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William Boyd, cet infatigable conteur, a choisi cette fois un personnage assez neutre : JOHN JAMES TODD. Ce dernier n'est ni vraiment bon, ni mauvais... Boyd ne l'a voulu que comme le véhicule d'une époque ciblée,

"Voici l'histoire d'une vie. Ma vie. La vie d'un homme au vingtième siècle. Ce que j'ai fait et ce qu'on m'a fait. Si parfois il m'est arrivé d'employer quelque ornement innocent, cela n'a jamais été que pour pallier un défaut de mémoire. J'ai pu quelquefois prendre pour un fait ce qui n'était guère plus qu'une probabilité, mais – et ceci est capital – je n'ai jamais fait passer pour vrai ce que je savais être faux. Je me montre tel que je fus : méprisable et vil quand je me comportai de la sorte ; bon, généreux et sublime quand je l'ai été. J'ai toujours observé de très près ceux qui m'entouraient et je ne me suis pas épargné ce même examen minutieux. Je suis tout simplement un réaliste. Je ne juge pas. Je note. Ainsi donc, me voici. Vous pourrez gémir sur mes incroyables gaffes, me maudire pour mes innombrables imbécillités et rougir jusqu'à la racine des cheveux de mes confessions, mais – mais – pouvez-vous, je me le demande, pouvez-vous vraiment mettre la main sur votre coeur et dire : " Je fus meilleur que lui ? "

Qu'en penser ? Comme tous les amoureux de Boyd je me suis régalé mais je me rends bien compte que cette lecture est un peu décalée face aux aspirations actuelles des lecteurs de la nouvelle génération.

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C'est un roman magnifique, un vrai roman, dans le torrent duquel le lecteur se jette avec passion au bout de seulement quelques pages, un roman de chair et de sang, décrivant, à travers la vie d'un personnage et sur le mode de l'autobiographie fictive, la condition humaine toute entière, placée sous l'emprise des théories mathématiques de l'incertitude et de l'incomplétude. Et, cerise sur le gâteau, il y a cette richesse intertextuelle, cette épaisseur littéraire, et pas seulement avec Rousseau. Mais comment une vie ne pourrait-elle être que hasard, si elle est guidée par ses rapports avec une autobiographie du XVIIIe siècle ? le hasard n'est peut-être qu'apparent : dans le monde du roman, c'est la littérature qui décide ; dans le monde réel… ?
le passage sur la participation du héros à la Première Guerre mondiale est un modèle du genre – et pourtant je n'aime pas particulièrement ce genre de récit ! L'absurdité de la guerre, vue par les yeux du personnage, est aussi bien mise en évidence que par le Céline du Voyage ou le Stendhal de la Chartreuse.
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Excellent roman très bien écrit
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Que peut-on demander à un roman sinon d'être romanesque ? C'est la première qualité des livres de William Boyd, son talent de conteur me réjouit. Ici, il nous embarque pour un voyage au long cours en nous déroulant les fils, parfois très emmêlés, de l'existence de John James Todd. Si je ne me trompe, John James signifie Jean-Jacques en anglais. En effet, le héros de Boyd découvrira le sens de son existence en même temps que Les Confessions de J-J Rousseau et toute sa vie sera placée sous une quête quasi obsessionnelle : transposer à l'écran l'ouvrage de l'honnête homme.
Pourtant, au départ, rien ne prédispose le jeune Todd au cinéma sinon une certaine capacité à la rêverie (on retrouve ici Rousseau) et un caractère réfractaire à l'enseignement académique tel qu'il est dispensé au début du vingtième siècle, dans les écoles écossaises. Orphelin de mère à la naissance, il est élevé par une servante aimante, mais fruste, et ne suscite que rarement l'intérêt de son père, sauf pour ses expérimentations hygiénistes, ou l'affection de son frère Thompson, un sinistre crétin. Enfant timide et solitaire, il se transforme en adolescent maladroit dont l'imagination cavalcade, ce qui ne va pas sans lui créer des problèmes. Ainsi, il se persuade que Donald Verulam, un ami de sa mère, était l'amant de celle-ci et qu'il est, par conséquent, son vrai père. de même, il s'entiche de sa tante et tente de la séduire en exhibant sa virilité. Ses méprises à répétition l'amène à un engagement précoce dans la première guerre mondiale. La guerre, si horrible soit-elle, lui permet de découvrir les trois pivots autour desquels s'organisera son destin : le travail cinématographique, Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau et Karl-Heinz Kornfeld, geôlier complaisant et comédien dans le civil.
Il n'est pas toujours facile de mener à bien une oeuvre et la route est souvent semée d'embûches. La carrière cinématographique de Todd, amorcée dans l'armée sous l'égide de Donald Verulam, l'a conduit dans une prison à Weilberg, puis à Mayence. La démobilisation en fait un jeune cinéaste à succès commerciaux jusqu'à la faillite de la société de production qui l'emploie. le départ pour Berlin, les retrouvailles avec Karl-Heinz, la rencontre des Lodokian père et fils et le coup de foudre pour l'actrice Doon Bogan permettent à Todd de relancer son grand projet cinématographique. Mais la célébrité ne protège pas des aléas de la vie : son mariage bat de l'aile, son second fils meurt et si la sortie de la première partie des Confessions est un succès d'estime, le cinéma muet est bien mort et enterré avec l'arrivée du parlant. Dans une Allemagne crépusculaire que les intellectuels commencent à fuir, Todd voit son entreprise peu à peu sombrer. Il est abandonné par sa femme Sonia, délaissé par Doon et rançonné par son producteur aux abois. Après un séjour désastreux à Londres, une retraite en Écosse, il se décide à rejoindre la Californie.
Qui aurait prédit à Todd qu'il tournerait un jour des westerns et commencerait une nouvelle carrière aux États-Unis ? Encore une fois, de nombreux obstacles vont se dresser devant lui au moment où s'engage une chasse aux sorcières avec l'épisode dramatique du maccarthysme.
Nous le voyons, les épreuves qu'affrontent le héros de William Boyd sont nombreuses et aucun coup du sort ne lui est épargné. L'individu pèse peu face à l'adversité, cependant le courage et quelques règles de survie lui permettent de ne pas sombrer. L'auteur nous le dit avec humour et un certain panache, ce qui nous rend Todd si attachant. Ce gros livre peut se lire comme une épopée, à la croisée du conte philosophique et du roman picaresque.
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Le meilleur roman que j'ai lu depuis un moment. L'auteur nous livre la biographie d'un Écossais né en 1899 et décrit sa vie depuis sa naissance jusqu'en 1972, en passant par les relations familiales depuis l'enfance, la vie en pension, les deux guerres mondiales et son parcours artistique (metteur en scène célèbre du temps du muet et jusqu'au maccarthysme). Parcours mondial dans les années folles, puis la guerre froide. le parallèle fait entre ce héros imaginaire 'John James TODD et Jean Jacques ROUSSEAU donne envie de creuser l'oeuvre de l'auteur français. Excellent roman avec une galerie extraordinaire de personnages et une revue historique des grands périodes occidentales du 20ème siècle.
À lire absolument.
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Le plus génial livre sur la vie d'un homme durant tout le XXème siècle et sur sa volonté d'adapter les Confessions de Rousseau à Hollywood. Un peu comme Irving on passe du rire aux larmes de pages en pages. Attachant
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La lecture (passionnante) du dernier William Boyd, "L'attente de l'aube", qui vient juste de paraître en français, m'a donné envie de relire une des premières oeuvres de l'auteur, « Les Nouvelles Confessions ».

C'est aussi l'histoire d'un jeune homme intelligent et sensible que les hommes et les événements tentent de broyer. On y retrouve les thèmes de la manipulation, et de la Grande Guerre (vue du Saillant d'Ypres, qui valait bien Verdun).

Une différence cependant : le héros, John James Todd, loin d'être un habile homme, est un maladroit de naissance, orphelin de mère, et ignoré de son père (chirurgien sur-occupé de l'Hôpital d'Edimbourg, qui rappelle le père de Flaubert, chargé des mêmes tâches à Rouen).

Bon connaisseur de Jean-Jacques Rousseau, Boyd nous raconte la vie errante et l'éducation sentimentale cabossée de son John James. Comme Rousseau, le philosophe maladroit va à Paris, Todd le cinéaste maladroit va a Berlin, où il rencontrera le nazisme – qu'il ne voit pas venir - puis à Hollywood, où il sera victime de la chasse aux artistes supposés communistes. Il finira exilé, comme bien d'autres héros de Boyd.

Ce roman de 1988 n'a pas pris une ride, et je le recommande à votre lecture.
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John James Todd, né à la fin du XIX ème siécle en Ecosse voue une passion pour le livre de Rousseau avec une idée obsédante en faire l'adaptation cinématographique. Mais le XX ème siécle, va connaitre des malheurs qui retarderont cette ambition déraisonnable. Car la vie de Todd, va subir de plein fouet, et la grande Histoire et son histoire personnelle compliquée. le grand talent de Boyd est de faire vivre les grands moments de ce siècle avec une virtuosité narrative incroyable.Son personnage idéaliste, épris de liberté, mais aussi terriblement frustré de remettre à chaque fois le projet de sa vie entre parenthèse est un bonheur de lecture totale. D'anecdotes en aventures rocambolesques , Boyd nous amuse, nous fait rire, nous touche, nous surprend en un mot il nous régale. Et tant mieux, si c'est la faute à Rousseau.
(Celle là était facile). Tout simplement ENORME.
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The New Confessions
Traduction : Christiane Besse

Né au Ghâna mais d'origine écossaise et de nationalité anglaise, William Boyd appartient sans conteste à cette catégorie de romanciers qui peuvent se flatter d'être des "faiseurs de mondes" autant que le furent Dickens ou Balzac.
A l'origine des "Nouvelles Confessions", la lecture des "Confessions" de Rousseau qui sera, pour John James Todd, prisonnier des Allemands pendant la Grande guerre, une bouffée d'oxygène telle qu'elle en marquera le reste de son existence.
C'est un peu par hasard que John a devancé son appel en 1917. Il fuyait en fait certaines déceptions affectives qui constituent le tout début du roman. Après une montée au front où l'essentiel de son unité se fait descendre dans des conditions aussi horribles que vous pouvez l'imaginer, il se retrouve au service cinématographique de l'armée, ce qui sera le point de départ de sa carrière professionnelle. John James Todd est en effet appelé à devenir l'un des plus grands - et des plus malchanceux - maîtres du muet. Fidèle à Jean-Jacques, c'est sur l'oeuvre majeure de celui-ci qu'il bâtira sa réputation et son chef-d'oeuvre : "Les Confessions - Première partie."
Pourquoi "Première partie" ? Parce que, tout comme dans les oeuvres d'un Stroheim ou d'un Abel Gance, les exigences du metteur en scène ne cessent d'allonger les délais et, partant, le coût de la production. Cette soif de perfection sera la malédiction de Todd puisque ces lenteurs et ces retards feront sortir son film au moment même où "Le Chanteur de Jazz" crève l'écran.
D'Edimbourg à l'Espagne, de la République de Weimar à la Chasse aux sorcières de l'Amérique des années 50, le reste de la vie de notre héros est à l'avenant. Pourtant, le lecteur ne peut s'empêcher de sourire et même de rire bien souvent, tant le romancier distille d'humour dans cette "auto-biographie fictive" alerte aux personnages riches et au style fluide.
Bref, si vous n'avez jamais entendu parler de William Boyd, c'est le moment de le découvrir. ;o)
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