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Laure Bataillon (Traducteur)
EAN : 9782070364480
320 pages
Gallimard (26/09/1973)
3.98/5   249 notes
Résumé :
Les porteurs de torches marchaient les premiers, éclairant vaguement le passage aux murs humides et à la voûte si basse que les servants du prêtre devaient courber la tête. On l'emmenait maintenant, on l'emmenait, c'était la fin. Face contre ciel, à un mètre du plafond taillé à même le roc, et qui s'illuminait par instants d'un reflet de torche. Quand, à la place du plafond, surgiraient les étoiles et se dresserait devant lui le grand escalier incendié de cris et de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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La couverture du livre fait immanquablement penser à un tableau de René Magritte et l'écriture de Julio Cortázar pourrait s'approcher de l'écriture surréaliste si l'on cherchait à établir une parenté.
Bien sûr, comme Cortázar est argentin, on chercherait bien aussi du côté du réalisme magique cher aux écrivains d'Amérique du Sud.
Cet opus nous livre cinq nouvelles qui paraissent parfois étranges mais sont toutes reliées, à mon sens, à l'introspection des êtres.
La première, au titre évocateur porte le nom de: lettres à maman. Un couple d'origine argentin vit à Paris une vie ordinaire lorsque Cortázar nous fait comprendre tout le mystère, les non-dits de la construction de ce couple et de son fonctionnement. La femme était la fiancée du frère du mari. L'arme secrète, ici pourrait être le silence qui va détruire progressivement ce couple.
Une autre nouvelle, très déstabilisante pour le lecteur teur est celle de bons et loyaux services où une femme de ménage est payée pour garder des chiens dans une fête déjantée.
La nouvelle la plus longue, est celle de l'homme à l'affût, l'histoire d'un critique de jazz lié à un saxophoniste qui voit et comprend des choses que les autres ne perçoivent pas.
Au total, un livre qui se lit bien, qui nous laisse peut-être un peu sur notre faim surtout si on n'a jamais lu cet auteur.
Peut-être faut-il commencer par un autre titre ?
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Cortazar a une façon très personnelle, presque obsessionnelle, dans ces nouvelles, d'interroger le réel, aussi bien que les possibilités de la fiction, de le scruter dans tous ses détails, de le ruminer, tout en sachant qu'il lui échappe, entrant à la limite du vertige dans des monologues labyrinthiques, faisant surgir à partir de situations banales, l'étrange ou le tragique et dans une sorte de mélopée absurde le grotesque ou le scabreux. C'est dans ce recueil qu'on trouve notamment « l'homme à l'affût », portrait d'un jazzman qui ressemble à Charlie Parker, qui mène à Paris une vie misérable, émaillée, sous l'emprise des drogues et de l'alcool, de scandales et de délires, laissant, cependant, percer çà et là son inspiration et son génie.
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Le livre dont je vais vous parler aujourd'hui est un livre très profond, qui m'a beaucoup touchée, et pas seulement par son histoire, mais surtout par son écriture et par la psychologie des personnages. Certes, l'histoire d'une jeune femme, Michèle, violée pendant la seconde guerre mondiale, est terrible, et fait partie des choses trop nombreuses et malheureuses qui sont réellement arrivées. Mais ce qui est le plus frappant dans ce livre, c'est le caractère qu'elle développe, sa façon de vivre, d'être. C'est la personne qu'elle devient.

Car les personnages de Cortázar ont une caractéristique bien spéciale : ils ne sont pas de simples personnages, mais paraissent des personnes. Et pourtant ! Son écriture est brève, directe, sans tabou. Tout est dit sans retenue, avec le vocabulaire le plus simple. En effet, le livre est très facile à comprendre en version originale. L'écriture de Cortázar est ce qui m'a épatée, également : elle semble être du point de vue de Pierre, l'amant de Michèle, comme si on pouvait lire toutes ses pensées les plus intimes. On est donc dans l'attente incessante de Michèle, qu'elle se livre à lui, qu'elle apparaisse, qu'ils aient enfin la relation tant attendue…. Mais non. Avec une lenteur qui pourtant ne lasse pas le lecteur, Cortázar laisser voir la distance entre les deux personnages, et il laisse imaginer leur profil, leurs vies, leur passé.

Car le texte à beau être interne à Pierre, on n'en découvre pas moins un personnage torturé. Une ambivalence qui fait passer son personnage pour quelqu'un de presque schizophrène. En effet, lui-même semble avoir un passé terrible, il semble mélanger ce qu'il voit. Il croit que chez Michèle se trouve la fameuse « boule de verre » sur la rampe de l'escalier, alors qu'il n'est jamais allé chez elle. Cette perspective ouvre des possibilités infimes d'imagination : est-il coupable d'un viol par le passé qu'il n'assume pas ? Ou est-il simplement défaillant mental, auquel cas tout est imagination ? Sans doute ne le saura-t-on jamais.

Reste que le lecteur est bel est bien acteur, dans ce livre. Car, puisqu'il n'a pas les réponses à ces questions, il les imagine lui-même. A la manière d'un policier, il examine les preuves, mais ces preuves sont issues des pensées de Pierre, lequel est si instable qu'on ne peut trouver la vérité. Alors, le livre se résume-t-il à un « jeu », vain et futile ? Je ne crois pas. Selon moi, il laisse entrevoir ce que peuvent vraiment être les vies déchirées des personnes durant la guerre. Que Pierre soit coupable ou non, il restera toute sa vie marqué par ce qu'il a fait : il est un homme qui ne pourra jamais aimer comme il se doit.

Ce qui ne signifie pas pour autant qu'il n'aime pas. Ce sentiment, il l'éprouve, et le lecteur le sent quand il lit tous les compliments de Pierre envers Michèle. Mais ces longs fragments sont peuplés de contradictions, et la belle « chérie » se transforme parfois en « chienne », sans que Pierre semble le vouloir. Personnage paradoxal qui amadoue par son incapacité à aimer, il correspond finalement à celui de Michèle qui, perturbée par le viol de son enfance, voit le coupable en Pierre. Si bien qu'elle s'enfuie alors qu'il la touche.

Mais son personnage est tout aussi intéressant que Pierre. Car si finalement elle parle peu, si elle ne « pense pas », dans le sens ou le texte n'offre pas son point de vue, ce sont les paroles des personnages secondaires, qui paraissaient absolument inutiles, mais ne le sont pas, qui nous permettent de mieux la connaître. La seule fois où elle s'exprime, c'est pour tenter de révéler à Pierre la raison de sa gêne, de ses peurs. Et quand elle s'enfuit ressurgissent les fameuses feuilles mortes, dans lesquelles fut tué son assaillant, quand elle était petite. Je vois dans cette façon d'écrire tout l'art de Cortázar, qui donne une envie furieuse (soit dit en passant) de découvrir ses autres oeuvres.

Et cette dernière nouvelle est annoncée par un des personnages secondaires, qui laisse donc planer un mystère : le violeur a bien été tué. Mais qui donc est Pierre ? Et, comme si le roman était circulaire, le lecteur retrouve alors ses hypothèses de départ : Pierre est coupable, ou il ne l'est pas. Mais en tous les cas : les deux amants sont incapables de s'aimer, quoiqu'il arrive. Ou alors, ils s'aimeront : dans la douleur.

Je vois dans ce roman une image de l'amour difficile, de l'amour impossible, mais surtout, de l' « effet papillon ». Car ce livre semble montrer comment un évènement peut perturber toute une vie, et ce jusqu'à la fin. Car il semble évident que jamais Michèle ne pourra aimer normalement, ni vivre sans cauchemarder. de même, Pierre, coupable ou non, sera toujours hanté par ses démons.
Pour conclure, et pour rendre encore plus frappante cette ambivalence filée le long de la nouvelle, la dernière phrase de l'ami de Michèle, qui se rend sur les lieux pour l'aider, est : « j'espère qu'il y aura du cognac ». Amer, comme le nom de l'alcool évoqué, cette dernière phrase donne à sourire. le cognac est bel est bien sur la table, chez Michèle, siroté peu de temps auparavant par Pierre avant qu'ils ne se séparent. Cette note, pour ma part, est d'un humour plutôt noir. Une note dénuée de rapport avec le texte, singulière, elle tranche complètement avec le ton du récit. Une manière d'amplifier le mal-être, et la situation paradoxale de cette amour stagnant.

Lien : http://lettresevanescentes.b..
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Certaines nouvelles sont vraiment surprenantes dans leurs conceptions.
L'auteur s'amuse à nous tromper, avec un certain talent. Les histoires sont très différentes les une des autres. L'auteur nous fait pénétrer dans son monde, parfois étrange, teinté de " fantastique". Parfois un peu difficile à suivre, mais la récompense est au bout.
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Un recueil convenable sans être le meilleur de l'auteur


Ce recueil de 1959 de l'écrivain argentin Julio Cortázar rassemble cinq nouvelles où le monde réel et ancré dans le quotidien se mélange avec quelques éléments fantastiques et oniriques. Les cinq nouvelles du livre oscillent entre 30 et 90 pages et on y croise, entre autres, un frère décédé depuis longtemps mais inexplicablement attendu à la gare, un photographe qui interrompt un piège mortel et un saxophoniste aussi génial que pathétique qui s'enfonce dans une inexorable déchéance.

Comme souvent Cortázar joue avec le lecteur, le laisse choisir entre les multiples possibilités (ou impossibilités) que laissent apparaitre ses histoires quitte à le laisser parfois un peu perdu après la lecture d'une nouvelle. Cela a son charme même si c'est un peu frustrant. L'aspect fantastique s'il est bien présent, se fait plus discret qu'à l'habitude.

J'ai apprécié la première nouvelle (Lettres à Maman) narrant l'histoire d'un couple vivant dans un mélange de culpabilité et de déni vis-à-vis de la disparition du frère du narrateur. de même, j'ai été charmé par le troisième récit le fils de la vierge, une histoire de photographie à l'écriture impeccable où la réalité et l'imagination finisse par se confondre. Deux autres nouvelles, deuxième et quatrième, sont plutôt plaisantes sans me paraitre particulièrement mémorables. Après cela, Les Armes secrètes se clôt sur la nouvelle éponyme dans laquelle deux espace-temps se superposent et qui décrit une relation ambiguë entre amour, désir et violence. le texte est intéressant mais m'a laissé sur ma faim car l'auteur multiplie les allusions tout en nous laissant encore une bonne part de flou à la fin de la nouvelle.

Le rythme est un lent, parfois un peu mou, en comparaison des nouvelles issues des autres recueils de l'auteur. Surtout, je n'ai pas retrouvé le gout de l'absurde, le grain de folie surréaliste et l'humour généreux que j'ai pu trouver dans d'autres livres de cet écrivain.

SI la qualité est globalement au rendez-vous sur ce recueil qui semble être le plus connu de Julio Cortázar, je pense qu'il n'est pas le meilleur de l'auteur et sans doute pas le plus adapté pour le découvrir car les textes sont loin d'être les plus remarquables ou les plus accessibles. Je recommande bien davantage les plus mémorables Tous les feux le feu ou Fin d'un jeu que je trouve un bon cran au-dessus ou encore le léger et pétillant Cronopes et Fameux.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
[L'homme à l'affût]

- Ce truc du temps c'est compliqué, ça m’attrape par tous les bouts. je commence à me rendre compte peu à peu que le temps c'est pas comme une bourse qu'on remplit à mesure. Je veux dire que même si le contenu change, il ne peut entrer dans la bourse qu'une certaine quantité et après ça, adieu. Tu vois ma valise, Bruno ? On peut y mettre deux costumes et deux paires de chaussures ; et bien, imagine que tu les enlèves et qu'au moment de les remettre tu t'aperçoives qu'il n'y entre qu'un costume et qu'une paire de chaussures. Mais c'est pas ça le mieux, le mieux c'est quand tu comprends tout d'un coup que tu peux mettre une boutique entière dans la valise, des centaines et des centaines de costumes comme toute cette musique que je mets dans le temps, parfois, quand je joue ; la musique et ce que je pense dans le métro.
[...]
L'autre jour j'ai parfaitement compris ce qui se passait. J'étais en train de penser à ma vieille, puis à Lan, aux copains et, au bout d'un moment, j'ai eu l'impression que je me promenais dans mon quartier et que je voyais les gars qu'il y avait à cette époque. Mais ce n'était pas vraiment penser, je crois que je t'ai dit que je ne pense jamais ; c'est comme si j'étais planté à un coin de rue en train de regarder passer ce que je pense, mais je ne pense pas ce que je vois, tu saisis ? Jim dit que c'est pareil pour tout le monde, qu'en général (c'est ce qu'il dit) personne ne pense pour son propre compte. Bon, admettons, toujours est-il que j'avais pris le métro à Saint-Michel et que je m'étais mis aussitôt à penser à Lan, aux copains, et à voir mon quartier. J'étais pas encore assis que je me suis mis à penser à eux. Mais en même temps je me rendais compte que j'étais dans le métro, qu'on était arrivé à Odéon et que les gens entraient et sortaient. Puis j'ai continué de penser à Lan et j'ai revu ma vieille quand elle revenait des commissions, je les ai tous revus, je me sentais vraiment avec eux, c'était formidable, il y avait longtemps que ça m'était pas arrivé. Les souvenirs c'est toujours dégueulasse mais cette fois-là, ça me faisait plaisir de penser aux copains et de les revoir. Si je te racontais tout ce que j'ai vu, tu ne le croirais pas et puis ça prendrait un bout de temps. Même si je te passais les détails. Par exemple, pour ne parler que de ça, je voyais Lan avec cette robe verte qu'elle mettait quand elle allait au Club 33 où je jouais avec Hamp. Je voyais le costume avec les ganses, le col et cette espèce de broderie sur un revers... Je ne voyais pas tout ça à la fois, non, au contraire, je prenais mon temps, je me promenais tout doucettement autour du costume et je le regardais sans me presser. Et après j'ai examiné de près la tête de Lan et celles des copains et après je me suis souvenu de Mike qui vivait dans la chambre d'à côté, de l'histoire qu'il m'avait racontée sur des chevaux sauvages dans le Colorado, et de lui qui travaillait dans un rancho et qui parlait en bombant la poitrine comme les dresseurs de chevaux...
- Johnny, a dit Dédée de son coin.
- Et, remarque, je te raconte qu'un tout petit bout de ce que j'ai vu. Ça m'a pris combien de temps pour raconter ce petit bout ?
- Je ne sais pas, mettons deux minutes.
- Mettons deux minutes, répète Johnny en m'imitant, deux minutes et je ne t'en ai raconté qu'un petit bout. Alors, si je te racontais tout ce que les copains faisaient dans ma tête ! Il y avait Hamp qui jouait Save it, pretty mamma et moi j'écoutais chaque note, tu m'entends, chaque note et avec Hamp ça dure, il tient bien le coup. Il y avait aussi ma vieille qui s'était mise à faire une prière interminable où elle parlait de salade, il me semble, et où elle demandait pardon pour mon vieux et moi... Bon, si je te racontais tout ça, ça durerait plus de deux minutes, hein, Bruno ?
- Si réellement tu as entendu et vu tout ça, ça a dû prendre un bon quart d'heure, lui ai-je dit en riant.
- Un bon quart d'heure, eh Bruno ? Alors tu vas me dire comment ça peut se faire que j'aie senti soudain le métro s'arrêter, que je me suis sorti de Lan, de ma vieille et tutti quanti et que j'ai vu qu'on était Saint-germain-des-Prés, exactement à une minute et demie d'Odéon.
Je ne prends pas très au sérieux, généralement ce que raconte Johnny, mais cette fois il a eu un regard qui m'a donné froid dans le dos.
- A peine une minute et demie de ton temps et du temps de l'autre tordue, là-bas, a dit Johnny avec rancune. Une minute et demie du temps du métro et de celui de ma montre, qu'ils aillent se faire foutre. Alors comment ça se peut que j'ai pensé, moi, pendant un quart d'heure, hein, Bruno ? Comment est-ce qu'on peut penser un quart d'heure en une minute et demie ? Je te jure que ce jour-là je n'avais pas fumé la moindre cigarette, pas le moindre morceau de..., ajoute-t-il comme un enfant qui s'excuse. Et ça m'est arrivé d'autres fois depuis et maintenant ça m'arrive même tous les jours. Mais, ajoute-t-il d'un air rusé, c'est seulement dans le métro que je peux m'en apercevoir parce que le métro c'est comme si on était à l'intérieur d'une pendule. Les stations c'est les minutes, tu saisis, c'est votre temps à vous, celui de maintenant, mais je sais, moi, qu'il en existe un autre et j'ai pensé, pensé, pensé...
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C'est drôle, les gens croient que faire un lit, c'est toujours faire un lit ; que donner la main, c'est toujours donner la main ; qu'ouvrir une boite de sardines, c'est ouvrir indéfiniment la même boite de sardines. "Tout est exceptionnel au contraire", pense Pierre en tirant maladroitement sur le vieux couvre-lit bleu.
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[L’homme à l’affût]

« Tu comprends, Bruno, ce type-là et tous les autres types de Camarillo, c’était des convaincus. Convaincus de quoi, tu vas me dire ? Je sais pas mais ils étaient convaincus. De ce qu’ils étaient je suppose, de ce qu’ils valaient, de leurs diplômes. Non, c’est pas ça. Il y en avait de modestes et qui ne se croyaient pas infaillibles. Mais même le plus modeste était sûr de lui. Et c’est ça que me foutait en boule, Bruno, qu’ils se sentent sûrs d’eux. Sûrs de quoi, dis-moi un peu, alors que moi, un pauvre diable pestiféré, j’avais assez de conscience pour sentir que le monde n’était qu’une gelée, que tout tremblait autour de nous et qu’il suffisait de faire un peu attention, de s’écouter un peu, de se taire un peu pour découvrir les trous. Sur la porte, sur le lit : des trous. Sur la main, sur le journal, sur l’air, sur le temps : des trous partout, une énorme éponge, une passoire qui se passe elle-même… mais eux, ils sont la science américaine, tu comprends, Bruno ? Leur blouse blanche les protégeait des trous ; ils ne voyaient rien, ils acceptaient ce que d’autres avaient vu pour eux, ils s’imaginaient qu’ils voyaient. Et bien sûr ils ne pouvaient pas les voir, les trous, et ils étaient très sûrs d’eux-mêmes, très sûrs de leurs ordonnances, de leurs seringues, de leur maudite psychanalyse, de leur ne fumez pas et ne buvez pas… Ah ! le jour où j’ai pu les envoyer promener, reprendre le train et regarder par la portière comme tout basculait en arrière, éclatait en mille morceaux. Je ne sais pas si tu as remarqué comme le paysage se casse en mille morceaux quand tu le regardes s’éloigner…
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- Ce truc du temps c'est compliqué, ça m'attrape par tous les bouts. Je commence à me rendre compte peu à peu que le temps c'est pas comme une bourse qu'on remplit à mesure. Je veux dire que même si le contenu change, il ne peut entrer dans la bourse qu'une certaine quantité et après ça, adieu.
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Si l'on pouvait déchirer et jeter le passé comme le brouillon d'une lettre ou les épreuves d'un livre. Mais il demeure obstinément et entache le texte définitif et je crois que c'est cela le futur véritable.
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Vidéo de Julio Cortázar
Auteur de nombreux recueils de nouvelles qui ont fait de lui le maître de la littérature fantastique, Julio Cortázar a laissé une oeuvre où les convictions côtoient l'onirisme et l'humour, s'imposant ainsi parmi les plus grands écrivains de la littérature latino-américaine moderne.
Lire Cortázar, c'est plonger dans un univers littéraire à la fois captivant et déroutant, où la réalité se mêle à l'imaginaire avec une habileté saisissante.
Tous les livres de Cortázar publiés chez Gallimard : https://www.gallimard.fr/Contributeurs/Julio-Cortazar
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
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