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3,07

sur 1144 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
L'ecstasy n'excuse pas tout.

1999.
Mille neuf cent quatre vingt dix neuf.
Dernier quai. Terminus. Tout le monde descend du 20ème siècle.

Je suis beaucoup allé au ciné en 1999. Enfin, à l'époque, on s'échangeait surtout des sacs cabas Champion, à pois, débordant de DivX. “Difficile de battre un champion” entendait-on dans la supérette éponyme. Je ne vous ai jamais parlé de ma passion débordante pour les supermarchés ? Une autre fois. Cette année là, la Grande Boucle voyait le téméraire Richard Virenque s'offrir la tunique pour la cinquième fois. C'était le bon temps. le Tour de France 1999 n'a plus, officiellement, de vainqueur.

Dans nos sacs à DivX, on se refilait Eyes Wide Shut, Fight Club, American Beauty ou encore Virgin Suicides. Tout ça en 1999 oui, pas besoin d'un Sixième sens pour se rendre compte que cette Ligne verte, toute tracée allait finalement mener à un cataclysme. Non, pas le bug de l'an 2000 mais une bascule dans la terreur. Terreur que traitera d'ailleurs avec un certain talent Frédéric Beigbeder avec Windows on the world (prix Interallié et Independent Foreign Fiction Prize, prix des fictions étrangères de l'Independent) qui raconte les derniers moments des clients du Windows on the World, restaurant au sommet de la tour nord entre 8 h 30 et 10 h 29.

En tout cas, en 1999, mille neuf cent quatre vingt dix neuf, côté littérature, nous ne sommes pas en reste. Amélie Nothomb voit son huitième roman, Stupeur et Tremblements, couronné du grand prix du roman de l'Académie française (ex æquo avec Anielka de François Taillandier). À ne pas confondre avec Nicolas, l'ancien attaquant tricolore. Pendant ce temps, Christine Angot s'accapare la chronique littéraire en bénéficiant d'une couverture élogieuse de L'Inceste par la presse. Bon et puis, année post-sacre mondial oblige, on se cogne Aimé Jacquet avec Ma vie pour une étoile (qui vend plus qu'Amélie Nothomb cette année là) et Zinedine Zidane, accompagné de Dan Franck pour Zidane, le roman d'une victoire. Comme quoi, il est tout à fait possible d'être nominé au Goncourt et de pondre des bouquins dignes de l'Almanach de Pierre Bellemare. Je parle de Dan Franck, Zinedine Zidane n'ayant pas – à ma connaissance – été en lice pour le prix littéraire.

Il tourne autour du pot. Comme tonton Henry, sur la plage du Cap d'Agde, tourne autour des matchs de beach volley féminins. Chaque année, dernière semaine de juillet et deux premières d'août. Sauf l'été 1999 justement, car tonton Henry s'était fracturé la clavicule en chutant de bicyclette. Oui, je tourne autour du pot. Tant pis, allons-y.

"Dans les années 1980, une nouvelle drogue fit son apparition dans les milieux noctambules : le MDMA, dit “ecstasy”. Cette “pilule de l'amour” procurait d'étranges effets : bouffées de chaleur, envie de danser toute la nuit sur de la techno, besoin de caresser les gens, grincements de dents, déshydratation accélérée, angoisse existentielle, tentatives de suicide, demandes en mariage. C'était une drogue dure avec une montée et une descente, comme dans les montagnes russes ou les nouvelles de certains écrivains américains. L'auteur de ce livre n'en consomme plus et déconseille au lecteur d'essayer : non seulement l'ecstasy est illégal, mais en plus il abîme le cerveau, comme le prouve ce recueil de textes écrits sous son influence. Et puis, avons-nous besoin d'une pilule pour raconter notre vie à des inconnus ? Alors qu'il y a la littérature pour ça ?"

14 nouvelles viennent noircir les 102 pages de cette édition Folio. Une moyenne donc, de 7 pages par nouvelles. C'est déjà beaucoup trop. Malheureusement beaucoup trop. Et pourtant, comme vous avez pu le lire précédemment, j'aime bien Frédéric Beigbeder. Attention, je vais manger du “boomer” par ci, boomer par là… Clairement, c'est la preuve de mon objectivité que je vous livre aujourd'hui. Les nouvelles ont été écrites entre 1990 et 1999. Une décennie et pourtant, aucune ne rattrape l'ensemble. Aucune progression. Ça n'a pas d'intérêt, ça manque d'esprit, ça manque de matière.

"La jolie m'a embrassé sur la bouche en y tournant sa langue. La moche a posé sa main sur mes couilles avec une certaine délicatesse. La jolie a glissé la sienne dans ma chemise pour caresser mon torse glabre. La moche m'a fait bander. La jolie a tiré mes cheveux. La moche a roulé une pelle à la jolie. La moche était plus jolie que la jolie."

Une ou deux nouvelles semblent désespérément mimer Bukowski sans jamais en atteindre le haut de la chaussette. La première nouvelle est intéressante, un exercice où toutes les phrases sont à l'interrogative. Ça termine dans un aéroport d'ailleurs. Frédéric, tu nous promets un décollage pour la suite et finalement, je reste cloué au sol. Comme me le faisait remarquer un ami écrivain “C'est mal écrit… Sérieusement, qui écrit zizi tout dur dans un texte ?”. Oui, c'est plat, écrit à la va-vite.

"La meilleure preuve que les célibataires sont affligeants, c'est que les femmes n'en veulent pas : elles préfèrent draguer le mari de leur meilleure amie. Personnellement, je vis avec quelqu'un parce que je suis faible. Je n'ai pas le courage de rester seul, ni celui de me remarier. Il existe une zone de flou artistique entre le célibat dépressif et le mariage ennuyeux : baptisons-la bonheur."

Je ne doute pas que l'auteur de ces nouvelles soit un spécialiste des petits bonbons colorés, mais c'est trop facile de “justifier” son texte par un état d'emprise, de s'abriter derrière le bouclier de la défonce. le mieux à lire dans ce recueil reste la citation d'ouverture d'Alain-Fournier :

"Fin de la nuit d'été : la jeune femme a renvoyé tous ses domestiques. le jour va venir. Il ne reste plus qu'une grosse étoile fixe, tout contre la tour Eiffel ; et les bords de la nuit commencent à blanchir."

Ne perdez pas votre temps ici car, l'ecstasy n'excuse pas tout. Si vous avez envie d'un bon recueil de nouvelles, optez pour celui de Raphaël Haroche, prix Goncourt de la nouvelle pour Retourner à la mer en 2017.
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J'avais lu plusieurs critiques négatives sur ce livre avant de me lancer, donc je savais à quoi m'attendre. Ce livre ne laissera clairement aucun souvenir dans ma mémoire. Ce n'est pas un livre à lire avec sérieux, mais même en prenant le texte à la légère, je n'ai pas su y porter d'intérêt. C'est clairement pas mon style de lecture, mais j'ai tout de même voulu essayer par curiosité.
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Un recueil de nouvelles avec lequel j'ai eu beaucoup de mal. Trop vulgaire et choquant à mon goût...

L'auteur s'est essayé, dans les années 90, à la rédaction de courtes nouvelles sous l'influence de substances. Et ce n'est pas une franche réussite. L'écriture est difficile à suivre, brouillonne et pas vraiment agréable à lire. Beaucoup de vulgarité gratuite et de propos choquants pour... choquer tout simplement.

Je n'ai pas compris l'intérêt ni le but de toutes ces histoires, à part heurter la sensibilité des lecteurs. Elles n'ont ni queue ni tête et la majorité des situations sont abracadabrantes.

Le thème principal tourne à chaque fois autour du sexe. Mais le sexe vraiment très très sale, parfois à vomir. le tout écrit sur un ton se voulant cynique et avec un humour plus que cru. Quelques répliques m'ont fait "sourire" mais j'ai globalement été plus choquée qu'autre chose.

Les personnages sont pour la plupart détestables de par leur comportement et leurs réflexions. le plus souvent plaintifs et s'apitoyant sur leur sort et leur vie misérable. Aucun attachement donc pour ma part, au contraire...

Je ressors plutôt déçue de cette lecture allant trop dans la surenchère de scènes de sexe répugnant et de délires liés à la drogue. Ce livre reste indéniablement en mémoire mais pas pour les bonnes raisons malheureusement. A éviter si vous êtes sensibles à ce genre de contenu... Mais l'avantage, pour vous faire votre propre opinion de ce recueil, est qu'il est court et se lit extrêmement vite.
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Malgré le format (plusieurs nouvelles de quelques pages), j'ai réussi à mettre plusieurs jours pour lire ce bouquin (mais je l'ai fini, c'est déjà ça).
Chaque nouvelle voudrait nous amener dans un monde parallèle, nous envouter, nous charmer voire nous surprendre, mais il en est rien. Je n'ai jamais réussi à me faire embarquer dans la valse de Beigbeder, dommage.
Mais est-ce que l'art, ce n'est pas prendre des risques?
Try again
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Le titre est aussi artificiel que la drogue auquel il fait référence. Parce qu'il n'est pas question ici de moments-sonde à travers l'âme, la psyché, l'existence d'un homme par l'intermédiaire de l'ecstasy. Non, non. Ici on a des tribulations pathétiques et sordides, écrites de façon plutôt médiocre, sans vrai style, et qui n'apportent aucune "leçon", qui ne font réfléchir en rien. Pauvre homme occidental privilégié moderne. Beigbeder veut-il se croire le fils de Bukowski et de Rimbaud, ou de Houellebecq ? Il en est à mille lieues. A mille lieues de la truculence à mourir de rire de Hank, pas la fougue de Rimbaud, et ne me plonge pas dans une dépression immédiate comme le Houellebecq sait le fare... Non, ses souffrances et ses plaisirs sont comme la MDMA : artificiels. Beigbeder, ceci dit, a fait beaucoup mieux par ailleurs. Ne vous laissez pas berner par le titre vendeur.
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Pas ce que j'ai préféré lire de cet auteur...

Petite suite de nouvelles d'inégale qualité...

Rien de véritablement marquant...

Maintenant, ça se lit vite, et n'est pas inintéressant...
Donc pourquoi pas ...
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La première nouvelle est excellente, laisse un souvenir essouflant... les autres ...non
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Bon, je vais faire vite, de même que l'auteur.
Premier point : le livre se lit vite et bien, les histoires sont drôles et originales. ça vaut déjà une étoile.
Deuxio, et on va passer au réquisitoire : un style pompeux qui se veut à la fois lyrique et vulgaire, une apologie de tous les vices (sexe, drogue et j'en passe ...) fond de ce livre une "oeuvre" profondément affligeante consternante et blasphématoire (je précise que je ne suis pas religieux, loin de la, mais le gars chie clairement sur ce qui fait d'un grand homme un grand homme, à savoir respect de soi, exemplarité (surtout quand on est un auteur "populaire" au sens de vulgarisé (et vulgaire), ou encore réfléchit et intelligent, entre autres. Parce que l'instruction est un chose (que Fred n'oublie jamais de mettre en avant avec ses références à deux balles toutes les deux lignes (sans mauvais jeu de mots), mais l'intelligence en est une autre et je crois que ce mec en est totalement dépourvu.
Tout ça pour dire que Beigbeder c'est un peu le type né avec une cuillière en or dans le cul qui a trouvé un sens à sa vie en se shootant la gueule h24 et en sautant des putains dans les coins les plus malfamés du monde. le gars a juste percé dans l'écriture parce qu'il avait un nom (comme tant d'autres "artistes" enfants de stars), et sa rhétorique est à l'image de sa bêtise.
Bon allez j'ajoute une deuxième étoile parce que j'ai un peu d'empathie pour le type et qu'il aura eu le mérite de me faire marrer même si je me demande parfois si j'aurai pas mieux fait de pleurer ...
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TRES BOF
Pas vraiment intéressant. Dommage.
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L'univers de Beigbeder est glauque, froid, violent mais même là, j'y ai trouvé beaucoup de tendresse et de recherche de Vrai et de Beau. Je n'ai pas trouvé ce livre exceptionnel mais j'ai aimé le lire. Il ne m'en restera pas grand chose si ce n'est l'impression, sans jamais avoir en avoir testé, d'avoir plané sous ecstasy. Et sincèrement, ça ne me donne pas vraiment envie.
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