Aaron Beck est un de noms les plus connus des TCC (Thérapies Cognitivo-Comportemental), il est un des précurseurs de la thérapie cognitive et de nombreux ouvrages se réfèrent à lui, un incontournable en somme.
Je retrouve dans ce livre les grands préceptes, les grandes idées qu'on retrouve dans les différents livres, formations et articles orientés TCC ce qui est tout à fait normal puisqu'il est considéré comme un des grands contributeurs de cette orientation.
Le livre est un peu daté et effectivement il date de 1976. Par exemple :
« Un mari qui se met généralement en colère lorsque le dîner n'est pas prêt quand il rentre gardera son calme s'il s'aperçoit que sa femme était malade, et donc incapable de préparer le repas. »
L'auteur n'ose pas se dégager de la psychanalyse ce que je trouve dommage mais compréhensible au vu de la date de l'édition américaine. Il semble voir également la thérapie cognitive comme la successeuse de la psychanalyse et de la thérapie comportementale, heureusement il y a eu un enrichissement de la thérapie comportementale par la thérapie cognitive ce qui a donné les thérapies cognitivo-comportementales.
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Examinons l'exemple suivant, qui montre comment un événement spécifique suscite de la signification chez des sujets différents. Un professeur fait la remarque, en classe, que Tony, un élève brillant, a obtenu une mauvaise note à un examen. Un autre élève se trouve satisfait -il se dit: "Cela montre que je suis meilleur que Tony." Un troisième élève, le meilleur ami de Tony, est triste (comme Tony): il partage la peine de son ami. Un autre a peur: "Si Tony s'en est mal sorti, c'est peut être aussi mon cas." Un autre élève est furieux à l'encontre du professeur: "Si elle a mis une mauvaise note à Tony, elle a probablement noté de façon injuste." En étant "injuste" envers un élève, elle a violé une règle de base et elle est susceptible d'être injuste avec n'importe quel autre élève. Enfin, un dernier élève, en visite, ne ressent aucune réaction émotionnelle: la note de Tony n'a aucune signification particulière pour lui.
Le problème initia de l'anxieux névrotique n'est pas dans l'identification des stimuli -il peut facilement identifier un bruit intense- mais dans la signification qu'il attribue à certains stimuli. Ses interprétations sont farfelues, improbables, irréalistes. S'il entend une sirène, c'est que sa maison est en feu; une douleur à l'arrière de la tête, et c'est une attaque; un inconnu qui s'approche: c'est un agresseur. Une telle mauvaise interprétation des événements en tant que signaux de danger a un effet cumulatif qui est responsable d'une vision biaisée du monde réel et de l'escalade de son anxiété. L'interprétation erronée des situations constitue une distorsion cognitive qui peut aller d'une légère inexactitude à la plus grossière interprétation.
J'ai expliqué le concept de la résolution de problème aux patients de la façon suivante: "L'un des buts de la thérapie est de vous aider à apprendre de nouvelles approches pour les problèmes. Ainsi, lorsque des problèmes apparaîtront, vous pourrez appliquer les méthodes que vous avez apprises. Par exemple, en apprenant l'arithmétique, vous apprenez simplement les règles fondamentales. Il n'est pas nécessaire d'apprendre chaque addition ou soustraction possible. Une fois que vous avez appris les les opérations, vous pouvez les appliquer à n'importe quel problème arithmétique."
L'existence de ce mécanisme particulier à l'origine des symptômes fut découverte dans le service de Charcot à la Salpêtrière, par constatation que les hystériques avaient des tendances imitatives. Janet, un des élèves de Charcot, déclara plus tard que beaucoup des "cas" de Charcot avaient "appris" leur hystérie dans les locaux du service.
Comme nous allons le voir en abordant d'autres troubles émotionnels, la restructuration des croyances erronées du patient constitue le pas le plus important vers la guérison.