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Maman a tort" est le millésime 2015 de
Michel Bussi, auteur méconnu il y a quelques années et qui est aujourd'hui l'un de ceux qui vend le plus de livres.
Ce n'est pas ce dernier opus qui démentira sa notoriété et affaiblira ses ventes, j'en suis convaincu.
Ce qui est bien avec
Michel Bussi, c'est qu'à chaque fois qu'on ouvre une de ses enquêtes, on découvre une histoire novatrice, un contexte différent, des personnages attachants, ...
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Maman a tort" ne déroge pas à la règle mais il est vraiment atypique. le sujet est difficile et on ne peut être que curieux en lisant la 4ème de couverture de savoir comment Bussi va mener sa barque et s'en sortir.
Car parler de la mémoire d'un enfant de 3 ans n'est non seulement pas évident (cela demande une vraie documentation et maitrise, 20/20 pour Bussi de ce cote la), mais également du sérieux et de l'imagination.
Ce thriller joue donc sur la corde émotionnelle et y parvient parfaitement.
On ne peut que s'accrocher au petit Malone, son doudou Gouti et l'intrigue qui en découle.
Contrairement à d'habitude, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le livre. Les multiples personnages et la difficulté du thème abordé m'ont noyé. du mal à tout comprendre, la peur de ne pas accrocher à la suite... ces interrogations m'étaient inconnues chez Bussi.
Pourtant, tous les codes de l'auteur sont la: des noms de personnages merveilleusement choisis, une double intrigue sans liens apparents, des rebondissements multiples (ah Bussi et ses fameux twist...). Néanmoins il faut une bonne moitié de bouquin pour poser le contexte et installer l'intrigue. Cela fait beaucoup...
C'est Bussi donc on persévère et je ne peux que vous encourager à cela car ensuite quel festival! Tout s'accélère! L'ambiance devient électrique, le style poignant, stressant, des phrases courtes, du punch, beaucoup de dialogues accélérant encore le rythme...
Admirablement écrite, on dévore littéralement cette deuxième partie et on est même surpris d'arriver si vite au dénouement.
La gestion de la commandante, les atouts de ses "adjoints": le vieux Papy préférant travailler en solitaire, qui avance à son rythme mais comprend tout; le stagiaire qui veut à tout prix donner satisfaction; Jibé le beau gosse qui percute vite et est toujours présent.
Tout ce qu'on pensait est remis en question (classique avec Bussi), les méchants s'effacent, certains gentils deviennent manipulateurs... chutt n'en disons pas plus ;)
Le dénouement est surprenant, discutable. Mais reste dans l'esprit du livre.
L'amour d'une mère, la relation mère-enfant, ... beaucoup d'émotions, beaucoup d'amour. Voila ce qui finalement caractérise bien
Maman a tort.
Bussi réussit parfaitement son polar. Une belle lecture, un bon divertissement qui va a crescendo.
Je ne peux que vous le conseiller.
4/5