Comment qualifier ce livre? .
Paru en 1973, Roman d'une époque , peinture d'une ville : Rome l'été, fin des années 60 , roman d'amour et de désespérance ? .
Léo Gazzara, vient de fêter ses trente ans , installé depuis quelques années dans la capitale il écrit des articles « très réfléchis et mal payés » pour des revues et des journaux , il tentera , sans succès ou……sans volonté de faire son entrée à la télévision avant qu'un ami Renzo marié à Viola , le fasse entrer au Corriere Dello Sport, il y retape des dépêches aux accents tragiques .
Il se tait , s'adapte à toutes les situations ,se laisse aller , en manque total d'ambition, un vide lancinant remplit sa tête.
Malheureusement , il voulait se soûler ,voulait la « cuite mortelle la plus massive qu'il puisse échafauder » .
Car il avait rencontré une très belle oisive , fragile et séductrice, aux longs cheveux noirs, Arianna, ,soeur d'Eva , étudiante en architecture , un peu perdue, incapable d'exprimer ses véritables sentiments , rencontre un peu magique , au début d'une lutte amoureuse vaine aussi silencieuse qu'une vraie , douleur …..
« La beauté douloureuse » de cette jeune fille énigmatique lui rappelait sa jeunesse finie et son total manque d'ambition .
Il s'en ouvre auprès de son ami Graziano marié à la riche américaine Sandie.
El il boit , un peu trop et il le sait .
Entre peinture lumineuse de Rome ,solaire et magnétique : « le silence des chaudes soirées, les escaliers éblouissants, les fontaines tapageuses ,les temples en ruine et le silence nocturne des dieux révoqués » et aussi « Les coupoles , les ponts , des vieilles maisons imbibées de lumière » ….où l'on croise des aristocrates déchus ,des parvenus ,des arrivistes sans le sou ..et un portrait tout aussi saisissant des saisons et de leurs couleurs » .
« Crépuscule rouge sillonné par des centaines d'hirondelles » Soleil assassin d'août et rues vides » ou encore :
Le quotidien bouleversant et mélancolique d'un Léo dont Arianna qui ne cesse de disparaître et d'apparaître , ne le sauvera pas de sa lente et inexorable descente aux enfers ….
Une histoire d'amour , tragique , d'incandescence , une quête vide de sens , intemporelle .
Le récit crépusculaire , fulgurant, traversé par l'amertume, le désenchantement, le silence des chaudes soirées à Rome intimement lié à la lente dérive poignante d'un jeune journaliste milanais —- couplé au portrait de l'après - guerre en Italie —— un renoncement tranquille, douloureux , ironique qui laisse un sentiment éperdu de perte , à l'écriture magnifique .
Cela fait penser à La Dolce Vita de
Federico Fellini .
« La mer qui accueille tout., tous les êtres qui n'ont jamais réussi à naître et ceux qui sont morts pour toujours.
Je pense au jour où le ciel s'ouvrira et où , pour la première fois ou encore une fois , ils retrouveront leur légitimité » .