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María Inés Pavesi (Traducteur)André Gabastou (Traducteur)
EAN : 9782267006278
219 pages
Christian Bourgois Editeur (01/06/1991)
3.3/5   10 notes
Résumé :
Aussitôt arrivé à La Plata où il doit honorer son premier contrat, le jeune photographe Nicolas Almanza est assailli par une étrange famille.
Le père Lombardo et ses deux filles. Pièges divers, coups de cœur et surprises bousculent le séjour du néophyte venu de " l'intérieur des terres ". Ce divertissement d'Adolfo Bioy Casares guette une Argentine oubliée, provinciale et bavarde qu'il découpe, comme le Kaléidoscope offert au héros à son départ, en une multit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un photographe à La Plata n'est pas une histoire à laquelle j'ai accroché. Elle n'est pas sans qualité mais je l'ai trouvé trop simple, trop simpliste, portée par un lot continu d'aventurettes insignifiantes. le jeune photographe Nicolas Almanza débarque à La Plata, une ville de province, pourtant pas très loin de la capitale argentine. Par moments, j'avais plus l'impression qu'il s'agissait d'un trou perdu tellement ses habitants avaient cet esprit de village. Comme le résumé l'indique, Almanza est assailli, entrepris par le vieux Lombardo et ses deux filles (et, indirectement, par ses petits-enfants, voisins, associés, tout ce que vous voulez). Il se trouve mêlé à une quantité d'intrigues aussi insipides les unes que les autres. Elles ont au moins la valeur de faire découvrir un mode de vie plus ordinaire, d'une époque plus simple mais sans doute oublié. Qui ne rêve pas de passer ses journées à boire du maté avec ses potes, à parler, à jouer au truco (un jeu de cartes) ou à se remémorer le bon vieux temps ? Je dirais que ce thème de la nostalgie, d'un passé innocent est un des seuls aspects qui a réussi à m'intéresser.

À travers toutes les péripéties à travers lesquelles il est mêlé, Almanza réussit à remplir son contrat, à prendre les clichés qui l'avaient amené à La Plata. Ces clichés, qui figent la ville, les gens qu'il a croisés, la vie… Toutefois, rendu à ce point, j'avais déjà perdu intérêt. Cette histoire, qui avait commencé sur un ton que je croyais humoristique, semblait tourner en une aventure amoureuse de mauvaise qualité puis a pris les airs d'une intrigue policière de série B. Je ne savais plus comment l'aborder. Finalement, je crois avoir eu affaire à une critique sociale mais je n'en suis pas complètement certain. Adolfo Bioy Casarès est un auteur dont la réputation n'est plus à faire mais je ne crois pas faire partie de son public cible. J'ai lu quelques uns de ses romans et aucun ne m'a plu particulièrement. Dans le cas d'Un photographe à La Plata, c'est encore pire. J'ai trouvé sa plume ordinaire, très peu évocatrice. Ceci dit, le roman n'est pas sans mérites. le portrait qu'il dresse de la vie en province est très crédible (malgré l'ironie qu'il me semblait percevoir) et les symboles qu'il introduit. Par exemple, ce kaléidoscope donné à Almanza à la fin, pouvant représenter la multitude de visages, de voix et d'histoires qui, s'ils sont bougé ne serait-ce que légèrement (comme par son arrivée), pouvent créer une multitude de possibilités.
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Ne pas raconter la dictature argentine, une fois de plus, mais dire le halo coagulé de peur et de doute qu'elle a créé, sa terrible crise économique, sociale et morale, son joug politique accompagné des craintes de dénonciation et de trahison quand autrui devient un potentiel ennemi. Si la terreur autoritaire débutée en 1976 s'est officiellement achevée en 1983 avec l'avènement de la démocratie, la peur et le doute ont longtemps hanté les argentins, avec son cortège de réconciliations nationales ambigües qui a permis à la justice de ne jamais être rendue et aux disparus de le rester. C'est cette peur et ce doute pétri d'arbitraire qu'Adolfo Bioy Casares a choisi de traiter dans ce petit roman absolument magistral écrit alors que la démocratie est installée depuis deux ans. "C'est une évocation symbolique de ce qui s'est passé. Cette réalité qui m'entourait m'a forcé à écrire mon histoire. C'est une métaphore, à ma façon, de ce qui est arrivé" confie Adolfo Bioy Casares.

Le livre Un photographe à La Plata (quel dommage que le titre français n'ait pas conservé le mot "aventure" du titre original) narre les péripéties d'un jeune provincial, photographe débutant, Nicolas Almanza à La Plata, chargé de photographier les merveilles architecturales de la ville, et ses relations fortuites et étranges avec la famille Lombardo (pour qui le photographe ressemble à un fils mystérieusement disparu) et des personnages de la pension où il loge.
Le protagoniste Nicolas perçoit La Plata comme un espace fragmenté, considérant la ville comme un objet esthétique qu'il capture photographiquement, filtrant la réalité pour révéler son aspect fantomatique brumeux aux lumières métalliques se superposant aux étranges aventures qui vont parsemer son séjour à La Plata. "Au moyen de son appareil photo, le photographe soustrait le monde qui l'entoure au fleuve du temps. On peut affirmer que le photographe est un artiste lorsqu'il découvre les moments les plus expressifs de la vérité de ce monde, son modèle, et parvient à le perpétuer magnifiquement et tel qu'il est, comme s'il lui volait son âme" dit Bioy Casares dans un essai sur la photographie.
Et c'est l'âme d'une ville voilée d'ambigüité et d'incertitude que photographie le jeune Nicolas, ce halo venimeux qui englobe toute vie quotidienne sous dictature, faisant douter de l'autre, tout autre, possible ennemi ou délateur, possible résistant, possible amante : possible haine et possible amour dans une douteuse altérité.

Jouant avec maestria de différents genres littéraires, récit fantastique, roman policier, roman d'amour, fiction scientifique, roman d'aventure,Bioy Casares intrique les apparences avec la réalité, superpose rêve et éveil, hallucination et pleine conscience, pour déployer un récit d'une ambigüité sidérante où la fin n'en est pas une, laissant au lecteur la liberté d'inventer la suite. Laissant aux Argentins toute latitude pour inventer le devenir d'un pays martyrisé par sept années de terreur.
Ce court roman écrit à pas feutrés, secrètement diabolique et déchirant, est un des sommets de l'exceptionnel art romanesque bioycasarien.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- On va discuter dans un café, comme des gens qui se respectent.
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Comme disait le vieux Gentile, c'est en vivant qu'on apprend.
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