En quelques années, la question de l'effondrement du monde (de notre société thermo-industrielle, de l'humanité…) est devenue primordiale. Elle a donné lieu à une multiplication d'essais dont la plupart exposent une vision très radicale visant à montrer le caractère quasi-inéluctable de l'effondrement. le premier mérite de l'essai d'
Antoine Buéno est de proposer une revue de cette littérature abondante en présentant les trois principales théories en présence (la trop grande complexité de notre société ; l'épuisement des ressources ; la pollution qui se traduit essentiellement par le réchauffement de la planète) puis en exposant le scénario de l'effondrement qui correspond à chacune de ces théories. le lecteur qui referme le livre à l'issue de cette première partie n'a franchement plus qu'à aller acheter la corde pour se pendre. Mais l'essai d'
Antoine Buéno a un autre mérite, celui de présenter quelques raisons d'espérer. L'auteur procède alors en deux temps. D'abord, il montre que, si les théories de l'effondrement s'appuient sur des arguments scientifiques forts, elles négligent aussi des contre-arguments qui atténuent le risque (sans le faire disparaître). Ensuite, il présente tout un ensemble de politiques et de progrès technologiques en cours qui pourraient permettre la transition écologique. le pire n'est donc pas sûr et on peut refermer le livre sur un fragile espoir. D'autant plus fragile qu'
Antoine Buéno n'aborde pas la question épineuse de la mise en place de ces politiques aux niveaux national, international, mondial : quel mode de coordination (politique, économique) des activités humaines permettra de développer les solutions évoquées par
Antoine Buéno avant qu'il ne soit trop tard ?