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EAN : 9782718603636
179 pages
Galilée (13/02/1990)
3.85/5   13 notes
Résumé :
Résumé

Le principe du mal n'est pas moral, ce n'est pas non plus un principe de mort mais de déliaison. Toute tentative de rachat de la part maudite ne peut qu'instaurer des paradis artificiels qui, eux, sont un véritable principe de mort. A ce propos, l'auteur analyse les systèmes contemporains dans leur forme catastrophique.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'auteur écrit ce livre en 1990, au moment de l'effondrement de l'Union Soviétique. Il prévoir que cette « décongélation des pays de l'Est » ne va pas faire repartir la marche de l'Histoire en Occident. Bien au contraire. Il pose la question : « Que devient la liberté quand elle est décongelée ? »

« Si l'ultra-congélation était la marque distinctive, et négative, de l'univers de l'Est, l'ultra-fluidité de notre univers occidental et encore plus scabreuse. Puisqu'à force de libération et de libéralisation des moeurs et des opinions, le problème de la liberté ne peut tout simplement plus y être posé. Il est virtuellement résolu. »

Et, d'une façon prémonitoire, il continue : « La liberté décongelée n'est peut-être pas si belle à voir. Et si on s'aperçoit qu'elle n'a qu'une hâte, celle de se négocier en ferveur automobile et électro-ménagère? Voire psychotropique et pornographique, c'est-à-dire passer d'une fin de l'histoire par congélation à une fin de l'histoire par ultra fluidité et circulation ? »
Lien : https://jacques-ould-aoudia...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un autre épisode fait écho à celui du Heysel : en septembre 1987, à Madrid, le match de Coupe d’Europe Real Madrid-Naples se déroule en nocturne dans une stade vide, en l’absence de tout public, par mesure disciplinaire de la Fédération internationale envers les excès du public madrilène lors d’un match précédent. Des milliers de supporters assiègent le stade, mais n’y entrent pas. Le match est retransmis intégralement à la télévision.
Jamais une interdiction de ce genre n’abolira la passion chauvine du football, mais elle illustre par contre parfaitement l’hyperréalisme terroriste de notre monde, celui où l’événement « réel » a lieu sous vide, expurgé de son contexte, et visible seulement de loin, télévisuellement. Sorte d’anticipation chirurgicale de nos événements futurs : un événement tellement minimal qu’il pourrait ne pas avoir eu lieu du tout, et une amplification maximale sur écran. Personne n’en aura vécu les péripéties, mais tout le monde en aura capté l’image. C’est devenu un événement pur, hors de toute référence naturelle, et dont on pourrait aussi bien donner l’équivalent en image de synthèse.
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Il n’est que de voir l’effet de mode. Il n’a jamais été élucidé. Il est le désespoir de la sociologie et de l’esthétique. C’est une contagion miraculeuse des formes, où le virus de la réaction en chaîne le dispute à la logique de la distinction. Le plaisir de mode est certes culturel, mais ne doit-il pas plus encore à ce consensus immédiat, fulgurant dans le jeu des signes? Les modes d’ailleurs s’éteignent comme les épidémies, lorsqu’elles ont ravagé l’imagination, et que le virus se fatigue. Le prix à payer, en termes de gaspillage, est le même : exorbitant. Mais tout le monde y consent. Notre merveilleux social est celui de cette surface ultra-rapide de circulation des signes ( et non celle ultra-lente de circulation du sens). Nous adorons être immédiatement contaminés, sans réfléchir. Cette virulence est aussi néfaste que celle de la peste, mais aucune sociologie morale, aucune raison philosophique n’en viendra à bout. La mode est un phénomène irréductible parce qu’elle participe de ce mode de communication insensé, viral, immédiatique, qui ne circule aussi vite que parce qu’il ne passe pas par la médiation du sens.
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La loi qui nous est imposée est celle de la confusion des genres. Tout est sexuel. Tout est politique. Tout est esthétique. Simultanément. Tout a pris un sens politique, surtout depuis 1968 : la vie quotidienne, mais aussi la folie, le langage, les médias, mais aussi le désir deviennent politiques à mesure qu’ils entrent dans la sphère de la libération et des processus collectifs de masse.
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Du moment où les Etats ne peuvent plus s’attaquer ou se détruire les uns les autres, ils se tournent presque automatiquement vers leur propre peuple ou leur propre territoire, dans une sorte de guerre civile, intestine, de l’Etat contre sa propre référence naturelle (n’est-ce pas le destin de tout signe, de toute instance signifiante et représentative, d’abolir sa référence naturelle?)
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Prophylaxie et Virulence

Tous les systèmes intégrés et surintégrés, les systèmes techniques, le système social, la pensée elle-même dans l’intelligence artificielle et ses dérivés, tendent vers cette limite de l’immuno-déficience. Visant à éliminer toute agression extérieure, ils sécrètent leur propre virulence interne, leur réversibilité maléfique. A certain point de saturation, ils assument sans le vouloir cette fonction de réversion, d’altération, et tendent à se détruire eux-mêmes. Leurs transparence même les menace, et le cristal se venge.
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Videos de Jean Baudrillard (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Baudrillard
Le 13 septembre 2014, l'émission “Une vie, une oeuvre” diffusée tous les samedis sur France Culture, était consacrée à l'évocation du philosophe français, Jean Baudrillard (1929-2007). Par Delphine Japhet et Olivier Jacquemond. Réalisation : Ghislaine David. Attachée d'émission : Claire Poinsignon. Ni morale, ni critique, une « pensée radicale ». Rendre au monde son étrangeté, l’appréhender avec un regard séducteur, telle fut l’entreprise de Baudrillard. Sociologue, philosophe, poète ? Baudrillard est inclassable, et s’est toujours tenu à la marge des institutions académiques, créant son propre style. Ni morale, ni critique, il ne conçut jamais sa pensée comme édificatrice. En revanche, concepts féconds, réflexion visionnaire, il a toujours été un observateur hors norme de notre temps. Au risque de l’hostilité, de la polémique, il s’est emparé d’événements historiques aussi délicats que la Guerre du Golfe ou les attentats du 11 septembre. Reconnu comme une icône, un gourou à l’étranger, traduit dans une trentaine de langues, il est méconnu en France. Cet épisode de « Une vie, une œuvre », traque les traces de celui qui a toujours cherché à les effacer et à faire de la pensée un jeu de piste. Invités : Marine Baudrillard, épouse de Jean Baudrillard. François L’Yvonnet, professeur de philosophie et éditeur. François Cusset, historien des idées, professeur de civilisation américaine à l’Université de Nanterre. Sylvère Lotringer, philosophe français, professeur à l’université Columbia de New York. Robert Maggiori, philosophe, journaliste à Libération. Jacques Donzelot, maître de conférences en sociologie politique à l'Université de Paris X Nanterre.
Thèmes : Arts & Spectacles| Philosophie| Société| Jean Baudrillard
Source : France Culture
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