Très présent dans les salons et sur les plateaux de télévision,
Frédéric Beigbeder est aussi un auteur, notamment de ce pseudo-roman qui met en scène un certain Marc Marronnier, vite jeté aux orties, l'auteur faisant le choix de se révélr dans cette sorte de confession - plainte - psychanalyse personnelle.
Son expérience? L'amour avec un “ petit a ”, celui qui enlève et emporte ne dure que... trois ans. Après l'enthousiasme, la découverte de l'Autre, la sexualité débridée viennent vite les observations malignes et l'ennui. le problème, dit-il, vient du fait qu'on épouse un (e) inconnu (e) qui vous a conquis en un éclair, le coup de foudre, quoi.
En dépit du ton plaisant, vaguement cynique, de ce jeune auteur (à l'époque, en 97), je n'accroche pas trop à ses affres d'angoisse et de chagrin, à son éternelle timidité dit-il (je me méfie toujours des dragueurs auto-déclarés “ timides ”), bien que je ne mette pas du tout en doute sa sincérité. Il est vrai que naître dans un milieu aisé, faire ses études à Louis-le Grand, fréquenter les cercles germano-pratins, se vêtir d'habits signés, se défoncer à coup d'alcools forts voire de produits illicites, ce doit être intolérable.
Je n'ai aucune idée de ce qu'a pu vivre notre dandy par la suite, j'espère qu'il a trouvé un équilibre sentimental, où l'Amour avec un grand A (celui qui dure parce qu'il se transforme et évolue) est plus profond, moins égoïste, mois exigeant dans son désir de possession que la Passion (= souffrance en latin, rappelons-nous!).
Aphorismes et réflexions sur le bonheur et l'amour mis en opposition:
P 23: On dit souvent qu'il faut “ sauver les apparences ”. Moi je disqu'il faut les assassiner car c'est le seul moyen d'être sauvé.
P79: Tout le problème de l'amour, me semble-t-il, est là: on a besoin de sécurité alors que pour être amoureux, on a besoin d'insécurité. le bonheur repose sur la confiance alors que l'amour exige du doute et de l'inquiétude.
Un livre probablement apprécié diversement en fonction de l'âge du lecteur...