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Bernard Pautrat (Traducteur)
EAN : 9782844853646
86 pages
Allia (07/10/2010)
3.19/5   8 notes
Résumé :
Silence parlant.
Nelly Sachs
Que lire après Lettres en provenance de la nuitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un petit livre d'une poète allemande nobélisée en 1966.

J'avais choisi de lire Nelly Sachs car je m'étais lancé le défi de découvrir les écrits des trop rares femmes ayant reçu le prix Nobel. Peu d'oeuvres de ses oeuvres étaient disponibles et craignant que la poésie d'une auteure primée ne soit trop aride, j'avais opté pour celle-ci en me disant que des lettres seraient sûrement plus accessibles. Erreur, ce petit recueil ne contient pas de correspondance. C'est plutôt une conversation avec elle-même ou sa mère morte, des idées mises sur papier, des réflexions éparses en parallèle de ses projets d'écriture.

Le recueil comprend beaucoup de notes du traducteur qui font le lien avec les oeuvres ou les références de Nelly Sachs. C'est bien, mais ce n'est pas toujours éclairant quand on ne connaît pas les textes auxquels elles réfèrent, la courte biographie de l'auteur à la fin du livre est davantage parlante et aide aussi à comprendre le reste.

Au final, un rendez-vous manqué, car malgré quelques phrases magnifiques qui montrent le talent de l'auteure, j'ai peiné à poursuivre une lecture. Sans la structure, la cohérence d'un recueil de poésie ou d'un roman, j'avais du mal à apprécier la pertinence de la prose. Et puis, mes attentes étaient différentes…
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Rencontre ratée hélas, sur la route de découverte des Nobel il m'arrive de ces échecs, surtout lorsqu'il s'agit de poésie.
Malgré les nombreuses annotations qui contextualisent et éclairent la prose de Nelly Sachs, et bien qu'étant réellement touchée par son parcours de vie douloureux, je ne suis pas parvenue à appréhender son univers restitué de manière beaucoup trop confuse pour moi dans ces lettres.
Ce n'était je pense pas la bonne oeuvre pour découvrir cette auteur.
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Je l'ai lu une première fois, d'une traite, en occultant les notes en bas de page.
C'est une très belle écriture, une écriture musicale dans laquelle chaque note serait longuement soupesée avant d'être couchée sur la partition. Comme en musique, il y a des passages dissonants -ici des paragraphes trop confus pour en saisir le moindre sens. Et puis soudain, comme en musique les moments sereins, des phrases qui te touchent immédiatement, profondément.
Et j'ai recommencé la lecture, cette fois-ci en tâchant de mieux comprendre grâce aux notes en bas de page. Si certaines sont éclairantes, concernant la religion juive et la Bible, d'autres m'ont semblé ajouter à la confusion, et je me suis arrêtée. Pour tenter de mieux saisir la poésie de Nelly Sachs, il me faudra y revenir, en plusieurs fois je pense...
Traduire de la poésie me semble une tâche extrêmement difficile. Ici le travail de Bernard Pautrat ne se laisse jamais sentir, donc est parfaitement réussi.
LC thématique de septembre 2021 : "Première rencontre"
Challenge Nobel
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Je viens de terminer "Lettres en provenance de la nuit", écrit en 1950-1953 par l'écrivain Allemande-Suédoise Nelly Sachs, prix Nobel de littérature 1966.

Je recommande la biographie en fin de livre, qui nous apprend que Nelly Sachs a vécu une vie très difficile, chargée d'épreuves. Entre autres, celle de l'exil avec sa mère, en 1940. de confession juive, elles ont pu fuir le régime Nazi et se réfugier en Suède grâce à l'intervention de la Nobel suédoise Selma Lagerlöf. La mère de Nelly Sachs est très malade et Nelly doit la veiller chaque nuit. Les "Lettres" sont écrites après le décès de sa mère, pendant les longues nuits où Nelly se retrouve seule.

Mais malgré la biographie et malgré les nombreuses notes de bas de pages, ce livre m'est resté totalement incompréhensible. Certains passages frôlent la divagation. La photo de couverture est, elle aussi, totalement incompréhensible. Nelly Sachs écrit suite au décès de sa maman bien-aimée qu'elle a accompagnée durant sa très longue maladie, elle écrit durant ses longues nuits d'insomnie, alors je me demande bien ce que vient faire une image de rails de tram sur la couverture ?

Voici quelques passages pour illustrer mon propos :

"Le naufrage d'une étoile. le peintre retient : lieux commémoratifs de formes disparaissantes. le poète plonge dans les fonds aveugles. le fou range son "chez-soi". le marchand monte dans le vaisseau spatial."

"Tout est contenu ici dans le cercle, s'évader c'est mourir ou ceux qui sont tirés vers la ferveur. Même la solitude est un monde dans lequel on tourne. Toujours à nouveau sans langage, qu'on fait le nécessaire et le superflu sur une étoile qui tourne et poursuit sa course plus loin. Plus loin, plus loin comme tous les êtres. Même la mort est un bourgeon."

" Je ne tiens pas en place dans ma chambre, je fais le ménage et j'attends. Dans l'après-midi avec la descente du soleil commence l'attente. J'économise la lingerie fine. Je ne prends rien qui soit si beau que tu pourrais l'avoir. L'attente survit à la fatigue. Je me cogne sans cesse aux murs. Mes pensées sont les victimes d'une chasse à courre. Pourquoi est-ce que j'oublie tout ? de grands tas de fumier où l'oublié devient fécond. La terre-mère à nouveau ensemencée dans le jardin. Un parfum, un parfum qui vient de l'arbre de vie."

"La nostalgie est la seule chose qui outrepasse ma poussière. Elle aime l'amour, que doit-elle faire d'autre. L'"autre" est dans le bourgeon, c'est là, dedans, qu'aime l'amour aveugle."

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Je tenais à écrire cette biographie car Nelly Sachs a consacré toute sa vie à l'écriture, comme une réponse implcite à ceux qui pensaient qu'il était impossible d'écrire "après" la Shoah. J'ai l'impression que, pour Nelly Sachs, écrire était la preuve de montrer que tout n'avait pas été anéanti, que l'espoir était encore possible.
Ce livre est le dialogue, le "silence parlant" qu'elle a entretenu avec sa mère après la mort de celle-ci, survenue en 1950. Cette date est véritablement le point de départ du livre, celui qui sert de référence : "7 octobre. 8 mois. Chacun a son propre calendrier de mort et de résurrection". Elle a puisé son inspiration dans la Bible et le hassidisme. Elle cite également ses oeuvres antérieures : autant dire que l'édition de Lettres en provenance de la nuit est abondamment annoté, autant pour comprendre les références religieuses que les allusions à la vie quotidienne de Nelly.
Ce recueil ne se lit pas comme un roman. Il faut prendre le temps de lire, de revenir en arrière, de lier un paragraphe à un autre ou à une strophe, de goûter la simplicité et la richesse des mots tout à la fois d'un texte qui mèle les détails du quotidien et les réflexions sur la foi, la souffrance et la compassion. Ce n'est pas un livre qui se referme et se range après avoir été lu, c'est un livre qui reste sur la table de chevet et dont on relit un extrait de temps à autre.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ce passage simple touche directement.

"A l'instant sort de la maison la vieille femme aveugle pour laquelle j'ai écrit hier une lettre à son fils en Egypte, elle m'apportait un vieux Talmud et je lis : Ne considère personne comme insignifiant et ne tiens rien pour impossible : chaque homme a son heure, chaque chose a son lieu. Qui pleure la nuit, les étoiles au ciel pleure avec lui.
Tous ces liens. La vieille femme me va droit au coeur avec le vieux livre.
Tous ces remarquables liens. Je crois à une circulation intérieure. Et quand les humains détruisent ce monde : c'est la circulation intérieure qui se poursuit."
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Le silence parlant. Tous mes mots ne sont qu'écriteaux et tables funéraires. Toi seule sait ce qui est dessous, vidé de son sang. Et l'étoile tourne avec ses orbites aveugles, qui pleurent et font mûrir. Et peut-être oiseaux et poissons ont-ils déjà compris une fois franchie la mort, et écrivent ils avec leur corps déjà la nouvelle langue.
Notre silence parlant. Merveilleuse musique de l'harmonie qui questionne et répond, lois des orbites stellaires dans le pouls et main dans la main dans une chambre, ou bien aussi penchée légèrement sur un livre ou à la cuisine avec des herbes pour la soupe.
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Et pourquoi? Pourquoi l’esprit terrestre bousille-t-il tout et plante-t-il la bombe atomique au lieu de l’arbre à pain?

Et pourquoi oublie-t-il le sourire de l’enfant qu’on a jeté dans les flammes et qui pensait que c’était un jeu?

(Allia, p.63)
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Ame bien-aimée, toi tu sais ! Mais moi je ne sais rien et je comprends de moins en moins. Je souffre et j'aime et me languis. A quelle religion ça appartient, ça ?
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Pouvoir s’étendre pour dormir, profondément enfouie dans la terre du deuil, la terre de l’amour, de la nostalgie, du regret, dans les tourments de se trouver “autrement” allongée. Ceux qui se sont étendus si profondément dans le sommeil. Si profondément.
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Videos de Nelly Sachs (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nelly Sachs
Samedi 19 septembre 2020 / 14 h
De Virginia Woolf à Emily Brontë...
Marie Cosnay est écrivaine, traductrice de textes antiques. Elle a récemment publié IF (L'Ogre, 2020), Les Enfants de l'Aurore (Fayard, 2019), Voir Venir. Écrire l'hospitalité avec Mathieu Potte-Bonneville (Stock, 2019), Vie de HB (Nous, 2016), Jours de répit à Baigorri (Créaphis, 2017) et Éléphantesque (Cheyne, 2018). Les Éditions de l'Ogre ont également publié Cordelia la Guerre (2015) Aquerò (2017) et épopée (2018). Marie Cosnay a reçu le Prix Nelly Sachs et le Prix Bernard Hoepffner pour sa traduction remarquée des Métamorphoses d'Ovide (L'Ogre, 2017).
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