Attila, le fléau de Dieu

Attila, Fléau de Dieu. Mais homme politique avisé.

Otage auprès des romains, Attila a vécu, adolescent, auprès de ces romains civilisés. Il y appris le latin et l'art de la guerre en compagnie d'un certain.... Aetius. Qui sera Généralissime auprès de Valentinien II.
Ces deux hommes se connaissent, s'estiment, se redoutent. Mais cela ne plaira pas à Valentinien II qui le traitera toujours en traite à l'Empire.
Mais revenons à Attila. Homme et chef politique des Huns, qui se proclamera Empereur, se mettra à hauteur des Empereurs des Romains d'Orient et d'Occident. Qui fera sans cesse la guerre aux 2 empires. Sans relâche. Et qui ouvrira la porte au déclin de l'Empire d'Occident aux profits des tribus barbares qui ont envahie l'Ouest de l'Europe depuis de nombreuses années.

Quant à l'Empire d'Attila, il s'étend de la Hongrie jusqu'au porte de la Chine. Vaste Empire qu'il faut gérer, maitriser, jongler. Alors pourquoi faire la guerre à une Europe faible politiquement, alors que Attila a déjà un vaste Empire ?? La rancune. Il détestait cette Rome et surtout ces Empereurs.

Le livre de Maurice Bouvier-Ajam se lit comme un roman. L'écriture est agréable et on se perd dans son personnage mêlant fascination et horreur. La partie sur la bataille des Champs Catalauniques est tellement bien écrite que l'on s'y croirait. L'étude du personnage sur le plan tactique militaire, diplomatie est très intéressante.

Je ne connaissais guère la vie d'Attila et ce livre me parait suffisamment sérieux pour en avoir une approche.... du moins j'espère.

Ebranlant un édifice largement vermoulu, Attila a continué de creuser le fossé qui séparait déjà l'Orient et l'Occident. Surtout, il infligea à l'Empire Romain une humiliation dont il ne se relèvera pas. Ce cavalier des Steppes traita les empereurs comme ses égaux, voire comme ses inférieurs. Un personnage complexe qui, à la tête d'un peuple vigoureux et fruste, jouant de son image de " barbare " et pourfendeur de la civilisation décadente, n'en a pas moins vécu à la cour de Ravenne et appris le latin et le grec, de même qu'il n'a pas hésité à s'entourer de " civilisés ". On est ici bien loin de l'Attila de Kaamelott.