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EAN : 9782268102818
320 pages
Les Editions du Rocher (03/11/2019)
4/5   5 notes
Résumé :
Cet ouvrage est l'un des rares témoignages, direct, écrit par un Apache chiricahua sur l'histoire de sa tribu. De sa prime jeunesse à presque l'avant-dernière année de sa vie mouvementée en 1959, ce cousin de Geronimo que fut le centenaire Jason Betzinez, relate les dernières années de liberté, de combats puis de captivité, en tant que prisonniers de guerre, des Apaches chiricahuas. Sur un ton allant de la chronique au récit - et parfois même relevant de la confiden... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En France, l'image des Indiens d'Amérique du Nord reste assez caricaturale, entre peaux-rouges de western et résistants héroïques. Rien de plus intéressant donc que de se plonger dans l'un des rares témoignage direct des guerres indiennes – apaches, plus précisément. Jason Betzinez a combattu aux côtés de Géronimo, le dernier chef indien à s'être rendu, en 1886. Il a aussi travaillé dans une aciérie, pratiqué le base-ball et le foot américain, été forgeron et fermier. Autant dire la richesse de son témoignage.

La plongée dans le monde des Apaches est brutale. Beaucoup de leurs coutumes sont déstabilisantes pour nos esprits d'occidentaux, notamment celle d'oublier les morts. Quand quelqu'un décède, tous ses biens sont détruits (les Apaches étant l'une des tribus les plus pauvres des USA) et prononcer son nom est interdit. Si, comme souvent, son nom empruntait celui d'un animal, d'un objet, d'un lieu… On change le mot en question, tout simplement.

Dans son expérience des guerres indiennes, deux choses apparaissent clairement : d'une, pour eux l'ennemi principal a toujours été les Mexicains. Les Américains étaient secondaires. de deux, l'économie apache reposait en bonne partie sur le pillage. Les raids, réguliers, sont destinés à se procurer bétail, montures, nourriture, tissus, armes, munitions… Cornerisés par les Comanches dans les montagnes arides du Nouveau-Mexique au XVIIIème, ayant peu accès aux troupeaux de bisons, ne pratiquant pas l'agriculture, n'ayant rien à troquer, ils n'ont, il faut dire, guère d'autre moyen de survie.

La deuxième partie, à savoir la vie après la reddition, bouscule tous les clichés. Souvent décriée, l'école indienne est décrite par l'auteur comme « la meilleure période de sa vie ». Il avait vingt-quatre ans en y arrivant, autant dire guère manipulable. Il aime le travail manuel, souligne l'aide que le gouvernement fournit aux Apaches pour se reconvertir en fermier, et surtout goûte la paix. A aucun moment il ne regrette la dure vie d'errance, de combats et de privations. Assez vite il prend le lead des indiens « pro-intégration » et s'oppose aux chefs tribaux héréditaires restants (Mangas, Kaahtenny, Chihuahua…) dont il critique la violence des moeurs (notamment vis-à-vis des femmes) et l'alcoolisme.

Un témoignage rare sur les guerres indiennes, la vie dans les réserves et l'intégration. A relativiser cependant, dans le sens où les Apaches étaient l'une des tribus aux conditions de vie les plus dures et les plus précaires. Si une partie des guerriers ne put se détacher de cette vie aventureuse et libre, on conçoit que d'autres aient apprécié une existence plus paisible. Ce n'est, du reste qu'un des aspects de cette biographie d'une incroyable richesse. A lire si vous voulez savoir qui étaient vraiment les Apaches.
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Jason Betzinez a écrit ce livre en 1959 alors qu'il était âgé de 99 ans.
Lui qui aura traversé un siècle, connu les terribles guerres indiennes, l'emprisonnement, la vie dans une réserve, mourra un an plus tard d'un banal accident de la route.
Il nous laisse une extraordinaire biographie, témoignage précieux pour tous ceux qui souhaitent mieux comprendre la vie des Apaches à la fin des années 1800.
Ouvrage d'un intérêt documentaire indéniable, ne cherchez pas la qualité littéraire dans ce texte. C'est son histoire qu'il nous fait partager, une histoire intimement liée à l'histoire de son peuple et à l'histoire des Etats Unis.

Cousin de Géronimo, il nous fait revivre ses années sur le sentier de la guerre avec le grand chef Apache. Des années de luttes, en Arizona et au Nouveau Mexique où les Apaches sont pris en tenaille entre les Américains et les Mexicains. Au fil des pages, on croise les noms familiers de Cochise, Loco ou Victorio.
Viendra le temps de l'assignation sur la réserve de San Carlos puis celui de la capitulation face à l'armée américaine et la déportation en Floride.
Désigné pour rejoindre l'école indienne de Carlisle en Pennsylvanie, il y apprendra le métier de forgeron et celui de cultivateur.
Il choisira de ne jamais revenir sur les terres de ses aïeux et préférera s'installer dans une ferme de l'Oklahoma.

Si son récit est primordial pour démontrer une fois de plus que les premières Nations ont été dépossédées de leurs terres par la duperie, sa voix devient singulière quand il choisit l'assimilation.
Fervent croyant et pratiquant, mettant au centre de sa vie la valeur « travail », son renoncement à sa culture ancestrale peut passer pour une forme de trahison envers son peuple. Cependant méfions-nous de juger les choix d'un homme à l'aune de notre vision contemporaine et n'oublions pas que les écoles indiennes, comme celle de Carlisle que Jason a fréquenté, ont constitué un très puissant outil de la politique d'acculturation des Indiens.
Pour comprendre, souvent il faut juste écouter.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (1)
Actualitte
19 août 2013
Ce n'est pas de la grande littérature mais cela a, au moins, le mérite de faire découvrir une histoire peu racontée sous cet éclairage. C'est plus ethnologique qu'historique.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On m'a demandé si j'avais ressenti le mal du pays à Fort Marion, et si "ma terre" m'avait manqué. Comment aurais-je pu regretter ma maison, n'en ayant jamais eu ? Comment me languir d'une terre que je n'avais jamais possédé - une terre où je n'avais été considéré que comme un ennemi ? Non, je n'ai jamais eu le mal du pays, mon chez-moi étant l'endroit où se trouvaient ma mère et ma sœur.
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Note du traducteur :

Lorsqu'un Apache meurt, on cesse définitivement de prononcer son nom. Si son patronyme était celui d'un objet ou d'un animal, comme c'était fréquemment le cas, on s'efforçait d'en trouver un nouveau pour désigner la chose en question. Ce qui explique qu'après un certain laps de temps, le langage a tellement changé que les vieux ne comprennent plus les jeunes, et vice-versa. Ce n'est que tout récemment que Jason a accepté de sortir de l'oubli le nom de "Baishan", et il faut se rappeler qu'il est l'un des Indiens ayant fait le plus d'effort pour s'affranchir des superstitions traditionnelles.

(Note : Jaison Betzinez décrit Baishan comme l'un des plus grands chefs de l'histoire apache.)
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On dressa notre camp sur le versant est du canyon, où l'on séjourna tout l'hiver. Le seul évènement inhabituel survint lorsqu'un des nôtres, un nommé She-neah, décida soudain de tirer sur le seul Navajo qui avait accompagné Géronimo pendant tout ce temps. Alors qu'il était encore éclaireur au service des Américains, le Navajo avait tué l'un des proches parents de She-neah. Depuis toujours, l'Apache n'oublie pas et ne pardonne jamais. Aussi est-ce sans prévenir que She-neah tua le Navajo. Nous fûmes tous désolés de ce qui était arrivé, mais nul ne songea à y redire.
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Cette nouvelle vous surprendra peut-être, mais l'Apache possède un sentiment aigu de supériorité raciale, et regarde les autres comme des créatures inférieures.
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