Si une amie ne m'avait pas conseillé et offert ce recueil de nouvelles de
Frédéric Beigbeder, il est probable que je ne l'aurais jamais lu et aurais continué mon chemin littéraire sans tenir compte de lui. Finalement, tout en sachant que je n'en garderai pas un souvenir fort, j'ai apprécié découvrir ces textes et cet auteur que je connaissais si peu.
Comme l'indique le titre, le thème commun de ces nouvelles est l'ecstasy, que ce soit les effets qu'elle provoque ou les causes qui amènent à vouloir l'essayer. le milieu dans lequel se déroulent les intrigues est également le même, à peu de choses près, dans tous les textes : les boîtes de nuit, les soirées de jeunes gens riches et oisifs et les bars (à putes ou simples débits de boisson) notamment. Une fois ce cadre posé, les textes se déploient chacun à leur manière, dans des tons narratifs parfois résolument différents, des jeux de mots au dramatico-pathétique,
en passant par le désabusé/lucide, l'ironique et l'humoristique. Cette diversité est à la fois l'atout de ce recueil (l'effet de lassitude est évité, et l'auteur fait preuve de maîtrise littéraire dans plusieurs genres) et le piège dans lequel il tombe (à force de se différencier, les textes en deviennent inégaux au niveau qualitatif)
Enfin, si je devais retenir quelques nouvelles, je citerais entre autres la première, Spleen à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, qui joue sur les sons de la langue et pose un regard neuf sur le monde à travers toutes les questions posées : entre
Queneau (dans ses
Exercices de style) et
Voltaire (avec son
Candide) en quelque sorte. Ce second aspect se retrouve également dans les deux parties de L'homme qui regardait les femmes et Manuscrit trouvé à Saint-Germain-des-Prés qui, sur deux modes différents, sont une critique corrosive de la société actuelle. le jour où j'ai plu aux filles m'a fait sourire par sa chute inattendue et très bien amenée en à peine quelques pages, de même que La première nouvelle d'« Easy Reading ».
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