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EAN : 9782350878218
208 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (16/03/2023)
3.17/5   27 notes
Résumé :
Il était une fois deux sœurs ivres de désir qui irradiaient Paris de leur insolence. Animées par une fureur de vivre incandescente, elles traçaient leurs routes sans éviter les coups. Il était une fois un garçon amoureux qui partait nager et ne revenait pas, et un autre qui croyait crever de désespoir dans une chambre d’hôtel. Tous les quatre se croisèrent, se percutèrent, s’embrassèrent et s’embrasèrent. Jusqu’à se perdre.

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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Avec la rage au coeur, elle revient sur l'enfance qu'elle a vécu avec un mal-être permanent, choisissant ses armes pour survivre en milieu hostile, elle, la jolie gamine tandis que sa soeur donnait le change, avoir l'air d'un garçon pour atténuer le mépris des parents refusant l'assumer le fait d'avoir donner naissance à des filles. Jusqu'au jour fatidique où le destin s'acharne un peu plus, faisant voler en éclat l'espoir d'un futur radieux. D'autres pertes l'attendront. D'autres bonheurs, peut-être, si elle les laisse advenir.

L'écriture transmet magnifiquement la rancoeur, la détresse, mais aussi la force que les épreuves ont destructrices ont malgré tout générées. La crainte initiale que l'artifice qui consiste à utiliser les négations dans un style oral cède bien vite devant l'authenticité du discours. Et l'on s'habitue vite à ce rythme, tenu jusqu'à la fin.

Les autres personnages ne sont pas en reste, venant éclairer l'intrigue en révélant les non-dits de la narratrice principale.

Une langue originale, d'une force incroyable pour dire le désespoir et l'amertume, qui parvient malgré la lourdeur des épreuves traversées à dire la fureur de vivre. Tout le contraire d'un récit dépressif.

Un premier roman qui mérite qu'on s'y attarde

208 pages Héloise d'Ormesson 16 mars 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Honnêtement ? vraiment pas mal du tout !

L'histoire est celle d'une jeune femme qui raconte l'enfance pourrie avec des parents peu aimants, une grande soeur qui est sa meilleure amie, une vie faite de petits boulots qui ne rapportent que de quoi payer le loyer et un jour, le grand amour.

J'ai apprécié le style de l'auteur : brut, plein de rage, un phrasé simple, souple, qui rebondit. On lit parfois des suites de phrases comme de la poésie. Il y a une justesse dans le ton : les personnages sont en lutte permanente contre le monde et ça se ressent dans l'intensité des phrases. le seul reproche que je pourrais faire est qu'on ne discerne pas les voix des quatre personnages qui parlent. Au début, on suit la jeune femme, personnage principal, puis s'intercale un chapitre racontée par sa grande soeur. Plus tard, un ami et à un autre moment, un amoureux. Mais le ton, la façon de parler est tellement similaire qu'on n'a pas l'impression d'avoir affaire à des personnages différents, si ce n'est le contexte et ce qu'ils racontent, qui les différencient.

J'ai bien aimé cette histoire, que j'ai trouvé à certains moments très bouleversante. Et ce chapitre, terrible, qui déferle sur le lecteur au milieu du livre. Repris plus loin d'un autre point de vue, encore pire, encore plus impactant. J'ai eu peur de ne pas pouvoir en venir à bout tant le sujet est inconcevable et d'une dramaturgie implacable.

Je suis aussi étonnée de lire un homme écrire si bien le féminin. Peut-être qu'on surfe sur cette vague de la détestation des hommes (par les femmes, aussi bien que par des hommes eux-mêmes à l'égard de leurs congénères). Est-ce que c'est une véritable prise de conscience que certains hommes sont mauvais, dû à leur conditionnement ? est-ce que c'est parce que c'est tendance à une époque post #metoo de dénoncer les comportements virilistes et misogynes ? Je ne me permettrais pas de répondre à cette question à la place de l'auteur. Tout ce que j'ai lu, c'est qu'un homme a su écrire et retranscrire les craintes et les pensées d'une femme et se mettre à sa place.

L'auteur a créé deux personnages masculins simples, doux, prévenants. Pour l'un, il est question d'être au coeur d'une relation amoureuse, dans un échange et un partage d'amour, une relation qui semble équitable et qui place les deux personnages amoureux au même niveau. Pour l'autre, c'est une confrontation au réel : ne pas être celui que la fille aime, être celui qui la déçoit, celui qui est rejeté. Et dans cette soumission au regard de la femme, il y a de la crainte, de la timidité, un amour trop grand qui paralyse et confine au domaine du fantasme. Et puis cette déception d'être celui dont on ne veut pas, l'insistance puis le retrait et la colère qui éclabousse. Tous ces sentiments sont parfaitement traduits pas l'auteur.

Le roman traite de l'amour et du chagrin. de l'immense peine que cause la perte de l'être aimé. La perte physique, implacable, celle que personne ne peut soulager.

... Mais je ne suis pas complètement rentrée dans cette histoire. Je ne saurais pas dire vraiment à quoi ça tient : peut-être parce que les personnages sont profondément ancrés à Paris ? peut-être parce que je n'ai pas su bien les différencier dans leur colère, contre qui ? contre quoi ? un déterminisme social ? des parents mal-aimants ? un monde du travail qui les rejette ? à cause de ce côté un peu hautain "il ne faut pas rentrer dans le moule" ? Ou peut-être est-ce dû à la noirceur et l'amertume de ce texte ?

Néanmoins, il est dommage que ce roman soit passé hors des radars. Il ne touchera peut-être pas tout le monde par sa langue et son ton, mais l'universalité du sentiment amoureux et de la perte décrits ici, peut parler à de nombreuses personnes.
Lien : https://telmalitteratures.bl..
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C'est un livre écrit comme on renverse une table. Avec des mots qui raclent, qui grincent et qui cognent.

Une jeune fille “née du côté qui morfle, fabriquée dans une famille lamentable, dans la génération la plus conne de toutes” nous balance tout en pleine face : son enfance nulle, la fuite avec sa grande soeur, leur installation à Paris, les nuits qui dérapent dans l'alcool et le sexe. “J‘échafaude les détails pour que vous compreniez bien ce que je vais vous dire, je veux pas vous perdre en chemin.”

Cette cascade de souvenirs déferle alors qu'elle vient de s'exiler en Italie. Loin de Paris et loin de la vie, elle finit par nous cracher son drame, sa douleur première, un garçon parmi tant d'autres. “Avec lui je pourrais l'aimer, le flottement bouffi d'une vie sans importance, la grande berceuse de la vie normale et des heures gâchées.” Elle raconte le bonheur intégral qui finit fracassé dans une peine absolue.

Foudroyée par le chagrin, elle laisse la parole à sa soeur. Certains chapitres, c'est la frangine qui récupère la narration, avec le même débit, le même boucan, une dose de souffrance en moins.

Et puis Damien rapplique. Un autre mec. “C'est mon tour ? Je ne suis pas très à l'aise ici, je ne vois pas quoi dire.” Les uns après les autres, ils avouent l'amour raté, les fins de soirée, les déceptions partout, les cafés trop forts, les supernovas à effondrement de coeur. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que sa voix à elle pour faire la paix avec le chaos du monde.

Seulement, cette voix de fille est écrite par un homme. Comme si son désir à lui était projeté dans ce roman, avec de grandes croyances sur les filles fragiles qui portent des robes légères et qui attendent qu'on les embrasse. Une vision fantasmée qui aurait peut-être pu être évitée.

C'est un livre excessif, à lire vite et fort. On tourne les pages et c'est la vie qui défile, la vie triste comme un bar qui annonce sa fermeture, abîmée comme de la poésie en lambeaux, sale mais lumineuse comme un petit village d'Italie.
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"Serrez les dents parce que ça va cogner un peu, ça va tacher le formica. Et servez-vous un verre, vous allez quand même pas me lire sobre."

Pas facile de vous proposer un résumé... Dans ce récit, différentes voix se laissent la place : deux soeurs et deux garçons amoureux. À Paris, au bord de l'océan, en Italie ou à Santiago. C'est avec la plus jeune des soeurs que l'on passe le plus de temps.

Ce premier roman est atypique. L'écriture est superbe, à la limite du parler, très addictive, chaque phrase est une citation en soi que j'avais envie de noter. Si on accepte ce langage original, on peut vraiment se laisser porter.

Le changement de narrateur selon les chapitres est assez déroutant au départ mais redonne une belle dynamique au livre.

J'ai aimé ces personnages tout cabossés, malmenés par la vie, leurs histoires sont belles et on y croit. Mais encore une fois, je reproche à ce livre trop de noirceur. En tant que lectrice, le trop finit par me sortir de mes émotions, car je trouve ça exagéré. J'ai besoin d'un meilleur équilibre lumières/drames.
Je recommande tout de même ce roman pour la plume superbe !
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Je ne suis pas en mesure de faire un résumé rapide de ce roman, je n'ai pas réussi à rentrer dedans. Il y a deux histoires qui se chevauchent, mais qui n'ont rien à voir.
C'est particulier à lire. Peut-être que je n'avais pas l'esprit suffisamment à lire, au moment où je l'ai commencé.

Dites-moi ce que vous en avez pensé, lorsque vous l'aurez lu.
Ce n'est pas parce que j'ai survolé cette lecture qu'elle ne vous plaira pas. Chacun son avis et son point de vue !
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critiques presse (1)
Marianne_
20 mars 2023
Les réflexes conditionnés nous amènent à penser, en voyant un nom d’homme sur une couverture – surtout quand il est connu pour ses réalisations audiovisuelles, comme Julien Birban, et même si c’est son premier roman – que le Je qui suivra sera masculin. Mais ces « Douleurs premières » sont écrites, pour l’essentiel, à la première personne et au féminin. Trouble dans le genre romanesque ?
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je voulais de la certitude au kilo, allez on laisse la ville glisser et marivauder entre nous deux, et pendant ce temps on se touche, on vérifie, pendant ce temps j'ai compté les secondes éternelles, je me suis cachée dans son cou, j'ai senti ses bras me protéger, j'ai senti le danger détaler et les défaites mourir, certains appellent ça l'amour, moi j'appelle ça les secondes éternelles.
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Le genre ado révolté(e) est quand même bien banal. Le texte a un côté factice ("je suis très vénère") avec ce qu'il faut de pseudo-transgression à bon marché, les parents sont très méchants, les jeunes sont désespérés, excessifs, "vivre à fond"...bon, l'auteur a fait un effort de faire semblant de parler au féminin, pourquoi pas. Mais franchement, le côté nombriliste de ce genre de récit n'est pas très intéressant, et l'excès verbal ne fait pas de véritables personnages...
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Il aurait fallu de la révolte. La seule posture valable, la seule attitude qui soit pas reléguée aux teintes de gris. Ceux qui sont pas en colère me font flipper.
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Une vieille dame ferme les volets. Rien de plus déprimant que les gens qui ferment leurs volets avant la nuit tombée. On devrait les mettre en prison, c'est pas méchant, c'est pour leur redonner goût à la lumière.
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Serres les dents parce que ça va cogner un peu, ça va tacher le formica. Et servez-vous un verre, vous allez quand même pas me lire sobre.
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Videos de Julien Birban (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julien Birban
Entretien avec Julien Birban pour son premier roman "Les Douleurs premières" publié aux Editions Héloïse d’Ormesson (Séquence audio postée le 15/11/2023 - Empreinte Magnétique)
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