Fort est d'avouer qu'avant cette lecture, nous ne connaissions la réputation d'
Oum Kalthoum que de nom. C'est l'occasion en littérature jeunesse d'étendre des passerelles et d'ouvrir encore d'avantage la découverte à d'autres formes de musique, grâce aux biopics de personnalités historiques musicales d'autres cultures du monde.
Celui de '"
Nina" d'
Alice Brière-Haquet et
Bruno Liance chez Gallimard jeunesse était intéressant (
Nina Simone et son piano jazz), renseignant aussi sur l'époque qui n'était pas facile pendant que ces personnalités chantaient. Racisme et jazz, voici le lot doux amer d'Ella, de Louis et
Nina. Pour Jean "Django", nous parlerons aussi de surmonter un handicap.
À noter d'autres albums à ne pas manquer: "
La guitare de Django" donc (Django Reinardt et le jazz dit "manouche") de
Fabrizio Silei et Alfred chez Sarbacane, "
La trompette de Louis" de
Magali Chiappone-Lucchesi et Youli chez Glénat Jeunesse (
Louis Armstrong et la trompette jazz), "
La voix d'Ella" de
Philippe Lechermeier et
Amanda Minazio chez
Gautier Languereau
L'enfance du personnage d'Oum nous ouvrira une porte plus inédite, celle du monde arabe et nous le savons, la chanteuse lui offrira ses lettres de noblesse.
L'album racontera la peine de la jeune fille qui perdra son frère ainé avec l'arrivée au pouvoir d'un nouveau président.
L'occasion de connaitre aussi un peu l'histoire politique de l'Egypte et son atmosphère sociale.
Avant de mettre en avant la voix et le talent d'Oum, les auteurs nous glisserons du sentiment avec l'évocation de la famille, son attachement au chant.
Le frère d'Oum la précèdera sur le talent, invité par son père à l'accompagner à la mosquée pour que l'assemblée profite de son chant d'exception. On aimera ce lien qui les unit et rirons un peu de la petite facétie du père qui fera aussi profiter du talent de sa fille, la déguisant avec les anciens habits de son frère.
Le lien cassera avec la situation du pays mais le souvenir du frère restera gravé dans la mémoire de la chanteuse tout le long de sa carrière, il sera présent en quelque sorte lorsqu'elle chantera devant ses publics...
C'est touchant.
Ce sont des histoires aussi simples que fortes, les jeunes lecteurs comprendront que la guerre sépare les familles durement.
Des tons chauds comme le sable du Sahara irradieront sur toutes les illustrations, c'est visuellement plaisant.
Une petite chanson d'Oum Kathoum?
La musique, l'Art arabe.
Grâce à l'industrie du disque et les musées du monde, l'art du monde arabe pourra se tenir dignement sur un podium, tenir à disposition des curieux et des intéressés un filtre pour lui conserver son charme et sa sensibilité, qui tiendra à distance les faits terribles d'actualité.
Nous recommanderons pour être initié aux décors très riches, à l'architecture, à l'artisanat et la musique, le fabuleux musée parisien de l'Institut du Monde Arabe", petite fenêtre sur le monde et sur l'histoire d'une culture.
Sinon, vous trouverez un peu d'
Oum Kalthoum dans les bibliothèques qui possèdent une discothèque. Renseignez-vous.