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EAN : 9782070407613
224 pages
Gallimard (04/10/1999)
3.79/5   51 notes
Résumé :
Il aurait sans doute suffi que personne ne réponde cette fois-là à la villa sur la falaise pour que la vie de François, existence lente de vétérinaire en Vendée, ne tourne pas à l'obsession d'un homme pour une femme ; à la fascination, au manque et à la peur. Il y a des gens qui, en aimant, deviennent des fauves portés par les seules exigences somptueuses de leur passion. À Noirmoutier, trait violet sur l'horizon où la mer se devine au bout des marais salants, Myria... >Voir plus
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ISBN : ?

Comme toujours, chez Boileau-Narcejac, une touche d'étrangeté, un détail qui trouve le moyen de s'intégrer au puzzle alors que, en réfléchissant, le lecteur se demande comment les auteurs ont réussi ce prodige, viennent bouleverser la donne d'un roman dont l'intrigue repose sur le classicisme d'un trio amoureux. Au centre, l'homme, François Rauchelle, vétérinaire rural, qui a choisi de vivre du côté de Noirmoutiers. Il mène la vie qu'il a toujours souhaité mener, auprès d'une femme, Eliane, gentille, mignonne, amoureuse et très femme d'intérieur, qui ne s'étonne guère des horaires éreintants de son époux.

Et puis boum ! un jour, voilà que jaillit de l'ombre le troisième côté du triangle, Myriam Heller - Mme Veuve Heller, pour être exact - qui a longtemps vécu en Afrique auprès de son ingénieur d'époux, lequel, on finit par l'apprendre, est mort dans des circonstances un peu douteuses, tant d'ailleurs aux yeux des Blancs que des Noirs - et, question cancans, Blancs et Noirs se valent absolument. C'est d'ailleurs pour cette raison que Myriam a dû abandonner cette Afrique qu'elle adorait et avec laquelle elle se sentait en osmose. Oh ! certes, on ne l'accusait pas en public mais ... des bruits, des rumeurs couraient ... Peut-être plus teintées de fantastique qu'elles ne l'eussent été en Europe mais enfin, question vélocité et rigueur, ces rumeurs étaient terribles ...

Précisons-le d'emblée : le lecteur n'en saura guère plus. Sauf que, un peu avant la mort de son époux, Myriam, qui est artiste-peintre, avait dessiné la carrière où il a trouvé la mort. La chose, en soi, n'a rien d'extraordinaire mais, sous l'éclatant soleil africain, les rumeurs font comme la végétation : elles mûrissent et s'épanouissent avec une sorte de voracité.

A cela s'ajoute le climat qui, en France, entoure encore la jeune femme. Elle a ramené d'Afrique un guépard femelle, Nyété, qui s'attache vite à Rauchelle, venu la soigner pour une petite indisposition. Et aussi une domestique indigène, Ronga, pour qui, elle le dira à la toute fin à François, après que Myriam aura empoisonné elle-même l'animal (avec un produit à l'arsenic qu'elle aura dérobé dans la trousse de son amant), coupable de l'avoir mordue à la cheville, Nyété n'était pas qu'un guépard : elle avait aussi une âme. Et puis, bien sûr, des toiles, des toiles et encore des toiles, dans une vieille maison isolée, séparée de Noirmoutiers à l'époque par la marée et ce qu'on appelle le Gois.

Un fait est indiscutable : Myriam, qui se teint, par originalité, les cheveux en blanc, tombe follement amoureuse de Rauchelle qui devient son amant sans trop se faire prier. Passons sur l'éternel couplet de la jouissance sexuelle qui est toujours plus forte là où l'herbe est plus verte ... enfin, vous me comprenez et revenons à notre intrigue. Nous apprenons les détails de la liaison de A à Z, avec d'autant plus de réalisme que Rauchellle, qui s'accuse d'avoir laissé mourir Myriam, qu'il suspectait de vouloir tuer sa femme, adresse une lettre où il raconte tout à M° Maurice Garçon en personne. Au début, bien sûr, tout est merveilleux . Et, bien sûr, bien que la malheureuse ne paraisse se douter de rien, Eliane et le train-train dans lequel elle s'épanouit - car, sur ce point, Rauchelle, en bon mâle égoïste, n'a jamais eu le moindre doute - commencent à devenir intolérables à son mari. L'instant d'après, le voici bourrelé de remords. Il l'avoue en effet deux ou trois fois : s'il est capable de prendre n'importe quelle décision importante dans son métier, dans la vie de tous les jours, il est nettement plus velléitaire et beaucoup moins stable.

Trois incidents au minimum insolites - et qui eussent pu se révéler tous trois mortels pour l'intéressée - viennent obscurcir le beau roman passionné de Myriam et Rauchelle : tout d'abord, Eliane, qui ne s'approche jamais du puits de leur propriété, y bascule la tête la première et risque d'y mourir noyée alors que, elle le dira et le redira elle-même aux enquêteurs, il n'y avait personne auprès d'elle ou dans les alentours ; ensuite, dans le garage où l'ampoule ne fonctionne plus, elle se serait, retour d'une promenade en vélo, rompu le cou en tombant dans la cave dont la trappe était ouverte (mais Rauchelle, étant rentré pour une fois plus tôt que prévu, a ainsi paré au danger, danger qu'il ne s'explique pas et le plonge dans un profond malaise car tout deux, tant lui que son épouse, prennent évidemment grand soin de fermer la trappe après toute descente dans la cave) ; enfin, après qu'une mystérieuse femme en imperméable bleu et portant un bandage au mollet, ait été vue frappant chez les Rauchelle, Eliane est prise d'un malaise gastrique assez grave. On pense à une appendicite. Mais ce n'est pas cela. On penserait bien alors à un empoisonnement à l'arsenic mais ... Peu à peu, tout semble se résorber, jusqu'à une rechute fulgurante ...

Quatrième incident, sur lequel le lecteur ne cessera de se poser des questions une fois qu'il aura délaissé le livre pour réfléchir à l'aise : alors qu'il feuilletait les carnets de croquis de sa maîtresse, Rauchelle y a trouvé deux photographies, l'une de sa maison et l'autre d'Eliane et du puits ... Troublé mais indécis, il les a laissées en place. Par la suite, il ne les a jamais retrouvées.

Comme toujours, Boileau et Narcejac nous concoctent une fin habile qui explique tout ... ou presque tout. Il est exact que le crime avoué par Rauchelle est réel et qu'il a agi pour défendre sa femme. Mais la culpabilité de Myriam, elle, est bien moins claire. Et si l'on retire du jeu les deux fameuses photos ...

... tout redevient une histoire policière, sans grand charme même.

Mais il y a ces photos tout comme il y la toile de la carrière, peinte jadis par Myriam et ce souffle puissant, venu d'Afrique noire, qui semble avoir traversé l'Océan à la suite de l'étrange jeune femme. On peut même se demander si Nyété n'était qu'un animal de compagnie, ramené en France pour la touche d'originalité qu'elle conférait à sa propriétaire, mais plutôt une créature-totem - par exemple ...

Lors d'une première lecture, selon moi, "Maléfices" dissimule bien son jeu. Mais dès qu'on referme le livre, on commence à cogiter, à cogiter ... Et l'on sent bien qu'une relecture s'imposera un jour. ;o)
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Pierre Boileau et Thomas Narcejac nous livrent ici, une histoire vieille comme mes robes : François Rauchelle, vétérinaire à Beauvoir-sur-mer, marié à Eliane, s'entiche de Myriam, une artiste un peu excentrique, arrivée fraîchement d'Afrique avec son guépard et vivant, elle, sur l'île de Noirmoutier.
Ce roman a été publié en 1961, à une époque où le pont n'a pas encore été construit et où, pour se rendre du continent sur l'île, il faut emprunter le mythique passage du Gois.
Je ne vous cacherai pas que ce François, si doué pour comprendre les animaux malades, m'a énervée tout au long de ce roman. Son incapacité à prendre une décision, quelle qu'elle soit, face au bourbier dans lequel il s'est enlisé, est désespérante. Il s'interroge avec justesse sur des "incidents" récurrents qui mettent la vie de sa femme en danger, suspecte sa maîtresse, veuve dans des conditions pour le moins troubles. Mais qu'à cela ne tienne, il continue, (j'ai presque envie d'écrire "bêtement") à se rendre de l'une à l'autre, rythmé par le flux et le reflux de la marée qui inlassablement cache puis dévoile le passage du Gois.
Evidemment, mais ça nous aurions tous pu lui prédire, une catastrophe arrive...
Et c'est là où je me suis réconciliée avec les auteurs, car ils m'ont ratatinée avec un dénouement auquel je ne m'attendais pas du tout.

L'écriture est agréable, elle a un peu vieilli, notre anti-héros bourre sa pipe le soir en marchant dans son jardin, pendant que sa douce épouse, tablier noué autour de la taille débarrasse la table et fais la vaisselle.

Personnellement, j'ai adoré retrouver ce Noirmoutier de mon enfance, l'île sur laquelle nous partions en 2CV, mes parents, mon frère, mes deux soeurs et moi, en ayant étudié scrupuleusement l'heure des marées pour ne pas rester coincés, comme c'est arrivé à tant d'autres avant, sur ce Gois si envoûtant.
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François est vétérinaire à Beauvoir-sur-Mer. Il mène une paisible, routinière auprès d'Eliane, une femme d'apparence simple, un peu rustique, élevée dans la tradition ménagère. C'est un couple heureux avec maison à la campagne, voiture, chien, reconnaissance sociale. Un jour, Vial, un médecin qui revient d'Afrique, lui demande de l'aide pour une amie qui vit sur l'île de Noirmoutier : le guépard de cette dernière est malade et aurait besoin de soins. Il lui parle un peu de sa maîtresse, Myriam, une artiste à la réputation sulfureuse. Après une première rencontre, subjugué, François demande plus d'informations sur elle et découvre qu'elle a eu plusieurs aventures qui ont conduit de nombreux couples à la rupture, que son mari est mort assez mystérieusement. Et Vial de conclure placidement qu'il tente une « expérience » avec elle. Soit. On ne saura jamais de quoi il s'agit exactement et cet intermédiaire est inutile dans l'économie du récit puisqu'il ne réapparaitra pas. Pourquoi Vial a-t-il choisi François ? quelle est cette expérience ? pourquoi fallait-il créer ce personnage ? mystère.
Toujours est-il que d'emblée, François succombe aux charmes exotiques de cette femme libre, artiste qui semble bien plus vivante que la douce Eliane. Mais bien vite aussi la passion fait place à de l'agacement devant la jalousie et la possessivité de Myriam, d'autant que lorsque François décide de s'éloigner d'elle, des événements étranges mettent fin à ses envies de rupture, menaçant directement la vie d'Eliane.
François panique et, dès le premier « accident », accuse mentalement Myriam, ses colifichets d'Afrique, son passé douteux. Il en est bientôt certain : c'est elle qui tente de tuer Eliane.

Le roman est mieux ficelé qu'il n'y paraît et révèle une bonne surprise finale. Ce qui m'avait agacée tout au long du texte, les références à cette Afrique de pacotille, pleine de magie noire etc, fonctionne plutôt bien. Les personnages : homme faible et lâche, amante manipulatrice et dangereuse et femme calme et effacée, m'apparaissaient comme des stéréotypes usés. Pourtant, la fin du texte laisse un petit goût d'amertume car chacun, par ses mensonges, a ruiné sa vie et son bonheur.
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Ce roman est très original, c'est en fait une lettre de confession à un avocat.

L'intrigue est bien ficelée, avec du suspense et du mystère. On peut penser que tout ce qui se passe n'est dû qu'à la magie.

Les personnages sont typiques de leur époque, un peu idéalistes et simples.

Je recommande ce roman pour son originalité.
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L'unique raison qui m'a fait choisir ce livre de 1961 et le film qui vient d'être réédité en Blu-ray ne porte qu'un nom : Noirmoutier, le Gois...
La 4e de couverture n'était pas suffisante pour choisir ce livre ni les critiques que j'ai pu lire. Peut-être Boileau & Narcejac. Mais... Noirmoutier, le Gois.
Quant au film, il avait plus de chances : Decoin, Juliette Gréco et Noirmoutier, le Gois.
C'est donc peu, bien peu.
Et là, surprise. Quelle histoire, quelle intrigue, quel scénario, quelle angoisse ! Quelle belle réussite. Dur de s'en défaire de ce roman.
Alors oui, Noirmoutier de 61 m'a ramené à mes 6 ans et aux années qui ont suivi. le Gois et cette impression d'emprisonnement avant le pont de 1971.
J'ai adoré ce livre
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Instantanément, je pensai au mari de Myriam et je sentis que j'avais redouté, obscurément, le retour de ce souvenir. J'allumai ma pipe. Soit. Le mari de Myriam avait fait une chute et s'était tué. Quel rapport avec Eliane ? Aucun. Myriam était veuve. J'avais bien failli être veuf. Est-ce que j'aurais épousé Myriam ? ... Peut-être ... Sans doute ... sûrement ! Ma méditation tournait court. Il y avait quelque chose que je n'osais pas m'avouer et, maintenant, seul avec moi-même, je voulais vider l'abcès. Le mari de Myriam était mort et personne n'avait su comment. Il avait suivi un chemin qu'il n'avait pas l'habitude de prendre ... Avait-il glissé ? ... Avait-il été victime d'un malaise ? ... L'avait-on poussé ? ... Mais on ne l'avait pas poussé, Vial me l'avait affirmé. Restait l'accident. Chute là-bas, chute ici. Pure coïncidence. Qu'est-ce que j'allais m'imaginer ? ... Je regardais l'île, au fond de la nuit. J'avais coutume de raisonner, que diable ! J'étais un esprit positif. Mon métier m'avait appris à observer, à réfléchir, à interpréter méthodiquement les apparences. Il m'arrivait quelque chose de classique : je m'étais interdit pendant longtemps de penser à Myriam et, pour tourner cette censure, j'étais en train de cultiver des inquiétudes d'une autre sorte. Je transposais le problème sur le plan d'une enquête. Mais il n'y avait pas de problème. Il n'y avait qu'un homme repris par la passion. Etait-ce bien cela ? J'étais contraint, en conscience, de reconnaître que c'était bien cela : j'avais envie de revoir Myriam et je me forgeais des prétextes fallacieux. Mais pourquoi m'interdirais-je de revoir Myriam ? La revoir ne signifiait pas forcément succomber ! ... [...]
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[...] ... - "Le voilà !"

Je plantai là ma voiture. Ensuite, tout devint confus. Je me rappelle seulement ma surprise et ma frayeur quand quelqu'un me dit :

- "Elle est en bas, dans votre cabinet de consultation."

Il y avait des gens sur le perron et dans le vestibule. Je les écartai et découvris Mallet penché sur Eliane. Il se releva lourdement, s'essuya le front.

- "Elle est tombée dans le puits," fit-il. Et il recommença ses mouvements de réanimation. Il ajouta sans se retourner :

- "Elle revient, mais il s'en est fallu de peu !"

Une femme pleurait. Je reconnus la mère Capitaine. Tom aussi gémissait et le bruit des conversations emplissait l'entrée. Je n'étais pas du tout paralysé par la stupeur. J'avais trop l'habitude des situations bizarres. Je poussait doucement dehors la mère Capitaine et fermai la porte. Puis je relayai le docteur. En apparence, j'étais plein de sang-froid, mais, au fond de ma tête, comme une cloche dans le brouillard, j'entendais sans répit : "Le puits ... Le puits ..." Eliane n'avait pas encore repris connaissance. Elle était maculée de terre, livide, spongieuse, misérable avec ses cheveux qui pendaient et des lentilles d'eau collées sur le front. Jamais je n'avais été aussi sûr de l'aimer. Jamais je n'avais senti mes mains plus intelligentes, plus fraternelles. Mallet, épuisé, alluma une cigarette.

- "Maintenant, nous la tenons," dit-il, "mais j'ai bien cru qu'elle allait me filer entre les doigts. Trois minutes plus tard, ça y était ! ... Pour la sortir, ça n'a pas été une petite affaire, paraît-il. C'est Gahéry, le maçon, qui est descendu ... On l'a attaché. Quand je suis arrivé, il venait juste de la remonter ... Et pendant quarante minutes, elle n'a pas donné signe de vie. J'étais découragé ...

- Mais comment a-t-elle pu faire son coup ?" demandai-je. (Cette question m'obsédait.)

- "Je n'en sais rien. C'est votre chien qui a donné l'alarme. Il hurlait si fort que la voisine est venue. Le chien tournait autour de la margelle en aboyant. Alors elle s'est penchée, elle a vu votre femme qui se débattait encore ... Elle vous expliquera tout ça mieux que moi, d'ailleurs. Elle ne savait pas se servir du téléphone. Elle était affolée. Elle a couru chez les Paillusseau ... Le fils a sauté sur sa moto, est venu me prévenir. Et le temps passait. Vous vous rendez compte. Moi, j'avais un malade que je ne pouvais pas lâcher immédiatement. Tout était contre nous. Heureusement, au tabac, le petit Paillusseau a trouvé de l'aide."

Mallet revint auprès d'Eliane et nous la retournâmes sur le ventre.

- "Ca va marcher," reprit-il. "Elle a rendu toute son eau ..." ... [...]
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Je les déchiffrais à travers moi et je me guérissais à travers eux. Il me semble que les musiciens, les vrais, doivent éprouver quelque chose de semblable, et c'est bouleversant. Il y a là une joie dont on n'est jamais rassasié.
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Mais je ne vais pas vous raconter ma vie. Je veux seulement vous dire par le menu les événements de ces trois derniers mois, sans les résumer, sans les arranger, tels que je les ai vécus, en un mot. Je ne sais pas si je suis innocent ou coupable. Vous en déciderez quand vous aurez lu ce rapport, car c'est un rapport que je vais m'efforcer d'écrire. Je n'ai pas la prétention de manier la plume avec adresse. Mais mon métier m'a appris à observer, à réfléchir, à sentir aussi, et j'entends par là à être sensible, plus qu'un autre, à ce que j'appelle « les signes ». Quand je m'approche d'une bête pour la première fois, je sais immédiatement comment la mettre en confiance, comment lui parler, la caresser, la rassurer. Ce que mes doigts devinent d'abord sous les pelages trempés de sueur, c'est la peur. Les animaux sont hantés, croyez-moi, par la peur de mourir. J'ai toujours possédé le sens de cette angoisse sourde qui tenaille les bêtes, quand elles sont malades. Je connais tout de la peur. Voilà pourquoi je suis un bon témoin.
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Je cherchai une sonnette. Pas de sonnette. Je frappai donc, discrètement. Aucun bruit. Myriam et son guépard dormaient. Je fis le tour de la villa et découvris la mer, à travers les pins. De ce côté-là, un balcon de bois courait le long de la façade ; il était très large. On y avait laissé une chaise longue près d'un guéridon. Le vent feuilletait doucement un livre ouvert oublié sur la table. Je revins au perron et j'appelai.
– Quelqu'un ?
Au moment où j'allais redescendre, la porte s'ouvrit brusquement et je vis une négresse.
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1960. Meurtre en 45 tours, film français réalisé par Étienne Périer, d'après le roman À cœur perdu, avec Danielle Darrieux, Jean Servais et Michel Auclair.
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