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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ah quel livre ! Un livre comme je les aime :
Intelligent, drôle, inclassable
Merci à mon petit frère de m'avoir prêté ce petit bijou déniché je ne sais où, pour me remonter le moral lors de ce nouveau passage à l'hôpital : cette fois tu l'as mis dans l'Emile comme disait Jean Jacques Rousseau.

Il fut un temps où l'on pouvait lire aux passages à niveau cette mise en garde : Attention un train peut en cacher un autre. Mutatis, mutandis ;)) elle peut s'appliquer aux livres. Et, il n'y a rien que j'aime tant. Un policier ? Moi, je veux bien. Il s'agira d'ouvrir l'oeil et le bon, ou les deux, ch.1: Etre ou ne pas être.

"A cinq ans, on est au coeur de l'âge mûr. Ensuite commence la chute.
Je m'appelle Alper Kamu et j'ai fêté mes cinq ans il y a quelques mois."
Voilà notre narrateur, voilà notre détective, à ce patronyme, à cette première phrase je souris : il faut attraper le bon wagon ^^.

p.44 "Tout à coup, une étrange question a traversé mon esprit : Hicabi Bey avait-il vu le but avant de mourir ?" (L'enquête se déroule à Istambul, je commence à comprendre cette couverture)

A cinq ans tout vu, tout compris p.132 "Pour pallier l'insoutenable vide en Lui, Dieu a créé l'univers. Il a dispersé les planètes dans l'univers, la terre parmis les planètes, la vie sur terre et les humains dans la vie. Mais il n'a rien trouvé à mettre dans les humains. [...] la plus petite des insignifiantes créatures semble oublier une réalité : on écrit des livres pour remplir des pages vides."

Bien entendu on peut le lire comme un policier ordinaire L'assassinat d'Hicabi Bey. Mais à mon avis il n'est pas sage de la lire à ce niveau cette belle oeuvre d'Alper Canigüz si vous voulez en capter les petites notes dissonantes^^.

Je termine par ce que je disais dans ma critique de L'homme qui venait du passé de Driss Chraïbi. Ah vous ne connaissez pas ? Cela en fait donc deux pour votre liste à St Nicolas ;)) "L'humour c'est de l'intelligence au carré" et je vous invite à lire (ou relire) le développement que j'en avais fait sur son intérêt littéraire car mutatis, mutandis ...
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Y'a plus d'jeunesse, ma bonne dame ! Regardez par exemple le jeune Alper Kamu… Non, je ne suis pas enrhubée et je ne suis pas en train d'ibiter un allemand qui barle, il se nomme bien Alper Kamu, le gamin !

Cinq ans, le gamin, et il te cause comme une sorte de Sheldon Cooper de 9 ans…

Son cynisme et son sens de la répartie sont toujours de sortie et il n'a pas peur de répondre aux adultes ou aux gosses plus âgés que lui.

Ma plus grande crainte, en entament ce policier où l'enquêteur a 5 ans, était de ne pas adhérer au personnage et, contrairement à ce que je pensais, je l'ai adoré, ce sale gamin plus intelligent que la moyenne.

Effectivement, ça ne fait pas très réaliste et on aurait plus l'impression de se trouver comme dans la série de « Détective Conan », avec un jeune homme coincé dans le corps d'un gamin suite à une malédiction.

Alors oui, Alper Kamu a beau être intelligent, ce n'est tout de même qu'un gosse de 5 ans qui ne va plus à la maternelle car sa place n'est pas là. Si ses amis lisent Petzi, lui, il se tape Dostoïevski, excusez- du peu. Ou Nietzche, pour se marrer.

On mettra le réalisme de côté pour profiter pleinement de la causticité du gamin, de son esprit éclairé, de sa vision réaliste du monde et de l'enquête qu'il va réaliser suite à l'assassinat de son voisin, le vieux grincheux Hicabi, ancien flic et entouré de bien des mystères.

L'enquête n'est aussi qu'un prétexte pour nous parler de la société Turque, de son administration corrompue (et tout le reste aussi), de la pauvreté de certains quartiers, de la délinquance, de la police… Disons ce qui est, l'auteur ne se prive pas de tirer à boulets rouges sur tout ça et il le fait bien.

L'enquête n'est aussi qu'un prétexte pour nous parler de la société Turque, de son administration corrompue (et tout le reste aussi), de la pauvreté de certains quartiers, de la délinquance, de la police… Disons ce qui est, l'auteur ne se prive pas de tirer à boulets rouges sur tout ça et il le fait bien.

Avec un final inattendu, à cent lieues de ce que l'on aurait pu croire, voilà un roman policier qui sort des sentiers battus grâce à un très jeune enquêteur, à d'autres personnages assez hauts en couleurs et une plume acide qui n'hésite pas à piquer le pays là où ça fait le plus mal.

Un petit détail qui m'a plu, ce sont les titres des chapitres, tous ayant une référence littéraire connue. Et puis, vous avouerez que les éditions Mirobole savent soigner leurs couvertures, c'est autre chose que l'édition de poche.

Mes deux seuls bémols – ben oui, il y en a – seront pour un chapitre fort onirique, suite à la consommation de champignons louches par Alper et le délire qui en a résulté.

Ce chapitre long et lourd ("Ainsi hallucinait Zarathoustra") a été indigeste à lire, alors que je venais de dévorer tout ce qui précédait, sans oublier le petit bémol sur le fait que ce n'est pas très réaliste d'avoir un enquêteur de 5 ans qui s'exprime de la sorte.

Quatre ans de plus, et ça passait mieux, mais alors, Alper Kamu aurait été en obligation scolaire. En tout cas, ça change de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent, et ça, ça compte énormément aussi. Comme quoi, tout est toujours possible en littérature policière.

Un roman policier qui défrise et où suivre les monologues d'Alper Kamu, ainsi que ses pensées, ses traits d'esprits, est bien plus intéressant que de savoir qui a tué Hicabi Bey, le vieux grincheux qui écoutait sa télé à fond la caisse.

Faudra que je teste la suite, si j'ai du temps devant moi, vu que ma PAL est comme Alper Kamu : hors-norme elle aussi !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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À cinq ans bien sonnés, Alper Kamu sent bien que la vieillesse et la décrépitude le guettent.
« À l'approche de mon anniversaire, j'ai passé le plus clair de mon temps posté à la fenêtre, à observer les gens au-dehors. Ils traversaient la vie tantôt accélérant, tantôt ralentissant, et émettaient toutes sortes de bruits, le regard sans cesse en mouvement. J'étais malade à l'idée qu'un jour je deviendrais l'un d'eux. Malheureusement, il n'y avait aucune autre issue possible ; le temps s'écoulait, inexorable, et je vieillissais vite. »
Admirateur de Chostakovitch, aimant à lire Nietzche pour rigoler un peu, Alper est un enfant un peu particulier qui aime aussi jouer au foot dans son quartier d'Istanbul et n'hésite pas à tenir tête à des grands de sept ou huit ans s'il le faut. Lorsqu'il découvre le cadavre de l'un de ses voisins, l'ancien policier Hicabi Bey, et que la police pense tenir le coupable en la personne d'Ertan le Timbré, l'idiot du quartier retrouvé sur les lieux du crime, Alper, armé de son pistolet en plastique, décide de mener l'enquête et, au passage, de reprendre sa vie en main.

Nous voilà donc face à un polar turc existentialiste dont le héros de cinq ans se plaît à faire la nique à la police tout en combattant les brutes du quartier qui en veulent au ballon de ses camarades. Il y a de quoi, au départ, être dubitatif. Pourtant, Alper Canigüz, par la force de sa propre conviction arrive à faire très vite accepter au lecteur son étrange postulat de départ et c'est finalement bien volontiers que l'on suit Alper Kamu dans ses pérégrinations stambouliotes. Tout juste si l'on n'oublierait pas parfois, comme ce procureur à parapluie pratiquant les arts martiaux, que l'on a affaire à un enfant de maternelle, n'étaient les apparitions régulières de traits caractérisant bien l'âge du héros : le pistolet en plastique, les relations avec les autres gamins du quartier, les stratagèmes à mettre en place pour traîner dans la rue le soir et cette fâcheuse tendance à vider les fonds de verre de raki dès que les adultes tournent la tête.

Intelligent, brillant même parfois, et bourré d'humour, L'assassinat d'Hicabi Bey vaut bien entendu plus pour les soliloques et autres considérations du héros sur la société turque dans laquelle il évolue, que pour l'enquête, élément accessoire qui sert essentiellement à donner un prétexte pour suivre Alper Kamu. Polar foncièrement original et étonnant, il démontre s'il en était encore besoin que l'on peut sans cesse renouveler le genre et que les jeunes éditions Mirobole excellent à dénicher de drôles de pépites.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ce roman policier est très plaisant à lire.
Le "héros" est un enfant de 5 ans hyper doué; il allie une intelligence stupéfiante au manque d'empathie et à l'égocentrisme courants des enfants de son âge. Il navigue entre la lecture de Nietzsche et les bagarres de rue à Istanbul. Un soir de match de foot à la télé, il découvre le cadavre d'un de ses voisins et va, sans se l'avouer vraiment au début, mener l'enquête, tout en adoptant un comportement qui n'est pas de son âge (alcool, drogues...)
Les personnages du quartier sont croqués sans condescendance de même que l'immense corruption qui touche les services publics en Turquie.
C'est un bon polar et même si les héros est un enfant, ce n'est PAS un livre pour eux.
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A 5 ans, on est au coeur de l'âge mûr. Ensuite commence la chute. Ainsi parlait Zarathoustra, non Alper Kamu (ça vous dit quelque chose et bien moi ça me dit que ce patronyme n'a pas été choisi par hasard). Dans ce livre, Zarathoustra hallucinait…
Revenons à nos moutons, plutôt, notre mouton noir. Alpert Kamu, bambin de 5 ans. Bambin vous avez dit ? Non, ce qualificatif ne lui convient pas du tout. Surdoué magistral, parfois tête à claques, cet admirateur de Chostakovitch, Nietzche, connait Wu Zhaoji (et vous ?), J.J. Rousseau comprend les paradoxes de Zénon… S'exprime beaucoup mieux que vous et moi (enfin moi !). Heureusement, il a des réactions d'un gamin de son âge question castagne et jeux de billes et, surtout, son pistolet en plastique Dallas Gold et les balles en même métal. Ce pas-si-gentil gamin va, accessoirement, résoudre une énigme meurtrière dont il est le témoin.

Ce n'est pas possible dites-vous et bien, lisez ce livre et vous saurez. Petite précaution avant d'en entamer la lecture : laissez toute logique au placard sans aucune crainte, le meurtrier ne s'y cache pas, mais l'AEN peut s'y trouver. En entrant dans cette histoire, méfiez-vous des mangemémoires et des champignons

Un livre déjanté. Plusieurs fois, un instant de lucidité me faisait dire : mais non, ce n'est pas possible, un gamin de 5 ans, même surdoué…. Mais si, mais si.

Nonobstant son côté déjanté, Alpert Canigüz a écrit un livre brillant, voire intelligent où il décortique les magouilles de l'administration turque et stambouliote. Ce livre nous offre quelques pensées philosophiques d'Alpert. J'y ai trouvé, avec plaisir, cette liberté de culte qui a tendance à régresser.

Alpert Canigüz et les éditions Mirobole m'ont offert un beau voyage en absurdie. Pays que j'avais déjà visité avec « Des mille et une façons de quitter la Moldavie » de Vladimir Lortclenkov. Jamais deux sans trois dit-on…. Je vais continuer à découvrir ce royaume d'absurdie de Mirobole.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Alper Kamu est un petit garçon de cinq ans surdoué, il faut le dire. Curieux voir même carrément fouineur, il ne peut s'empêcher de mettre dans nez dans les affaires des adultes. Participer aux discussions avec pertinence et piquant. Alper va jusqu'à se mêler d'une enquête à propos d'un meurtre.
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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Alper Kamu est étrangement mûr pour ses cinq ans, même s'il participe aux jeux des enfants de son âge. Son intelligence précoce lui permet de raisonner plus intelligemment que la plupart des adultes de son entourage. Cette qualité s'avère utile lorsqu'il se met en quête du meurtrier d'un de ses voisins.

Un personnage tel qu'Alper ne peut probablement exister que dans un roman. Mais c'est cette originalité qui rend Alper et ce roman si attachants, dès les premières pages.
Je n'ai jamais franchement ri, je n'ai pas non plus été happé par un quelconque suspense. Je n'en ai pas moins apprécié l'ouvrage, pour la qualité de son écriture et pour le ton humoristique induit par le contraste entre la jeunesse d'Alper et sa grande maturité intellectuelle.
L'histoire se déroule dans la Turquie du début des années 2000, et l'auteur donne une image intéressante et critique du pays et de certains de ses travers (notamment la corruption). L'un des quinze chapitres ("Ainsi hallucinait Zarathoustra"), racontant un rêve d'Alep sur une longueur exagérée, m'a en revanche déplu à un point tel que je n'ai fait que le survoler.

Quelques caractéristiques de ce livre m'ont fait penser au célèbre roman de Günter Grass 'Le Tambour' (1959), dont la toile de fond et le propos sont nettement plus dramatiques.

En résumé : ceux qui ne cherchent pas dans 'L'assassinat d'Hicabi Bey' un traditionnel polar à suspense y trouveront probablement le moyen de passer un agréable moment de lecture.
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Voilà un roman original !
Je me suis attachée à cette petite tête à claque, j'adore sa repartie.
L'enquête était plus confuse, mais on peut mettre ça sur l'âge du narrateur !
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J'ai eu beaucoup de mal à rédiger cet avis, pour un livre dont j'ai terminé la lecture il y a plus d'un mois. La raison en est simple : ce que j'ai préféré est l'ultime page du roman, qui éclaire d'un jour nouveau le jeune narrateur et ses proches, et donne une résonance toute particulière à ses pensées et à ses actes. Comme je ne peux pas vous le révéler, il m'est difficile d'en dire plus.
Je reviendrai donc sur le coeur de l'intrigue : le meurtre d'un policier à la retraite, bienfaiteur du quartier en particulier et des jeunes en difficultés en général, un homme aimé de tous. Seul un fou, un marginal, un rockeur chevelu a pu commettre ce crime, n'est-ce pas ? Autant vous dire que, quand la police tient un suspect, elle estime déjà tenir un coupable et se refuser à poursuivre les investigations. Heureusement pour tout le monde, Alper Kamu enquête.

Bien sûr, il faut accepter le postulat de départ, à savoir que le narrateur est un gamin de cinq ans, surdoué, à la pensée aussi ordonnée qu'un penseur adulte. Il n'en conserve pas moins les jeux et les préoccupations d'un gamin de son âge, et nous fait découvrir la vie quotidienne dans les rues d'Isatanbul, pour un gamin de cinq ans et ses amis, parfois très très costauds, très très bagarreurs – et pas toujours très finauds. Grâce à son père, il nous fait aussi découvrir le charmant monde du travail, les charmantes manipulations dont sont capables les patrons pour un peu plus pourrir la vie de leurs employés. Un problème de plus à résoudre pour Alper, et, en parallèle, une belle promenade dans les rues d'Istanbul.
L'assassinat d'Hicaby Bey est un polar hors-norme, tout comme son étrange et impertinent enquêteur.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Alper Kamu (cf. Albert Camus ?), cinq ans, fils de petits fonctionnaires mi-névrosés mi-déprimés, est un enfant surdoué parfois coléreux, lecteur de Nietzsche à ses heures, se réfugiant sous son canapé dans ses moments de spleen, et essayant de se faire une place parmi les chenapans du quartier populaire où il habite ainsi que de manipuler des adultes pas du tout bienveillants. Il est témoin d'un meurtre qui s'avérera glauque et crapuleux. Par nécessité, il en résoudra le mystère sans même se donner le plaisir d'élucider au grand jour ses conclusions. Un long chapitre proche de la chute - et la retardant - constitue une sorte d'histoire dans l'histoire, une nouvelle fantastique intitulée "Ainsi hallucinait Zarathoustra" qui contribue à ajouter un aspect d'"énigme métaphysique" au récit.
Dans l'ensemble de l'ouvrage, cependant, le décalage entre l'imagination foisonnante de l'enfant et sa pensée désabusée et sophistiquée, dictée par son âge mental et ses lectures et rendue par un langage assez baroque, provoque un effet comique très réussi. J'ai hâte de connaître sa nouvelle aventure.
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