Je viens de terminer "
Lettres en provenance de la nuit", écrit en 1950-1953 par l'écrivain Allemande-Suédoise Nelly Sachs, prix Nobel de littérature 1966.
Je recommande la biographie en fin de livre, qui nous apprend que
Nelly Sachs a vécu une vie très difficile, chargée d'épreuves. Entre autres, celle de l'exil avec sa mère, en 1940. de confession juive, elles ont pu fuir le régime Nazi et se réfugier en Suède grâce à l'intervention de la Nobel suédoise
Selma Lagerlöf. La mère de Nelly Sachs est très malade et Nelly doit la veiller chaque nuit. Les "Lettres" sont écrites après le décès de sa mère, pendant les longues nuits où Nelly se retrouve seule.
Mais malgré la biographie et malgré les nombreuses notes de bas de pages, ce livre m'est resté totalement incompréhensible. Certains passages frôlent la divagation. La photo de couverture est, elle aussi, totalement incompréhensible.
Nelly Sachs écrit suite au décès de sa maman bien-aimée qu'elle a accompagnée durant sa très longue maladie, elle écrit durant ses longues nuits d'insomnie, alors je me demande bien ce que vient faire une image de rails de tram sur la couverture ?
Voici quelques passages pour illustrer mon propos :
"Le naufrage d'une étoile. le peintre retient : lieux commémoratifs de formes disparaissantes. le poète plonge dans les fonds aveugles. le fou range son "chez-soi". le marchand monte dans le vaisseau spatial."
"Tout est contenu ici dans le cercle, s'évader c'est mourir ou ceux qui sont tirés vers la ferveur. Même la solitude est un monde dans lequel on tourne. Toujours à nouveau sans langage, qu'on fait le nécessaire et le superflu sur une étoile qui tourne et poursuit sa course plus loin. Plus loin, plus loin comme tous les êtres. Même la mort est un bourgeon."
" Je ne tiens pas en place dans ma chambre, je fais le ménage et j'attends. Dans l'après-midi avec la descente du soleil commence l'attente. J'économise la lingerie fine. Je ne prends rien qui soit si beau que tu pourrais l'avoir. L'attente survit à la fatigue. Je me cogne sans cesse aux murs. Mes pensées sont les victimes d'une chasse à courre. Pourquoi est-ce que j'oublie tout ? de grands tas de fumier où l'oublié devient fécond. La terre-mère à nouveau ensemencée dans le jardin. Un parfum, un parfum qui vient de l'arbre de vie."
"La nostalgie est la seule chose qui outrepasse ma poussière. Elle aime l'amour, que doit-elle faire d'autre. L'"autre" est dans le bourgeon, c'est là, dedans, qu'aime l'amour aveugle."