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EAN : 9782367628394
Audiolib (13/02/2019)
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3.13/5   115 notes
Résumé :
Mais qui guette qui ? Lorsque le narrateur découvre dans l’appartement de sa mère le manuscrit d’un polar qu’elle avait entamé, « Le Guetteur », il est intrigué. Des recensements de cigarettes fumées, les pneus des voitures voisines crevés - comment vivait cette femme fantasque et insaisissable ? Elle qui aimait le frisson, pourquoi s’est-elle coupée du monde ?
Elle a vécu à Paris avec pour seul compagnon son chien Chips. Maintenant qu’elle est morte, le myst... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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Un fils fouille l'appartement de celle qu'il croyait connaître, cette mère ingérable qu'il avait mise à distance avant de comprendre qu'elle était sur le point de mourir. Quand il découvre au milieu du désordre de toute une vie de courts manuscrits, trois polars inachevés, il reprend le flambeau et va "guetter" afin de tenter de remplir les blanc, d'écrire la suite de l'histoire, et par la même retrouver cette mère à travers les deux époques dont il n'était pas présent ( avant sa naissance et lors de la vieillesse de celle ci).
Après "La cache", premier essai récompensé par une excellente presse et un Prix Fémina bien mérité, Christophe Boltanski négocie bien le virage du second roman avec la même pudeur et le même talent, en allant encore creuser du coté des souvenirs personnels et douloureux.
Boltanski se penche sur la biographie de sa mère, un personnage qu'il va découvrir, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, au fil d'une enquête passionnante et étonnante conçu sous le principe des poupée russe, un peu à la manière des romans policiers de James Cain ou de Raymond Chandler : au fur et à mesure de ses découvertes l'auteur va tour à tour dérouler et dénouer des fils importants de l'histoire d'une mère dont le mystère reste tenace tout au long des pages.
Avec, en toile de fond l'histoire trouble de la France d'après-guerre et la décolonisation, ce roman rend grâce à une vie aussi cachée que romanesque.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sur le souvenir/plaisir de la cache, le précédent livre de Christophe Boltanski, j'ai entamé celui-ci en confiance et ma déception est d'autant plus vive. J'ai passé mon temps de lecture à m'interroger sur l'intérêt de cette biographie maternelle puisque l'auteur se positionne comme narrateur familial, pour une enquête qui a dû le passionner. Mais qu'en est-il du lecteur?

Une femme meurt et son fils, qui l'a perdue par indifférence depuis longtemps, s'engage dans une recherche personnelle pour tenter de comprendre la jeune fille qu'elle fut, son parcours intellectuel, ses choix insolites, son engagement politique, sa psychologie limite psychiatrique et sa fin de vie dans une totale solitude.

J'aurais sans doute adhéré à la thématique si la narration n'en avait pas été si confuse. Dès le début du livre, l'auteur introduit un contexte de résistance politique sur fond de guerre d'Algérie (j'ai quand même mis du temps à le comprendre, je dois être un peu sotte!), avec des personnages annexes assez flous, des descriptions sans repaire, des chapitres en temporalité mêlée, obligeant le lecteur à patienter pour finir par avoir une hauteur de vue globale.

Somme toute, le personnage féminin qui se dégage n'est pas si attachant, et ne produit guère d'empathie et de projection pour se l'approprier.

Dommage. je suis toujours désolée de passer à côté d'un livre.

#Netgalley#Stock#
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Christophe Boltanski passe d'une cache à l'autre avec le même bonheur. de la cache de la rue de Grenelle où sa famille trouvait refuge pour échapper aux rafles durant la Seconde guerre mondiale jusqu'à celle de la rue Philibert-Lucot où, au début des années 60, papiers et documents des combattants clandestins pour la libération de l'Algérie étaient planqués. Cette fois, l'auteur a décidé de se pencher sur la biographie de sa mère, un personnage qu'il va découvrir, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, au fil de cette enquête passionnante.
Après son décès, il se rend au domicile de cette dernière pour le vider. Si son nettoyage avait été un peu plus expéditif, il n'aurait jamais su qu'elle aimait le roman noir. « J'aurais pu ne jamais savoir que ma mère écrivait. Ou plus exactement qu'elle avait tenté d'écrire. La chemise plastifiée bleu iris, retenue par deux élastiques, reposait dans le tiroir de sa table de chevet. Je faillis la jeter, comme le reste. Elle attira mon attention à cause de son étiquette collée sur la tranche : «Dossier Polar». Une mention plutôt ludique, vu les circonstances, propre à éveiller la curiosité. Je l'ouvris sans craindre de violer un secret. Elle contenait des notes sur le Prozac « un nouvel antidépresseur avec très peu d'effets secondaires » -, le virus du sida et ses premiers traitements, une étude de nature scientifique consacrée aux agresseurs sexuels, de nombreuses coupures de presse datant de la fin du XXe siècle et des textes rédigés à l'encre violette, sa couleur fétiche, d'une calligraphie ample, régulière… »
À partir de ce matériau la curiosité du romancier – à moins que ce ne soit celle du journaliste qui sait comment rassembler des informations, les recouper et les vérifier – va être piquée au point de devenir quasi obsessionnelle, n'hésitant pas à harceler les voisins ou témoins supposés, à solliciter les administrations et à multiplier les recours. Un acharnement qui va finir par payer…
Mais n'anticipons pas. le Guetteur qui donne son titre au roman est un personnage imaginé par sa mère dans une ébauche de texte influencé par les «maîtres du genre, des auteurs américains qu'elle adulait comme Dashiell Hammett, David Goodis, James Cain ou Raymond Chandler.» En le découvrant, il a l'intuition qu'il a vraiment existé ou au moins qu'il a été inspiré par l'une de ses connaissances. C'est pourquoi il épluche les carnets d'adresse, recherche d'autres documents. « Ma mère était ce que je ne savais pas d'elle et que je chercherais indéfiniment toute ma vie. Elle se barricadait, elle élevait des remparts et guettait un ennemi invisible. Pour pouvoir l'appréhender, je devais la transformer en un roman policier, la réduire à des informations consignées dans mon carnet, méthode familière que je pratiquais depuis des décennies, et la tenir ainsi à distance, parce que cette histoire me faisait peur. Par ce biais, les moindres bribes que je recueillais acquéraient une profondeur, une grandeur imprévues. » 
Il va finir par découvrir qu'au tournant des années 60 sa mère avait joué un rôle actif en faveur du mouvement pour l'indépendance de l'Algérie, son appartement servant notamment de base arrière aux militants recherchés par la police. Et si elle avait effectivement été espionnée?
Au fil des 33 courts chapitres, la partie de cache-cache va se transformer en un jeu de la vérité qui, à travers le détail de l'opération Flore, dont je ne dévoilerai rien ici, va conduire le narrateur à découvrir dans quelles circonstances il est né. Remercions donc la DST et le docteur Ogino, sans lesquels nous n'aurions pas pu nous régaler de ce délicieux roman.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Difficile d'entrer vraiment dans ce roman dès les première pages et, pourtant, Christophe Boltanski a réussi à me captiver de plus en plus jusqu'à m'émouvoir vraiment au final. Si j'avais lu La cache (2015), son roman précédent, j'aurais peut-être plus rapidement adhéré à cette quête de l'histoire familiale de l'auteur.

Parti à la recherche de l'histoire de sa mère, Christophe Boltanski bâtit un véritable roman, démontrant un talent littéraire évident. Dès le début, je suis intrigué, je me pose des questions, je ne sais pas où je suis emmené car le guetteur est, finalement, multiple.
Nous sommes au début des années 1960, à Paris, et c'est la guerre d'Algérie. Des étudiants se retrouvent dans un café. Ils parlent politique. Soudain, nous voilà plongés dans un appartement, six mois après la mort de sa mère, appartement qu'il doit vider avec sa soeur.
La défunte voulait écrire des polars mais : « Ce n'étaient que des débuts de manuscrits, des essais, des entames de chapitres, des attaques dépourvues de chute, des amorces ne débouchant sur rien. Des promesses de livres en puissance. Des livres qui n'existeraient jamais. »
Ainsi, c'est parti avec alternance entre quête actuelle et passé qui remonte doucement à la surface malgré une volonté, décidément partagée jusqu'en haut lieu, de tout laisser sous le boisseau. J'ai souffert en découvrant le récit des dernières années de cette femme, Françoise L., morte d'un cancer du poumon mais qui fuma beaucoup jusqu'au bout !
Malgré cela, au fil des pages, je comprends davantage cette femme qui côtoie Talus Taylor (1933 – 2015), le créateur de Barbapapa. L'auteur utilise au maximum les éléments qu'il glane, romance remarquablement les manques et constate : « Loin d'être une masse inerte, ma mère était la somme de forces contraires, comme un élastique immobile, mais tendu à la limite de la rupture. » Tout cela après un retour plus loin en arrière auprès de ses parents et grands-parents, détaillant son enfance et son adolescence.
En pleine guerre d'Algérie, le livre prend toute son ampleur avec ces Français qui militent pour l'indépendance de ce pays, apportant leur aide au FLN : « Comme tous ses compagnons, elle craint le retour des temps meurtriers. Elle en voit partout les prémices : des généraux factieux, une police noyautée par l'extrême-droite, une organisation secrète qui pose des bombes et assassine. »
Militante active, elle se met en danger, héberge un leader du FLN en France mais son fils n'en trouve pas les preuves. Quand le préfet de police, Maurice Papon, décide que pour un coup porté, il en donnera dix, on en arrive au massacre du 17 octobre 1961, rappelé avec une froideur terrible qui me rappelle L'itinéraire d'un salaud ordinaire de Didier Daeninckx.
Sans en dire plus, je peux ajouter que j'ai pensé à Patrick Modiano à plusieurs reprises lorsque l'auteur nous promène dans Paris, rues et bâtiments décrits très précisément.

Bon, il ne me reste plus qu'à lire La cache !
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Avec ce second roman, Christophe Boltanski persiste et signe son intention d'écrire une oeuvre personnelle voire familiale. Une oeuvre de témoignage et d'hommage puisqu'avec "La cache" il rend compte de la Résistance à travers l'action de ses grands-parents paternels, et avec "Le guetteur" il relate le passé militant de feue sa mère, activiste et "porteuse de valise" pour le FLN algérien dans les années 60 à Paris.

Comme le confesse l'auteur, il s'agit pour lui d'une double quête : comprendre d'une part d'où il vient et qui était sa mère, questions que chacun est naturellement amené à se poser lors de la disparition de ses parents - et de ce point de vue le roman m'a rappelé avec plaisir le formidable "Une femme" d'Annie Ernaux -, et découvrir d'autre part ce pan secret de l'histoire française dans le contexte de la guerre d'Algérie, de funeste mémoire, dans une quasi-ambiance de roman d'espionnage.

Je loue l'énorme travail de recherche et de documentation abattu par l'auteur ; je reste toutefois un peu plus réservée quant au rendu narratif un peu trop dispersé à mon goût.

En tous cas, je constate une chose : sans doute est-ce un effet induit des 50 ans de Mai 68, mais ils semblent nombreux les auteurs en quête de leurs racines et désireux de rendre hommage aux existences de leurs parents. Après "Les guerres de mon père" de Colombe Schneck et "Les rêveurs" d'Isabelle Carré, "Le guetteur" de Christophe Boltanski est le troisième roman "marqueur de mémoire" que je lis en quelques mois sur ce thème.


Challenge MULTI-DÉFIS 2019
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critiques presse (7)
LeDevoir
05 novembre 2018
Dans ce deuxième roman, entre le sérieux et la dérision, on le retrouve à l’affût des rares traces laissées par la femme qui lui a donné la vie, cherchant tant bien que mal à combler les trous de son existence effacée, inventant même au besoin.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Bibliobs
19 septembre 2018
Un polar labyrinthique à la Modiano, plein de silhouettes évanescentes, de réunions clandestines dans des cafés enfumés, et d'énigmes dont le passé a égaré les clés.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
05 septembre 2018
Lauréat du Femina en 2015, Christophe Boltanski, 56 ans, est de retour avec "Le Guetteur" (Stock), un roman familial sur le passé de sa mère qui se lit comme un polar. L'auteur découvrira au fil de son enquête comment des Européens se sont engagés aux côtés des indépendantistes du FLN durant la guerre d'Algérie.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaCroix
31 août 2018
Christophe Boltanski fouille dans la vie si longtemps laissée en jachère de sa mère morte, pour en restituer le sel universel.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
24 août 2018
Tout dire n’est pas le but de Christophe Boltanski : il ne s’agit que de tout essayer pour faire revivre cette femme, de la rendre inoubliable parce qu’on aura approché au plus près ce qui ne s’approche ­jamais suffisamment, ce qui échappe toujours.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
24 août 2018
C’est un portrait comme une enquête. L’auteur de La Cache traque les trajectoires de sa mère. L’énigme poignante d’une si proche inconnue.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
22 août 2018
Christophe Boltanski revient dans cette rentrée littéraire 2018 avec "Le guetteur", une belle curiosité romanesque sur sa mère, personnage ambivalent et mystérieux, amatrice de polars, paranoïaque et engagée, dont il tisse le portrait en tirant les fils d'une enquête quasi policière.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
Tout la rattachait au roman noir, à un univers noir, à une littérature qui vise moins à résoudre une énigme qu’à montrer la noirceur de la société. Son rejet de l’ordre établi, son caractère atrabilaire, son pessimisme foncier la portaient naturellement vers des auteurs qui s‘appliquent à dépeindre des villes pourries, des mondes dominés par des salopards, où le héros ne peut compter sur personne et ne vaut en général pas mieux que les autres. Il n’est pas nécessaire d’être un grand spécialiste pour reconnaître dans ses ébauches de textes l’influence des maîtres du genre, des auteurs américains qu'elle adulait comme Dashiell Hammett, David Goodis, James Cain ou Raymond Chandler.
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Ses calepins pouvaient aussi receler des trésors. Des fragments, des petits riens, des pointillés qu'il suffit de relier pour reconstituer une vie entière. Une écriture qui donne du sens à l'insignifiant. Des grains de sable racontant un monde disparu.
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Sa notoriété tenait surtout à ses talents d’illustrateur. Talus Taylor était le père de Barbapapa, personnage culte de la littérature enfantine des années 1970, devenu un héros de dessin animé omniprésent à la télévision, diffusé chaque mercredi après-midi, entre Scoubidou et Les Fous du volant. Depuis, ses albums aux couleurs vives, traduits dans quarante langues, se déclinaient en poupées, gadgets, tirelires, porte-clefs, pochettes, puzzles, bracelets-montres, bols, tasses, plateaux, tabliers de cuisine, voilages, pendentifs, affiches, dessus-de-lit, en à peu près tous les objets, même les plus absurdes, susceptibles d’être vendus à un gamin de trois à six ans ou à ses parents. Des métamorphoses infinies qui cadraient bien avec cette créature rose bonbon capable justement de revêtir toutes les formes. Barbapapa, qui dans son apparence première faisait penser à un pouf géant, percé de deux yeux étonnés, pouvait, au gré des circonstances, se transformer en n’importe quoi : en échelle afin de sauver les occupants d’un bâtiment en flammes, en bateau de sauvetage lors d’une inondation, en pont ferroviaire, en parachute géant après un crash aérien, en sapin de Noël, en Shiva dansant, en raie manta face à un banc de requins. Le mutant absolu. Une imprimante en 3D à pattes.
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[L'auteur évoque ici les Français qui aidèrent le FLN pendant la guerre d'Algérie, ceux que l'on a appelés les « porteurs de valises »]
Contrairement aux résistants, leurs modèles, ou à la génération suivante, celle des soixante-huitards, ils n'avaient tiré aucun bénéfice de leur engagement. Aucun poste, aucune rente, aucune notoriété particulière. Leur nom ne figurait nulle part, hormis au détour d'ouvrages spécialisés ou militants. J'hésite même à les mentionner, ici, de crainte de leur faire courir un risque quelconque. Soixante ans après, leur histoire continuait à leur échapper. Ils rechignaient à la raconter et, lorsqu'ils sortaient enfin du silence, ils disaient qu'ils n'avaient rien fait, sinon de « petites choses ». Telle cette amie de ma mère, Michèle, qui avait rendu de « menus services » au FLN, comme taper du courrier et « deux ou trois autres trucs » sur lesquels elles ne souhaitait pas s'étendre. Ils n'étaient que des porteurs de valises, de simples bagagistes.
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Là où, trois semaines plus tôt, les Parisiens n’ont rien vu, ou rien voulu voir, ils regardent autour d’eux à la manière d’experts en balistique, ils fouillent et retournent le sol, cherchent les impacts de balle, flairent l’odeur de soufre et de cordite brûlée, devinent les taches de sang coagulées sur les trottoirs et n’ont pas besoin de lire l’inscription tracée à la peinture blanche au-dessous du quai des Orfèvres pour savoir qu’« ici, on noie les Algériens ». Ils parcourent une scène de crimes signalée par aucun ruban jaune. Rarement un massacre aura eu autant de spectateurs et si peu de retentissement. Des centaines d’hommes et de femmes battus à mort, tirés comme des lapins, balancés à la flotte. Pas dans un bidonville, loin des regards. Mais au centre de Paris, sur les places de l’Opéra, de l’Étoile et de la Concorde, aux ponts de Neuilly et de Saint-Michel, sur les Champs-Élysées, le long des Grands Boulevards, aux métros Bac et Alésia, au vu et au su de tous. Un pogrom devant des badauds, sous leur nez, à défaut de leurs yeux occupés ailleurs. Des témoins à qui on ne va pas gâcher la soirée. Une fusillade en sortant du Rex, où l’on projette Les Canons de Navarone, une autre avant d’aller manger une choucroute Chez Jenny, une bastonnade en prenant le métro. Plus tard, dans la nuit, encore des cris de suppliciés au parc des expositions de la porte de Versailles, transformé en camp de triage, cette fois couverts par la voix de Ray Charles qui donne un concert au Palais des Sports. Et après, le silence. Des décennies de silence. L’effet de la censure, de la fatigue, de la lassitude après sept années de guerre.
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Vidéo de Christophe Boltanski
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#culture #musée #blm ____________ Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
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