Il y a de cela déjà un certain temps, plus précisément le 11 novembre dernier,
Cécile Candiago me faisait parvenir son premier roman. S'il est vrai que j'ai mis du temps à le lire, il n'en est pas moins vrai que je l'ai lu au bon moment. En effet, le plus souvent, ce n'est pas moi qui choisis mes lectures mais les livres qui décident du meilleur moment pour être lus, d'où mon incapacité à créer une « PAL ».
Pour vous parler de cet admirable roman, je commencerai par contester la note de l'autrice que l'on trouve en fin du livre, et plus précisément les réserves des éditeurs, que je retranscris ci-après : « (…) ce premier roman, qui a en effet les défauts d'un premier roman : trop de sujets, trop de rebondissements, un style qui évolue au fil du texte, des longueurs et un aspect trop narratif par moments ».
Ce roman ne s'éparpille pas autour de trop de sujets puisqu'il n'en aborde qu'un seul : savoir d'où l'on vient. Et j'ajouterais même, savoir où l'on va, car l'un ne va pas sans l'autre. Ainsi, Athénaïs, avocate en droit du travail qui défend ceux et celles qui se retrouvent broyés dans la machine infernale du capitalisme, peine toutefois à se défendre de ce qui l'égruge depuis toujours. En proie à une mère qui n'a pas su lui apprendre la tendresse ni même à aimer et à s'aimer, ainsi qu'aux diktats de la société, en l'occurrence, d'une maternité épanouie, et à un sentiment de culpabilité qui l'étouffe, Athénaïs, Tina pour les intimes, doit, qui plus est, composer avec les doutes qui pèsent sur l'identité de son père. Habituée à la rigueur des lois, elle perd pied lorsque ses certitudes sont ébranlées. le récit s'inscrit dans une quête de vérité, plus précisément identitaire.
Quant aux rebondissements, ceux-ci sont nécessaires, voire indispensables. Sans eux, qu'aurait-t-on finalement ? Une intrigue lisse, dont on se lasserait. Ils ajoutent à l'intrigue, rendant la narration plus dynamique. Les coups de théâtre sont le sel même de tout récit, l'ingrédient qui assaisonne l'histoire. Et ce roman ne déroge pas à la règle : les péripéties, les événements, s'inscrivent dans une logique, celle de la quête du personnage principal, tout en nous faisant pousser des « oh ! » et des « ah ! » au fur et à mesure que la protagoniste obtient les réponses qu'elle cherche, ou non.
Le style évolue-t-il ? Sans doute, mais je dirais plutôt qu'il s'adapte à l'évolution du personnage et aux événements, entre autres. La plume de l'autrice est invariable, et si changement il y a, il se doit au changement qui s'opère chez Tina. L'écriture est à la fois fluide et emplie de profondeur, envoûtante même, rappelant par moments
Agnès Martin-Lugand. Elle est aussi incisive, acrimonieuse, nous faisant ressentir tous les émois de Tina.
Si longueur il y a, celle-ci ne demeure que dans le temps que j'ai mis à lire ce roman. J'ai presque envie de dire qu'il était trop court, à tel point j'ai eu plaisir à côtoyer Tina, Maria et Eve.
Pour finir, qu'entend-on par « un aspect trop narratif » ? Alors, oui, il y a peut-être quelques angles à limer, mais bon, ce que je retiens, moi, c'est l'histoire d'une femme, qui se bat contre ses angoisses mais aussi contre ses démons, et des femmes qui peuplent son entourage, sa mère, sa grand-mère paternelle, ses amies.
Je ne suis pas éditrice, certes, mais je suis lectrice. Et que serait un livre sans lecteurs ? Que seraient les lecteurs sans livres ?
Pour conclure, @cecilecandiago je vous remercie énormément de m'avoir permis de découvrir votre « bébé », tout en me laissant la liberté d'en parler en toute sincérité, et, si je puis me permettre, à quand le prochain roman ?
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