Tolbiac juillet, tome 4 : De mille éclats vermeils

Alors que les péripéties de Tolbiac se poursuivent, que les membres de sa famille s'assemblent tel un puzzle, que l'amour de sa vie, Cathy, s'ouvre sur de nouveaux mystères, un vent souffle sur le pays. Une force invisible se propage, prête à tout envahir, poussée par l'appât du gain et du pouvoir.
C'est ça que j'ai bien aimé dans ce dernier tome. Parmi les aventures rocambolesques des personnages, un sujet grave y prend place, bien amené ; n'oublions pas que nous nous approchons de la sphère politique avec Marie-Constance, la première ministre et mère biologique de Tolbiac.
Mais quelle est cette force obscure ? Ni plus ni moins que le gaz de schiste. Très convoité pour une autonomie énergétique, ce gaz hautement toxique situé à 3000 mètres sous la couche terrestre et dont les procédés d'extraction provoqueraient une pollution des terres et des eaux, commence à faire couler beaucoup d'encre. Madame la première ministre se trouve en position très délicate !

Trouons, trouons la Terre
pour en faire un gruyère
Dans les trous nous tomberons
et on aura bel air !

De mille éclats vermeils clôture cette tétralogie avec brio, je ne me suis pas ennuyée une seconde !
Cette série de Tolbiac Juillet, publiée à compte d'auteur, mériterait maintenant un format poche ; alors oyé oyé les Maisons d'Editions !

Quel plaisir de retrouver Tolbiac et les personnages qui gravitent autour de lui. 
Dans ce tome honneur aux personnages féminins : Cathy, Stephanie alias Beverly, Marie-Constance, La Dame en Blanc, Annabella, Roberta… C'est toujours aussi magique, loufoque, imaginatif, original, délirant, jouissif, jubilatoire, inclassable, lumineux et avec en plus des sujets graves au centre de l'action.
Un tome qui met la couleur rouge à l'honneur …
Dès le prologue la fantaisie est là, avec Fred Astaire et son en-tout-cas… Mais qu'est-ce qu'un en-tout-cas ? 
Dès les premières pages, le charme opère à nouveau et je me suis sentie prise par la main, comme Tolbiac, par Cathy… Une Cathy qui se lâche, qui veut vivre sans concessions, comme elle le sent. Cathy qui a échappé à la mort dès sa naissance pour atterrir au Kiosque de la Rue Tolbiac. Cathy à la recherche de sa famille biologique et qui a pour objectif d'entrer en contact avec elle ; Cathy qui culpabilise en voyant la vie misérable de sa famille et surtout la manière dont son père et ses frères traitent sa vraie mère; Cathy et sa relation avec Tolbiac ; Tolbiac et sa relation avec sa jumelle et avec leur mère…Les deux extrêmes de la société - que tout oppose - se rapprochent par des expériences de vie similaires : la maltraitance et l'obligation qui leur a été faite d'abandonner leurs enfants
Et puis toute la partie action qui tourne autour de l'écologie.
Chez cet auteur, toujours des trouvailles, des jeux de mots, même si il y en a un peu moins dans ce tome que dans les précédents. Dans ce tome les « abandoptés » sont au centre de l'action et d' autres thèmes très importants - des sujets de société - sont extrêmement présents : le gaz de schiste, le réchauffement climatique, la violence faite aux femmes, les réseaux sociaux, la télé-réalité - La république de la Mode porte un nom charmant que je vous laisse le plaisir de découvrir - le poids de l'écologie face à l'argent…
Moi, Cathy, je suis comme la Cathy de la série : j'aime Tolbiac et c'est avec une infinie tristesse que je prends congé de lui… mais je continue à espérer que tout n'est pas pas fini entre nous…

Ah ... il est impératif de commencer par le tome 1 et de lire les 4 tomes dans l'ordre!

Dans les précédents tomes, Tolbiac Juillet avait connu bien des aventures ! Aspiré par la cuvette des toilettes d'une piscine municipale parisienne, il s'était retrouvé aspiré dans un monde où ses parents ne l'auraient pas abandonné…Il était alors parti à la recherche de ses origines , une quête picaresque et pleine d'humour (« La fenêtre de Dieu », « En bord de mère »). La fin du troisième livre (« La tentation de Pandore ») avait laissé le lecteur sous le choc de révélations qui jetaient une tout autre lumière sur ce qu'avait découvert Tolbiac. Avec ce « Mille éclats vermeils », c'est maintenant le temps de conclure. En apothéose.

C'est avec un peu d'appréhension que j'avais commencé ma lecture : allais-je retrouver le même plaisir que j'avais éprouvé pour les précédentes aventures de Tolbiac ? J'ai vite été rassurée ! 😊 Les aventures s'enchaînent sans laisser de répit et ils sont tous là à nouveau : Simca, Gaucho, Mimi, le clan Scola… toute une sarabande qui forme une savoureuse galerie de personnages. Tout en gardant leurs traits caractéristiques, ils évoluent et se dévoilent (Beverly, Cathy, La Dame en Blanc, Marie-Constance…) et deviennent de plus en plus attachants. Les différents mondes dans lesquels ils évoluent deviennent poreux et s'entremêlent, pour notre plus grand plaisir. le tout écrit dans un style travaillé qui mêle néologisme, langue populaire et soutenue. Humour (dans les dialogues et les péripéties), suspense (la quête du héros, Cultor et ses sbires…) et émotion ( coup de coeur pour la scène de la cuisson des pâtes ! 😊), avec une intrigue qui évoque des sujets d'actualité (maltraitance, gaz de schiste, la téléréalité…), tout en s'y détachant grâce au Fantastique (Câline…)
Donc bravo à Cédric Blondelot pour cette saga si originale !

Ainsi donc s'achève la saga de Tolbiac Juillet, né en juillet et déposé dans un kiosque à journaux de la rue Tolbiac à Paris … 4ème et dernier tome où « tout est bien qui finit bien ? »
Difficile d'en parler sans rien dévoiler car OUI il faut avoir lu les précédents tomes pour comprendre l'histoire et s'y insérer, s'y intégrer.
Du rire et de l'émotion, toujours : Cédric Blondelot – en bon macicien - sait aussi manier la langue et les mots, il sait jouer avec nos sentiments en nous faisant partager les siens , que d'émotion quand il nous parle de Rustrelle ou du Vieux Garibot (que de tendresse et d'amour envers ces deux là), de ses amis Milan, Marlène et leur Cassiopée, Simca et Ani, Mimie et son chéri… 
Ce dernier tome traite d'un sujet bien d'actualité : l'extraction du gaz de schiste, qui est un peu le fil rouge du roman, rouge comme certaines colères, rouge comme la Seine qui coule en ce 11 mai 2012, jour où démarre le prologue de ce dernier opus !
Après le prologue, ce roman est fait de chapitres courts, sous forme de « dialogues
On retrouve Tolbiac là où on l'avait laissé : en compagnie de Cathy, face à un sacré coup de théâtre dans un antre souterrain.
Fil rouge donc l'extraction du gaz de schiste, mais aussi – à un moindre degré – les violences faites aux femmes, avec l'apparition dans l'histoire de Rolande et Aimé Scola et de leurs trois garçons : Polaux, Gérarre, Franssioe et Scooter… Rolande et Aimé, chez qui Tolbiac était allé chercher un certain Gaucho et lui avait sauvé la vie …
Marie Constance de Morsan est menacée de toutes parts : par la rue qui manifeste son opposition au projet d'extraction du gaz de schiste, par Beverly, alias Stéphanie Pichon la soeur de Tolbiac, entrainée par Annabelle sur les traces de sa mère biologique, et par les « Fils de…
Une histoire où il est question d'engagement, de désobéissance, de justice, d'amitié, d'amour ...
Un prologue, des chapitres courts et un épilogue … Un écriture fluide et addictive, des sujets traités en profondeur, un puzzle où tout s'emboîte à la perfection jusqu'à un final époustouflant ! Au cours de ces 4 romans beaucoup de sujets sont abordés, beaucoup de questionnements, Tolbiac grandit et mûrit, gagne en sérénité.

Le dernier volet des aventures de Tolbiac Juillet nous réserve bien des surprises.

Quatrième et dernier volet des aventures de Tolbiac Juillet. A noter qu'il est impératif d'avoir lu les précédents pour une bonne compréhension de l'ensemble. Les tomes ne peuvent pas se lire séparément.

A la fin du tome 3, une belle révélation scotche le lecteur. Heureusement que j'avais « de mille éclats vermeils » sous la main ! Je n'ai pas traîné pour l'ouvrir. Je sais, ma curiosité me tuera…Mais il faut dire que Cédric sait ménager son suspense.

Le prologue est toujours décalé, comme nous avions pu nous en apercevoir lors des précédents opus. Ici, c'est Paris qui est inondé, André-Louis Gody (le Zouave) trempouille dans une Seine qui revêt une couleur rouge sang. le rouge…décliné dans toutes ses nuances dans ce roman.

On retrouve ensuite avec plaisir tous les personnages gravitant autour de Tolbiac. Sa bulle sociale s'agrandit avec une naissance, les personnages évoluent, vivent leur vie. On en apprend plus sur les bébés déposés à la Maison de Dieu. Eric, notamment, qui aura été le premier d'un longue série. le lecteur devient plus intime avec Cathy, son histoire m'a touchée.

« Cathy s'était construite autour d'un rituel protecteur. Chaque fois qu'elle devait affronter une journée dont l'enjeu la rendait nerveuse, elle emportait avec elle la petite trousse aux chaussons. Les petits petons laineux disaient qu'une bonne fée s'était penchée sur son berceau. En présence de ses attributs, il ne pouvait rien lui arriver. »

L'originalité de ce roman réside dans la pointe écologique. En effet, Tolbiac et sa bande vont se battre contre un projet d'exploitation de gaz de schiste, porté par….Marie-Constance ! Grâce aux réflexions de Tolbiac, le lecteur en apprend plus sur cette technique et ses enjeux financiers et écologiques. J'ai vraiment apprécié ces passages très complets et détaillés.

Cédric évoque également le changement climatique avec beaucoup de justesse. Un constat très réaliste de notre société, de l'avenir que nous sommes en train de nous construire. On ne peut s'empêcher de réfléchir sur tout cela.

« – Les réserves sont au plus bas. Face aux innombrables défis et dangers du monde, il nous faut conquérir notre indépendance énergétique…Deux cents milliards de dividendes sur trente ans, deux points de croissance en plus. Soyons honnêtes, quel état peut aujourd'hui se passer de l'apport du gaz de schiste ? »

L'humour et le fantastique sont toujours présents, peut-être un peu moins ici, j'ai trouvé que la plume de Cédric s'était assagie. Elle est toujours aussi fluide et agréable, mais elle s'est révélée être une once un peu plus sérieuse et grave.

La fin a été à la hauteur de ces quatre volumes : remplie d'émotion, d'amour, de révélation et de surnaturel. de quoi boucler parfaitement ce récit.

Je vous conseille cette série, elle sort vraiment de l'ordinaire et permet une très belle évasion.

« Rien n'est hasard, tout est chemin. »

#Demilleéclatsvermeils #CédricBlondelot


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