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Jean-François Martin (Illustrateur)Benoît Marchon (Éditeur scientifique)
EAN : 9782747015288
149 pages
Bayard Jeunesse (08/09/2005)
  Existe en édition audio
4.33/5   18 notes
Résumé :
Maurice Carême est reconnu comme l'un des plus grands poètes contemporains pour les enfants. Dans les écoles, certains de ses poèmes sont très souvent appris par les élèves. Mais connaît-on vraiment la palette complète des thèmes abordés par Maurice Carême ? Cette anthologie souhaite vous faire découvrir des poèmes choisis dans l'ensemble de son œuvre, aussi bien dans ses recueils destinés aux enfants que dans les autres, pour mieux montrer la grande richesse et l'e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Pour beaucoup, parler de la poésie de Maurice Carême fera rejaillir des souvenirs d'école, des odeurs de pupitre, de craie, de tableau noir, le moment des récitations au pied de l'estrade, les bons points échangés contre une image…Evocations d'enfance, salle de classes et cours de récréation, à courir sous les platanes, à s'abriter sous les préaux…

C'est que le poète belge Maurice Carême (1899 – 1978), naît à Wavre, une petite ville du Brabant wallon, fut longtemps instituteur et que son amour des enfants le poussa à leur dédier une large part de son oeuvre poétique.
Après avoir goûté aux mouvements futuriste et surréaliste, c'est vers la poésie de l'enfance que Carême se tourne, dans une démarche poétique révisée en profondeur pour atteindre la plus grande simplicité. Une simplicité qui offre la lumière, celle qu'on voit briller doucement à travers le carreau, d'une douceur enveloppante et chaude, un halo doré et caressant.

Comme Prévert, lui-aussi fréquemment étudié à l'école primaire, Maurice Carême a laissé son empreinte dans la mémoire de maints écoliers au gré de rimes courtes, vagabondes et riantes, au rythme d'une poésie toute vêtue de naturel, de rondeur et de franchise. La nature, considérablement présente, y foisonne, s'y niche par tous les temps et en toutes saisons, les animaux s'y promènent, y courent, y caracolent.
« Un écureuil, sur la bruyère / Se lave avec de la lumière / Une feuille morte descend /Doucement portée par le vent »..

Mais il serait dommage de réduire Maurice Carême uniquement à la seule étiquette de « poète de l'enfance » car l'auteur a également écrit de nombreux et superbes poèmes qui s'adressent aux plus grands.
Pour autant, là encore, c'est le mot « simplicité » qui s'inscrit en lettres majuscules dans l'oeuvre du poète. Une simplicité qui s'unit à une profondeur du sens et à une richesse du coeur, qui alimenteront justement la renommée de l'homme de lettres belge et le rendront inoubliable.

Le recueil « Mère », paru dans les années 1930, est l'un des plus vibrants témoignages de cette poésie où spontanéité et naturel s'enjolivent des plus belles fleurs de la sincérité et de la confiance.
« Je prenais la main de ma mère / Pour la serrer dans les deux miennes / Comme l'on prend une lumière / Pour s'éclairer quand les nuits viennent. »

Qu'il parle de son enfance, de sa ville natale ou de la modeste vie des gens humbles :
« Rien que ce mur et ce chemin / Et, autour de moi, un matin / Qui a l'odeur dorée du pain / L'ombre d'un oiseau sur le mur,/ L'écho d'un pas sur le chemin. / Douceur faite de petits riens…»
Qu'il chante l'amour et la joie, ou bien « Caprine », la femme de sa vie, sa compagne et sa muse d'un quart de siècle :
« le jour qui vient de s'éveiller / Ne cesse de s'émerveiller. / Et c'est toute la joie de vivre / Que le vent, de son crayon bleu, / Note sur le livre des cieux. »
Qu'il s'indigne contre la misère humaine :
« Et l'on a beau vouloir crier / Qu'on a les pieds, les mains liés / Comme personne ici ne crie / On se tait par humilité. »
Qu'il exalte la beauté de la nature ou qu'il s'attarde, nostalgique, sur le temps qui s'écoule :
« On dirait qu'on entend pleuvoir le temps / Usant les vieilles pierres de la rivière / On dirait qu'on entend pleuvoir les ans / Qu'emportent doucement les eaux du temps. »…

…Il y toujours chez Maurice Carême ce même élan de vie, cette sincérité, cet abandon de toutes formes alambiquées au profit de vers cristallins et pénétrants, toniques et chantants, qui conduisent à une intensité et à une émotion spontanées.
Une poésie pleine de douceur et de vie, de foi en l'homme, de sagesse et d'humilité à laquelle on peut également ajouter une large part accordée au visuel, un sens aigüe de l'image qui libère instantanément les représentations et les projections mentales du lecteur.
Paysage hivernal, forêt automnale, ciel brumeux ou ensoleillé…la transparence et la nudité des rimes font jaillir les images comme le feraient quelques coups de crayon sur une feuille à dessin, révélant alors, par on ne sait quelle magie, un tableau enchanteur.
« C'est du soir en fruit, / de la nuit en grappe / Et le pain qui luit / Au clair de la nappe.
C'est la bonne lampe / Qui met, sur les fronts / Rapprochés en rond / Sa joie de décembre.
C'est la vie très simple / Qui mange en sabots, / C'est la vie des humbles : / Sourire et repos. »

La poésie de Maurice Carême, c'est une lumière qui nimbe les êtres et les choses d'une clarté douce, comme un rayon de soleil caressant aux aurores la feuille d'un arbre, c'est le frémissement musical du vent dans les branchages, c'est le tintement des sabots sur la roche, c'est la fuite d'une biche dans l'épaisseur des fourrés, ce sont des animaux, écureuils, chats, chèvres…qui viennent nous souhaiter le bonjour, c'est…le bruit de la vie, l'odeur de la vie, l'existence sans fioritures, dans ce qu'elle a de beau au naturel, dans ce qu'elle a de fort aussi, et de grave, et de triste, et d'humain.
Alors oui, malgré le temps qui passe et bien que pour certains les souvenirs d'école soient désormais lointains, c'est un réel plaisir de redécouvrir l'oeuvre de ce grand monsieur, qui compte près de 80 recueils de poèmes, de contes, de nouvelles, de romans et d'essais.
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Qui n'a pas récité un jour les poèmes de cet auteur belge (1899-1978) ? Saviez-vous qu'il avait également écrit des contes, des romans et des essais ?

Il commença à écrire assez tôt, dès l'âge de quinze ans. Il devint instituteur et fut très apprécié des enfants. C'est sans doute pour cela qu'il publia bon nombre de poèmes à leur intention. Ceci dit, d'autres, que l'on connaît peut-être un peu moins - et c'est bien dommage à mon sens - sont à lire avec notre âme d'adulte.

A l'école primaire, j'ai appris bon nombre de ses textes et c'est avec grand plaisir et presque avec un brin de nostalgie que je me suis plongée dans ce recueil.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Maurice Carême… Dès que je les entends, ces nom et prénom m'évoquent, de suite, les charmants poèmes que je récitais alors que j'étais tout jeune écolier !

Maurice Carême, poète belge wallon, a eu une enfance heureuse et simple, et ça se ressent bien dans ses poèmes !
Il parle avec beaucoup de tendresse de son père, qui était peintre en bâtiment, et de sa mère, qui tenait une petite boutique où les gens du village trouvaient alors tout ce dont ils avaient besoin.

Pour l'anecdote, selon son propre aveu, Maurice Carême fuyait souvent l'école, se faisait chapardeur d'oeufs dans les fermes avoisinantes, maraudeur de vergers, chef de bande d'Indiens, se conduisant en « petit vaurien » !
Mais cela ne l'empêchera pas, plus tard dès ses 15 ans, d'entrer à l'Ecole normale d'instituteurs et de sortir 1er de sa promo !

Il sera donc enseignant, épousera Caprine, une institutrice, à laquelle il consacrera un chef d'oeuvre : « La Bien-Aimée ».
Puis, passé la quarantaine, il quittera l'enseignement pour se consacrer uniquement à la littérature.

Maurice Carême est avant tout un poète de la joie.

Trois thèmes majeurs l'inspirent : les animaux, les fleurs, l'amour.
Trois poètes exerceront sur lui une influence déterminante : Emile Verhaeren, Paul Verlaine et François Villon.
Trois livres dont il est l'auteur marquent les étapes de sa vie : « La Lanterne magique », « Mère », et « Brabant ».

Ses poèmes ne sont pas adressés qu'aux enfants.
Sa poésie est marquée par le don d'enfance et la joie de vivre.

« Je suis resté l'enfant à qui la joie fait signe,
Des cerises couplées suspendues aux oreilles,
Et je ris, en jetant dans l'eau fleurie de cygnes,
Comme du pain de ciel, des morceaux de soleil.

L'humble enfant que je fus est enfant demeuré.

Je ne puis vivre qu'en enfant
Courant pieds nus dans l'origan.

Si je suis né au mois de mai,
C'est pour chanter à l'étourdie
Vivent la rose et le muguet !
Mes complaintes mêmes sourient.

Joie d'anémones, chevreaux neufs,
Les coeurs battent à contretemps.
Le ciel est poli comme un oeuf
Tout frais pondu par le printemps. »

Ce recueil de poèmes respire bon la nature, et l'homme y frémit de joie.

Les poèmes de Maurice Carême font du bien, à notre époque où règnent stress, malaises et incertitudes.
Ils nous submergent de naïveté, de candeur, et de simple bonheur rafraîchissant.
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Maurice Carème reste à ce jour le seul poète qui aura bénéficié d'une grille indiciaire de la fonction publique d'Etat.
Parce que son style rudimentaire était accessible à tous, y compris au personnel enseignant, il réussira en effet à s'infiltrer dans les programmes scolaires du primaire pour devenir une référence indispensable avant tout passage en sixième. Tout élève incapable de réciter une poésie de Maurice Carème se voyait en effet impitoyablement refuser l'accès au secondaire pour se voir condamner à un cursus infamant en CPPN. L'auteur, après une carrière administrative remarquable, réussira à s'élever au grade de poète de classe exceptionnelle dernier échelon, malgré une oeuvre somme toute quelconque. Tout au long de sa carrière, il saura déjouer les pièges tendus par ses pairs, intriguant au plus haut niveau du ministère de l'Education Nationale pour discréditer un à un tous ses concurrents, jusqu'à René de Obaldia, un de ses adversaires les plus sérieux avec ses doigts trempés dans la confiture….Chapeau Maurice!
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Cette anthologie jeunesse, illustrée par les dessins aquarellés naïfs, aux couleurs tendres et douces de Jean-François Martin, reprend plusieurs poèmes de Maurice Carême, poète belge de langue française du XX° siècle, auteur de recueils pour enfants et permet une bonne approche de cet auteur.
La simplicité du poète et celle du peintre sont en parfaite harmonie.
Une porte en feuilles mortes, un matin qui a l'odeur du pain doré, une gazelle "faite de gaze", un chat noir comme du charbon, une grenouille bleue...et nous voilà en route vers de beaux rêves sans violence aucune.
Pas de mièvrerie toutefois, car sous l'étiquette naïve se cachent de nombreuses interrogations sur la vie, l'homme et le sens à donner à la vie.
Ainsi D'où venons nous? évoque Jean Tardieu mais en moins pessimiste que son "Rin"
"-D'où venons-nous?/-Du fond du temps./-Que sommes-nous?/-De pauvres gens./-Où allons nous?/-Où va le vent.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
L’artiste

Il voulut peindre une rivière ;
Elle coula hors du tableau.
Il peignit une pie grièche ;
Elle s’envola aussitôt.
Il dessina une dorade ;
D’un bond, elle brisa le cadre.
Il peignit ensuite une étoile ;
Elle mit le feu à la toile.
Alors, il peignit une porte
Au milieu même du tableau.
Elle s’ouvrit sur d’autres portes,
Et il entra dans le château.
ENTRE DEUX MONDES
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Le chat et le soleil

Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.
Voilà pourquoi, le soir
Quand le chat se réveille,
J'aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.
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Cloches naïves du muguet,
Carillonnez ! car voici Mai !

Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager
Sortent en riant de la terre.

Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !

Les yeux brillants, l'âme légère,
Les fillettes s'en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.

Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !
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Ne criez pas si fort,
On n’entend plus que vous,
Cerisiers qui partout
Faites fleurir l’aurore.

Laissez donc les coucous
Compter leurs pièces d’or.
Ne criez pas si fort,
On n’entend plus que vous.

Même le vieux hibou,
Qui d’ordinaire dort
En haut du sycomore,
Vous croit devenus fous.

Cerisiers, taisez-vous !
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Puissé-je, quand la mort me croisera les mains
Tandis que mon esprit rejoindra tes collines
Reposer à jamais sur ta large poitrine
Comme un enfant qui dort, oublié dans le foin.
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