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EAN : 9782889440269
394 pages
Slatkine et Cie (05/01/2017)
3.42/5   42 notes
Résumé :
Je ne m’habituais pas à l’étrangeté du lieu, et il m’était pénible de poser toutes ces questions en présence d’une personne en état de mort apparente alors qu’elle était elle-même l’objet de l’entretien. Leonie sentait la pommade et le talc, ses cheveux châtains luisaient artificiellement sous la clarté du néon. Sa main aux ongles laqués posait cinq taches rouges sur la couverture d’un blanc de neige.
– Madame Korn, vous avez mentionné que Leonie était heure... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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C'est tout d'abord la construction de ce roman qui donne envie de tourner les pages. Accompagnée d'une écriture fluide, un poil drôle et sarcastique, avec un côté troublant et intense, on se laisse facilement séduire.
Les personnages sont solitaires, un brin désespéré, parfois enragés mais surtout désenchantés.

La maison des brouillards a ses secrets, ses failles, ses mystères, son côté inaccessible et sinistre, où attirance et répulsion se disputent une place.

Avec beaucoup d'intelligence et de malice, Eric Berg signe un huis clos haletant, efficace et addictif avec des rebondissements qu'on ne voit pas venir.

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Ce roman est absolument génial. de base, j'adore les thrillers. Mais, il y en a qui se démarquent largement des autres. Et celui-ci en fait parti.
L'écriture est fluide, ce qui permet une lecture très rapide. Et puis, l'histoire est si absorbante qu'on a du mal à refermer le roman sans l'avoir achevé. J'ai eu du mal à trouver des points négatifs à cette oeuvre. Pour être honnête, je n'en ai pas trouvé.
Les personnages sont absolument formidables. Tous sont torturés à souhait, et j'adore ça. Doro, la journaliste, a vécu un drame horrible. Son frère a été assassiné alors qu'ils n'étaient encore que des enfants. M. Nan, quant à lui, était l'un des bourreaux des Khmers rouge au Cambodge. Mme. Nan, malgré son désaccord, a regardé son époux effectuer des tueries de masse. Yim, lui, était le protecteur de sa mère qui se faisait battre par son père. Yasmin, héritière d'une famille à pouvoir, fuyait la facilité de sa vie aisée en se liant à des groupes révolutionnaires. Vev a épousé Phillip pour la seule et unique raison qu'elle désirait plus que tout avoir un enfant. Mais elle ne l'a jamais aimé. Phillip est envahit par un sentiment de supériorité qu'il aime bien montrer à tout le monde et surtout à ceux qui n'ont pas son statut social. Timo écrit, mais jamais aucun de ses livres n'a connu le succès. Il vit donc frustré. Et Léonie, après avoir été maltraité par son père, se retrouve à se débattre avec son trouble du comportement. Tous ces personnages, malgré leur vie compliquée, restent très cohérents. Il n'y a aucune fausse note dans l'écriture de leurs caractères respectifs.
Le style d'écriture à deux temps est très agréable. Lorsque Doro se confronte à une énigme lors de son enquête, le chapitre suivant nous révèle la solution en nous racontant le passé de la Maison des brouillards.
Si nous n'avons jamais eu de doute sur l'innocence de Léonie, nous avons cependant longuement soupçonné M.Nan. Tout l'accuse ! D'abord, il est dépeint comme un fou lorsqu'il répond à Doro, au téléphone. Il respirait fort dans le combiné, tout comme un agresseur le ferait. L'auteur plaçait déjà ses pions afin de nous faire adhérer à une solution totalement fausse. Et, nous on plonge tête baissée dans le piège. Je pense que découvrir que Timo est l'assassin nous a tous surpris. Une seule chose pouvait l'annoncer. Yasmin raconte que lorsqu'ils étaient entré dans un élevage de poules, Timo a du assommer un gardien. Puis : « Qu'a fait notre Timo aussitôt après ? Il s'est mis à filmer tranquillement, la caméra n'a pour ainsi dire pas tremblé. Avec ses mains-là, tu aurais pu opérer à coeur ouvert. » - C'est le seul endroit où il devient suspect. Mais, il y a tellement de rebondissements qu'on finit par l'oublier cette petite phrase. Ce pistolet passe entre tellement de mains que tout le monde devient suspect. Même Yim y passe. Et surtout Yim. Comme on dit, les meurtriers sont souvent proche des enquêtes. Alors, on le suspecte vite de manipuler Doro afin de fausser les conclusions.
L'auteur, en utilisant un personnage comme Léonie, dénonce les à priori qu'on peut avoir sur les personnes victimes de troubles du comportement. On les pense souvent dangereuses, malsaines … Pourtant, tout autour de nous, il y a des gens qui semblent tout-à-fait normaux et qui pourtant cachent en eux un mal bien plus abject que ce que l'on pourrait imaginer. Comme dit l'adage : L'habit ne fait pas le moine. C'est le drame de la vie de Léonie qu'on vit : La vie ne voulait ne voulait pas sincèrement d'elle, et la mort ne veut sincèrement pas d'elle.
En bref, ce livre m'a complètement retourné le cerveau et j'ai adoré ça. Il me semble impossible de deviner qui est l'assassin avant de l'avoir lu. C'est ce que j'aime : être surprise ! Un grand bravo à l'auteur qui manie avec beaucoup de brio les ficelles des thrillers. Voilà un roman qui devrait, selon moi, devenir un best-seller contrairement à d'autres qui le sont et qui ne valent pas la moitié de celui-ci.
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C'est sa structure qui rend ce roman policier intéressant. le récit d'une narratrice interne, journaliste qui remonte deux ans dans le passé pour bâtir un article sur un crime non encore jugé entrecoupé du récit au narrateur externe des faits qui se sont exactement passés avant le crime. Bâti donc sur deux temporalités inversées qui rencontrent au moment du crime, nous en sommes à devoir bâtir le fil de l'intrigue en miroir.
Sinon le style est précis et concis. Il semble même mimer l'exercice journalistique qui obéit aux règles de longueur et de style du documentaire.
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Une bande de copain qui se retrouve. Une bande de copains qui ont fait, 15 ans plus tôt, les 400 coups ensemble. Quelques jours de retrouvailles sur l'île de Hiddensee, dans la maison du brouillard. Des retrouvailles qui auraient du être une vraie fête mais qui ont, pourtant, très vite, tourné au vinaigre. Ils ont vieilli, changé. Ils ne se supportent plus vraiment, se jugent à l'emporte pièce et même se suspectent...
Trois cadavres, un coma et 2 ans plus tard, Doro Kagel, journaliste spécialisée dans les affaires de meurtre est mandatée pour écrire un article sur cette fameuse affaire, dont le présumé meurtrier est dans le coma, n'a jamais été clairement résolue.
Doro va alors découvrir ce qui s'est vraiment passé cette nuit-là...
Un film que l'on rebobine après avoir vu la fin. Un huit clos à la Agatha Christie où tout le monde est un potentiel suspect, où l'on se demande ce qu'il a bien pu se passer et surtout qui et pourquoi ? Chacun y passe, chacun son tour, chacun avec des raisons potentielles.
Un come-back astucieux au travers de l'enquête de Doro puisque les chapitres naviguent entre le passé et le présent. Plus que naviguer, on se fait clairement mener en bateau...normal me diriez-vous puisque nous sommes sur une île 😁
L'atmosphère de l'île est parfaite. Sombre et glauque à souhait ! Un dénouement fracassant, une intrigue bien menée de bout en bout. Des personnages bien travaillés. Un style fluide. Je déplore juste une lenteur sur le milieu du livre qui détonne avec le début prenant et la fin qui l'est tout autant et n'ai pas compris pourquoi le titre est "la maison des brouillards" alors que tout au long du livre, on parle de "La maison du brouillard". C'est pas grave mais c'est un truc qui ça m'a turlupinée !
Un plongeon dans le Cambodge sous le régime de Pol Pot. le plaisir de trouver un auteur de culture différente avec tout ce que cela apporte d'enrichissant. Un petit côté nordique et quelques belles morales.

Et au final, la question est peut-être: Change-t-on avec le temps ? Retrouver de vieux amis (en dehors de la petite tuerie, bien sûr...😜) est-il bien ? Ou certaines choses devraient rester là où elle étaient ?
Lien : https://sangpages.com/2017/0..
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Attention, changement radical d'ambiance sur le blog, avec ce titre sans doute offert à sa sortie à monsieur (phare en couverture oblige) ! Je ne mets pas un coup de coeur à cette lecture, parce que son atmosphère est franchement dérangeante, mais je dois dire que je l'ai dévorée… Nous sommes en Allemagne. Une journaliste, Doro Kagel, a décidé, pour un article de reprendre les éléments d'une tuerie ayant eu lieu sur la petite ile d'Hiddenssee il y a deux ans. Pour ce faire, elle contacte les survivants, les témoins de l'affaire. Léonie, aujourd'hui dans le coma, est considérée comme la meurtrière. La maison dans laquelle le drame s'est déroulé devait être simplement le lieu des retrouvailles entre vieux copains, le temps d'un week-end. Et pourtant, trois personnes y sont mortes et une est dans le coma. le récit alterne entre l'enquête effectuée par Doro, de nos jours, et des chapitres relatant les événements du fameux week-end meurtrier de 2010. C'est dans le présent que la journaliste rencontre Yim, le fils de Madame Nan, une des personne tuées, la domestique de la maison. Il s'avère charmant (trop ?)… Ce thriller m'a tenu en haleine le temps d'un week-end, et c'est l'idéal je trouve pour suivre la partie qui se déroule en 2010. Au départ, on ne connaît que le destin de Léonie et de Madame Nan. On connaît aussi l'issue du week-end (la tuerie), mais le mystère reste entier sur l'identité des autres victimes et sur ce qui s'est passé. J'ai beaucoup aimé la partie contemporaine et plus particulièrement le personnage de Doro, bourreau de travail, solitaire, mère d'un jeune étudiant. Je ne lis pas beaucoup de thrillers, alors que j'en ai plusieurs dans ma PAL, mais celui-ci m'a paru efficace et particulièrement bien fait, dérangeant bien sûr mais tel est le jeu du genre. Je ne vais pas l'oublier de sitôt.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Je ne savais que trop qu’amour et chagrin d’amour étaient deux frères siamois que d’autres avaient, en vain, essayer de séparer.
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- C'était pourtant ce qu'on attendais de chacun - qu'il accomplisse quelque chose dans sa vie, qu'il se marie, ait , des enfants, un bon boulot, des promotions, qu'il acquière des biens, qu'il ait un maximum d'amis sur Facebook... Le pouce en l'air, j'aime...tout était la. Mais pour lui, le pouce était dirigé vers le bas, et, à ce constat, il sentit remonter toute la boue corrosive qu'il y avait en lui.
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Il était toujours bon de débuter un entretien difficile par quelques politesses convenues. Nous allions devoir parler de mort, de violence brutale, du hasard, du destin, de l’irruption soudaine du pire des cauchemars dans la calme monotonie d’une vie.
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Tous ces assassins ont peur, une peur terrible. On ne la voit pas, bien sûr, parce qu’elle est cachée sous des strates de colère, de folie et de vide, et c’est de là qu’elle exerce sa force destructrice. Aux côtés de l’amour et de la haie, elle est la principale pulsion humaine, et en même temps la moins visible, parce qu’on ne l’avoue pas facilement.
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- Oh, tu sais, il y a d’un côté les jeunes et jolies poupées, de l’autre les vieilles femmes pleines de dignité. Les jeunes séduisent, les vieilles fascinent, les deux ont leur charme. Mais entre les deux, tout ce qui va de quarante à soixante ans, c’est de la merde. (Vev)
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Videos de Eric Berg (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eric Berg
La maison des brouillards, d'Eric Berg, en librairie : http://www.slatkineetcompagnie.com/catalogue/la-maison-des-brouillards/
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