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4,04

sur 877 notes
Une lecture fugace comme la rencontre de la petite avec son institutrice mais qui tient une vie.
le fond de l' histoire porte tellement bien l'écriture singulière de J. Benameur dans ce roman. Après avoir découvert Profanes, (roman à lire et relire aussi) je n'aurai pas reconnu l' auteure. Les demeurées: des envolées poétiques, des silences de mots, des vibrations humaines, de l'humilité naturelle.
J'ai pensé à Lydie, la BD de Zidrou et Lafebre.
Un charme sans égale pour parler de nos sensibilités dans un monde commun.
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La Varienne n'a pas appris les mots, elle ne sait ni lire ni écrire. Elle a plutôt cet instinct animal de protéger son petit. Alors, elle communique avec sa fille Luce par les étreintes et les émotions. Elles vivent toutes deux dans leur monde.
Lorsque Luce doit aller à l'école, c'est le déchirement, la peur de l'inconnu. La Varienne attend, Luce refuse d'apprendre ces mots qui vont l'emporter dans un monde où sa mère n'a pas sa place.
Mademoiselle Solange, l'institutrice ne peut renoncer. Mais on n'oblige pas à apprendre.
" On ne fait pas accéder au savoir les êtres malgré eux, mon petit. Cela ne serait pas du bonheur et apprendre est une joie, avant tout une joie."
L'éducation transforme, modèle les hommes. Ce qui est accepté par la majorité des enfants ne peut l'être par Luce car la frontière entre son monde et celui des autres est trop marquée. Elle qui a été bercée par la chaleur humaine ne peut réagir qu'à une émotion forte. Et c'est guidée par l'émotion qu'elle trouvera le chemin de la connaissance.
Ce sujet est admirablement servi par le style riche, vivant et plein d'émotions de Jeanne Benameur.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Une mère, la Varienne, et sa fille Luce vivent seules, presque recluses, dans le silence car hez elles les mots sont inutiles, seuls règnent la routine, le travail chez la Madame. Et oui un jour Luce est envoyée à l'école et les lits vont s'offrir à elle grâce à Mademoiselle Solange et avec eux le monde mais aussi les sentiments.
Un roman épuré, réduit à sa plus simple expression comme la vie de ces deux "demeurées" mais sans pour autant sacrifier au sens, aux émotions et un plaidoyer sur le pouvoir des mots, de l'instruction et la culture.
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Ce court texte est un bijou.

Avec un regard d'anthropologue Jeanne Benameur nous conte la vie de trois femmes.
Les deux premières, La Variene et sa fille Luce sont "les demeurées"

En l'absence des mots,
elles demeurent dans leur refuge, leur maison monde,
elles demeurent dans un fonctionnement animal sans tendresse mais viscéral,
elles demeurent dans des liens fusionnels indicibles,
elles demeurent dans un mode autre.

Mademoiselle Solange l'institutrice va tenter d'ouvrir Luce aux mots, au savoir, au monde extérieur. Dure bataille!

L'écriture est épurée. Chaque mot est juste. Chaque phrase percute. C'est intense, puissant. La bienveillance et l'empathie de l'auteure rendent cette histoire douce et lumineuse.

Ce récit est un bel hommage à la force des liens, aux mots et à leur poésie:
Les mots appris, les mots dits, les mots écrits. Des mots de toutes les couleurs brodés et offerts à soi et aux autres.
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Conseil de ma libraire, très judicieux. Excellent ! Très court roman, mais si dense. L'écriture est magnifique, on savoure tous les mots. J'ai ressenti une forte émotion tout au long. On ressent le malaise de la mère, de la fille, de l'institutrice. On souffre avec elles. Très, très beau, je conseille
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En moins de 100 pages, Jeanne Benameur nous plonge au coeur de la relation fusionnelle, totale de Luce et de sa mère La Varienne, déficiente intellectuelle. On ne ressort pas indemne de cette histoire d'amour, sans paroles, où simplement les regards et les gestes évoquent l'intimité, où le reste du monde – et notamment l'accès au savoir – est vécu comme dangereux, menaçant.
La fillette et sa mère vivent à l'écart du ménage, partageant un quotidien simple, fait de répétitions jusqu'au jour où Luce doit être scolarisée. La Varienne la suit jusque devant les grilles de l'école, hésite à la laisser, se sent seule, comme amputée par l'absence de Luce. Celle-ci doit choisir entre la loyauté à sa mère, à leur couple qui forme une entité ou faire entrer la connaissance de sa vie au risque d'ébranler définitivement le fragile équilibre de leur famille. Solange, la gentille institutrice, qui se sent investie d'une mission, ne comprend pas le refus entêté de la fillette d'acquérir des savoirs. Elle lutte contre la croyance des villageois pour qui la fille d'une demeurée ne peut que l'être également… Elle va devoir réviser ses convictions, ce sur quoi elle avait fondé sa vocation d'enseignante.
Jeanne Benameur décline subtilement le mot « demeuré », tantôt verbe, substantif ou adjectif. Sur un sujet délicat, elle déploie une véritable sensibilité pour décrire un amour puissant, qui ne peut se survivre que dans le repli. Des questions pertinentes sont ainsi suggérées et leur traitement bat en brèche beaucoup de représentations : à quelles conditions être mère ? Comment rester la « fille de », ne pas trahir mais ne pas se perdre non plus ? le savoir, la connaissance ouvrent-ils toujours les portes de la liberté ?
On comprend que ce court roman ait été récompensé par de nombreux prix tant il porte intelligemment des thèmes universels. Je ne vais pas oublier de sitôt Luce et sa maman…
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Il y a quelque temps, je n'avais pas été vraiment convaincu par le roman "Profanes" qui, pourtant a reçu un excellent accueil auprès des lecteurs. C'est pourquoi j'ai voulu un autre livre de J. Benameur, un peu plus ancien: "Les demeurées". Et cette fois, j'ai trouvé que l'auteure démontre un réel talent, non seulement dans son écriture, mais également par le rendu des personnages. Pourtant le sujet proposé n'est pas facile.
Plutôt qu'un roman, il s'agit d'une sorte de conte. L'intrigue se résume à peu de choses. Une mère et sa fille, la Varienne et Luce, vivent isolées, se comportant aux yeux des autres villageois comme des "abruties", comme des "demeurées". L'école primaire étant obligatoire, Luce commence à y aller (à contre-coeur !), et sa mère souffre de la voir partir chaque jour. Comme Luce n'apprend rien, elle retient toute l'attention de Solange, l'institutrice idéaliste du village, qui voudrait l'intéresser à l'étude et l'arracher à sa complète indifférence. Mais finalement elle n'y parviendra pas et elle ne supportera pas cet échec.
Il y a du tragique dans cette histoire, mais il est amorti dans l'esprit primitif des deux "demeurées". Leur vie quotidienne et leurs réactions devant les moindres nouveautés sont admirablement rendues par l'auteure: sa prose est simple, brève, dense, elliptique, comme la pensée des personnages, qui vivent comme à tâtons dans leur monde étroit et presque coupé du monde. Rien que pour son style, tellement approprié, ce (court) roman doit être vivement recommandé.
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Court et intense. Une petite fille qui vit avec sa mère. Les 'demeurées' ne reçoivent jamais personne et c'est le traumatisme, pour elles deux, quand elle doit aller à l'école, surtout que la maîtresse en fait un devoir personnel de lui apprendre à lire. La gamine s'enfuit. Est-ce toujours bon d'imposer le savoir ? Un texte qui met un doute à celui qui enseigne. J'ai dit, dans une critique, que l'auteur manquait de tripes. Réaction de Rabanne que dans 'Les demeurées', elle les a senti ces tripes. Ce que je confirme. Merci à toi Rabanne pour cette histoire qui restera, je pense, inoubliable.
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J'ai beaucoup aimé ce roman sensible et plein d'humanité. Je ne connaissais pas cette auteure Jeanne Benameur.
Ce n'est pas facile de parler de ce texte. Je trouve qu'il se ressent autant qu'il se comprend.
La plume est délicate et poétique, comme de la dentelle, et comme la relation tissée entre cette mère et sa fille.
Ces deux la se suffisent à elles mêmes et n'ont pas besoin de se parler pour se comprendre. L'obligation d'aller à l'école vient perturber leur vie. Cela évoque l'amour, le manque, l'émancipation, la société des hommes.
Ce court roman intemporel mérite d'être connu, la beauté de l'écriture est remarquable.

Challenge riquiquis 2020
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Une lecture légère en terme de pages, 80.

Mais 80 pages de mots déposés sur papier pour exposer une famille singulière,
La Varienne ( la maman) et Luce ( l'enfant) elles vivent seules dans une petite maison.
Les villageois les considèrent comme des demeurées toutes les deux.
Elles sont isolées; juste elles deux. Jusqu'à l'âge ou Luce doit aller à l'école.
Je ne sais pas décrire ce que j'ai lu.
Des mots justes pour une relation si pure. Si simple. Et si complexe à la fois.
Une douceur, dans l'écriture, une affection qui grandit avec les pages qu'on tourne.

J'ai été très très touchée par ce petit bouquin.

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