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Solange de Lalène (Traducteur)Georges de Lalène (Traducteur)
EAN : 9782020207881
187 pages
Seuil (08/03/1999)
4.44/5   8 notes
Résumé :
Au mois de juin 1965, les deux Gruhl, père et fils, sont arrêtés au bord d’une route alors qu’ils contemplent placidement une jeep de l’armée allemande en train de brûler. Le jeune Gruhl la conduisait.


En relatant avec un réalisme minutieux et une ironie explosive le procès des deux Gruhl, accusés – à juste titre – d’avoir mis le feu à la voiture, Heinrich Böll dresse le réquisitoire implacable d’une République fédérale qui se complait dans le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Heinrich Böll est un grand écrivain allemand qu'il n'est pas donné à tous de bien apprécier. Quand on pense à lui, ce qui nous vient en tête, c'est surtout son prix Nobel ou deux-trois de ses romans les plus populaires. Mais c'est qu'il a eu une carrière littéraire prolifique et, dans les années 1960, alors qu'il se consacrait surtout à son engagement politique, quelques uns de ses romans sont passés presque inaperçus. C'est le cas de Fin de mission, qui lui permettait de dénoncer un peu la situation en Allemagne. On y retoruve sa vision pessimiste tant du système judiciare que politique qui, selon lui, ne s'appuyaient pas sur des bases morales très solides mais plutôt sur l'avidité, la corruption, la pingrerie, la petitesse d'esprit, etc.

C'est un peu tout ça qu'on retrouve dans Fin de mission. Dans une petite ville de Rhénanie (je ne me rappelle plus laquelle, mais ses habitants me donnaient l'impression d'avoir cet « esprit de village » propice à ce que Böll souhaitait dénoncer), Grulh père et fils ont mis le feu à un véhicule de l'armée qu'ils avaient subtilisés. Les deux répondent coupable aux accusations, tout aurait pu être réglé rapidement mais on insiste pour en faire un procès tapageur. C'est l'occasion pour beaucoup (allant du brigadier au curé) de laisser aller leurs bassesses et leur mesquineries tout à fait gratuitement.

Bref, Fin de mission, c'est une parodie de procès mais surtout une critique sociale. Tellement que ça en devient drôle. Toutefois, d'un point de vue littéraire, c'est un peu lourd et mélangeant, la narration ne suivant pas un seul individu (ou quelques uns) mais se promenant chez tous les citadins impliqués de près ou de loin dans ce simulâcre procès. En particulier le journaliste. Aussi, quiconque a déjà lu du Böll sait qu'il s'attelle à une oeuvre intelligente et, conséquemment, pas toujours facile d'approche. C'est comme écouter un film tchèque avec des sous-titres anglais… Même si c'était intéressant (par moment) j'avais hâte d'arriver à la fin.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Restait à savoir aussi, d'un point de vue purement abstrait cette fois, si l'Etat pouvait admettre la générosité en matière de pourboires. C'est probablement une question de rang dans la hiérarchie, songea-t-il avec un soupir, de sorte qu'un président peut se montrer plus généreux qu'un conseiller près les tribunaux de première instance. N'était-ce pas précisément dans de tels détails que survivaient les vestiges d'un très ancien concept qui mesure l'indulgence en fonction de la puissance ? Autrement dit : plus un homme est puissant, plus il a le droit de se montrer indulgent et généreux.
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Il n'avait jamais participé à aucune opération militaire ni ne s'était livré à la moindre activité politique, mais il tenait à souligner - et cette fois un semblant de colère lui fit hausser le ton - que son attitude ne lui avait été dictée ni par l'héroïsme ni par l'indifférence mais tout bonnement par "l'effroyable absurdité de tout cela".
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Bergnolte caressa au passage un chat roux assoupi sur un tabouret puis, saisissant l'une des bûches de hêtre empilées près du poêle, la porta à son nez pour en renifler l'odeur. C'est dans cette posture que le surprit l'aubergiste - la cinquantaine, l'air cossu - lui-même en train de tirer d'un coup sec les revers de sa veste pour la remettre bien en place sur ses épaules. Bergnolte, qui n'avait pu s'empêcher de sursauter, prit la courageuse décision de continuer à humer sa bûche, quoique avec beaucoup moins de conviction.
- Eh oui ! fit l'aubergiste après avoir boutonné sa veste et repris son cigare, c'est ça la vraie nature !
- N'est-ce pas ? fit Bergnolte, heureux de pouvoir enfin reposer la bûche pour gagner sa table.
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Rien n'est plus funeste pour un jeune homme que la fréquentation d'un organisme aussi gigantesque dont la seule raison d'exister - s'agiter dans le néant, sinon même produire le néant intégral - est parfaitement absurde par définition.
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"Le vrai philtre d'amour c'est le vin", marmonna-t-elle.
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