Adolescents ultra-violents

Je pense envoyer ce livre au maire de ma ville, ainsi qu'au ministre de la Justice et au Président de la République. Peut-être que j'y renoncerai, peut-être pas, on verra.

Ce livre traite du sujet de la violence gratuite en France, c'est-à-dire la violence sans raison apparente : les agressions physiques pour un regard, une parole, un refus de donner une cigarette, etc.

L'auteur est pédopsychiatre dans un centre où certains jeunes hyper violents sont envoyés. Fort de son expérience il livre une réflexion argumentée, une recherche, une étude, sur les origines de cette violence chez les jeunes agresseurs et sur les défaillances de notre système à prévenir et contenir cette violence.

Ayant déjà été victime de violence gratuite, l'importance de la problématique ne fait pour moi aucun doute. Les pistes présentées par l'auteur sont passionnantes (beaucoup d'infos sur ce qui se joue dans la toute petite enfance) et effroyables (l'échec de la machine judiciaire à fournir une butée immuable non négociable).

Des solutions concrètes sont imaginées, dont les politiques devraient se saisir d'urgence pour arrêter le massacre.

Je ne peux que recommander cette lecture à tout un chacun. C'est un livre instructif et nécessaire.

J'ai envie de dire à l'auteur : "C'est un peu court, jeune homme", bien que le dit-auteur ne soit plus vraiment un jeune homme.
Aussi intéressant soit-il, il ne fait que survoler son sujet, 170 pages ne permettent pas d'approfondir l'analyse d'ailleurs très grand public.
L'auteur précise et insiste sur le fait que tenter d'expliquer n'implique absolument pas la négation de la responsabilité, au contraire il s'insurge sur l'idéologie qui bien trop fréquemment agit dans le sens de cette déresponsabilisation.
Ces jeunes ont souvent été victimes de maltraitance ou/et de négligence dans leur toute petite enfance, parents psychologiquement absents et pères à 80% réellement absents ou violents envers la mère.
Rôle du clan, de la tribu, du quartier.
L'adolescence commençant de plus en plus tôt, il existe une zone dite "grise" entre 11 et 13 ans, notamment sur le plan judiciaire alors que c'est à cet âge que la délinquance souvent s'enracine.
Appuie également sur l'aspect pénal et propose que dès la première infraction grave le mineur doit pouvoir faire ne serait-ce que 15 jours de prison réelle, pour mettre immédiatement des barrières non négociables à ces ados à l'esprit vide, sans projet autre que celui de la satisfaction immédiate, sans aucune empathie et ensuite envisager un placement en Centre d'éducation renforcée (CER), sur plusieurs mois et commencer une thérapie.
Cette intéressante suggestion se heurte évidemment au manque d'établissements pénitentiaires.
Des rappels à la loi multiples ne font qu'ancrer l'ado dans son sentiment de puissance et d'impunité.
Ma relative frustration me donne fortement envie d'approfondir cet auteur.