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EAN : 9782728805839
128 pages
Éd. Rue d'Ulm-Presses de l'École normale supérieure (16/03/2018)
4/5   1 notes
Résumé :
De nombreuses initiatives citoyennes de monnaies locales et complémentaires ont vu le jour à travers le monde en réaction à la crise des subprimes de 2007-2008 et à l'impuissance des gouvernements à prévenir la débâcle financière et économique qui a suivi. Ces initiatives veulent répondre à une incompréhension généralisée du fonctionnement du système monétaire et financier. Une quarantaine de monnaies locales sont aujourd'hui en circulation en France, autant sont en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Économie, environnement, social, participation : voilà ce que veulent favoriser les monnaies locales.

Les auteurs différencient les "monnaies convertibles" (en euro) et les "crédits mutuels".
Les premières sont utilisées par les particuliers et sont créés par le dépôt en fonds de garantie de leur valeur faciale en euros.
Le WIR en Suisse, qui date des années 1930, en fait partie. Il est utilisé par 60 000 particuliers, 50 000 entreprises et permet l'échange de 2 milliards de Francs suisse par an. Il aurait beaucoup contribué depuis à stabiliser l'économie suisse. C'est une exception, les autres monnaies locales sont d'envergure beaucoup plus faibles. Ainsi le Bristol pound est au Royaume-Uni la plus grande. Elle est utilisée par 1 500 utilisateurs et 516 000 Bristol pounds sont en circulation. En France, l'Eusko du pays basque est de taille équivalente (chiffres de 2018). Mais elles ont la même vocation.

Les seconds sont utilisées par les entreprises et ne consistent qu'en une chambre de compensation centralisant les transactions et sans création ni de devises ni de monnaie.
Le Sardex (en Sardaigne) est le plus gros en Europe. En 2018, il est utilisé par 3 000 entreprises et a permis l'échange de 100 millions d'euros entre 2013 et 2015. La part des biens aliments locaux mis en vente par la distribution a doublé, passant de 16% à 30%.

En parallèle existent les "système"temps" : 300 aux États-Unis et autant en Grande-Bretagne. On gagne des devises en fournissant des services (rédaction de courrier, aide aux personnes âgées, etc).
Au Brésil, le Curitiba et à Rotterdam (autrefois) existent des monnaies "vertes". A Curitiba, on en gagene en collectant les déchets et à Rotterdam, avant que la nouvelle équipe municipale ne la supprime, on en gagnait en achetant des produits "verts" sélectionner et l'on achetait des tickets de transport, des biens et des services avec.

Les monnaies hybrides, comme le Sonantes, à Nantes, cumule les fonctions des monnaies convertibles et des crédits mutuels.

Les monnaies convertibles en France sont de trois types : les SEL (système d'échange locale) : on fournit des services aux voisins, selon ses compétences, qui rémunèrent et lui permet de s'offrir d'autres services. Il y en aurait environ 500 en France, pour 35 000 adhérents. Les accorderies organisent un même système d'échange de services entre particuliers, mais sans monnaie-temps (on tient une table et peu importe le type de service rendu, seul le temps est comptabilisé).

Les monnaies locales complémentaires ont d'abord été les monnaies "SOL", financés par le fonds social européen et étendues sur 8 territoires. Elles devaient se décliner en trois services: le renforcement de l'engagement citoyen et solidaire ; l'augmentation du pouvoir d'achat des plus démunis dans une perspective de développement durable ; mais seul le troisième, faute de financement, a été déployé : consommation responsable et soutien d'entreprises solidaires.

Ensuite sont venues l'𝑎𝑏𝑒𝑖𝑙l𝑒 à Villeneuve-sur-Lot et l' 𝑜𝑐𝑐𝑖𝑡𝑎𝑛 à Pézenas, en 2010.

JeanPaul Pla crée en suite le MLCC (réseau des MLC et citoyennes). Il y en avait une quarantaine en 2018 (plus de 80 maintenant).

Ensemble, les Monnaies Locales Complémentaires regroupaient alors 8 500 usagers, 2 000 prestataires pour une masse monétaire de 500k€.

Les monnaies hybrides auraient plus de chance de se développer que les monnaies convertibles seules ou que les crédits mutuels seuls. Une telle monnaie dotée de toutes les qualités a existé entre la fin 2016 et le début 2017, le Coopek. Malheureusement, des problèmes de gouvernance et de relations avec les autres monnaies locales ont mis un terme au projet.

La troisième partie porte sur l'usage des monnaies locales à des fins de transition écologique. L'idée serait la suivante : collectivités locales et partenaires au projet de création de la monnaie s'engagent sur un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre et des projets aptes à y parvenir. Puis ils évaluent le gain économique (en euro) de cette réduction. Cette valeur sert de fonds de garantie à l'émission des coupons de monnaies locales, libérant les usagers de la dépense et de son inconfort. Une triple action est alors mise en oeuvre : l'organisme qui gère les monnaies locale accordent des prêts à taux zéro pour financer des projets de transition écologique ; la collectivité garantie la masse monétaire en circulation (sans dépense complète puisque c'est une garantie et que celle-ci est portée qui plus est par un projet de nombreuses parties prenantes) et rémunère les services écologiques rendus par les particuliers (façon monnaies vertes du Brésil et des Pays-Bas) ; et les banques parties prenantes au projet abondent d'un euro sur les projets tout euro garantit par la collectivité : un euro de la Valeur Social du Carbone (le gain économique de la "non-production" de GES) génère deux euros (une unité de monnaie locale et un euro de la banque).

Avec tout cela, les banques ne sont plus frileuses à financer des projets (ils entrent dans la politique de la collectivité) ; les collectivités ne sont plus frileuses à financer des projets (l'objectif de réduction des GES est partagé par tout le monde) ; les particuliers reçoivent un peu plus que ce qu'ils achètent de monnaies locales et sont doublement incités à l'utiliser (ils en reçoivent contre des services écologiques et savent que le projet est collectif) ; les entrepreneurs se voient financer leurs projets de transitions écologique (création de jardins particuliers, services d'entraide, etc) ; et les grosses infrastructures sont financées par la VSP.

Pour mettre tout cela en place, deux opportunités : l'une technologique, la blockchain, l'autre jusridique, la SCIC. La blockchain permet de créer de la monnaie et de faciliter les transactions sans tiers de confiance : c'est idéal pour réaliser des opérations rapidement, sans frais, et sans la lourdeur administrative d'une banque et celle des administrations publiques. Justement, la Mairie de Paris aurait un projet en ce sens pour une monnaie locale francilienne.

La SCIC est une forme juridique qui impose des parties prenants hétérogènes : exactement ce que l'on veut pour que des parties prenantes s'engagent ensemble sur des financements, des projets entrepreneuriaux et des objectifs de réduction de GES... et en plus, comme elles entrent dans le cadre de l'économie sociale et solidaire, elles prévoient d'emblée des gestions démocratiques et participatives... que demander de plus ? Rien, là, on a tout... C'est parti !

*****

C'est très clair et très complet, une excellente synthèse sur les monnaies complémentaires et leurs possibilités, en moins de 120 pages.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Les obstacles et les freins à la montée en échelle des MLCC les plus fréquemment cités sont l’attentisme de la population (44%), l’implication insuffisante des professionnels (19%), le manque de temps et de bénévoles (12%) et la faiblesse des ressources financières (12%).
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Une monnaie complémentaire est donc le « projet d’un groupe » dans lequel les membres partagent des valeurs et des objectifs communs. Ce groupe est une « structure ad hoc, une association en dehors du circuit traditionnel » : la monnaie complémentaire circule au sein d’un réseau, en parallèle de la monnaie (supra)nationale sans la remplacer. Contrairement à la monnaie étatique elle n’est donc pas obligatoire.
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Puisque la monnaie est un lien social, toute collectivité porteuse d'un projet commun, impliquant des échanges qui ne se fondent pas seulement sur des échanges marchands ni sur les services publics existants, peut créer son propre système de paiement. Ce système peut être connecté, ou non, au réseau des paiements officiels.
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Les monnaies locales complémentaires poursuivent es objectifs touchant aux trois piliers fondamentaux du développement durable : l’économie, l’environnement et le social. Et à un quatrième pilier, aussi essentiel et présent dès l’origine du concept quoique moins souvent cité : la participation. Ce qui en fait indéniablement un instrument favorable à la transition écologique et solidaire des territoires.
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... même si la dimension environnementale n’est actuellement pas prépondérante dans les monnaies locales françaises, celles-ci permettent de relier explicitement, pour ceux qui en font usage, les modes de consommation et de production aux effets sur les ressources naturelles.
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