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Robert Amutio (Traducteur)
EAN : 9782267018172
278 pages
Christian Bourgois Editeur (09/03/2006)
4.09/5   91 notes
Résumé :
Dans ce « roman » constitué d’une trentaine de biographies d’écrivains et d’artistes américains, la plupart latino-américains, le lecteur est mené à travers le XXe siècle, de la Patagonie aux prisons du Sud des États-Unis, de la bourgeoise mexicaine conservatrice aux supporters de l’équipe de football d’Argentine. On trouvera ainsi, thématiquement disposées, et se chevauchant parfois, la biographie d’une famille d’admirateurs argentins d’Adolf Hitler, celle d’un pré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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«Ils sont privés de ce gigantesque égalisateur de différences qui est l'apanage des citoyens d'une communauté publique et cependant, puisqu'il leur est désormais interdit de prendre part à l'invention humaine, ils se mettent à appartenir à la race humaine de la même manière que les animaux appartiennent à une espèce animale spécifique» (Hannah Arendt)

Catalogue fictif d'écrivains et d'artistes américains (latino et nord-américains) qui, dans leurs oeuvres respectives, se seraient inspirés directement ou, à différents degrés, indirectement, des thèses centrales de l'idéologie du IIIème Reich, LA LITTERATURE NAZIE EN AMERIQUE aurait pu être envisagé comme un ouvrage relevant volontiers du genre parodique, si son humour apparent et pince-sans-rire n'incluait la possibilité d'un grincement de dents imminent chez le lecteur, face à la monstruosité qui sous-tend ses notices biographiques imaginaires (complétées d'un glossaire proposé par l'auteur recensant personnages notoires, lieux, maisons d'édition, livres, et portant le très suggestif titre d'«Épilogue pour monstres»).

Écrivains et artistes américains dont l'existence fictive sera évoquée en toute neutralité, en l'absence de tout jugement de valeur pour ce qui est de leurs parcours ou de leurs motivations personnelles. («La condition humaine» -en dehors bien évidemment des actes commis par les individus et passibles d'être jugés et sanctionnés par la loi-, ne serait-elle après tout «innocente»..?).
Hommes et femmes ayant acquis la conviction intime d'avoir une mission ou un message à transmettre au nom de la sauvegarde, de la vérité et du progrès humains ; pour certains, ce serait, toutefois, avant tout leur origine sociale ou les marques laissées par leur histoire personnelle qui les auraient d'abord conduits à envisager la vie comme un combat permanent, où il n'y a de véritable place que pour les plus forts.
Artistes et écrivains, enfin, qui, à l'image du chilien Carlos Ramirez Hoffman pilotant un hélicoptère chargé de fumée afin de laisser «dans les cieux vides de la patrie», «jusqu'à ce que le vent les défasse», des messages haineux en lettres énormes de fumée, nous confrontent à «[leurs] cauchemars qui [sont] aussi nos cauchemars»…

Cauchemars qui à bien de titres, et à bientôt un siècle de la chute d'un régime concentrationnaire emblématique de toute l'Horreur que la civilisation moderne a été en mesure d'engendrer, continuent de nos jours, malheureusement, à hanter notre imaginaire collectif.
Incarnés dans l'actualité sous de formes, plus ou moins directes ou indirectes elles-aussi, allant d'un culte à l'idéologie, à la symbolique ou à une certaine esthétique nazies (révisionnisme historique, culte de l'image de Hitler, croix gammées..) ou d'actes concrètement perpétrés en son nom (profanation de cimetières, crimes raciaux), jusqu'à des systèmes de pensée plus ou moins organisés et théorisés, totalisants et clivants, qui parfois, tout en niant farouchement toute approximation avec l'idéologie nazie, s'inspireraient cependant de modalités relevant d'un même socle commun (groupuscules divers de la fachosphère, partis politiques extrémistes, mouvances religieuses intégristes), et générant entre autres la production actuelle d'une «littérature» dont par ailleurs se repaissent goulument nos nouveaux dispositifs de communication écrite, virtuelle et directe – à diffusion massive, à distance et en même temps sans aucune distance…
Antisémitisme insidieux («le monde empoisonné par les messages sionistes»), suprémacisme, théories du complot, radicalisation religieuse, fascination exercée par des discours «antisystème», désaveu des institutions publiques traditionnelles («la maladie mortelle rongeait une bonne part du corps de la République »), apologie de la violence, haine de la différence, biais cognitifs et pensée unique…voilà quelques-unes des nouvelles Muses ayant inspiré ce genre littéraire inouï que Bolaño qualifiera génériquement de «littérature nazie», exactement au même titre qu'on pourrait parler d'une « littérature engagée » ou d'une « littérature blanche » ou «noire», etc.. c'est-à-dire, entraînant des codes littéraires précis auxquels les auteurs s'en tiennent dans la construction du récit.

Dans LA LITTERATURE NAZIE EN AMERIQUE, faisant preuve encore une fois d'une imagination torrentielle et extravagante, ainsi que d'une vaste culture littéraire et intertextuelle, Roberto Bolaño échafaude une trentaine d'univers littéraires différents, recense une quantité incroyable d'ouvrages fictifs qui en auraient découlé, et d'autre part, dans une démarche ouvertement borgésienne, s'applique à projeter son lecteur dans un entrelacs souvent inextricable et très surprenant (aussi à d'autres moments, insoupçonné..) entre réalité historique et fiction, entre un nombre colossal d'auteurs imaginaires et d'autres ayant (ou ayant eu) une existence réelle, argentins, uruguayens, brésiliens, colombiens, vénézuéliens, cubains, haïtiens, nord-américains ,et j'en passe !, parmi lesquels figureront notamment l'auteur (Bolaño lui-même étant l'un des personnages de la biographie du chilien «Carlos Ramirez Hoffmann»), ou encore ce sempiternel Jorge Luís Borges, accusé par l'argentin «Juan Mendiluce Thompson» dans la notice consacrée à ce dernier, d'écrire des histoires qui «sont des caricatures de caricatures» et de créer «des personnages stériles d'une littérature dépassée»!!

Roberto Bolaño n'aura jamais cessé d'évoquer dans ses livres la fascination que le Mal continuera toujours, invariablement, à exercer sur la psyché et l'âme humaine, d'en décliner, à travers un style unique, redoutablement sombre et généreusement humain, à la fois cru et lyrique, ses différentes manifestations, imaginaires ou réelles, de dénicher méthodiquement sa présence subreptice et déguisée, de dévoiler ses artifices et les pièges qu'il ne cesse de tendre à la «nudité abstraite» de l'homme face à son destin éphémère et au grand mystère qui l'enveloppe.

C'est à la terrifiante proximité de cette menace qui rode toujours autour, et à l'intérieur de nous-même, que l'immense génie de Roberto Bolaño nous renvoie encore une fois, avec beaucoup d'intelligence et de pertinence, se traduisant ici dans un récit caustique, dépourvu néanmoins de toute dimension manichéenne réductrice, de tout relent nihiliste, fruit d'un talent de conteur et d'un style narratif hors-pairs, où la dérision de l'anecdotique et du particulier le disputent à la noirceur du mirage archétypique partagé par la communauté des hommes.

Dans son best-seller « Sapiens », l'auteur israélien Yuval Noah Harari cite le passage suivant, extrait d'un manuel scolaire de biologie paru en Allemagne, en 1942 : «La bataille pour l'existence est rude et sans merci, mais elle est la seule façon de perpétuer la vie. Ce combat élimine tout ce qui est inapte à la vie, et sélectionne tout ce qui est apte à survivre (…) La biologie ne nous parle pas seulement des animaux et des plantes, elle nous montre aussi les lois que nous devons suivre dans nos vies, et trempe notre volonté de vivre et de combattre selon ses lois. le sens de la vie est le combat. Malheur à qui pêche contre ces lois».
Du point de vue des partisans des théories nazies, les politiques raciales mises en place par le IIIème Reich étaient bien évidemment fondées sur la science, s'inspirant, entre autres, des thèses évolutionnistes prônées par Darwin : loin d'incarner une quelconque expression du Mal, leur application était à leurs yeux censée préserver l'humanité de toute forme de dégénérescence et éviter, à terme, son extinction ! Mais comment expliquer que les principes généraux d'un tel système de pensée eugéniste aient pu s'infiltrer progressivement dans l'esprit de millions d'êtres humains, et plus particulièrement de tout un peuple, aboutissant à la mise en place d'une entreprise d'extermination systématique, massive, d'autres millions de leurs semblables? Par quel phénomène insidieux de capillarité, en finira-t-on par devoir comptabiliser près de 6 millions de juifs assassinés, auxquels se rajoutent des centaines de milliers d'autres "dégénérés": tziganes (plus de 200.000), enfants et adultes handicapés (estimés à 180.000), communistes, témoins de Jéhovah, homosexuels…

LA LITTERATURE NAZIE EN AMERIQUE pourrait à mon sens illustrer parfaitement cette idée développée par certains penseurs, telle Hannah Arendt (dans le chapitre « La pensée raciale avant le racisme » de son brillant essai intitulé «L'Impérialisme»), suivant laquelle certains des principes constitutifs des thèses nationalistes et raciales nazies trouveraient leur filiation première dans un courant de pensée issu du...romantisme allemand ! - mis au service d'une mouvement politique alors en cours pour l'unité nationale allemande. C'est ainsi qu'une certaine «littérature politique romantique » contribuera, selon la formule de Hannah Arendt -encore plus percutante à l'heure actuelle-, à l'émergence «de cet engouement général de la pensée moderne qui permet à pratiquement n'importe quelle opinion de gagner du terrain momentanément».

De filiation en filiation, il ne nous resterait plus qu'à «chercher l'erreur» dans notre contexte présent…Pas besoin de vous faire un dessin, n'est-ce pas?
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« Ses sujet abondent en héros prédestinés, en scientifiques fous, en clans ou tribus cachés qui à un moment donné doivent apparaître au grand jour et combattre d'autres tribus cachées, en sociétés secrètes d'hommes vêtus de noir qui se réunissent dans des ranchs perdus dans la plaine, en détectives privés qui doivent rechercher des personnes perdues sur d'autres planètes, en enfants volés et élevés par des races inférieures pour, parvenus à l'âge adulte, prendre le contrôle de la tribu et la mener au sacrifice, en bêtes cachés et à l'appétit insatiable, en plantes mutantes, en planètes invisibles qui tout à coup deviennent visibles, en adolescentes offertes en sacrifices humains, en villes de glace habitées par une seule personne, en cow-boys qui reçoivent la visite des anges, en énormes mouvements migratoires qui détruisent tout sur leur passage, en labyrinthes souterrains où pullulent des moines guerriers, en complots pour tuer le président des Etat-Unis, en vaisseaux spatiaux qui abandonnent la Terre en flammes et colonisent Jupiter, en sociétés d'assassins télépathes, en enfants qui grandissent seuls dans des cours obscures et froides. »

Cette (longue) phrase est extraite de la notice biographique et bibliographique d'un certain J.M.S. Hill, né à Topeka en 1905 et mort à New-York en 1936, une parmi celles d'une trentaine de ces écrivains américains (du nord mais aussi, pour la plupart du sud) imaginées par Roberto Bolaño dans ce roman à dispositif.
J.M.S. Hill est censé avoir écrit, en seulement douze ans, plus de trente romans et cinquante nouvelles. En apparence les notices se succèdent, regroupées parfois par origine géographique des auteurs, parfois par similarités de genre ou de style. Il y a des poètes, des romanciers, des essayistes et des journalistes. Mais tous et toutes ont en commun des convictions fascistes qui débordent largement dans leurs vies erratiques.

Cette accumulation, jouissive, de notices telles qu'on peut en lire dans les journaux à la mort d'un écrivain, devient totalement un roman à sa toute fin. Pour aborder le cas de l'infâme Carlos Ramirez Hoffman, de rédacteur jusque-là invisible, Roberto Bolaño se fait narrateur à part entière. Mais n'oublie pas les annexes qui donnent au roman un air universitaire (index des auteurs et des oeuvres).

Evidemment toutes ces trouvailles ont que quoi donner le tournis ! Mais comment rester insensible à l'incroyable intelligence et au style flamboyant de Roberto Bolaño ? Je poursuis donc mon projet de lire petit à petit tout ce qu'il a écrit, tant son univers baroque est pour moi, et pour bien d'autres, une expérience de lecture à nulle autre pareille.
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Après "2666", et " les détectives sauvages, étoile distante et nocturne du chili" j ai lu ce texte, ou plutôt la trentaine de biographies totalement inventées par Bolano. Certaines sont très courtes, d autres plus développées.
Bio d écrivains, de poètes qui, dans leur vie, leur écrit, ont été d une manière ou d une autre, influencés par les idées nazis. Tout est une fois encore suggéré. Bolano instaure un climat particulier, malsain, que l on ressent parfaitement jusqu au terme du livre.
Il faut un talent incontestable à mon avis pour parvenir à un tel résultat.
On est juste " emporté" par sa prose hallucinatoire et les différentes histoires racontées.
J ai une préférence pour ses romans, mais rencontrer Bolano dans une vie de lecteur c est une chance, un réel plaisir. Bolano, je le pense sincèrement, était un écrivain hors normes. Exceptionnel.
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J'ai mis un certain temps à comprendre où voulait en venir Roberto Bolaño...
"La littérature nazie en Amérique" se présente comme une anthologie d'auteurs nés entre la fin du XIX e siècle et les années 50/60, hommes et femmes issus de milieux sociaux divers, que l'écrivain a regroupé en catégories aux titres parfois poétiques ("Les héros mobiles ou la fragilité des miroirs", "Mages, mercenaires, misérables"...).
En lisant les premières biographies, plus ou moins brèves, l'une occultant la précédente et la reléguant dans un oubli quasi instantané, je me suis dit que je me trouvais là face à un exercice de style qui allait vite devenir barbant. Enfin, je ne me le suis pas dit trop fort tout de même, parce que... Bolaño, quoi ! Il y avait forcément quelque chose à comprendre derrière cette suite de portraits, d'autant plus que le deuxième sentiment que leur découverte a assez rapidement suscité, est celui d'un malaise sourd mais néanmoins bien présent, qui m'a fourni l'une des clés permettant de comprendre -du moins je crois- le but de l'auteur.

Dire que l'anthologie imaginaire de Roberto Bolaño traite de la "littérature nazie" pourrait paraître erroné, dans la mesure où les oeuvres de certains des auteurs qui y sont présentés, d'après les informations qui nous communiquées, abordent des thèmes sans relation aucune avec leurs tendances politiques. Par ailleurs, les idéaux fascistes, la sympathie éprouvée par d'autres pour un Hitler ou un Mussolini, ne sont souvent évoqués que de manière anecdotique, comme des caractéristiques pittoresques et un peu ridicules de la personnalité des auteurs.

Les biographies de "La littérature nazie en Amérique" se présentent comme de froids recensements composés d'éléments factuels sur la vie et l'oeuvre des auteurs, ne comportent ni jugement ni condamnation sur leurs accointances politiques. Et même quand certains d'entre eux sont passés des idéaux aux actes, en participant par exemple aux escadrons de la mort argentins ou en s'engageant dans l'armée franquiste, c'est présenté, à l'instar de ensemble, de manière neutre.

Le lecteur pourrait s'y laisser prendre : voilà donc ces fameux auteurs nazis ? Exception faite de ceux qui, comme évoqué précédemment, ont "fait" le mal, et ne sont pas contenté de le penser ou de l'écrire, ils ne semblent ni dangereux ni vraiment mauvais. Des individus comme les autres et a fortiori comme nous, auxquels nous pourrions éventuellement reprocher nos divergences d'opinions... D'ailleurs, certains d'entre eux ont été très proches de personnalités d'extrême gauche... et voyez cet écrivain qui fit partie du Ku Klux Klan, il avait aussi des amis noirs...

Et c'est bien là le génie de la démonstration de Roberto Bolaño, qui, mine de rien, fait ainsi passer son message : en faisant de presque tous ces auteurs des individus ordinaires, il signifie que la barbarie est une possibilité enfouie en chaque homme (ou femme), et rappelle surtout qu'on ne doit transiger avec aucune forme de nazisme, de fascisme, quelles qu'en soient les manifestations, évidentes ou allusives, actes ou pensées. Démonstration, mais aussi critique féroce d'une société incapable de s'émouvoir, de se révolter face aux dites manifestations. Ce qui nous amène à une autre problématique, également soulevée ici : faut-il dissocier l'écrivain de son oeuvre, ou bien doit-on, au nom des idéaux qu'il défend, le condamner à la censure, ou tout au moins à l'opprobre ?

Le choix de Bolaño semble se porter sur la deuxième proposition. Existe-t-il une juste réponse à cette question ? "La littérature nazie en Amérique" a en tous cas le mérite de nous engager dans une réflexion non seulement sur ce point, mais aussi sur la vigilance qui est de la responsabilité de chacun d'entre nous, quant à la propagation des idéologies fascisantes.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Premier grand roman de Roberto Bolaño, ce livre assez inclassable adopte la forme d'un récit fragmenté, composé de brèves histoires ou micro-récits autonomes mais enchaînés, dont les personnages fictifs (des auteurs d'inspiration nazie) sont traités biographiquement comme réels avec un ton très objectif.
Par sa composition et son écriture, ce roman met en valeur un discours narratif, où l'ironie, la cruauté et l'effet parodique se conjuguent avec une lucidité remarquable et une dimension éthique et esthétique fondamentale. le tout est jubilatoire.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
À cette époque-là il prêchait pour l'Église texane des Derniers Jours et ses idées politiques, jadis confuses, s'étaient clarifiées. Il croyait dans la nécessité d'une résurrection américaine, il croyait connaître les caractéristiques de cette résurrection, qui seraient différentes de tout ce qui avait été expérimenté jusqu'alors, il croyait en la famille américaine et en son droit à recevoir le message multiple véritable et en son droit à ne pas être empoisonnée par les messages sionistes ou par les messages manipulés par le FBI, il croyait en l'individualité et en la nécessité pour les États-Unis de reprendre avec une vigueur renouvelée la course spatiale, il croyait qu'une maladie mortelle rongeait une bonne part du corps de la République et qu'il était nécessaire d'intervenir chirurgicalement (...) mais il n'oubliait pas la poésie (il publia un recueil de brefs récits, poèmes et "pensées" qu'il intitula L'Arche de Noé et qui eut du succès), il se consacra à propager sa doctrine dans le Sud-Ouest. Et il eut aussi du succès.
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Être un poète nazi et ne pas renoncer à un certain type de négritude parut enthousiasmer Mirebalais. Il décida d’approfondir l’œuvre créative de von Hauptmann. Il commença par mettre au clair -ou par obscurcir- l’histoire depuis le début. Von Hauptmann n’était pas l’hétéronyme de Mirebalais, c’était Mirebalais qui était l’hétéronyme de von Hauptmann. Son père, dit-il, avait été sergent de la flotte sous-marine de Doetnitz, naufragé sur les côtes haïtiennes, un Robinson pris au piège d’un pays hostile, protégé par le peu de Massaïs qui virent en lui un ami. (...) Du jour au lendemain, le phénomène Mirebalais-von Hauptmann se répandit dans les classes riches comme un virus. Les poèmes de von Hauptmann furent publiés à Port-au-Prince, les revendications massaïs (dans un pays où probablement personne ne descend des Massaïs) se multiplièrent avec leur ajout de légendes et d’histoires familiales, et même quelques acolytes de la Nouvelle Église protestante firent preuve d’ingéniosité et plagièrent sans grand succès, le plagiaire.
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Le manifeste s'intitulait "L'Heure de la jeunesse argentine", et selon les dires de Schiaffino il s'agissait d'"un coup de gueule" à la manière de von Clausewitz pour tirer du sommeil les esprits les plus inquiets de la patrie. Il ne tarda pas à devenir une lecture obligée, au moins dans les cercles les plus durs des anciens ultras de Castiglioni.
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Écrivain de science-fiction à succès, Zach Sodenstern est le créateur de la saga de Gunther O'Connell, de la saga du Quatrième Reich et de la saga de Gunther O'Connell et du Quatrième Reich, qui naît de la fusion des deux sagas en une, ou alors qui commence quand Gunther O'Connell le comploteur puis leader politique de la côte Ouest, réussit à pénétrer dans le monde souterrain du Quatrième Reich du Middle West américain.
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Andres Cepeda Cepeda (...) paléonazi, taré (...) rimailleur aux intentions crétinisantes (...) sbire des cloaques, rastaquouère, métis halluciné (...)
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Video de Roberto Bolaño (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Roberto Bolaño
Roberto Bolano - Entre parenthèses .Ignacio Echevarria vous présente l'ouvrage de Roberto Bolano "Entre parenthèses" aux éditions Bourgois.http://www.mollat.com/livres/roberto-bolano-entre-parentheses-9782267021455.html
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