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Aio Zitelli - BD tome 1 sur 2
EAN : 9782824105482
56 pages
Albiana (27/06/2014)
4.07/5   7 notes
Résumé :
Pour un grand nombre de soldats, celle-ci fut effectivement la dernière… Huit récits parfois malheureux, mais aussi parfois plus heureux — car pourquoi faire la guerre si l’on a pas l’espoir de jours meilleurs ? - retracent le quotidien et les faits d’armes de poilus corses.
La guerre de 14-18, hier faite de sang, est aujourd’hui faite d’encre, pour rappeler que la mort, la souffrance, la peur, tous les sentiments humains n’ont jamais été et ne seront jamais ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le titre. C'est d'abord le titre qui m'a attirée. Comme j'apprends le corse depuis deux ans, j'ai été intriguée par ce titre, peu courant parmi les BD actuelles !

Moi qui suis "peu BD", j'ai apprécié le travail intéressant et le rendu émouvant. Des pages sanglantes, d'autres plus blanches dans l'hiver rigoureux et neigeux des Vosges ... Quelques notes par moments, pour insister sur le côté véridique d'anecdotes qui peuvent nous paraître insolites, pour traduire un mot militaire ...

La BD réussit à nous intéresser à des sujets difficiles et à nous documenter en peu de mots et peu de pages. le livre se présente en huit courts chapitres, huit tranches de vies sur la Grande Guerre. J'ai donc saisi l'occasion avec cette BD de commencer à me renseigner sur l'histoire de la Grande Guerre du côté corse.

Les différents chapitres se complètent, sans lourdeur, et abordent avec justesse les différents aspects de la guerre.
La mobilisation en masse, en Corse comme ailleurs : des jeunes garçons de 17 ans partent au front, mais aussi des hommes de 47 à 50 ans, certains étant pères de 4, 5, 6 enfants ... Beaucoup y resteront, laissant veuves et orphelins.

L'exil aussi est très dur. L'hiver froid dans les Vosges, les tranchées, la pénurie ... Certains soldats parlent surtout le corse et maîtrisent mal le français. Des hommes parfois malheureux, paumés, se retrouvent jugés sommairement, puis exécutés comme traîtres et déserteurs, dès 1914 et non à partir de 1917 vers la fin de la guerre, comme on le prétend parfois.
Certains seront réhabilités très tardivement.

Des Allemands sont faits prisonniers en Corse dès le début de la guerre. Ils essaient d'écrire des lettres à leur famille et de garder espoir, d'espérer la fin de la guerre, leur retour en Allemagne ... Un chapitre relate ces faits, sans haine, avec sensibilité et mesure. C'était aussi cela, la guerre, une guerre longue, horrible, injuste, qui séparait les familles, dans les deux camps.

Des lettres circulent parfois, entre les Poilus qui laissent femme, enfants, parents ... au village, et la Corse où les conditions de vie sont très dures depuis le début de la guerre. Les femmes doivent remplacer les hommes valides partis au front, en assurant les travaux des champs, en s'occupant des enfants, en tenant les maisons, en essayant de rassurer les anciens.
Certaines femmes découvrent qu'elles sont enceintes, et espèrent le retour du mari parti au front, pour combien de temps encore ?

En 50 pages à peine, nous arrivons à nous documenter sur une guerre longue, éprouvante, à partager quelques images et quelques mots avec ces ancêtres.
C'était il y a un siècle, en 1914.
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À la fin de l'été 1914, la mobilisation générale appelait les Français sous les drapeaux. Tous les Français, même les insulaires. Les Corses mobilisés, pour certains, quittaient pour la première fois leur île. Parmi eux, il y a des vieux et des enfants, aucun n'imaginant ce qui les attend alors qu'il y a tant à faire au pays, les labours et le reste. La guerre se charge rapidement de faire tomber les illusions. « Nous n'étions pas des assassins… C'était eux ou nous… Pas des assassins… Eux ou nous… Putain de guerre ! » (p. 25)

Les tranchées, le froid, la faim, la vermine, tout cela a déjà été écrit et lu, mais ici, on parle des poilus corses qui, dans certaines missions, se sont illustrés. Quelque part dans les Vosges, une plaque leur est dédiée, à eux qui ont quitté une île de soleil pour se battre dans la neige et creuser des galeries sous les tranchées ennemies. « On nous appelait ‘les Corses', alors que c'était pour la France que nous nous battions. Nous étions misérables. Désespérés. Mais fiers. » (p. 19)

Cette bande dessinée m'a rappelé le bataillon créole de Raphaël Confiant qui raconte comment d'autres iliens ont tout quitté pour défendre la métropole, laissant des familles qui devaient faire face à l'absence des hommes, à l'incertitude et au chagrin. Il est manifeste que l'auteur s'est grandement documenté pour écrire son scénario : les noms, les situations et les lieux sont véridiques, certaines paroles également, et tout cela rappelle que si la guerre peut être un sujet de fiction, elle reste avant tout marquée du sceau de la réalité.

L'image est très dynamique et si la mort est très présente, il n'y a aucun étalage inutile de violence et de douleur. Bien que sobre, le dessin est doté d'une belle force évocatrice, quelques coups de crayon suffisant à en montrer beaucoup. Les chapitres parlent des vivants, des morts et des rescapés, sur le mode de la lettre envoyée ou reçue. le dialogue a toujours lieu avec l'absent, celui qui est prisonnier de la tranchée ou de la geôle ou celui qui est resté au pays, chacun éprouvant une solitude déchirante et un manque incommensurable, bravement dissimulés sous un masque de courage et d'espoir.

J'adresse toutefois un reproche à cet ouvrage : chaque chapitre se concentre sur un personnage pendant quelques courtes pages et l'abandonne au chapitre suivant. Il est donc difficile de s'attacher à une figure et de la suivre. Certes, les victimes de la guerre ont mille visages et mille douleurs, mais le découpage de cette bande dessinée est trop haché à mon goût. Et s'il permet une progression temporelle dans les années de la guerre, il ne m'a pas laissé le temps de saluer chacune des figures choisies par l'auteur.
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Beaucoup d"émotions même si, parfois, cette bd se révèle un peu didactique. Mais, en tous cas, c'est un travail salutaire car qui connaît le combat des Corses pendant la 1ère Guerre mondiale ?
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Une BD sur un épisode méconnu de la Grande Guerre: l'engagement des Corses.
Huit récits véridiques ou fictionnels avec éléments avérés, les dessins nous immergent dans cette réalité, dure, sanglante, tragique...

http://vivrelivre19.over-blog.com/2014/09/aio-zitelli-recits-de-guerre-14-18-frederic-bertocchini-et-inaki-holgado.html

Lien : http://vivrelivre19.over-blo..
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critiques presse (2)
BDGest
05 septembre 2014
Aiò Zitelli est une bande dessinée touchante. Pleine de subtilités, elle raconte le quotidien de ces soldats qui ont donné leur vie pour leur patrie.
Lire la critique sur le site : BDGest
Culturebox
26 juin 2014
Dans son nouvel ouvrage, Frédéric Bertocchini, nous plonge dans les débuts de Grande Guerre et dans le rôle qu'ont joué les soldats insulaires. En 1914, la Corse envoie 48 000 hommes pour servir la patrie. 100 ans après, "Aio Zitelli" rend hommage en images à ces hommes qui, du jour au lendemain, ont tout quitté.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« On nous appelait ‘les Corses’, alors que c’était pour la France que nous nous battions. Nous étions misérables. Désespérés. Mais fiers. » (p. 19)
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Nous n’étions pas des assassins… C’étaient eux ou nous… Pas des assassins… Eux ou nous… Putain de guerre !
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