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Sliv Dartunghuver tome 2 sur 3
EAN : 9782070437733
496 pages
Gallimard (02/09/2010)
3.97/5   652 notes
Résumé :
C'est l'histoire de Sliv, agent spécial du CFR (Consortium de Falsification du Réel), qui veut comprendre pour quoi et pour qui il travaille. C'est l'histoire d'une organisation secrète internationale, qui tente d'influer sur l'histoire des hommes, et dont l'existence est brutalement remise en cause un certain 11 septembre 2001. C'est l'histoire de Youssef, tiraillé entre sa foi et son amitié ; de Maga, jeune femme moderne que son mariage précipite dans une famille ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 652 notes
Sliv s'éclate en tant qu'agent de classe 3 au CFR. Cela fait dix ans qu'il travaille pour l'organisation secrète internationale et il a toujours l'ambition de découvrir qui en sont les membres responsables et sa finalité. Sliv se trouve au Soudan pour le mariage de ses amis Youssef et Maga quand il découvre avec stupeur les attentats du 11 septembre perpétrés aux Etats-Unis. le doute s'empare alors immédiatement de lui : le CFR serait-il aussi responsable de 9/11 ?

Encore une fois, on ne peut être que bluffé par le travail d'Antoine Bello dans ce tome 2. Non seulement le niveau monte côté falsification de la réalité vu qu'il développe les mensonges d'Etat du gouvernement Bush (une entité bien réelle de notre monde à nous), lesquels ont mené à la deuxième guerre du Golfe en 2003, mais en plus il mêle les vrais mensonges de l'Histoire aux falsifications fictives en rendant le CFR responsable de la création d'Al-Qaïda. Les strates sont nombreuses dans cet opus, car les complots imaginaires flirtent avec les manipulations bien authentiques de l'opinion publique, des gouvernements étrangers et des instances gouvernementales et internationales pour servir des intérêts personnels, égocentriques, soit-disant nationaux et très borderline dictatoriaux.
Grâce au recul qu'aussi bien l'auteur et le lecteur ont sur ces évènements historiques, on apprécie avec déconfiture les jeux dangereux et frauduleux que le gouvernement américain de l'époque a pu jouer, tout en savourant des aventures intenses qui questionnent profondément les arcanes du pouvoir, l'extrémisme religieux, le nationalisme fanatique, la stigmatisation de l'Islam, l'interprétation des faits, les faiblesses du journalisme d'investigation qui participe à la propagation de fausses informations, l'apathie d'une population face à l'abus de pouvoir et de confiance et les failles d'un système juridique corrompu, partial et ankylosé. le tout est d'autant plus percutant et perturbant qu'on peut très facilement le relier à l'actualité de ces dernières années et derniers mois aux States avec un certain autre ancien président républicain ouvertement menteur invétéré et un gouvernement jouant constamment sur les mots et perspectives avec des institutions corrompues par le pouvoir.
Ce livre laisse sans voix, interloqué à bien des niveaux, l'intégralité étant soutenue par une écriture qui vise toujours autant dans le mile, qui a l'air si simple et facile alors qu'elle est en fait très travaillée, avec des phrases bien placées, un humour léger mais parfaitement dosé, une intrigue entraînante qui vous bousille vos nuits.
Il fallait oser, faire d'Al-Qaïda le produit d'un agent secret. C'était jouer un peu avec le feu. Mais ce livre est devenu une uchronie aux mises en abyme multiples, aux frontières délicates entre la fiction et la réalité. Car même s'il est bien évident qu'Al-Qaïda n'a pas été créé par une agence imaginaire dans la vraie vie, l'analyse très sensée que l'auteur fait de la volonté des US d'opérer en Irak tout en sachant qu'il n'existe aucune preuve tangible attestant de la présence d'armes chimiques et d'arsenal nucléaire montre à quel point les évènements n'auraient pas pu être différents. Complot ou pas complot, l'auteur insiste tout simplement sur le fait que des mensonges, de pures inventions et des croyances personnelles peuvent altérer le cours de l'Histoire et être responsables de la mort de civils innocents par centaines de milliers. Via cette fiction, Bello rappelle avec brio que les saboteurs de la paix ne sont pas du tout fictifs mais bien de ce monde.
On ressort de cette lecture très troublé, notamment parce que ces évènements historiques se répètent, inlassablement, quoi qu'il arrive. Car vingt ans plus tard, en cette année 2021, nous en sommes aux Etats-Unis toujours au même point sur beaucoup de fronts. Et quand on remonte un peu plus loin, on s'aperçoit que la moitié des guerres engagées par les US l'étaient sur de fausses informations ou preuves, dont les gouvernements étaient généralement conscients.
Un livre admirable, profond, aux mille réflexions sur le passé aussi bien que le présent et l'avenir.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Je pourrais résumer mon avis sur ce livre en ces quelques mots : vivement que je puisse lire la suite !
J'ai adoré retrouver liv, ses amis et son travail pas ordinaire. Ce roman n'est certes pas parfait, il y a quelques longueurs, parfois on se demande où veut nous emmener l'ateur. Mais l'idée de départ m'a vraiment séduite, on se croirait dans une histoire écrite par un adepte de la théorie du complot.
Et le sujet de ce deuxième tome touche un sujet on ne peut plus d'actualité, et ça me touche beaucoup.
En revanche, il est noté que les 3 livres peuvent se lire séparément, ce qui n'est pas faux, mais je conseille de les lire tout de même dans l'ordre, pour mieux saisir les personnage.
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Suite du roman Les falsificateurs.

Après avoir presque quitté le CFR, le Consortium de falsification du réel, Sliv Dartunghuver a décidé de participer à sa modernisation, notamment en convainquant le COMEX d'abandonner les opérations de falsification physique pour passer à la falsification électronique. Sliv mène également des opérations d'envergure, comme obtenir l'indépendance du Timor oriental et son entrée dans l'ONU. « Ma mission au Timor m'avait donné un aperçu de la petite Histoire. Je tenais maintenant ma chance d'influence la grande. »(p. 152) Mais le CFR est ébranlé par les attentats du 11 septembre 2001 : est-il responsable du développement d'al Qaida ? Aurait-il pu éviter la tragédie ? Peut-il encore empêcher les États-Unis d'envahir l'Irak ? « L'intérêt du CFR pour le terrorisme islamiste remontait au début des années quatre-vingt-dix. » (p. 47) Plus Sliv tente de comprendre la finalité du CFR et d'intégrer le COMEX, plus il se demande s'il peut continuer à servir cette organisation sans renier ses valeurs. Puis l'évidence se fait criante : il y a un traître au sein du CFR. Sliv doit l'identifier et le neutraliser avant qu'il compromette encore plus le Consortium, voire l'équilibre du monde. « Pensez-vous que la révélation de l'existence du CFR serait de nature à empêcher la guerre ? » (p. 333)

Avec le deuxième volume de son oeuvre politico-uchronique, Antoine Bello interroge plus avant la puissance de l'information et la façon de la détourner pour servir des causes nobles ou sombres. le mot fake news s'impose à la lecture de ce roman construit comme un thriller social et diplomatique. « Quand circulent plusieurs versions d'un même récit, les observateurs peinent tellement à débrouiller les circonstances de l'événement qu'ils en oublient de se demander si celui-ci a réellement eu lieu. » (p. 156) La conclusion du livre invite furieusement à lire sans attendre l'ultime chapitre des aventures de Sliv Darthunguver au sein du CFR.
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A l'heure du débat sur les fake news et alors que fleurissent les théories du complot, il est presque dérangeant de relire les éclaireurs.
Est-ce pour cela que je l'ai moins apprécié qu'à ma première lecture? Je ne sais pas.
Toujours est-il que j'ai trouvé qu'il y avait vraiment des longueurs, même si les questions éthiques posées sur le but du CFR sont assez intéressantes.
Il n'en demeure pas moins que je trouve l'idée de cette série assez bluffante et que je vais poursuivre avec la lecture des producteurs.
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Après la fin en queue de poisson des Falsificateurs, il va sans dire que je me suis jetée sur cette suite que j'ai lu presque d'une traite! Quel plaisir de retrouver ce cher Sliv dans ses aventures! le Consortium de Falsification du Réel commence ici enfin à révéler ses secrets car notre talentueux héros monte les échelons de la hiérarchie et ne tardera pas à se retrouver au sommet, où se trouvent les réponses à toutes ses questions...

Personnellement je trouve qu'un roman aurait suffit et qu'Antoine Bello aurait pu raccourcir "Les falsificateurs" et "Les éclaireurs" pour les rassembler en un seul livre. En effet, avec les nombreuses histoires de falsifications parallèles des Éclaireurs, on s'éloigne de la trame principale et je trouve que l'histoire traine un peu en longueur. Mais bon, en même temps on sent bien le plaisir qu'à pris l'auteur à revivre l'histoire et à refaire le monde en s'imaginant ces scénarios farfelus de falsification alors on lui pardonne volontiers!

Le style est fluide et efficace, les personnages se développent et sont toujours aussi attachants que dans le premier tome, l'intrigue est haletante! Une très bonne suite et fin des Falsificateurs!
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Premièrement, l'Amérique s'était durablement aliéné le monde musulman par sa politique incohérente : elle prêchait la démocratie mais soutenait le régime autocratique du shah d'Iran ou la monarchie saoudienne; elle exigeait l'abandon du programme nucléaire pakistanais mais fermait les yeux sur celui d'Israël.
Deuxièmement, elle avait pris vis-à-vis des musulmans des engagements qu'elle n'avait jamais eu l'intention de tenir. Au cours des quarante dernières années, la CIA avait systématiquement soutenu les mouvements islamistes qui cherchaient comme elle à contrarier les velléités hégémoniques de l'Union soviétique (en Afghanistan par exemple) ou l'ascension politique des dirigeants arables nationalistes comme Nasser alors que, sur le fond, elle se moquait comme d'une guigne de la cause musulmane.
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- Vois-tu, repris-je, je ne peux pas m'empêcher de penser que cette élection a donné à Bush un fantastique sentiment d'impunité. C'est comme si une digue s'était effondrée et qu'une mer de cynisme avait recouvert le pays. Si j'ai pu leur faire croire que j'ai été élu, doit penser Bush, il ne devrait pas être difficile de leur faire avaler que Saddam distille de l'anthrax dans sa cuisine.
- Tu exagères. Il est tout de même un peu plus subtil.
- Mais l'opinion américaine l'est-elle ? Cette histoire d'armes de destruction massive rentre dans les crânes comme dans du beurre.
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Vois-tu, toute organisation finit par engendrer sa propre rébellion. Les démocraties ont leurs anarchistes, les armées leurs traîtres, les services secrets leurs agents doubles mais le principe est toujours le même : une minorité plus ou moins structurée conspire à dynamiter le système. Même une société aussi hiérarchisée que le IIIe Reich n’a pas échappé à cette règle. S’élevant par-delà l’endoctrinement, la tradition militaire ou la peur des représailles, une poignée d’hommes se sont révoltés contre le nazisme parce qu’ils estimaient qu’il contrevenait à leurs valeurs fondamentales. Vois-tu où je veux en venir ?
- Le CFR n’a pas de rebelles…
- Précisément. Ne te méprends pas, je ne conteste nullement le caractère démocratique du CFR, encore qu’on pourrait débattre longtemps des vices de la cooptation. Tu es bien placé pour savoir qu’il arrive que certains membres du Comex s’opposent à son président. Mais qui s’oppose au CFR ?
- Personne, murmurai-je, sidéré qu’il m’ait fallu douze ans pour dresser un constat aussi simple.
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L'animal maniait avec un art consommé la carotte et le bâton, promettant contrats et subventions à ses partisans et barrières douanières à ses contradicteurs. L'Oncle Sam n'avait plus arrosé ses amis aussi largement depuis le plan Marshall.
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Mandela a fait les choses dans l'ordre. Il s'est d'abord forgé des convictions morales si solides que trente années d'incarcération n'ont pas réussi à les ébranler. Il possédait sa boussole avant de prétendre guider son peuple, alors que la quasi-totalité de ceux qui recherchent le pouvoir n'ont jamais refléchi à ce qu'ils en feraient maisne s'interdisent aucune bassesse pour le conquérir puis le conserver.
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Vidéo de Antoine Bello
Une revue de la trilogie d'Antoine Bello (Les Falsificateurs, les Eclaireurs et les Producteurs).
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