, ce qui est très intéressant.



D'un point de vue historique, cela raconte aussi, d'une certaine façon, la guerre et la vie post-guerre ( la 1GM). On voit la rupture violente occasionnée par celle-ci, notamment une rupture de la pensée comme de la vie du quotidien qui cause une fracture entre deux générations. C'est une naissance nouvelle des "intellectuels" avec le développement d'une langueur que Simone appelle l'Inquiétude. C'est la destruction de Dieu ( Hello, Nietzsche) et la quête d'un nouvel absolu.
Lien : http://cotidiane.wix.com/cot..
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Pour le contenu, tout est dans le titre : toute l'éducation d'une fillette, puis d'une jeune fille née en 1908 : la vie, la mentalité, les traditions et moeurs du début du siècle.

Je craignais un livre ennuyeux… mais je me suis laissée emporter par cette autobiographie : c'est très bien écrit, très intéressant quand on aime la littérature, l'histoire contemporaine, l'histoire de la littérature, de l'éducation, du féminisme.

J'ai dévoré les 500 pages en une semaine et je vais aussi lire la suite : La force de l'âge.
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