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Emmanuelle Davidov (Autre)
EAN : 9782859561918
Ramsay (01/09/1979)
4.07/5   27 notes
Résumé :
Les belles âmes professionnelles ont la charité ponctuelle et sélective. Elles ne s'intéressent, la plupart du temps, qu'aux dissidents célèbres. Mais, une lois réfugiés dans l'un ou l'autre des pays du monde "libre", les exilés tombent dans l'oubli et parfois, lorsque des compatriotes ne viennent pas à leur aide, dans
la misère. L'envers de la liberté, les coulisses de la dissidence : tel est le monde que raconte Limonov.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je débute cette critique en saluant la fantaisie des éditeurs français. le titre russe du roman est "Это я, Эдичка", littéralement "C'est moi,Editchka", ce qui donne en anglais "It's me, Eddie" et en français...."Le poète russe préfère les grands nègres". Voilà un titre qui a l'avantage d'être explicite mais qui présente deux inconvénients : 1/ le livre est difficile à commander auprès de sa libraire de quartier et 2/ si oui, il y a des scènes très imagées, le roman ne s'y limitant pas, le titre me semble réducteur. Je m'interroge aussi sur l'utilisation du mot «nègre », le terme n'étant utilisé à aucun moment dans le texte. Ce premier roman de Limonov est un récit autobiographique. L'auteur raconte ses errances dans New-York au milieu des années 70, après son expulsion d'Union Soviétique. Arrivé depuis peu en Amérique, Limonov fait part de sa « désillusion ». C'est d'ailleurs le titre d'une tribune qu'il adresse au journal de l'émigration soviétique aux Etats-Unis « la Cause russe ». Il y écrit que le monde occidental ne justifie pas les espérances de ceux qui émigrent de Russie, et que par certains de ses aspects, ce monde occidental s'avère pire que le monde soviétique. En URSS, Limonov était une icône de l'underground soviétique, un poète reconnu comme tel qui parvenait à diffuser ses textes sous le manteau à un public d'amateurs. Aux Etats-Unis, il n'est plus personne, tout le monde se fout de ses écrits, il n'est plus qu'un dossier parmi d'autres de l'assistance sociale. A ses yeux, le monde refuse de lui donner ce qui lui revient de droit de par son talent, il se retrouve démuni quand tant d'autres, l'apparatchik en Russie, le businessman en Amérique, se voient distribuer les plus belles parts du gâteau. Il exprime sa haine d'une civilisation qui a produit des « monstres d'indifférence ». Limonov souhaite l'avènement d'une révolution mondiale et fréquente les cercles des militants trotskystes. S'il y satisfait en partie son goût du danger et son besoin de fraternité, il s'étonne du cloisonnement de ces intellectuels gauchistes effrayés par les quartiers défavorisés de Brooklyn, alors que pour le poète, tout doit partir de là, de ces démunis qui partagent cette injustice qui le ronge. Limonov est détruit par une rupture amoureuse. Son Elena l'a quitté pour un vieil homme plein aux as, ce qui décuple son sentiment de vivre dans un monde injuste. Profondément marqué par cette séparation, il va exprimer une grande détresse et un besoin d'amour. Il est terrifié à l'idée d'être condamné à la solitude qui est pour lui un véritable enfer. Dégoûté par les femmes pour lesquelles il éprouve une vive répulsion depuis le départ d'Elena, il voit dans l'homosexualité un recours, il pourra ainsi rencontrer quelqu'un qui l'aime, le désire et prenne soin de lui. Car si Limonov aime passionnément, il rêve avant tout d'un amour réciproque. Après une recherche de partenaire auprès de ses amis, il va faire une rencontre fortuite dans un terrain vague qui va le combler et briser un temps le silence et la solitude qui l'empoisonnent. Mais il reste fou amoureux d'Elena, sa « petite fille » perdue dans cette grande ville entre drogues, coucheries et illusions brisées. C'est aussi un roman sur New-York, ville que Limonov parcourt à pied en permanence, il évoque ses nombreuses rencontres, qu'elles soient liées à l'émigration, la politique, au monde de l'art, à la rue, aux petits boulots qu'il réalise … A la fin du récit Limonov fera ce constat : « Et c'est ainsi que je marche à présent : à nouveau je n'ai rien ; ma destinée poétique est commencée, il n'est pas très important de savoir si elle se poursuivra ou non, elle existe ; en Russie, j'ai déjà transformé ma vie en légende et à présent je suis libre, je marche dans cette Grande Ville vide et terrifiante en me distrayant, en me sauvant moi-même et en m'amusant dans ces rues, à la recherche de la rencontre qui sera le point de départ d'une vie nouvelle. »
Je précise que je n'ai pas lu le livre d'Emmanuel Carrère. Mais écrire une biographie sur un auteur qui livre de telles confessions a dû être un sacré défi à relever. Car Limonov dans ce roman d'une très grande qualité littéraire se met à nu et se montre extrêmement lucide sur les raisons de sa détresse. Il exprime clairement son sentiment de solitude qu'il cherche à combler par une relation amoureuse étouffante et par un engagement politique exalté. Je comprends mieux la destinée de celui qui est devenu le président du parti national bolchévique.
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« Bon, j'étais poète, oui, poète, puisque vous voulez savoir, pas un poète officiel, un poète clandestin, mais c'est fini ; maintenant je suis des vôtres, je suis un minable. »

Au moment où j'écris ces lignes, j'écoute Purple Rain et j'aime ça.

« le poète russe préfère les grands nègres », d'Édouard Limonov (ou Editchka).

Bon, déjà, en cherchant deux-trois infos sur le net j'ai appris que la traduction française (Jean-VO tu la boucles) s'est octroyé quelques libertés au niveau du titre ; et bien qu'appréciant celui-ci (j'aime la provoc), rétablissons la vérité et son titre à « C'est moi, Editchka ».

Je vais pas m'étendre sur la bio du type, Emmanuel Carrère en a pondu une dont j'ai entendu certains éloges ; pour ne pas dire des éloges certains.

Donc moi je vous ai juste synthétisé une petite bio piquée sur Wikipedia, fun et concise :

« Truand à Kharkov, poète à Moscou, sans-abri puis domestique à New York, écrivain et journaliste à Paris, milicien pro-serbe pendant la guerre de Bosnie, dissident puis prisonnier politique dans l'ex-URSS, Limonov fut empêché d'être candidat à l'élection présidentielle russe de 2012 ». Un sacré galopin, donc. Ah, et il est mort en 2020. Comme c'était y'a pas longtemps et que dans 2020 y'a deux 2 et que dans 2021 aussi, je me sens concerné, maintenant.

« C'est moi, Editchka » est un roman autobiographique. le jeune Editchka, la trentaine, a fui l'URSS (à priori on l'aurait plutôt invité à se tirer gentiment, sûrement à base de gros coups de pression façon russe) pour émigrer dans le Nouveau-Monde avec sa copine Elena. le souci c'est qu'il déchante bien vite, notre poète : sa meuf le largue, après l'avoir fait cocu.

Alors pourquoi me direz-vous ? Problèmes d'érection ? Addiction à Dofus ? Zut, je confonds…

Bref, rien de tout ça ! La petite, déçue d'un mari incapable de gagner sa croûte (il bouffe de la soupe à l'oignon quasiment tout le temps le mec : à fuir !!) s'en va à la conquête de l'Amérique opulente : elle veut jouir de la vie. Dans les faits, ça se traduit en gros par aller se faire baiser par de riches américains (fuck les riches).

Alors dégoûté des femmes, notre poète en mal d'amour cherchera à satisfaire son manque affectif avec d'autres hommes. Il connaîtra sa première expérience homosexuelle avec un clochard noir un peu louche dans un terrain-vague de Manhattan.

Et tout le long du livre, Editchka nous partage ses galères et ses états d'âme. Parce que pas facile pour un poète underground de l'URSS de percer dans le Nouveau-Monde où tout le monde s'en branle de lui. Alors il fait des jobs de merdes, enchaîne les tentatives – aventures amoureuses ou quête d'argent. Et pendant tout ce temps, il nous cause de ses souvenir : de sa vie à Kharkov, de sa vie avec Elena, avec ses potes. Il cause de ses déboires : les soirées arrosées de Vodka (oui, c'est cliché), les meetings sociaux, les tentatives littéraires et journalistiques. Et de son manque d'amour.

« Je n'avais qu'à lui enfoncer la tête dans l'eau. Elle n'a jamais su à quel point elle avait été près de la mort. J'essayais de la convaincre de revenir, de rester encore avec moi pendant un an, six mois. Assise dans sa baignoire elle dissertait avec insouciance sur mon incapacité à jouir de la vie. Elle n'avait strictement aucun goût, elle était incapable de comprendre que j'étais quasiment un homme mort et qu'il était pour le moins mauvais de se vanter de sa capacité à se trouver un partenaire pour… Elle parlait et moi, j'étais assis sur le carrelage de la salle de bain, et je regardais fixement son minet gonflé. On sait ce que c'est, cela signifiait qu'elle avait baisé toute la nuit… Bon, mais pourquoi moi je ne, pourquoi je… Moi j'espérais, je pensais : qu'elle soit une traînée, une aventurière, une prostituée, mais que l'on reste unis toute la vie. »

J'ai eu du mal au début, peut-être que le ton me convenait pas trop. Faut dire qu'à force de bouffer des bouquins de types qui causent de pourquoi la vie c'est nul, on commence à y croire (j'déconne, j'en étais déjà persuadé). le premier chapitre m'est un peu apparu comme une énumération de ses potes russes émigrés, et sur le coup ça m'a gonflé. du coup j'ai lu le 3ème tome de le Sorceleur (qui est, en fait, le premier tome où commence le roman, les deux premiers étants des séries de nouvelles) entre le premier chapitre et le second. J'avais sûrement besoin de rêver un peu d'autre chose, plutôt que de me morfondre avec Ed.

Ensuite : j'étais prêt.

Car j'ai aimé me morfondre avec Ed. Ce livre traite essentiellement de la désillusion du poète, qui déboule en Amérique et se voit confronté à une ville qui ne le connaît pas ni n'a envie de le connaître (un peu comme mon révéré John Fante avec Los Angeles). Lâché par « l'amour de [sa] vie », il recherchera constamment l'amour et l'attention de ses pairs, déplorant un pays guidé par une indifférence des uns envers les autres, par un monde de « l'argent-roi ». le poète Editchka est une sorte de –ces termes ne sont pas les miens et ont été utilisé à propos de John Fante – « rageur-sentimental », et ses pensées, sombres, qu'il couche dans ce livre nous offre la vision d'un personnage vrai et tristement humain, souvent guidé par ses émotions mais parfois raisonnable.

Le livre ne lésine pas dans les détails sales (et souvent lubriques) des pensées du poète. Dans le chapitre « Là où elle a fait l'amour », Editchka retourne sur le lieu du crime (l'appartement du premier amant d'Elena), et essaie de se branler dans les chiottes. Putain. Qui fait ça ? En tout cas, qui l'écrit ? Et c'est là que la plume de Limonov est vraiment la plus belle à mes yeux : dans toute sa sordide honnêteté. On ne peut qu'être témoin de la détresse du poète dont les pensées exploreront tous les états : la tristesse et la mélancolie, en passant par l'excitation (souvent), pour finir sur ce que j'ai jugé comme une sorte de rédemption : l'acceptation, non pas par une résignation mais par le pardon. le pardon à soi.

En gros c'est un livre qui cause de désillusion, d'indifférence, d'amour et d'argent. C'est un livre qui chie sur l'Amérique, mais aussi sur l'URSS ; et sur un peu tout en fait. C'est un livre qui chie sur l'humain et qui nous éclabousse.

Mais c'est aussi un livre qui parle de nos propres faiblesses, et qui nous rend hommage ; car c'est un livre qui nous traine dans la boue, et qui nous montre que c'est bien parce qu'on est moche qu'on est aussi un peu beau.

À lire donc si vous aimez les livres où il ne se passe pas grand-chose ; un livre où un type lambda offre le récit de son quotidien et ses états d'âmes ; un livre qui ne fait pas rêver, où on souffre plutôt avec l'auteur ; un livre dans la lignée d'un Fante – les similitudes sont vraiment nombreuses – et comme j'ai l'impression que j'en ai presque plus causé que de Limonov, faudra quand même que je vous en parle un jour.

Pour conclure, un petit extrait, du chapitre précédent l'Épilogue et qui, je trouve, fait écho au premier :

« En la regardant je songeai qu'il était merveilleux que je n'aie pas réussi à l'étrangler, qu'elle soit vivante et qu'elle soit au chaud et au sec, c'est l'essentiel. Et en ce qui concerne le fait que plein de types mettent leur queue dans son petit con, tant pis, c'est elle qui le veut, j'en souffre mais cela lui fait plaisir. Vous pensez que je suis en train de faire le con et que je joue au Christ qui pardonne tout ? Des couilles, je suis sincère, je ne peux pas mentir, je suis trop orgueilleux, je souffre et même beaucoup, mais tous les jours je me répète : « Editchka, considère Elena comme le Christ considérait Marie-Madeleine et toutes les femmes pécheresses, non, fais même mieux. Pardonne-lui ses erreurs et ses aventures d'aujourd'hui. Que faire, elle est comme ça. Si tu l'aimes, cette créature maigre et longiligne en jean délavé qui va de parfum en parfum en les reniflant tous d'un air important et qui débouche et rebouche les flacons, si tu l'aimes, sache que l'amour est au-dessus des offenses personnelles. Elle est déraisonnable, méchante et malheureuse. Mais toi qui te considères comme étant un être raisonnable et bon, aime-la et ne la méprise pas. Regarde-la vivre, puisqu'elle ne le veut pas, ne te mêle pas de sa vie mais quand c'est nécessaire et si tu peux, aide-la. Aide-la sans rien attendre en retour, n'exige pas qu'elle revienne avec toi en échange de ce que tu pourrais faire pour elle. L'amour ne demande ni reconnaissance ni satisfaction personnelle car il est lui-même un plaisir. »




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Après avoir lu Limonov d'Emmanuel Carrère j'ai eu envie de relire le poète russe aime les grands nègres. Je ne l'ai pas plus apprécié, pas moins non plus. C'est le premier roman de Limonov, un récit autobiographique, jusque là Limonov est un quasi inconnu, poète soviétique de l'underground qui diffusait ses poèmes par le samizdat. Il a fini par être discrètement expulsé d'URSS. Dans ce récit il nous raconte ses désillusions, ses errances dans New-York. Limonov s'y révèle tel qu'il est, au naturel, très autocentré. J'avais apprécié et j'apprécie toujours sa franchise quand il dénigre le monde soviétique tout en montrant tous les défauts du monde occidental, pire sur certains points. Mais difficile de trouver quelqu'un ayant une plus haute estime de lui-même que Limonov, du moins en ce qui concerne ses capacités littéraires : je rappelle qu'à l'époque, il a trente ans, aucun de ses textes russes n'est publié, et dans ce premier texte il râle déjà sur le fait de ne pas être reconnu. Il fallait oser ! Politiquement il se rapproche des gauchistes d'occident, fréquente les trotskystes et rêve d'une révolution mondiale tout en ne comprenant pas très bien les intellectuels gauchistes de New-York (des années plus tard il fondera en Russie le parti National Bolchévique). Côté sexe, le livre est cru, assez trash, mais pas autant que le titre français pourrait le laisser croire. Ce titre est mensonger et correspond moins au contenu du livre que l'original qui se traduirait tout simplement «Moi, Editchka» (en toute modestie !). Donc côté sexe, il est arrivé aux USA avec Elena qui, ne supportant pas de mener une vie si minable et ne voulant pas d'une vie de petits boulots, le quitte pour un vieux plein aux as. de dépit et en mal de partenaire, il finit par faire une rencontre dans un terrain vague qui va remédier pour un temps à sa grande solitude. le grand nègre est donc extrêmement anecdotique dans l'ensemble du récit. Une des choses que j'avais beaucoup aimé à ma première lecture et qui m'a à nouveau beaucoup plu, c'est la vision de New-York par Limonov, probablement parce que c'est un grand marcheur et qu'il parcourt la ville à pied en permanence. Il rencontre énormément de monde et dans les milieux les plus divers : politique, monde de l'art, administration, petits boulots divers, et son regard lucide et désespéré est intéressant. Mais si on n'aime pas les livres sur les états d'âme il faut fuir cet ouvrage. Ceci dit c'est un cas unique : ce type lambda aura droit des années plus tard à une biographie, après avoir fondé un parti, fait du trafic d'armes, soutenu les Serbes, tenté un coup d'État, fait de la prison… Dire qu'il écrivait alors « Bon, j'étais poète, oui, poète, puisque vous voulez savoir, pas un poète officiel, un poète clandestin, mais c'est fini ; maintenant je suis des vôtres, je suis un minable. »
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J'ai trouvé peu d'intérêt à ce livre dans lequel l'auteur nous parle de sa vie new-yorkaise, avec une part importante sur le sexe dans des termes crus, ce qui devient vite lassant.
Par contre je conseille sa biographie d'Emmanuel CARRERE que j'ai trouvée extraordinaire.
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J'ai lu presque tous les livres de Limonov que je lis depuis ses débuts, celui ci est son meilleur livre.
Brillant et rebelle.
https://fieretlibre.com/2019/03/25/edouard-limonov-le-salaud-magnifique/
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
En marchant dans les rues de New York je rongeais mon frein et je rêvais, je pensais au monde, à des problèmes de sexe, aux hommes et aux femmes, aux riches et aux pauvres. Pourquoi y a-t-il des enfants qui naissent dans des familles riches et qui reçoivent tout ce que l’argent peut apporter, alors que d’autres… j’imaginais les autres comme étant des gens comme moi, pour qui le monde est une injustice.
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Pour vous, journalistes de province, étudiants sans diplômes, parvenus à la tête d'un Etat immense grâce à la révolution, la révolution fut une réalité. Mais pour les travailleurs ? Pour les travailleurs, il n'y en a pas eu. Sous tous les régimes les ouvriers sont forcés de travailler. Vous n'avez rien su leur proposer d'autre. La classe qui a fait la révolution ne l'a pas faite pour elle, mais pour vous. Et jusqu'à aujourd'hui personne n'a rien proposé d'autre, personne ne sait comment changer le principe du "travail"; il faut s'attaquer aux bases, et alors il y aura une véritable révolution, quand la signification du mot "travail" c'est-à-dire du travail pour gagner de l'argent pour vivre, aura disparu.
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Je suis venu chercher de l’attention, de l’amour et de la tendresse. Comment allons-nous faire ? J’étais perdu. Si je suis obligé de lui donner de l’amour, je ne veux pas, non, je ne veux pas, un point c’est tout ; je veux être aimé, sinon ça ne marche pas. En fonction de l’amour qu’il aura pour moi, s’il en a, je l’aimerai par la suite, je me connais ; mais que ce soit lui qui commence.
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J’ai toujours haï le passé au nom du présent. Bon, j’étais poète, oui, poète, puisque vous voulez savoir, pas un poète officiel, un poète clandestin, mais c’est fini ; maintenant je suis des vôtres, je suis un minable, je suis celui que vous nourrissez de soupe aux choux, que vous abreuvez de vin californien dégueulasse, à 3,59 dollars le magnum, et qui vous méprise quand même.
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Nous ressemblions, dans notre désir de vider l’odieux magnum, à des sportifs se ruant vers la victoire. En plus, j’avais la mauvaise habitude de faire des mélanges. Pour être plus en forme, du moins c’est ce que je prétendais, je bus, entre mes verres de vin rouge, plusieurs petits verres de vodka. C’est pourquoi il n’y eut rien de surprenant à ce que le temps devînt comme un tunnel noir et à ce que nous nous soyons réveillés,
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Vidéo de Edward Limonov

Emmanuel Carrère Limonov
Emmanuel Carrère - Limonov : Où Emmanuel Carrère tente d'expliquer d'où est venue son envie d'écrire un livre sur Edouard Limonov, à partir de quoi "Limonov" a été écrit; -ses rencontres avec Limonov et la lecture de ses livres, et comment il en a fait un roman d'aventures et non une biographie , et où il est question aussi d''Alexandre Dumas et du "Comte de Monte-Cristo", de la Russie et de l'Union Soviétique, à l'occasion de la parution de "Limonov" d'Emmanuel Carrère aux éditions POL, à Paris, le 29 juin 2011 - Эдуард Лимонов - Россия - СССР
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