Guérir de l'anorexie

Le psychothérapeute caennais Didier Pleux, notamment enseignant à IFFORTHECC d'Aix-en-Provence (délivrant des formations en thérapies comportementales et cognitives), avait aidé, dans les années 2010, la Normande Camille Cellier, à guérir de l'anorexie. La pathologie s'était déclarée lorsqu'elle avait dix-huit ans. Elle approchait alors la trentaine et après sa guérison elle avait cosigné en 2013, avec Didier Pleux, un ouvrage sur l'anorexie.

Huit ans plus tard, elle livre de sa seule plume un livre sur le même sujet. Ce nouveau titre tient un peu du pamphlet sur la façon dont est globalement traitée l'anorexie par le corps médical. L'auteure est une littéraire et on peut regretter qu'elle reste dans cette veine pour un ouvrage de ce type. En effet il est dommage que souvent on reste dans le vague de certaines situations ; des traitements fort malveillants sont évoqués sans que l'on sache où ils ont été mis en oeuvre et dans quels textes on a soulevé en premier la question de leur administration dans le lieu où ils existaient.

Ainsi page 141 on reste sur sa faim au sujet du témoignage d'une part de Pauline Delpech et d'autre part de Marc Alévêque. Ni dans les notes, ni dans la bibliographie, je n'ai trouvé la référence d'un article ou d'un ouvrage qui rapportait leur dire. Pour la première, fille de l'épouse de Michel Delpech, il faut aller sur la page wikipédia de celle-ci pour apprendre que ces propos doivent être tirés d'un article par dans "Voici", revue bien connue pour la qualité scientifique des textes qu'elle publie... Cet article renvoie au non moins périodique scientifique qu'est "Gala". En fait, je plaisante et on finit par supposer que c'est dans l'ouvrage "Souvenance" qu'elle doit évoquer être traité par les électrochocs, et il semblerait que ce soit vers l'an 2000, ceci vu son âge. En fait le problème est que "Souvenance" est un roman, si je comprends bien...

Si personne ne doute que les anorexiques souffrent psychologiquement, il semblerait que le personnel soignant dans son ensemble (dont les médecins) soient plutôt dans le contre-productif en accumulant rigueurs et maladresses. Les psychiatres ou psychanlystes peuvent amener leur patient dans une impasse. le malade et sa famille culpabilisent sans pour autant trouver une voie progressive vers la guérison.

Pour reprendre une formule de Simone de Beauvoir, on ne naît pas anorexique mais on le devient. Les pistes de guérison ici offertes s'orientent notamment sur l'expression littéraire ou artistique. La lecture de cet ouvrage pourrait s'avérer intéressante non seulement pour les anorexiques et leur famille mais aussi pour des infirmiers et aides-soignants.