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3,87

sur 2913 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce recueil de nouvelles et j'ai vraiment apprécié. Ces nouvelles en majorité partent du réel pour finir en fantastique avec toujours de l'humour, de l'absurde. Ces nouvelles abordent tous les sujets: mort, vieillesse, argent, orgueil, solitude,amour. On a l'impression d'un lien tout de même c'est le sens, le but que l'on cherche dans la vie ou même j'y vois l'absurdité de chercher un sens à la vie car cela finit toujours de la même façon.
En tout cas cela me donne envie de découvrir d'autres titres de cet auteur.
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Défi solidaire 2024

J'ai mis longtemps à lire ce recueil bien que chaque nouvelle soit courte. Chacune est différente des autres, bien que quelques thèmes soient récurrents, tels la religion (je pense à une histoire où un prêtre gravit les échelons, c'est l'une des plus touchantes) et l'univers biblique (notamment des Saints réfléchissant au bonheur), ou la modernité (où une jeune fille tombe très lentement d'un gratte ciel, ce qui donne à la nouvelle un faux air d'Alice au Pays des Merveilles). Les vieux et les jeunes, comme dans cette terrible nouvelle où les jeunes agressent des vieux dans une sorte de dystopie (mais fatalement, s'attaquer aux vieillards c'est s'attaquer à soi même dans le futur)... Avec aussi de l'uchronie, comme la nouvelle qui se déroule pendant la guerre froide (on apprécie la raillerie envers De Gaulle) ou Pauvre Petit Garçon, exercice littéraire et nouvelle à chute. Et puis des nouvelles mettant en scène Buzzati lui-même, en tout cas le narrateur s'appelle parfois ainsi.

Vous l'aurez compris, c'est une myriade de situations, le tout avec une écriture assez belle, assez drôle, grinçantes et sarcastiques. Chaque nouvelle, prise individuellement, est un plaisir, et je ne nie pas le statut de classique de l'oeuvre, mérité. On dit souvent, et à juste titre, que l'écriture de Buzzati aborde la question du destin, mais pas de manière religieuse, il y a toujours cette dérision (comme dans la nouvelle sur la création). Avec bien sûr cette magnifique nouvelle du K (il colombre en italien) qui ouvre le recueil et l'intitule. le K est le récit d'une vie entière sous le signe d'un destin : nouvelle à chute, mon édition (pocket) la divulgâche en quatrième de couverture (certes, l'oeuvre est classique, mais à mon sens cela gâche la nouvelle).
Et puis, le pouvoir magique (cet homme qui trouve un livre de formules pouvant prodiguer un pouvoir) et le succès, qui eux aussi sont en quelque sorte des malédictions...

Mais j'ai fini par me lasser de ces exercices. Mes lectures sont devenues de plus en plus espacées. de plus, je trouve parfois Buzzati assez sexiste, dans la façon dont il met les femmes en scène. (souvent frivoles, manipulatrices, séductrices ou faire valoir des hommes).

Ce qui est dommage, dans la mesure où je reconnais le génie créatif de Buzzati, il n'est jamais à court d'idée. J'ai eu la chance de lire en bibli quelques nouvelles (ex. chasseur de vieux) en bilingue (italien- français) dans une édition où le style est commentée, et Buzzati est un très bon "styliste". C'est prolifique et cela foisonne.
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J'ai dégusté ce recueil de nouvelles sur plusieurs mois. A quelques exceptions près, elles m'ont toutes plu. J'ai beaucoup aimé "le K" qui ouvre ce recueil et en donne le ton. Plusieurs m'ont marquée durablement, notamment "la leçon de 1980", où l'auteur imagine que Dieu, excédé par les querelles des hommes, fait mourir l'homme le plus puissant de la planète tous les mardis à minuit. "Ubiquité", où le narrateur-auteur se découvre le pouvoir d'ubiquité et finit par refuser de s'en servir, car il imagine toutes les conséquences que cela pourrait avoir. J'avais adoré le Désert des tartares il y a plusieurs années et cette lecture m'a donné envie de lire davantage Buzzati.
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Le K constitue la première nouvelle de ce livre composé de 51 nouvelles. Il s'agit autant de contes que de récits, comme des rêves où surgit l'absurde et le fantastique.
Les histoires s'inspirent du monde, avec sa violence et ses guerres, la vie et la mort, les sentiments, l'amour bien sûr, mais aussi l'angoisse et la souffrance.
Le symbolique est beaucoup utilisé, notamment avec les animaux ou même les objets (les voitures par exemple), et donne des nouvelles amusantes. Mais l'ambiance générale est plutôt pessimiste et j'avoue avoir eu envie de finir rapidement cette lecture qui nous entraîne sans pitié dans les endroits les plus sombres de l'âme humaine.
Dino Buzzati était journaliste et persuadé qu'il est nécessaire d'enrichir le travail de l'écriture par ce métier.
Il était aussi peintre et poète.
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Un ami m'a offert le K de Dino Buzzati pour mon anniversaire. C'est parfait car je souhaitais lire plus de classiques. Je lis habituellement peu de nouvelles mais le ton fantastique de beaucoup d'entre elles m'a plu. Ce recueil en contient 51 au total, ce qui a assez impressionnant ! Alors qu'ai-je pensé de monument de la littérature italienne ?

Imprégnée d'éléments absurdes, fantastiques et d'un humour mordant, l'ambiance de ces récits est profondément sombre, voire déconcertante. La lecture donne l'impression de parcourir une série d'événements anodins, peut-être liée à la formation journalistique de l'auteur, chacun dissimulant un sens caché. Ils révèlent successivement nos solitudes, nos fantômes, nos vertiges, nos attentes, nos folies, le temps, la vieillesse, la mort, et mille autres aspects selon la perception individuelle. On sent chez l'auteur un certain sens du nihilisme, comme si ce qui nous guidait avait quelque chose de profondément vain, inutile, pour nous faire sentir proches de l'insignifiance.

À travers un subtil mélange de vraisemblance et d'invraisemblance, d'absurdité et de rationalité, Buzzati met en lumière la dimension fantastique de la vie. On ressent alors que, à n'importe quel moment de nos existences, à partir d'un élément apparemment anodin, quelque chose d'inquiétant peut surgir brusquement, ébranlant, voire détruisant nos croyances et nos certitudes. Les personnages de Buzzati semblent être atteints d'une forme de malédiction, parfois même littéralement, ce qui ajoute au vide existentiel qui habite ces différents récits. C'est comme une prise de conscience de la petitesse de sa propre existence. Par exemple, dans la nouvelle le K qui donne son titre au recueil, l'auteur semble souligner à quel point les hommes ont tendance à fuir en avant, manquant l'essentiel au passage et ne s'en apercevant qu'aux portes de la mort.

La plume de Buzzati fait mouche. Il a un style fluide qui se laisse suivre facilement. Entre exagérations et sens du sordide, il ne manque pas d'un certain humour noir, d'une ironie mordante et pathétique. le tragicomique constant de ces nouvelles est parfaitement dosé. En conséquence, nous avons de nombreuses interprétations possibles à partir de ces courtes histoires, ce qui fait partie du génie de l'oeuvre. L'auteur ne donne jamais de réponses toutes faites, ce qui fait également la force de certaines nouvelles. En quelque sorte, c'est parfois au lecteur d'y trouver sa propre explication à travers son angoisse existentielle.

J'ai par exemple été très marquée par les progressions, de courts textes qui évoluent très vites. L'exercice de style m'a rappelé l'Oulipo, dont les contraintes d'écriture sont très marquées. Cependant, il est vrai que les historiettes n'ont pas toutes le même impact. Notamment car les chutes manquent parfois un peu de mordant ou que certains textes sont trop opaques pour rester en mémoire. C'est souvent le cas sur les recueils qui réunissent un grand nombre de textes. On sent que certaines nouvelles sont un exercice de style plutôt qu'une volonté de l'auteur de distraire un lecteur.

Buzzati, maître du fantastique, explore avec une sensibilité exacerbée des thèmes universels tels que la solitude, la jeunesse, la guerre, et la mort. À travers un subtil mélange de vraisemblance et d'invraisemblance, l'auteur met en lumière la dimension fantastique de la vie, soulignant la fragilité de nos certitudes et la petitesse de notre existence. La plume fluide de Buzzati, teintée d'humour noir et d'ironie mordante, entraîne le lecteur dans des progressions rapides, rappelant par moments l'esprit de l'Oulipo. Cependant, la diversité des nouvelles engendre des réactions variées, certaines histoires laissant une impression plus marquante que d'autres. Cela contribue à enrichir les multiples interprétations possibles, laissant au lecteur le soin de trouver sa propre signification au travers de cette angoisse existentielle.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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A travers les 50 nouvelles de ce recueil, Dino Buzzati nous livre ses préoccupations et ses angoisses existentielles. Naviguant du réalisme au fantastique, s'inspirant de faits divers ou adoptant la forme de la fable ou du conte, il passe au crible les défauts humains et les affres de la condition humaine. En se mettant lui-même en scène à plusieurs reprises, il évoque la jalousie, le jeunisme, la quête de gloire, de fortune ou d'amour et leurs rançons aliénantes. Il y est aussi question de la guerre et des dictatures, de la solitude, de la vieillesse, de la mort, du temps perdu à attendre le bonheur et surtout (en écho au Désert des Tartares) du gâchis, dont on prend conscience trop tard, d'une vie non vécue (« Et je reste là à me tourner les pouces, je regarde autour de moi, j'attends, comme si le beau côté de la vie était encore à venir et qu'il n'y eût aucune urgence. Arrivé à ce point j'éprouve une sensation de précipice sous mes pieds, le remords du temps gâché, le vertige du vide et de la vanité »).

Ces nouvelles sont sombres mais lucides, parfois allégées d'un trait d'humour (grinçant). D'une lecture aisée, ces textes profonds et sensibles ébranlent en nous renvoyant à notre propre finitude.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Le K, je l'avais dans ma Pal depuis des siècles…enfin, depuis le siècle dernier….
Je m'étais toujours juré de le lire car au collège, j'avais étudié la nouvelle qui a d'ailleurs donné son nom comme titre de ce recueil.
Lors de ma lecture, j'ai découvert que j'avais déjà lu « le veston ensorcelé », mais je ne me rappelle absolument pas à quelle époque et à quelle occasion.
Un recueil d'une cinquantaine de nouvelles, que j'ai lu de manière très épisodique.
En effet, même si je ne peux que saluer la qualité de l'écriture et surtout de l'imagination de Dino Buzzati, le format nouvelles n'est décidemment pas mon genre préféré. Et fort peu d'auteurs trouvent grâce à mes yeux dans cet exercice. Je citerais Ken Liu et Stefan Zweig qui sont vraiment ceux que je porte au pinacle dans cet exercice.
Une mention spéciale à « Pauvre petit garçon », « Chasseurs de vieux », »Petite Circé », qui, avec « le K » m'ont particulièrement interpellée.

Challenge Mauvais Genres 2023
Challenge ABC 2022/2023
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Un - le plus célèbre par le texte qui donne son titre au recueil - des nombreux recueils de nouvelles et de courts récits que Dino Buzzati écrivit à partir de la fin des années 1930.
Très varié par le genre d'histoires contées et par le style. Les nouvelles sont en général bonnes, originales, surprenantes, déroutantes : Buzzati étant aussi journaliste et il partait probablement souvent d'une histoire vraie qu'il avait suivie ou de la lecture d'articles pour créer des récits où le fantastique, le fantaisisme, l'absurde, l'imaginaire.. permettent d'écrire, par ces subterfuges, sur des thèmes récurrents, la mort, la vie, le sens de celle-ci, les relations hommes/femmes, l'amour.. Mais, comme on dit aujourd'hui, pas que.
Sur la soixantaine de textes il n'y en a qu'une demi-douzaine que j'ai moins apprécié, sûrement car je n'ai pas compris le message.. car message il y a en général.
C'est souvent écrit de manière efficace - le genre court l'exige - et parfois plus poétique voire lyrique (quelques très belles lignes), comme si ce contemporain de Queneau (né 3 ans avant et mort 4 ans après) , s'amusait aussi à des exercices de style.
De l'ensemble se dégage une vision assez désabusée, voire désespérée, de la condition humaine, de l'évolution de nos sociétés du XXIe siècle, emballée dans un tissu d'humour et d'absurde qui l'aidait sans doute à faire passer la pilule (il a dit que le K était le Désert des Tartares - long et lent roman dont je recommande la lecture et la vision de sa version cinéma - en pilule..).
Une dernière chose : je regrette de ne pas avoir lu la post-face avant car je pense qu'elle m'aurait aidé à mieux apprécié et comprendre le sens de certaines nouvelles.
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Recueil de nouvelles de qualité. Celles qui m'ont le plus marqué sont le Chasseur de Vieux ainsi que celle qui nous parle d'une certaine dictature. Attendez vous à des classiques du genre, avec le coup de théâtre final qui donne toute leur portée aux histoires racontées.
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Le premier texte de ce recueil, qui lui donne son titre, prend des airs de conte philosophique. Lecture plutôt plaisante, conclusion intelligente, bon départ. Hélas, en avançant un peu plus, j'ai peu a peu déchanté. J'avais l'impression désagréable de parcourir la pseudo-sagesse insipide d'un célèbre écrivain lyonnais exilé à Bruxelles (pour les bières et le chocolat, bien sûr, pas pour la fiscalité).
Grosse erreur de ma part ! Etais-je insuffisamment réceptif ? Fatigué? Perturbé? Désarçonné de ne pas retrouver le ton unique et l'ambiance prenante du Désert des Tartares ? Peu importe, le fait est que, une fois passé ces quelques textes qui me semblaient un peu plus faibles, le talent de Buzzati m'a saisi de nouveau.
Une construction ciselée, élément clé pour des textes courts de ce genre (nouvelles? fables? contes?). Plume précise, évocatrice, concrète et néanmoins poétique. Cette double qualité permet de s'identifier aux protagonistes, grâce au réalisme simple des descriptions et des situations initiales, puis de nous emporter hors de notre monde, par l'introduction progressive de nuances oniriques, surréalistes, voire fantastiques. Cela peut tenir à quelques détails ou se matérialiser dans des retournements de situations brusques et complets.
Ces caractéristiques suffiraient déjà pour classer ce recueil dans les livres incontournables (et me faire regretter mes préventions initiales), mais Buzzati va au-delà de l'exercice de style ou de la banale invitation à l'évasion. Il nous offre, dans (presque !) chacun de ces 51 textes des pistes de réflexions profondes. Les thèmes abordés sont la vanité du pouvoir, la vacuité de la possession, le rôle de l'art pour définir l'espèce humaine, le sacrifice de sa vie pour combler ceux qu'on aime (et qui ne le voient pas toujours), l'utilité (ou l'inutilité) de notre agitation quotidienne, la fuite du temps et ses corollaires qui sont l'espoir de trouver mieux en allant voir plus loin et la déception d'atteindre trop tard ce but fantasmé. Et il y en a bien d'autres.
Alors, si les premières dizaines de pages de ce livre vous déçoivent un peu, ne vous y fiez pas : avancez. La beauté et l'intelligence sont au rendez-vous.
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