La question se pose en termes d'empathie, de capacité à se projeter dans ce que vit autrui, à se demander comment on se tirerait d'épreuves comparables... Il demeure que je n'ai été frappé par aucun des malheurs racontés dans ce livre. (D'autres vie que la mienne).
Nelly Kapriélian : Mais à quel moment, dans ce livre, as-tu compris que quelque chose chez toi s'ouvrait à "d'autres vies que la tienne" ?
Emmanuel Carrère : Je ne sais pas bien, c'est difficile.
La frontière entre fiction et non-fiction existe et elle est parfaitement claire. L'un des critères qui déterminent cette frontière est de nommer les gens par leur nom.
Il y a un vrai plaisir, et même une espèce d'excitation et de fiertés enfantines à cette réussite artisanale.
Pendant très longtemps, l'écriture a été pour moi un territoire de la dépression, de l'angoisse la plus totale.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous :
https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
Giuliano da Empoli est notre dernier invité. On se souvient, un an après, de son premier roman "Le mage du Kremlin", qui sortira en poche au mois de janvier et qui ne cesse de résonner avec l'actualité. le livre sera bientôt adapté au cinéma par Olivier Assayas et ce n'est autre qu'Emmanuel Carrère qui travaille à son scénario.
Emmanuel Carrère et Giuliano da Empoli se retrouvent sur le plateau de la Grande Librairie pour nous parler de cette adaptation, mais aussi de la manière dont ils racontent la Russie à notre époque.
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