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2.9/5 (sur 315 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Barcelone , 1972
Biographie :

Milena Busquets est née à Barcelone en 1972. Elle a fréquenté le Lycée Français de Barcelone et a obtenu un diplôme en archéologie de l'Institut d'archéologie de l'University College de Londres. Elle a travaillé pendant de nombreuses années au Editorial Lumen, la maison d'édition que sa famille avait mis en place au début des années 1960 et qui a été vendue à Random House quarante ans plus tard. Elle a ensuite fondé sa propre maison d'édition, a écrit un premier roman intitulé "This too shall pass" ("Ca aussi, ça passera)", a travaillé pour un magazine de potins et de relations publiques pour une marque de mode et travaille actuellement en tant que journaliste et en tant que traductrice.

Source : www.pontas-agency.com
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Bibliographie de Milena Busquets   (3)Voir plus


Entretien avec Milena Busquets à propos de son livre Ça aussi, ça passera :



Blanca, l’héroïne de votre roman, vient tout juste de perdre sa mère. Au début de l’ouvrage, cette dernière est décrite par sa fille comme une personne amère et égoïste, mais son portrait s’adoucit à mesure que le récit avance. Pensez-vous que le deuil implique une phase de rejet du défunt ?


Je ne crois pas du tout que la mère soit décrite comme une personne amère, comme quelqu’un de compliqué peut-être, comme quelqu’un qui soufre (on devient tous un peu méchants quand on souffre), mais pas amère. Et non, dans mon cas, il ni a pas eu « une phase de rejet ».


Les femmes apparaissent comme les actrices principales de ce roman, notamment Blanca, sa mère et ses amies. Souhaitiez-vous faire passer un message particulier à ce sujet ?


Non. Je crois que c’est un roman avec plein d’hommes, et que les hommes sont des personnages importants, à travers d’eux Blanca cherche à se sauver, à retourner à la vie.


Le père de la narratrice n’est d’ailleurs que très peu évoqué dans l’ouvrage. Pensez-vous que les relations mères-filles soient les plus fortes et les plus compliquées ?


Pas plus fortes, plus compliquées peut-être. J’ai choisi de parler de la relation mère-fille dans ce roman, peut-être dans le prochain je parlerais de la relation père-fille, on verra.


Blanca tente de noyer son chagrin dans des relations superficielles avec des hommes. Pensez-vous qu’elles soient un remède efficace à la tristesse ?


Je ne crois pas que ce soit des relations superficielles du tout, ce sont des relations très intenses et, pendant qu’elles durent (un après midi, un moi, un an, toute la vie), Blanca se donne complètement, mais elles ne durent jamais trop… Oui, je crois que les bisous, les caresses, le contact physique, nous guéris, nous sauve, nous rend plus forts.


Ces conquêtes constituent une part importante de la vie de Blanca ; mais mère célibataire, elle semble se complaire dans son indépendance. Êtes-vous de l’avis qu’une mère puisse s’épanouir seule ?


Bien sur!!! Et de toutes façons, une mère n’est jamais seule. L’indépendance, et parfois la solitude, nous rendent plus courageux, plus séduisants, pas seulement les hommes, aussi les femmes. J’aime les gens qui savent être seuls.


Blanca ne se voit pas vieillir, toujours persuadée d’être un enfant perdue dans un monde d’adultes. Est-ce votre cas ? A quel moment devient-on véritablement un adulte ?


Oui, c’est tout à fait on cas, j’aime pas trop le monde des adultes, le pouvoir, l’argent, etc ne m’intéressent pas trop. Moi je suis devenu adulte avec la mort de ma mère, mais ça dépend des personnes, il y a des enfants de 8 ans à l’école de mon fils qui sont déjà des adultes complets.


La presse a comparé votre spontanéité et votre humour à ceux d’un Woody Allen ou d’une Françoise Sagan. Font-ils partie de vos sources d’inspiration ? Quelles sont-elles si vous en avez d’autres ?


J’adore Woody Allen mais je ne suis pas sure d’avoir des points en commun avec son œuvre. Dans le cas de Françoise Sagan, je comprends mieux : le monde de la bourgeoisie intellectuelle, une certaine légèreté, la mer, les histoires d’amour qui finissent mal. J’adore Sagan.


Pensez-vous également que “tout passera” ?


Je pense que « tout passera » sauf l’amour qu’on porte aux autres.



Milena Busquets et ses lectures :



Quel livre vous a donné envie d`écrire ?


J’ai toujours aimé écrire, il y a pas eu un livre en particulier.


Quel est l`auteur qui vous aurait pu vous donner envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?


Shakespeare, peut-être, il a tout dit, le reste des auteurs ne font que répéter.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?


A la recherche du temps perdu, tome 1 : Du Côté de chez Swan...


Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?


Je relis Sidonie-Gabrielle Colette.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?


Don Quichotte.


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?


Tout Franz Kafka.


Et en ce moment que lisez-vous ?


Un livre de Javier Cercas sur le coup d’état de 1981 en Espagne.



Entretien réalisé par Marie-Delphine

Découvrez Ca aussi, ça passera" de Milena Busquets aux éditions Gallimard :


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Milena Busquets présente à la Grande Librairie le livre qui a changé sa vie.


Citations et extraits (118) Voir plus Ajouter une citation
"On peut savoir si quelqu'un aime vraiment les livres à la maniére qu'il a de les regarder, de les ouvrir et de les refermer, de tourner les pages" disais-tu.
Je pensais et parfois j'ajoutais: comme avec les hommes.
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Je ne sais pour quelle étrange raison, je n'ai jamais pensé que j'aurais un jour quarante ans. A vingt ans, je m'imaginais dix ans plus tard, vivant avec l'amour de ma vie et quelques enfants. Et je me voyais à soixante ans, faisant des tartes aux pommes pour mes petits-enfant, moi qui ne sais même pas faire un œuf au plat, mais j'aurais appris entre-temps. Et à quatre-vingts, en vieille croulante, sifflant du whisky avec mes copines Mais jamais je me suis imaginée âgée de quarante ans, ou même cinquante. Et pourtant, me voilà.
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Une des meilleures manières de découvrir les coins secrets de votre ville, pas ceux qui sont romantiquement secrets, mais ceux qui sont vraiment improbables, c'est de tomber amoureuse d'un homme marié.
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A ma connaissance, la seule chose qui ne donne pas la gueule de bois et met entre parenthèse la mort - comme la vie - c'est le sexe. Son effet foudroyant réduit tout en décombres. Mais ça ne dure que quelques instants ou, tout au plus, si vous vous endormez ensuite, quelques heures. Puis les meubles, les vêtements, les souvenirs, les lampes, la panique, la tristesse, tout ce qui avait disparu happé par une tornade pareille à celle du Magicien d'Oz redescend et reprend sa place exacte, dans la chambre, dans la tête, dans le ventre.
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C'est là-bas, devant l'arbre le plus élancé du lycée, un palmier sec et raide comme une trique qui semblait vouloir repousser le ciel, que l'on faisait aussi les photos de classe annuelles. (..)
Nous y allons donc attifés comme tous les jours.
C'est peut-être pour ça que ces photos renferment souvent une profonde vérité, en elles se devine de manière floue, au milieu de la brume, comme dans une boule de cristal, qui nous sommes et qui nous serons.Si on y fait attention, tout est déjà là : détermination, curiosité, timidité, joie, confiance, crainte.Personne n'échappe à ces images, elles devraient être nos photos d'identité, jusqu'à la fin des temps. (p.12)
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Nous finirons en étant qui nous sommes, la jeunesse, la beauté ne servent qu’à nous camoufler pendant un certain temps.
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Tu m'as aussi fait don de ce rire fou, de la joie de vivre, de l'abandon de soi total, du goût pour les jeux, du mépris pour tout ce qui te semblait rendre la vie petite et irrespirable : la mesquinerie, le manque de loyauté, l'envie, la peur, la stupidité, la cruauté surtout. Don du sens de la justice. De la révolte. De la conscience fulgurante du bonheur au cours de ces instants où vous l'avez entre les mains et avant qu'il ne reprenne son vol.
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Je ne sais pas si la vie aurait vraiment du sens s'il n'y avait pas les nuits d'été.
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Je ne peux plus ouvrir un livre sans désirer voir ton visage calme et concentré, sans savoir que je ne le verrai plus, et peut-être ce qui est plus grave encore, qu'il ne me verra plus. Je ne serai plus jamais regardée par tes yeux. Lorsque le monde commence à se dépeupler des êtres qui nous aiment, nous nous transformons peu à peu, au rythme des morts, en inconnus. Ma place dans le monde était dans ton regard et cela me paraissait si incontestable, si éternel que je ne me suis jamais inquiétée de vérifier où elle se trouvait. Ce n'est pas mal, j'ai réussi à être une petite fille jusqu'à avoir quarante ans, deux enfants, deux maris, plusieurs liaisons, plusieurs appartements, plusieurs boulots, espérons que je sache négocier la transition à l'âge adulte et que je ne me transforme pas directement en une vieille dame. Ca ne me plait pas d'être orpheline, je ne suis pas faite pour la tristesse. Ou peut-être que si, peut-être suis-je à la mesure exacte du chagrin, peut-être est-il désormais le seul vêtement qui m'aille.
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Nous avons tous trois ou quatre chemins que nous empruntons toujours, pour aller au centre-ville, pour aller au lycée, pour aller à Cadaquès, pour tomber amoureux, pour revenir chez nous. Si nous dessinions sur une carte nos parcours avec un stylo rouge, comme on le fait pour visualiser les veines dans certaines planches anatomiques du corps humain, nous verrions que ce sont presque toujours les mêmes, que nous passons toute notre vie à circuler dans une même main, à aller et venir de l'index au pouce et du pouce à l'index (...)
Il y a bien peu de raisons qui nous font dévier le cours de nos pas, si assurés et décidés. (p. 11)
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