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4,02

sur 2168 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Carrément perché c'est certain, le jeune baron du Rondeau se réfugia un jour parmi les branches d'un chêne du domaine familial, en guise de protestation contre les injonctions parentales. Puis les nuits succéderont aux jours, les ormes aux yeuses ou aux figuiers, et plus jamais le baron ne redescendra de son fabuleux territoire sylvestre.

Ainsi au fil des années suivrons-nous l'existence imaginaire et poétique de ce doux excentrique, peuplée de rencontres et de péripéties extravagantes, toujours perchée entre rêve et réalité.

Conte écolo avant la mode, roman d'évasion délicieusement burlesque, cette oeuvre originale en dit sans doute beaucoup sur son auteur et la distance particulière de son regard sur le monde.
« Eh bien… peut-être que je vis dans les arbres » admettait-il, un peu rêveur, lors d'un entretien* où on lui demandait s'il s'identifiait à son personnage...

Séduisante philosophie en effet que de s'affranchir de certaines contraintes sociales, s'en remettre à celles de la nature et prendre un peu de hauteur pour contempler le monde.

Allez, je file sur mon ginkgo biloba moi.


* https://www.ina.fr/video/I00018194


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Quand l'amour (qui comme chacun sait, donne des ailes) vous fait grimper aux arbres... et n'en redescendre que pour vous mettre (très momentanément) aux pieds de votre bien-aimée....
Entre conte philosophique et aventures à la Munchausen, ce livre admirablement écrit, se dévore d'un bout à l'autre. Sorte de Voltaire italien, Calvino met ici en valeur l'esprit des lumières, à travers l'histoire assez délirante d'un homme de la fin du XVIIIème qui, passé l'enfance, ne vivra plus que dans les arbres.
C'est d'ailleurs un très bel hommage aux arbres que ce livre ! On vole de branche en branche, de feuillage en feuillage, d'arbre en arbre, de saison en saison, et pour finir, on voit notre baron disparaître dans les airs, aussi mystérieusement que dans ses apparitions. Homme-oiseau, homme-mystère, héros quasi légendaire dans son pays, autant respecté que redouté, Côme finira comme il a vécu : au-dessus de la médiocrité et des pesanteurs terrestres.
Un très bon moment de lecture, aussi désopilant que suscitant des reflexions sur notre façon de vivre et sur notre rapport au monde.

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J'ai adoré ce livre, tout comme le Vicomte pourfendu. L'idée même du héros perché dans son arbre toute sa vie résume l'intention de ce conte philosophique, déroulé par Italo Calvino avec cette vive intelligence qui, sous des apparences rationnelles, interroge le sens des choses jusqu'à les pousser vers un absurde empreint de poésie.
Perché sur son arbre, le Baron prend de la hauteur et se rebelle, examine sous un autre angle les événements de son temps, ses conquêtes, ses amours, ses rencontres. Il y a du Petit Prince dans ce Baron perché. Notamment, un fort rapport à la nature et un questionnement humaniste. Dans ce pays imaginaire, miroir boisé d'une Italie septentrionale de la fin du XVIIIème Siècle, le Baron vit mille aventures et, décalé de ses contemporains, échange avec eux des mots sages et fous à la fois, comme Don Quichotte... L'écriture est vive, agréable, précise aussi ; cette oeuvre fait partie pour moi de ces livres qui continuent de nous parler après qu'on les ait refermés. A découvrir d'urgence.
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Ce livre se trouvait sur ma table de nuit depuis un petit moment. Exemplaire offert par l'éditeur et le cercle de l'enseignement. J'appréhendais un peu m'imaginant une lecture scolaire "obligatoire".

Ayant repris le chemin du boulot et donc le train train quotidien j'ai embarquée à bord de mon TER ce poche à la couverture artistique.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais finalement j'ai bien apprécié cette lecture.

L'histoire est celle d'un jeune homme de noble famille qui à la suite d'une dispute familiale décide de s'exiler sur les arbres. Il s'affranchit ainsi des règles instaurées par sa famille.

Côme de Rondeau devient ainsi le baron perché. Titre du livre le baron perché peut se lire de deux manières au propre comme au figuré. Ne dit-on pas de quelqu'un qu'il est perché quand celui-ci débloque un peu voir beaucoup !

L'histoire du baron est racontée par son petit frère. Celui-ci va nous relater la vie de son grand frère Côme. Il est le relai des anecdotes elles-mêmes contées par son frère et donc soumises à des fluctuations de véracité.

La nature est au coeur du choix de vie de Côme, il fait littéralement corps avec elle.

On voit dans ce livre une critique de la société. le baron perché n'a pas son pareil pour pointer ça et là les dysfonctionnements de la société. le baron prends de la hauteur et invente une société nouvelle avec ces propres règles, il fait partie également ne nombreuses associations, de celles qu'il trouve utiles à la vie en société.

Une chose qu'il ne maîtrisera pas et pour laquelle être sur les arbres lui sera difficile, son amour pour Violette. Cette fillette et cette jeune femme lui donneront mille tourments mais également mille bonheurs. C'est l'amour en somme.

J'ai beaucoup aimé les descriptions de la nature tout en haut des arbres, j'ai aimé ce regard décalé sur la société et ses us et coutumes.

Le baron est certes fantasque mais il nous donne à apprendre, à nous élever. Il mets d'ailleurs dans ses arbres des bibliothèques et aime lire et aussi écrire.

Mon livre est parsemé de marque pages. Une lecture que j'appréhendais à tord, la classant dans les lectures "scolaires " !

Quant à vous n'hésitez pas,
perchez-vous avec le baron à la cime des arbres.
Et de là-haut j'en suis sure vous verrez plus loin.
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Bien qu'ayant mieux apprécié l'humour sans détour du 'vicomte pourfendu', j'ai trouvé ce roman plus fin quand à l'exploration de la dimension humaine. Je dois admettre que j'étais en syntonie avec le baron perché dans ses branches. Ce côté d'indécrottable décalage qui permet le renouveau des relations sociales sous d'autres formes, un autre engagement. Il éclaire avec finesse et poésie les tenants et aboutissants du fonctionnement des idéalistes jusqu'au-boutiste, en découvrants avec douceur et caricature leurs possibilités et limites. En bonus petit clin d'oeil au roman de 'guerre et paix'. J'ai découvert qu'il fait partie d'une trilogie avec le vicomte pourfendu, il n'y a plus qu'a lire le troisième j'ai hâte.
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Italo Calvino nous propose un conte philosophique dont l'histoire débute en 1767. Il situe son récit dans une province imaginaire de la Ligurie qu'il nomme Ombreuse. le personnage principal, Côme Laverse du Rondeau, est âgé de douze ans au début du roman.

Tout commence lors d'un repas familial réunissant le père (coiffé d'une perruque Louis XIV démodée, homme ennuyeux dont la vie est "gouvernée par des idées désuètes"); la mère (la Générale Konradine du Rondeau, grande adepte des stratégies militaires); la soeur Baptiste (nonne de la maison et cruelle cuisinière); le précepteur (l'abbé Fauchelafleur, vieillard janséniste); l'avocat (l'oncle effacé) et le petit frère Blaise (le narrateur de cette histoire.)

Tout ce petit monde est attablé, quand éclate une scène à priori banale qui va s'avérer le point de départ de ce récit insolite. Côme refuse de manger le plat à base d'escargots qui lui est servi. Ignorant les réprimandes de ses parents, furieux, il se munit de son tricorne et de sa petite épée et monte dans la yeuse du jardin.

Tous pensent qu'il s'agit d'un caprice et que Côme redescendra avant la tombée de la nuit. Mais Côme s'entête à rester dans les arbres, il se déplace de branche en branche, apprend une nouvelle manière de vivre et observe de là-haut le monde qui l'entoure.

Au fil des années, il rencontre une multitude de personnages plus extravagants les uns que les autres : l'ambivalente Violette, fille du marquis de Rivalonde, appelée la Capeline par les petits voleurs de fruits des environs; un basset qu'il renomme Optimus Maximus; Jean de Bruyères, le brigand qui se découvre une passion fulgurante pour la lecture; des espagnols exilés dans les arbres... jusqu'à Napoléon lui-même.

Un conte poétique un brin loufoque. On suit avec plaisir, les pérégrinations arboricoles de ce petit baron fantasque. Ce conte est plus long que le vicomte pourfendu (quelques passages m'ont semblé un peu long sur la fin) mais il se situe dans la même veine, fait appel à l'imagination, et invite à la contemplation de la nature. Original.
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Le Baron Perché (de) Italo Calvino
« Nos Ancêtres » Tome 2 sur 4
Sorti le 8 Avril 1980, éditions « Seuil »

Nous avions beaucoup étudiés « le Vicomte pourfendu » à l'école…

Mort en 1985 soit Cinq ans après la sortie de ce Livre, vous savez que ce n'est pas ce que je préfère.

J'ai vu dans certains commentaires de mes homologues, qu'effectivement ils trouvaient ça « perché » et moi en tout cas, ça m'a gêné pour lire. Par exemple j'écirs pas mal de contenu excentrique /rigolo mais pas au point où ça n'a plus de sens.

L'histoire de l'arbre me fait penser à cet épisode de Malcolm où Les « élèves à problèmes » décident de vivre dans les arbres en guise de protestation, là aussi, et sont chaperonnés par Dewey (comme d'hab).

On a envie de parler, parfois, d'écologie, et oui il y a de l'humour, du point de vue de Calvino qui est parfois intéressant …

(Désolé celui-là était court!)
Merci Marlène pour le conseil ! ;-) ...
Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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A 12 ans, le jeune Côme Laverse du Rondeau, refusant énergiquement de goûter au plat d'escargots placé devant lui, quitte la table, la maison, et grimpe dans un arbre du parc. Il décrète qu'il n'en descendra plus jamais et il va tenir parole !
Certains d'entre vous, voire même beaucoup, vont sans doute se demander, comment il est possible qu'un écrivain accouche d'un roman avec un tel sujet et dans quelles aventures il peut entraîner le lecteur ? Comment peut-on tirer matière d'une intrigue aussi mince ?
Eh bien, pour le savoir, vous n'avez qu'à ouvrir ce livre et vous fier à Italo Calvino et son extraordinaire capacité d'imagination.
Il vous ouvrira les portes de la fantaisie, de la poésie, vous permettra d'accéder à une autre réalité, un univers où la nature tient toute la place, et d'où l'on peut comprendre la marche du monde, car "pour bien voir la terre, il faut la regarder d'un peu loin."

Fuir les tracas, échapper aux contingences que les humains doivent subir, et se griser d'amour dans les arbres, tout près du ciel ... quel magnifique programme.
Comme le dit Côme "mon foyer est partout, partout où je puis aller, toujours plus haut".
Qu'en pensez-vous ? Tentant, n'est-ce pas.
Italo Calvino nous en communique les recettes, mais ces magnifiques recettes sont-elles applicables ailleurs qu'au fond de notre esprit éperdu de liberté ?
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Après avoir lu le Chevalier inexistant et le Vicomte pourfendu, j'ai lu avec plaisir ce troisième ouvrage, le Baron perché.
Italo Calvino nous emmène cette fois au siècle des Lumières où le jeune Côme Laverse du Rondeau décide de passer sa vie dans les arbres après une dispute avec ses parents au sujet d'un repas d'escargots.
On retrouve dans cet ouvrage tout le talent d'Italo Calvino qui dépeint ici l'histoire surréaliste d'un jeune garçon de 12 ans décidé à passer le reste de sa vie dans les arbres.
Sur fond de philosophie des Lumières, de révolution française et de littérature, on assiste à cette vie rocambolesque choisie par Côme, on vit des scènes rocambolesques et on y prend beaucoup de plaisir.
Le récit est fluide et vivant et ce volet est à l'image des deux autres, plaisant et très drôle.
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Etant donné le titre de ce roman et son résumé, je m'attendais à quelque chose de totalement original et de ce côté-là l'histoire a répondu à mes attentes. Décider à 12 ans de se percher dans un arbre et d'y passer le reste de sa vie pour ne plus en descendre, voilà une idée complètement loufoque tout comme la plupart des péripéties qui arrivent à ce baron lors de son existence. J'avais un peu peur d'éprouver une certaine lassitude au cours de ma lecture et d'avoir vite fait le tour des aventures qu'il peut arriver au personnage principal mais pas du tout. Ce roman, ainsi que le baron Côme du Rondeau, s'ancrent dans la réalité et l'histoire de la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle.
On assiste d'abord à la jeunesse, l'adolescence et les amours du jeune Côme avec les premières désillusions qui vont avec. En parallèle, il s'instruit et améliore son confort de vie. Puis vient l'âge adulte et l'implication dans la vie politique de son pays.
Peut-être est-ce parce qu'il a été écrit au XXème siècle mais Côme fait preuve d'une grande modernité pour son époque. Influencé par ses lectures et par son existence au contact de la nature, il s'intéresse à la vie des hommes du peuple et à leur travail mais aussi à son environnement. Il s'impliquera toujours dans la vie quotidienne et les événements de sa région. Il a beau être perché dans un arbre et regarder les choses d'en haut, il n'est pas pour autant détaché de ce qui se passe sur la terre ferme. Bien au contraire.
Ce roman à l'écriture poétique et grandement humoristique tient donc du conte humaniste et écologique à la fois. Une belle histoire qui nous fait regarder les arbres d'un autre point de vue !
J'ai commencé ce roman sans savoir qu'il appartenait à une trilogie dont il est le deuxième volume. Mais je pense qu'ils peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Je poursuivrais sûrement cette lecture avec les autres romans dans les années à venir.
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