Un thriller noir et percutant.
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ADHaine » commence très fort. Novembre 2020, Lucie, la quarantaine, est agressée et tuée à son domicile. Son coeur est arraché. le ton est donné, on ne va pas rigoler…Huit mois plus tard, le meurtrier court toujours. Nous sommes à Versailles. le chef de groupe de la PJ, Dorian
Lemaître, 43 ans, vit dans un brouillard constant, en proie aux démons de l'alcool. Après une violente dispute avec Sonia, son épouse, cette dernière disparaît. Dorian est dévasté et va tout faire pour la retrouver. Y compris enquêter avec l'ex de Sonia, Greg Ballant, chef d'un autre groupe de la même PJ.
« En fonçant vers Paris, Dorian dut pourtant s'avouer que sa relation de couple, après avoir eu au début la beauté sublime d'u_n cristal rare, n'en possédait plus que la fragilité. Il se laissait facilement asservir par son métier et, à trop vouloir s'occuper des morts, il en oubliait parfois les vivants. »
Un compte à rebours macabre s'enclenche, une enquête à couper le souffle débute, laissant nos personnages et le lecteur exsangues.
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ADHaine » est un thriller passionnant que j'ai adoré dévorer. En effet, le sujet central étant la génétique, moi qui adore tout ce qui touche à la médecine, de près ou de loin, je me suis régalée. Les détails scientifiques sont riches et claires, le travail de documentation est considérable. Vincent tisse sa toile autour de sujets d'actualité, avec la bioéthique, et d'autres thèmes que je ne dévoilerai pas. L'occasion pour le lecteur de se poser pas mal de questions sur lui-même et ses origines.
Autre sujet, plus secondaire celui-ci, mais qui a néanmoins une importance capitale : celui des cold case. Chaque personnage traîne dans ses affaires en cours un cold case plus ou moins ancien, et on voit très bien que cela les bouffe au quotidien.
« La délivrance de l'une venait de devenir le fardeau de l'autre. »
Côté personnages, ils sont riches et bien brossés. J'ai particulièrement apprécié Nathalie, qui dirige la PJ depuis plus de trente ans et qui est à l'aube de la retraite. Elle aura a coeur de résoudre « son » cold case avant de tirer sa révérence. Greg était le compagnon de Sonia, avant que Dorian ne la lui pique. C'est un homme blessé dans son amour-propre. La cohabitation avec Dorian sera difficile, chacun devant mettre de côté ses aversions pour tenter de mener à bien cette enquête. J'ai ressenti moins d'empathie pour Dorian, cliché classique du flic malheureux en ménage et aux trois-quarts alcoolique. Les personnages sont nombreux, les chapitres défilent de l'un à l'autre, donc, n'ayez pas d'inquiétude : si vous ne matchez pas avec un protagoniste, vous n'aurez pas à vous le coltiner tout le roman.
La plume est fluide, riche, poétique. J'ai apprécié les jeux de mots utilisés tout au long du récit, à la fois dans les titres des différentes parties, mais aussi dans le texte en lui-même. le rythme est assez soutenu, ce livre est difficile à poser. Les cinq cents pages défilent sans s'en apercevoir. La lecture se révèle anxiogène, il faut le souligner. Certaines scènes sont difficile, les cadavres pleuvent, le mode opératoire n'est pas soft, je n'aurai pas aimé être à la place des victimes. A réserver aux lecteurs qui ont le coeur bien accroché (sans jeu de mot…).
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ADHaine » est un thriller à découvrir pour la richesse de ses sujets, mais aussi pour la complexité de son intrigue. Les ramifications s'étalent et vous happent. Il est impossible d'anticiper ce que vous allez trouver dans les pages de ce roman. Vos neurones vont carburer à plein régime, faites-moi confiance. On est loin de la lecture tranquille et détente. Une lecture au calme est indispensable, sinon vous risquez de perdre une information, de passer à côté d'un indice, et vous le regretterez.
Un thriller dense et abouti que je vous conseille !
« le proc lâcha quelques rires qui éparpillèrent un instant la tension de Nathalie. La gradée appréciait l'homme au-delà des rapports tortueux entre police et justice, deux mondes qui s'interpénétraient, deux plaques tectoniques qui se frottaient en permanence, agrémentant le cours des enquêtes de quelques secousses, parfois. »
Je remercie les Éditions du 123 et la Masse Critique de Babélio pour cette lecture.
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