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EAN : 978B08QBRBTBK
255 pages
(09/12/2020)
4.52/5   25 notes
Résumé :
Retranché derrière une totale indifférence au monde qui l'entoure, aux joies et aux malheurs des autres, Jimmy avance dans la vie comme on respire, simple réflexe inconscient.
Nils, éphémère parmi les éphémères, atteint d'une maladie génétique, construit la sienne avec en point de mire une fin programmée qu'il sait proche.
L'un entrevoit la mort comme une porte de sortie possible, l'autre la perçoit comme une injustice.
Leur rencontre cet été là... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Lire un roman de Cetro, c'est la promesse d'un voyage riche en émotions multiples.
Ce dernier ne déroge pas à la règle.
J'ai commencé ce livre pour ne lire que quelques chapitres, il était déjà tard, et c'est au petit jour que je l'ai refermé, les yeux rouges, non uniquement de fatigue, mais de nombreux serrements de coeur.
Lire un roman de Cetro, c'est s'extraire de son confortable quotidien pour accompagner ses personnages et sombrer avec eux dans le marasme de leur quotidien, et ce sont nos coeurs à tous qui démâtent et nos vies qui prennent l'eau, l'auteur réussissant à capturer le temps d'une lecture, le meilleur de nous-mêmes, bienveillance et compassion, espoir et allégresse.
Et il en faut du talent pour tenir des lecteurs en haleine de la sorte, sur ce type d'histoire difficile à résumer.
Deux gamins, une rencontre. L'un est devenu insensible au monde qui l'entoure et entrevoit la mort comme une porte de sortie, l'autre la perçoit comme une injustice.
Un roman aux nuances d'un gris très sombre, des tranches de vie aussi sordides que la banalité du quotidien de bien des gamins sur lesquels les fées ont omis de se pencher à la naissance.
L'auteur sublime ce récit de sa plume, mélange d'argot et de lyrisme dont lui seul détient la recette, écriture singulière reconnaissable entre mille.
Cetro, c'est la maîtrise de la langue et les écarts de conduite, c'est le détournement des règles et la délicatesse, nous offrant ainsi de merveilleux moments de lecture.
La puissance de ce roman que je n'hésite pas à qualifier de magistral, réside dans sa capacité à construire ses personnages, à dévoiler posément mais sans formalisme leur personnalité, leurs histoires, leurs drames et faire de ce récit, une lecture hyper addictive. J'ai pas dormi, quoi.
Pour finir, et je crois que c'est ce qui m'a le plus touchée, il me semble que c'est un des romans de l'auteur les plus intimes.
J'ai lu dans nombre de raisonnements des personnages, ses pensées mises à nue, une exhibition pudique, des introspections nostalgiques, où souffrance, culpabilité, lucidité, et renoncement se disputent le premier rôle.
Parce que ce n'est que ça un auteur de talent, c'est quelqu'un qui s'exhibe sans se montrer, qui saura toucher son public par sa sensibilité et la magnificence des mots, nul besoin de show, de jouer sur son physique, de se prendre au sérieux, et d'en faire des caisses quand bien même les lectrices adorent ça, non un auteur de talent, c'est juste le poids de ses maux mis en scène sur le papier pour que lien se façonne avec le lecteur, nous offrant ainsi un sublime moment de partage, de compassion, de proximité privilégiée.
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Jimmy est un adolescent dont la vie se passe à ses dépens. Il la traverse tel un automate, indifférent à ce qui l'entoure y compris à Nils qu'il conduit au collège chaque jour contre une rémunération nécessaire. Et puis surgissent les vacances, cet été où soudain les regards changent.

D'un côté l'auteur, de l'autre le lecteur. On dit qu'il existe autant de versions d'un livre que de lecteurs. Je suis entré dans cet opus en connaissant les ficelles de Cetro, trublion apte à vous retourner le cerveau en quelques lignes en fin d'ouvrage. Je m'attendais donc à être surpris à un moment de ma lecture et…non. Ai-je été déçu ? Est-ce un accident dans ma relation littéraire avec ce défenseur de la chocolatine ? Non plus, j'ai adoré ce livre pour d'autres raisons. Bon en même temps cela fait un moment que je suis entré en religion avec cet athée qui manipule la plume aussi bien pour griffer le papier que pour vous caresser avec.

Cédric Veto expose sa version de la Trinité, pas de barbu sur la croix, mais un trio qui peut paraître de loin bancal, enfin surtout dans le regard des autres qui jugent uniquement au plumage.
Un Jimmy assumant sans entrain une charge bien trop lourde pour ses épaules. En manque de repères qu'il masque par une indifférence qu'il cultive au travers de son laisser-aller. En recherche d'amour depuis qu'il a déposé son coeur au pied d'une pelleteuse.
Un Nils qui lui sait dès le départ que ses jours sont comptés. Une envie folle de bouffer la vie mais une limite implacable.
Et enfin une vierge Marije, capable comme la vraie d'enfanter sans pécher, mais pas que. Mère courage aux yeux grands ouverts.

Suivre l'évolution de cet équipage, guidé par l'auteur ne fut pas de tout repos. C'est là que réside le talent de l'écrivain, me prendre par la main dans ce livre qui fait du bien. Oui ok je ne vais pas vous dire qu'ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, ce n'est pas le genre de la maison Cetro. Mais je soupçonne ce personnage d'avoir été, dans l'une de ses existences, opérateur dans des montagnes russes tant il manipule son lectorat avec des hauts et des bas. Une palette hors norme d'émotions. Il ne va pas sciemment chercher la petite larme mais sa description patiente, sans emphase, des acteurs dans leur vie cabossée est une petite merveille. On passe du rire aux larmes, de la peine aux bonheurs simples. Et que dire des deux lettres manuscrites que Cédric dépose délicatement. Un ouvrage dont je ne sors pas triste, malgré la conclusion, grâce à cela.

Après Jardin Privé et cette vision terrible du rejet qui rend invisible. Cetro présente une autre forme d'exclusion tout aussi banale. Toutefois, j'ai eu l'impression à maintes reprises que Cédric se dévoilait dans ses lignes. Une ouverture vers ce qu'il ressent, ses fêlures, son hyper sensibilité face au monde qui l'entoure. Un vrai plus dans mon appréhension du texte pour ce monsieur probablement très pudique.

Cet opus rejoint à hauteur égale Jardin Privé, dans mon panthéon de l'auteur. L'un pour la surprise qu'il m'avait procuré et le sujet de fond qui me révolte toujours autant ; et celui-ci pour l'incroyable diversité d'émotions par lesquelles je suis passé et ce petit sourire qui revient encore à l'évocation quelques jours après la lecture. Je vais emprunter, à ma sauce, une expression que j'entends par un chroniqueur sur la Toile : lisez du Cetro bordel, ça fait du bien !
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En gros, ce livre, c'est une ode à l'amour, mais écrit avec les tripes… D'une beauté implacable, il m'a fallu bien 24h avant de pouvoir en faire une chronique. L'auteur a cette capacité étrange à nous faire sentir si mal et si bien en même temps. de cette façon incisive qu'il a de créer les situations, on trouve ici une peinture des Hommes, des émotions, des intentions qui leur sont propres. Et, comme de bien entendu, elles peuvent être belles tout comme elles peuvent être des plus moches.

Alors ici, qu'avons-nous exactement ? Ici, nous trouvons un jeune homme que la vie a bouffé, avalé et recraché sans lui laisser la moindre chance d'en ressortir indemne. Une âme vagabonde qui, au détour du chemin, cherche des miettes d'amour que ce qu'il lui reste de famille n'est pas capable de lui donner. Un être tellement rongé par le pire, qu'il en oublie être encore capable d'aimer ou d'être aimé.
Il fera la rencontre d'un garçon de son âge qui lui, est malade. Une maladie génétique qui de même le ronge. Ces deux jeunes que tout sépare vont vivre de folles aventures grâce auxquelles ils vont, à leur manière retrouver un second souffle, un nouvel espoir, un pseudo goût à la vie. Là où tout aurait pu finir, on se rend compte que tout commence.

Au travers d'une vie peu amène, nous suivons des personnages attachants, des situations émouvantes, des tranches de vie bien décrites. La plume de l'auteur changeante, démarquant bien les différents personnages et leurs ressentis est vraiment parfaite. Empreinte parfois de poésie, d'autres fois de violence et de langage familier, elle nous laisse vaciller au rythme du récit entre colère, tristesse et profonde empathie. On aura là aussi un trop plein d'amour qui se déverse à travers les mots et les maux des uns ou des autres. Dans quelques passages que je trouvais un peu longs ou redondants au premier abord, je me rends compte qu'il y a beaucoup d'amour et de tendresse à trouver. Finalement, ça fait du bien, vraiment !

Au-delà de la plume et des mots, nous avons aussi une ambiance. Replongée dans certains souvenirs de mon enfance, j'ai trouvé les sorties et les dialogues vraiment bien pensés et retranscrits. Il y a tout un panel d'émotions à en tirer et de la finesse qui en ressort. Chacun des personnages, au travers de son rôle et de sa personnalité, nous fait comprendre le pourquoi des ses agissements. Même si tout n'est pas excusable ou encore admissible, tout est en revanche concevable et justifié. Entre malchance, accidents, non-dits, mensonges, nous avons aussi la bienveillance, la culpabilité, la protection, et surtout, l'envie de s'en sortir coûte que coûte, donnant un nouvel entrain au récit, chaque fois un peu plus fort.

Même en en parlant pendant des heures durant, on ne pourra pas vraiment exprimer tout ce par quoi on passe en lisant ces lignes, autant que je m'arrête 🙂

Sachez en revanche qu'il s'agit là d'un véritable coup de coeur, un livre plein de bons sentiments, mais qui ne tombe jamais dans le mièvre. Un appel au bon sens sur les différents « accidents » de la vie auxquels personne ne réagit de la même manière.

Je remercie l'auteur qui, encore une fois, m'a laissée indignée, triste, heureuse, pensive… tout ça en même temps et en quelques pages seulement. Merci pour ces mots, pour cette plume, pour ces variations qui, une fois de plus, le font passer en haut de la PAL. C'est la deuxième fois que je le lis et, pour ma part, ce ne sera certainement pas la dernière. Cette approche de l'écriture qui rend les textes entiers va certainement me pousser à rouvrir rapidement un ouvrage. Quelle que soit l'histoire, ce qui me plaît ici, c'est la façon de la raconter ! 🙂

Je crois que Cédric Veto alias Cetro pourrait me faire rêver en me parlant de mes journées ménage (c'est pour donner quelques idées d'écriture en cas de page blanche 😀 )

Bien bonnes lectures à vous pour cette fin d'année inédite !
Lien : https://jetdemot.wordpress.c..
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Aujourd'hui, je vous parle de du roman « Comme un chien» de Cetro.
Nul besoin de vous présenter cet auteur de talent qui sait si bien retranscrire la souffrance humaine mais également la bonté. Je remercie vivement Virginie Riauté pour ce cadeau empli d'une bonne dose d'humanité et je lui pardonne mes larmes versées.
*****
Aux yeux des autres, Jimmy, 13 ans, est un moins-que-rien, un cassos. Il ne parle à personne, ne s'intéresse à rien hormis les couches de son grand-père. Et encore, s'il le fait, c'est parce sa mère lui a depuis longtemps délégué cette tâche ingrate afin de pouvoir passer la quasi-totalité de ses journées à l'extérieur. Il laisse le train de la vie le dépasser, le laissant même souvent à la traîne. Sa vie est d'une fadeur immense mais il ne peut se résoudre à fuir. Il est hermétique à l'amour et aux sentiments simplement parce qu'il n'y est pas, n'y est plus confronté. Car oui, Jimmy n'a pas toujours été comme ça. Il a eu une vie avant, une vraie, emplie d'amour.
Il a ingurgité suffisamment de colère envers lui-même pour s'empêcher de vivre jusqu'à ce qu'un enfant déverrouille les cadenas : c'est Nils qui va entrer dans sa vie.
C'est cette rencontre que vous conte Cetro. A travers cette histoire qui transpire la misère affective, l'auteur va vous montrer à quel point les malchanceux ne sont pas les plus mal lotis lorsqu'il s'agit d'humanité, de résilience, d'abnégation.
Vous allez assister à la renaissance d'un ado, jusque-là spectateur de sa propre vie. Une guérison miraculeuse qu'il espérait tant mais qu'il n'attendait plus car s'ouvrir aux autres, c'est aussi prendre le risque de souffrir, de se mettre à nu. Mais c'est également trouver dans la souffrance de l'autre, la force de supporter la sienne, de la relativiser.
Cetro est capable de gratter cette carapace que vous avez forgée, et ce en trouvant les mots justes qui retranscrivent à merveille cette flopée de sentiment que l'on n'ose se plus dire. Si vous avez peur d'être mis à nu, cachez-vous pour lire ce livre car il est certain que les larmes couleront.
Une fois de plus, vous prenez en pleine tronche une belle leçon d'humanité et d'humilité qui vous donnera envie de profiter des vôtres et de la vie tout simplement. CARPE DIEM.
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Coup de coeur… Ce récit m'a achevée! c'est un drame qui se joue sous nos yeux et comme un enchantement celui-ci aurait pu être un conte de fée. Mais c'est sans connaître l'auteur qui sait si bien nous retourner le coeur.

On va rencontrer deux jeunes garçons et un chien. Dès les premières pages on se fait bousculer, en suivant nous vivons le quotidien de Jimmy, Nils et Slin, une rencontre percutante, inattendue et bienfaitrice pour chacun.

"Etrange sensation que celle de s'attacher par procuration, comme par effet de contagion"

Jimmy a tout perdu, sa famille n'est plus que l'ombre d'elle-même, Nils a tout à gagner, rien à perdre il faut qu'il vive à fond et Slin a survécu bien malgré lui. Ce trio infernal va nous entraîner dans des sentiments forts, des émotions à vous couper le souffle. Leur histoire est pourtant banale mais au combien relevée et épicée à la sauce de l'auteur. Les dialogues sont excellents et d'une réalité qui pourrait en surprendre quelques-uns, mais si vous écoutez parler autour de vous certains jeunes enfants, vous retrouverez les conversations de Jimmy et Nils.

"Le surprenant trio, un ado réputé avoir la cervelle évanescente, un être hybride, chaînon manquant entre enfant et vieillard, et un concentré de tares à poils ras, traversèrent les rues de la petite ville sans se soucier des yeux fixés sur eux."

Deux familles qui ont connu des drames insurmontables mais qui dans le temps seront tolérés et où le pardon sera de mise.

L'auteur ici nous révèle plusieurs sujets délicats, les pertes de repères, le deuil, la décadence, la maladie, la vieillesse et d'autres faits d'une société malade; mais aussi l'amitié, l'amour maternelle, l'amour d'une famille. Je dois avouer que la fin m'a scotchée… Je me suis bercée d'illusions… A lire, et surtout prendre le temps de décortiquer chaque lignes, chaque mots jusqu'à l'explosion finale.

Lien : https://passionlectureannick..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Elle l’avait mis au monde et basta. S’il était né d’une fécondation in vitro, il aurait eu des chances d’avoir des échanges plus chaleureux avec sa maman éprouvette.
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Crois en un vieux bougon qu’en a plus des masses devant lui, le temps, c’est une denrée rare, mais ça vaut plus que dalle si on le prend pas pour soi.
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