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EAN : 9782742761173
149 pages
Actes Sud (28/04/2006)
4/5   6 notes
Résumé :

" Le mieux qu'on pouvait espérer de la vie, si on suivait le mode d'emploi, c'était de devenir de bons consommateurs bien sages et bien gras, des Bidochons certifiés conformes qui regardent la télé pour oublier ce qu'ils voient à la télé. Notre destin c'était de ramer jusqu'au bout de nos forces, ramer, ramer sous les publicités pleines d'autos scintillantes, de pays exotiques et de femmes de luxe. Tristes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Le mieux qu'on pouvait espérer de la vie, si on suivait le mode d'emploi, c'était de devenir de bons consommateurs bien sages et bien gras, des Bidochons certifiés conformes qui regardent la télé pour oublier ce qu'ils voient à la télé. Notre destin c'était de ramer jusqu'au bout de nos forces, ramer, ramer sous les publicités pleines d'autos scintillantes, de pays exotiques et de femmes de luxe. Tristes de désirs inassouvis, on se sentait déjà finis, emballés, étiquetés, condamnés par les statistiques et les calculs des experts en avenir. Entre la vie flamboyante et cousue d'or qui s'affichait partout et notre existence au goût de cambouis, il y avait trop de décalage."

Le tigre, Saint-Croix, Chalouf et moi. Quatre jeunes gars pleins de révolte et non pas d'avenir, qui ne se font aucune illusion quant à ce qui les attend et qui tentent d'y échapper, le temps d'une virée. Marseille, ma ville, notre univers, notre pied-à-mer, un phare dans notre vie de misère. Et en parlant de misère je vous affirme qu'elle n'a rien de moins pénible au soleil. Au contraire, la chaleur aurait tendance à activer le processus. Certains quartiers transpirent leur mal-être, les oedeurs sont plus fortes, tout est révélé aux rayons inquisiteurs du roi soleil. S'il faut de tout pour faire un monde, Marseille en est le centre :"On est allés prendre le pastis à la gare de l'Est. C'est là le vrai coeur de Marseille, avec, devant la statue mutilée de je ne sais plus qui, le petit marché où l'on trouve tous les fruits et légumes de l'univers. C'est plein de cafés, de pâtisseries arabes, de poissonneries, d'oiselleries, de marchands de vin, de bazars, de crémeries et tutti quanti. Ca grouille de monde, ça crie, ça s'appelle par la fenêtre, on entend un piano, des chiens aboient, des chats regardent - c'est une bouillabaisse vivante qui donne le vire-vire, et ça sent la mer, l'anis et la friture. Ce n'est rien de particulier mais on se sent bien. A Marseille, s'il n'y a pas toujours tout ce qu'on cherche, on trouve de l'imprévu à pleins paniers. Ici rien ne marche comme sur des roulettes mais tout peut arriver. On ne se sent plus seul parcequ'on oublie qu'on existe, tellement on voit de choses : des Noirs qui vendednt des gris-gris, des fillettes en chaussaettes blanches qui sortent de leur leçon de musique, des vieux qui boivent le pastis au même endroit depuis des siècles, des putes chinoises qui avalent une pizza avant de retourner au travail, des marins qu'on ne sait pas d'où ils viennent, des fadas qui ne savent pas où ils sont, des gitanes qui pour quelques francs vous délivrent du mauvais oeil."

Mais moi je préfère Marseille la nuit, Marseille l'étoilée. Quand j'regarde ses lumières, j'vois plus l'désastre, mon esprit devient boussole et s'aimante à l'infini. Mon corps alors navigue dans l'océan de l'univers. "Nous dominions la ville. Sur les pelouses tournaient des jets d'eau. On s'est mis tout nus et pendant un bon moment on s'est éclaboussés à qui mieux mieux.Le tigre avait apporté une barrette d'afghan, du bon, bien noir, alors on s'est fumé un pétard sous les étoiles. Devant nous, des anges en pierre sonnaient de la trompette vers la lune.[...] C'était magique, toute cette nuit rien que pour nous. A nos pieds, Marseille s'étendait de partout, avec ses millions de lumières, ses clochers, ses coupoles, sa Bonne Mère, là-haut, toute illuminée - et puis la ville s'arrrêtait net comme au bord d'un abîme : c'était la mer, une nuit dans la nuit."
Saint-Croix lui, il préfère lire la vie dans des bouquins de Kant, Descartes, pour lui la vie c'est la pensée, moi j'préfère penser à la vie.
Chalouf, il en peut plus d'amour pour une fille qui a préféré envoyer sa pudeur en l'air avec le tigre. Même pas un baiser. Il n'en peut plus de sa vie sans zèle, de ce voyage sans destination, tout ça parce qu'il vient de l'autre côté d'notre mère qui médite. ALors il se réfugie en lui-même, il creuse sa tombe en lui-même, pas facile d'être arabe. Tous les regards, les paroles méprisants qu'on lui jette sont autant de mottes de terre qu'on jette sur son cercueil de chair. Car il est pur, Chalouf. C'est pour ça qu'il morfle autant.
Le tigre lui, a sa solution. Ne plus tomber amoureux, prendre une fille quand le désir s'empare de lui, devient trop fort pour l'ignorer. Et ça passe. Jusqu'à la prochaine fois. Il n'a pas d'espoir d'une vie meilleure, et pense être immunisé contre la déception. C'est ça un homme. Mais il tient tout de même à avoir sa place dans L Histoire. Révolutionner les âmes endormies, grisées de bitume, de charbon, de gaz d'échappement. Tout le monde a droit à la beauté. Ca devrait même être obligatoire. le laid ne devrait pas exister. On devrait même le marquer dans la Déclaration des Droits de l'homme. Tout le monde devrait pouvoir déjeuner dehors, à l'ombre d'un marronnier, avec comme seul bruit le chant d'un rossignol. C'est ça, la vraie vie. Un peu macho écolo, le tigre.

On changera pas le monde, on veut juste qu'il se souvienne de nous, qu'il sache qu'on ne sait pas vraiment comment faire, mais qu'en tout cas on ne se laissera pas faire. On pensait pas à mal. On pensait juste à un peu mieux. Ne serait-ce qu'un court instant.
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Ce roman raconte les péripéties de quatre adolescents qui quittent leur lycée pour vivre leur vie comme ils l'entendent.

Beaucoup d'actions dans ce roman mais il n'est pas très réaliste car 4 lycéens qui quittent leurs familles, leur lycée sans être recherchés n'est pas plausible. Mais l'histoire est quand même racontée de manière intéressante.
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Je pense que ce n'est pas realiste car quatre jeunes arretent le lycée pour rien faire , et n'avoir aucun avenir pour la suite de leur vie .
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j'ai bien aimée ce livre car il m'a captivé par son histoire. En effet , il y a beaucoup d'action et j'aime bien les romans ou il y a de l'action.De plus il est très facile à lire . Vous allez beaucoup aimer ce livre !
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 septembre 2006
Lecture jeune, n°119 - Aiguillonnés par leur professeur de français qui tente de les faire réfléchir à des notions philosophiques, quatre jeunes décident de quitter leur lycée professionnel marseillais, la mécanique, le cambouis et un avenir sombre tout tracé. S’ils ne trouvent pas leur place dans la société, ils veulent malgré tout vivre et s'essayer à la liberté. Ils commencent par laisser s’échapper les animaux du zoo puis volent une voiture dans laquelle ils trouvent un revolver. Ils se rendent à Aix-en-Provence où là aussi, ils se sentent intrus. Après un braquage dans une grande surface, ils fuient les villes et rencontrent un vieux berger un peu anarchiste. Ils sont rapidement retrouvés par la police qui leur tire dessus… La construction est linéaire, la fin tragique et attendue ; l'ensemble forme un road movie de qualité. Le parlé marseillais des protagonistes sonne juste et un glossaire placé en fin d’ouvrage nous donne la signification des principaux termes. Une tonalité tour à tour comique et poétique mais aussi le point de vue décalé des jeunes sur la société rendent ce livre très original. Ce texte écrit en 1991 préfigurait déjà les violences urbaines de 2005. Il est à réserver aux plus grands, en raison de propos parfois crus ou violents et de l’identification possible aux personnages. Réseau de lecture : Jacques Delval a également beaucoup écrit en direction de la jeunesse sur l’univers des lycées professionnels. On citera Quand j’aurai 20 ans, Bayard Jeunesse, 2004, et Salut bahut !, Castor Poche Flammarion, 1999. ? Laurence Guillaume
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les bêtes et nous, on est du même bord, a dit Chalouf. Elles, ont les met en cage sans preuves, ni procès, nous on nous transforme en carburant pour les pompes à fric. On est pareils qu'elles, on n'est rien, et c'est bien mieux pour voir le fond des choses. Les gens qui ont tout, y a tout qui leur échappe. Mais ceux qui souffrent, des fois ils arrivent à s'approcher d'un grand mystère..
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On aurait dit qu'ils voulaient tous nous faire croire qu'on n'existait pas. Une manière très délicate de nous anéantir. A Marseille on nous rejetait méchamment, ici on nous ignorait poliment, c'était plus perfectionné.
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Le temps avait plié bagage. J'ai eu envie de pleurer en sentant combien la vie était belle et douloureuse. J'ai entrevu la beauté à travers une déchirure, et cette déchirure était en moi.
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Video de Henri-Frédéric Blanc (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri-Frédéric Blanc
"Mise au ban", un court métrage sonore en noir & blanc de Frédéric Vignale en libre adaptation de la nouvelle de Henri-Frédéric Blanc (L'Ecailler du Sud) avec Jean-François Bessières.
Musique libre de droits : "Between love and hate, A story".
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