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EAN : 9782743626181
94 pages
Payot et Rivages (04/09/2013)
2.93/5   15 notes
Résumé :
J'avais vu tant d'hommes célébrés puis déchus, et tant d'hommes déchus puis réhabilités, que j'ai longtemps gardé l'espoir d'être un jour tenu pour digne de l'histoire de notre pays. La roue avait tourné, elle tournerait. Je n'aurais sans doute plus été là pour le voir. Je me récitais la phrase que jetaient par défi les condamnés à mort, sur l'échafaud : "Dans vingt ans, je serai à nouveau un beau jeune homme, un brave..."
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« prisonnier de la main qui vous élève vers le ciel ».
Voilà le destin des hommes lorsqu'on leur cache la grande vérité : tout homme a la faculté de voler de ses propres ailes.
Mais il est du devoir de toute bonne dictature de tout mettre en place pour la lui faire oublier.

La révolution culturelle qui fut instaurée en Chine de 1966 à 1976, est une parfaite illustration - elle n'est malheureusement pas singulière dans l'histoire- du grand pouvoir de mystification que peut posséder une idéologie .
Et ce pouvoir, comme tous ces pouvoirs usurpateurs, tentent toujours de créer leurs propres mythes. Querelles d'opéra pour des mythes d'opérette.
Le texte de Maël Renoaurd, donne d'une façon assez simple et courte un exemple de la prise de contrôle par un système politique d'une culture.
L'opéra de Pékin a plus de 1400 oeuvres inscrites à son répertoire.
Durant la révolution dite culturelle, ce répertoire ayant été jugé par le pouvoir non conforme à l'esprit de la révolution, puisque antérieur à celle ci, a été entièrement recréée, réinventé.
Pas plus de 8 « opéras modèles » furent écrits sous le contrôle du pouvoir et autorisés à être joués par le pouvoir.
La réforme n'était pas, à partir de l'existant d'apporter des modifications, des adaptations, mais tout simplement de nier la validité de l'ancien répertoire et de toute pièce donner naissance à un objet de propagande, objet qui n'avait pour but que celui de servir le pouvoir, et non d'éduquer, d'élever, de libérer le peuple.
Une fois la main mise, celle ci se refermait.

Cet exemple devrait nous faire méditer sur le contenu du mot « réforme » qu'il nous est expressément demandé de mettre en place depuis plusieurs années.

Les acquis sont toujours les fondements de nos réformes.
Nier l'acquis c'est risquer d'offrir les murs de sa maison à toute les tempêtes.
On peut, peut être, tout réformer mais pas forcément avec n'importe qui.

Cette réforme de l'opéra de Pékin a été mise en place par un pouvoir dictatorial.
Mais ce pouvoir n'a pu perdurer sans qu'un système le maintienne.
« La bande des quatre », et ses brigades à eux seuls, même si le poids de leurs bottes était très grand, n'auraient pas pu à eux seuls tenir l'ensemble du système sous leurs semelles.
C'est qu'au échelon inférieur, se ramifie toujours un monde qui cire ces bottes , accroché à leurs talons, et qui jamais ne crache à leur face.

« J'ai vécu ces années dans un mélange de contrainte, de sincérité et d'ambition ».
Voilà la combinaison parfaite du parfait serviteur des dictateurs.
Faire son devoir, dans le cadre stricte de ses fonctions, avec l'approbation de ses chefs, qui savent toujours, c'est bien connu, reconnaître celui qui les servira le mieux.

C'est un regard, sans jugement, seulement un petit mémo que nous délivre Maël Renouard.
Un texte qui nous rappelle que les oiseaux que l'on met en cage chantent toujours faux, et que si aujourd'hui ils picorent des graines, un jour ils pourraient bien fendre le ciel.

Astrid Shriqui Garain
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Les jurés du prix Décembre sont des gens plein d'humour. Pour contrebalancer le lauréat du prix Renaudot (Yann Moix pour "Naissance" et ses 1152 pages, le plus gros roman de cette rentrée littéraire), ils ont décidé d'attribuer les 30 000 euros de leur prix à "La réforme de l'opéra de pékin", le roman le plus court de cette saison, 65 pages, écrites caractère 28 et avec de grandes marges, soit approximativement un euro le caractère imprimé ! Joli rapport euro/écriture ! Pas sûr que Yann Moix atteigne avec le même niveau avec le total de ses ventes !
Si mathématiquement le compte est bon, qu'en est-il pour l'appréciation générale de ce texte qui suscite un tel enthousiasme de la part du Paris littéraire qui brille et qui pétille ?
Je dois avouer, que ce roman (heu, nouvelle peut être ?) ne m'a guère transporté. Un vieux chinois, ancien prof de littérature, s'était vu confier durant la révolution culturelle, la composition de nouveaux opéras dont les livrets excluraient, princesses, empereurs et damoiseaux pour laisser la place aux ouvriers, soldats et autres paysans valeureux, piliers de cette société nouvelle. Une fois, cette période révolue, ces opéras furent relégués dans l'oubli jusqu'à ce que, vieillissant et au bord de la mort, l'ancien professeur découvre avec bonheur que l'effet conjugué de la nostalgie et de la mode les remette en avant.
Le sujet possède indéniablement une jolie portée symbolique. Cependant, l'écriture très froide et à la précision historique minutieuse gomme la majeure partie de l'émotion qui aurait pu s'en dégager, lui donnant un côté un peu raide.
Un peu plus sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Ce livre a reçu le prix Décembre en 2013 - bon début pour critiquer un livre sur lequel je n'ai pas grand chose à dire une fois que je l'ai refermé. Il est très court, et de plus, publié dans une police assez large. Considérations techniques tant ce livre attire sur la forme, non sur le fond.
Même si le récit est celui d'un homme, de son ascension à sa déchéance jusqu'à sa (re)naissance, il est avant tout une nouvelle plus qu'un roman. le destin de cet homme permet de découvrir l'histoire de la Chine au XXe siècle, et celle de sa culture. La concision de ce récit peut plaire. Pour ma part, j'aurai aimé bien plus - peut-être parce que ce livre est réservé à des personnes qui connaissent bien mieux le sujet que moi.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L'un des médecins compatit avec le vieillard que je suis devenu. Il sait qui j'ai été : il me regarde comme un lion qui aurait perdu ses griffes, ses dents, son élan musculaire.
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Vidéo de Maël Renouard
L'Historiographe du royaume de Maël Renouard aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/1103783-romans-l-historiographe-du-royaume.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionslivredepoche
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