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EAN : 9782843046988
225 pages
Zulma (09/10/2014)
4.23/5   13 notes
Résumé :

NoViolet Bulawayo (Zimbabwe), Constance Myburgh (Afrique du Sud), Olufemi Terry (Sierra Leone), Rotimi Babatunde, Tope Folarin et Chinelo Okparanta (Nigeria) – Nouvelles traduites de l’anglais par Sika Fakambi.

Cette sélection de six longues nouvelles saluées par le Caine Prize pour la littérature anglophone d’Afrique – émanation du fameux Booker Prize – nous démontre superbement l’originalité et la puissance d’invention de cette toute jeune g... >Voir plus
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Quel est le sens de snapshot? Cela signifie un instantané; oui, effectivement, ces nouvelles sont de véritables clichés de l'Afrique actuelle. Mais des photos où l'on aurait plutôt tendance à détourner le regard tant elles reflètent la misère d'un pays.
Les six nouvelles sont très différentes les unes des autres aussi bien dans le style d'écriture que dans les thèmes. Mais elles ont en commun la dureté des conditions de vie.
La première nouvelle notamment nous fait entrer dans le vif du sujet; c'est un véritable coup de poing que l'on nous assène dès le début du livre.

J'ai également cherché la signification de snap, cela veut dire un bruit, un craquement. Ces nouvelles sont comme les craquements des os, ces bruits peuvent nous faire sursauter mais ils attirent notre attention et nous poussent à nous questionner.
Des personnages désireux d'améliorer leurs conditions de vie mais d'autres également déjà résignés.
Ce qui m'a plu, c'est la diversité de ces nouvelles.
Je venais juste de terminer la lecture de nouvelles de Jack London ("construire un feu") et je me suis retrouvée plongée dans la chaleur africaine; quel contraste! Mais ces deux livres qui ont pourtant des lieux totalement opposés se rassemblent au niveau des difficultés à vivre dans un certain milieu.

J'ai présenté ce livre à mon cercle de lecture et tout le monde a été unanime sur la couverture! Les éditions Zulma sont adoptées!
Merci à Babelio et à Zulma de m'avoir fait découvrir ce prix et ces jeunes auteurs talentueux dont j'essaierai de suivre le parcours.
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Six nouvelles voix d'Afrique pour dire les drames intimes, les espoirs et les barrières à l'exil.

Heureuse initiative des éditions Zulma (2014) pour faire connaître la jeune génération d’écrivains anglophones d’Afrique, ce recueil rassemble six nouvelles distinguées par le Caine Prize, qui récompense depuis 2000 la meilleure nouvelle écrite en anglais d’un jeune auteur africain, traduites par Sika Fakambi, traductrice également remarquable de «Notre quelque part» de Nii Ayikwei Parkes.

Révélant une réalité terrible, à la lisière des cauchemars et du fantastique, «Hunter Emmanuel» de la Sud-Africaine Constance Myburgh suit l’enquête non officielle d’un ancien policier embauché comme bûcheron qui découvre une jambe de femme au sommet d’un arbre, et qui ne ressortira pas indemne de cette enquête qui va le rapprocher dangereusement de l’horreur indicible, tandis que «Jours de baston» de l’écrivain de Sierra Leone Olufemi Terry évoque les combats de rue des enfants, rappelant le très impressionnant «Corps à l’écart» de Elisabetta Bucciarelli.

Plus porteurs d’espoir ou ironiques, tout en évoquant les difficultés de l’exil ; «America» de la Nigériane Chinelo Okparanta dévoile peu à peu, au cours du trajet en bus de Port Harcourt vers Lagos, l’histoire intime et la persévérance d’une jeune enseignante qui rêve d’émigrer en Amérique, ainsi que la dureté de son pays et ses tabous ; et «Miracle», de l’américain d’origine nigériane Tope Folarin, raconté par la voix d’un enfant de la diaspora, qui se déroule au Texas, au cours d’une messe où les fidèles de la communauté nigériane sont rassemblés pour assister à la harangue et aux miracles d’un pasteur aveugle. La croyance dans les miracles religieux est ici la prospérité accomplie avec l’exil américain, miracle qui, comme on s’en doute, ne s’accomplit pas toujours.

Mes deux nouvelles préférées dans ce recueil : La Zimbabwéenne NoViolet Bulawayo crée un choc bouleversant dans «Snapshots», avec la trajectoire dramatique d’une petite fille des quartiers pauvres de Harare, vendant des œufs dans la rue à l'adolescence pour survivre, une peinture vivide et indélébile de la misère et du sort des femmes, sur fond de crise économique et d’inflation galopante, et de tentatives d’émigration vers une Afrique du Sud incertaine et dangereuse.

«Un matin ta mère plonge la main dans le soutif qu’elle a quémandé à sa sœur Noma trois ans plus tôt, et elle en sort un billet de vingt. Elle cache toujours son argent dans son soutif pour que ton retraité de père n’aille pas mettre la main dessus pour t’envoyer à la boutique lui acheter deux paquets de cigarettes Kingsgate et ensuite empester le tabac toute la sainte journée (il fume trop). Ta mère te donne un billet de vingt et un sac plastique de TM Hyper et te dit, Toi, va voir Maplanka et achète-moi un-pain-blanc-et-demi-avec-une-pinte-de-chimombe.
Tu enfiles vite fait tes pata-patas jaunes (qui depuis un moment sont un peu lâches parce que ton père s’acharne quelquefois à y enfoncer ses grands pieds) et tu traces ta route pata-pata jusqu’à la boutique de Maplanka. Il te faut à peu près onze minutes, sept si on te dit de te grouiller d’un ton qui rigole pas, et seulement cinq et demi si c’est ta mère qui t’envoie.» (Snapshots)

Et enfin, concluant cet opus, «La république de Bombay» du Nigérian Rotimi Babatunde forme une critique acérée du colonialisme sur un mode tragicomique, au travers de l’histoire du Sergent de couleur dit Bombay, enrôlé pour combattre Hitler et les japonais pendant la seconde guerre mondiale sur un front oublié en Asie du Sud-Est, et qui, ayant découvert au front une nouvelle vision du monde - les stéréotypes envers les africains et la vulnérabilité des Blancs qui se présentaient comme invincibles -, proclame à son retour au pays un état indépendant dans une ancienne prison dominant la ville.

«Le Chef de District était un homme blanc toujours vêtu d’une impressionnante veste blanche et l’agent de Police Indigène un homme noir qui saluait l’homme blanc à chacun de ses passages. Ainsi allait le monde et il n’y avait aucune raison de penser qu’il en irait un jour autrement. Mais la guerre survint et les bombes se mirent à pleuvoir, et toutes les choses du monde volèrent en éclats, s’extirpant de leurs boîtes individuelles pour se mêler les unes aux autres dans une pagaille sans nom. Soudain, tout devint possible.» (La république de Bombay)

Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/06/27/note-de-lecture-snapshots-nouvelles-voix-du-caine-prize-collectif/
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Six voix d'Afrique anglophone, contemporaines. Six histoires en quelques pages qui affrontent la réalité dans toute sa violence avec des écritures qui gardent ce quelque chose de solaire qu'on trouve souvent dans la littérature africaine : le soleil brûle mais ça reste le soleil...

Snapshots de NoViolet Bulawayo. La nouvelle qui donne son titre au recueil et la ligne directrice (to snap = prendre une photo ; shot = coup) : une enfant raconte, avec un « tu » de narration, et c'est toute l'horreur de la condition féminine dans un Zimbabwe où l'argent d'un coup ne vaut plus rien, avec toute l'inventivité de la langue africaine.

Hunter Emmanuel de Constance Myburgh : nouvelle polar d'une autrice d'Afrique du sud, une histoire floue écrite de manière directe, qui a des airs de premier chapitre ou d'un morceau de film.

Americana de Chinelo Okparanta : le Nigeria, pays englué, qu'il faut quitter pour une Amérique imaginée si on veut être soi... Écrit avec douceur sans occulter une dure réalité.

Miracle de Tope Folarin : un moment dans une église avec la diaspora nigériane au Texas. Une nouvelle qui paraît plus faible que les autres mais c'est la plus tournée vers l'espoir...

Jours de baston de Olufemi Terry : sur les enfants perdus, adolescents occupés à un combat avec des règles, jusqu'à ce que... La décharge n'a pas de nom, ni de pays, mais l'auteur est de Sierra Leone, pays de violence, connu pour les enfants-soldats. La nouvelle est très réussie mais décrit une situation terrible.

La République de Bombay de Rotimi Babatunde : sous forme de conte, l'histoire d'un homme noir de l'Empire britannique enrôlé pour la 2eme guerre mondiale du côté de Ceylan (Sri Lanka) et de la jungle birmane contre les Japonais, et ce qu'il y apprit.

Quelques pages comme un apéro piquant, doux-amer, avec des bouchées distinctes les unes des autres, qui donne envie d'entendre ces voix dans des ouvrages rien qu'à eux, plus conséquents.
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Recueil de nouvelles donc qui met en avant la variété de la littérature africaine et qui est un bon moyen de la découvrir si on ne la connaît pas.
- Snapshots de Noviolet Bulawayo : un récit à la deuxième personne de la vie d'une petite fille zimbabwéenne, qui obéit sagement à sa mère et à son père. L'inflation terrible que subit le pays met, du jour au lendemain, les gens les plus pauvres dans une précarité encore pire. C'est une belle histoire, pas forcément gaie, mais pleine d'inventions langagières qui donnent un ton léger même lorsque l'auteure critique sévèrement la société de son pays, lorsqu'elle raconte le décalage entre les élites et le peuple, ou la difficulté d'être une fille -qui n'accède pas aux études contrairement aux garçons même si elle en a les capacités et pas son frère- ou une femme -qui subitement peut tout perdre, mari, maison, enfants : "A la télé, le beau monsieur blanc avec ses cheveux de femme (celui qui n'arrive pas à dire Zimbabwe et dit à la place Zeembaymbey) vient tout le temps et dit, Pays du tire-moonde, le Zeembaymbey é contraiiin d'aaadopteer démesuuur drahs-tique à faim de main tenir emplasson pouvouaar, é c'est si toi hein... deuveuront copéré. Tu l'écoutes et tu te demandes, c'est quoi au juste le pouvouaar ? Ce serait pas avec ça qu'on frappe les gens ? Et c'est quoi le tire-moonde ? Ca existe quelque part, le pousse moonde ?" (p.16)

- Hunter Emmanuel de Constance Myburgh : Hunter Emmanuel est un ex-flic qui vit de petits boulots. Ce matin-là, il est bucheron lorsqu'il découvre, dans un arbre une jambe de femme. Il fera en sorte de retrouver celle à qui elle appartient pour comprendre comment sa jambe s'est retrouvée retenue aux branches. Hunter Emmanuel est un enquêteur classique, fatigué, blasé, seul mais opiniâtre, à la sauce africaine. Une nouvelle policière originale et plaisante qui met le doigt sur des dysfonctionnements de la société : déforestation, pauvreté qui oblige à des actes insensés.

- America de Chinelo Okparanta : une jeune femme rêve d'Amérique. Elle veut rejoindre son amie déjà émigrée pour faire des études sur l'environnement et revenir pratiquer au Nigeria, pour notamment empêcher les marées noires à répétition dues au pétrole exploité sans souci de la nature, mais dans un souci de bénéfices maximum. Belle nouvelle qui, encore une fois parle de la difficulté de vivre dans une société toujours régie par les traditions et les croyances : difficile de vivre son homosexualité au Nigéria : "Les unités mobiles de la police étaient à l'affût de ce genre de choses -des hommes avec des hommes ou des femmes avec des femmes. Et les condamnations étaient sévères. Prison, amende, lapidation ou fouet, ça dépendait de l'endroit où on se trouvait au Nigéria quand on se faisait prendre. Et à tous les coups, ça faisait les gros titres. L'humiliation publique." (p.82)

- Miracle de Tope Follarin : une nouvelle plus légère qui se déroule au Texas (l'auteur y a grandi) sur les prédicateurs, les faiseurs de miracles, la religion vue comme un pilier de la vie. le tout est de croire pour que le miracle existe. Plus légère, la chute (les trois ultimes mots) est très drôle, mais elle peut donner à réfléchir sur le sens de la croyance et sur l'acceptation de l'autre.

- Jours de baston de Olufemi Terry : on suit un jeune garçon spécialiste des combats à un ou deux bâtons, à un contre un, un contre deux ou deux contre deux. Une nouvelle violente tant par sa description des combats que par le sort des enfants des rues qui, pour se nourrir fouillent les décharges ou volent. La violence est leur quotidien, ils l'érigent en maître étalon du respect qu'ils portent à autrui ou qu'autrui leur porte. Une écriture puissante et forte, efficace.

- La république de Bombay de Rotimi Babatunde : Sergent de Couleur Bombay revient dans sa ville natale du Nigéria après avoir combattu sur le Front Oublié de Birmanie ; intégré dans l'armée anglaise, il a fait partie des offensives qu'icelle a mènés contre les Japonais qui marchaient vers l'Inde, sur le territoire birman, en 1945. Sergent de Couleur Bombay qui tient son nom de sa participation au conflit s'installe dans l'ancienne prison de sa ville et y fonde la République de Bombay dont il sera l'unique Président, citoyen, votant. Une nouvelle réjouissante avec un personnage haut en couleurs qui me fait furieusement penser à un roman que j'ai lu et qui traitait du même sujet, mais dont j'ai oublié le titre. Pas grave, c'est une nouvelle qui, tout en parlant de sujets sérieux, sait être légère et parfois drôle.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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d'un petit bouquin de chez Zulma « Snapshots, Nouvelles voix du Caine Prize », petites nouvelles de 6 auteurs africains. Et en particulier de la nouvelle qui donne son titre au tout « Snapshots » de Noviolet Bulawayo, jeune auteur du Zimbabwe dont j'ai commandé « Il nous faut de nouveaux noms » (mars 14, Gallimard, du monde entier, traduit par Stéphanie Levet).
Eh bien, en ce jour d'éclipse, comme il faisait tout noir, j'ai reçu, j'ai lu et ça m'a plu (comme aurait dit le grand Jules, traduit de nos jours).
Bref, revenons à Noviolet Bulawayo (certain écrivent NoViolet) en fait c'est un nom de plume et c'est effectivement en deux mots No Violet (avec du violet) en Ndébélé (sa langue maternelle). Son vrai nom est Elizabeth Z. T. (c'est moi qui cache), née en 81. de même son nom Bulawayo, est un pseudo qui fait référence à la ville où elle a grandi (la deuxième ville du Zimbabwe). Etudes au Zimbabwe, puis Kalamazoo et Texas A&M et un MFA à Cornell. Elle est actuellement Fellow à Stanford (excusez du peu).
Passons au livre « Il nous faut de nouveaux noms ». C'est un roman, en fait une suite de nouvelles, avec les mêmes personnages, dont Chérie, la narratrice, Bâtard, Chipo, Dieusait, Sbho et Stina. Tous sont d'un bidonville nommé Paradise (cela ne s'invente pas) à coté de Budapest, là où vivent les vrais gens, avec de vraies maisons et des arbres (dont des goyaviers dont la petite bande se nourrit – entre autre). le tout est raconté dans la langue de Chérie, avec des désirs d'Amérique où elle ira peut être rejoindre sa tante Fostalina. Mais que peut bien signifier ce pays avec son « Destroyedmichygen » pour ces enfants.
On se doute que le titre et cette référence à de nouveaux noms renvoie explicitement au pays et à son vieux président Robert Mugabe. Une société injuste et abusive qui en fait leur a volé leur jeunesse on est vieux à 17 ans) et qui les a endurci (stina c'est le mot pour brique) et qui fait déjà de leur corps des cadavres raidis.
Société totalement abusée, dans laquelle une très jeune fille quasi anorexique se marrie avec un américain obèse juste pour avoir ses papiers d'immigration. Société dans laquelle Chérie regarde des films pornos qui en fait sont très édulcorés par rapport aux discussions qui ont eu lieu auparavant à propos de faire avorter Chipo, (« on se débarrasse du ventre de Chipo »)(11 ans) enceinte de son grand père (son seul défaut étant ne plus courir aussi vite pour aller chiper des goyaves).
L'avenir pour ces enfants ? Sortir de Paradise ? C'est facile, les mères sont occupées à se coiffer et à parler. Les hommes ne lèvent pas le nez de leur jeux de dames sous les jacarandas. Mais pour aller où ? dans les quartiers voisins avec les vrais maisons. Retour à la normalité ? Laquelle ? « Si je suis un misérable Bâtard, alors tu en es aussi un ». L'échappée par les ONG ou l'église ? (un remarquable « Prophète des Révélations Bitchington Mborro »).
Et puis il y a ces deux pages au milieu du livre (« Ainsi sont ils partis »). Terribles.
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critiques presse (1)
Liberation
20 octobre 2014
C’est un recueil à mettre entre les mains de tous les amoureux des lettres africaines. Six nouvelles triées sur le volet. Sorte de photo de groupe des jeunes écrivains qu’il faudra surveiller dans les prochaines années.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
A la télé, le beau monsieur blanc avec ses cheveux de femme (celui qui n'arrive pas à dire Zimbabwe et dit à la place Zeembaymbey) vient tout le temps et dit, Pays du tire-moonde, le Zeembaymbey é contraiiin d'aaadopteer démesuuur drahs-tique à faim de main tenir emplasson pouvouaar, é c'est si toi hein... deuveuront copéré. Tu l'écoutes et tu te demandes, c'est quoi au juste le pouvouaar ? Ce serait pas avec ça qu'on frappe les gens ? Et c'est quoi le tire-moonde ? Ca existe quelque part, le pousse moonde ? (p.16)
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Alors tu ne sais pas pourquoi les Japs ont fui ? dit le lieutenant. Les histoires qui t'ont précédé ici dans cette guerre racontaient que les Africains allaient arriver et qu'ils mangeaient les gens. On s'est débrouillé pour alimenter la rumeur en balançant des tracts sur le territoire ennemi, on a averti les Japs que non seulement vous viendriez les tuer, mais qu'en plus vous vous feriez un plaisir de les faire cuire pour les servir au diner. Les Japonais, tu le sais, sont entrainés à combattre sans craindre la mort. Ils se fichent pas mal d'être tués mais, comme tout le monde, la perspective d'être mangés ne les amuse pas du tout.
in La République de Bombay, Rotimi Babatunde.
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Les unités mobiles de la police étaient à l'affût de ce genre de choses -des hommes avec des hommes ou des femmes avec des femmes. Et les condamnations étaient sévères. Prison, amende, lapidation ou fouet, ça dépendait de l'endroit où on se trouvait au Nigéria quand on se faisait prendre. Et à tous les coups, ça faisait les gros titres. L'humiliation publique. (p.82)
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Il n'y avait plus qu'une seule chose à faire. Capturer Hitler avant qu'il ne se rende maître de leur patrie. Aussi les jeunes gens du pays s'enrôlèrent-ils en masse. Parmi eux, le Sergent de Couleur Bombay. Lequel allait bien vite découvrir que quelqu'un avait dû confondre les frontières de son pays avec celles d'un endroit à l'autre bout du monde.
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Regardez-les partir par milliers, les enfants de cette terre, regardez les qui partent par milliers. Ils n’ont rien, ils passent les frontières. Ils ont des forces, ils passent les frontières. Ils ont de l’espoir, ils passent les frontières. Ils sont en deuil, ils passent les frontières, ils ont de la peine, ils passent les frontières. Tous s’en vont, ils courent, ils émigrent, ils délaissent, ils désertent, ils marchent, ils quittent, ils filent, ils fuient – aux quatre coins, vers des pays proches ou lointains, des pays dont ils n’ont jamais entendu parler, des pays dont ils ne savent pas prononcer le nom. Ils partent par milliers
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