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EAN : 978B084Q6C3YN
280 pages
(10/02/2020)
4.5/5   18 notes
Résumé :
Il était une fois...S'il s'agissait d'un conte, ce serait alors un conte de faits.Damien et Adrien, enfants de la presqu'île, évoluent dans un milieu social défavorisé.Entre misère et absence parentale, ils tenteront de mettre un peu de couleur sur une vie de grisaille.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Si l'on m'avait dit qu'un jour je n'apprécierais pas un livre de Cetro, je pense que j'aurais eu du mal à le croire.
Ce fut pourtant le cas concernant Entre gris clair et gris foncé.
Bien sûr, le style est là, impeccable comme d'habitude et je me dois de le mentionner. Mais je suis complètement passée à côté de ce récit, n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages, ai trouvé que l'histoire tournait en boucle sous certains aspects, au détriment d'autres qu'il m'aurait plu de voir davantage creusés.
Ces parents aimants qui deviennent, la mère apathique qui ne quitte pas son lit et ne se préoccupe plus de rien, ce père qui se laisse sombrer après avoir perdu son travail. En gros, ces parents qui laissent leurs deux enfants aux bons soins de la voisine, leur ange gardien... mais encore faudrait-il qu'ils soient au courant que c'est l'endroit où les enfants passent leur temps, or ils ne semblent pas vraiment se demander ce que font leurs gamins.
L'auteur aborde aussi le problème du racisme et le rejet de la différence, surtout quand ces gens différents viennent "prendre" votre travail, et une famille très attachante fait les frais de cette haine viscérale qui anime soudain les gens du coin.
Tous les ingrédients étaient réunis pour que j'adore cette histoire et que je trouve ce roman magistral, mais ça n'a pas été le cas et je me suis ennuyée.
J'ai eu du mal à venir au bout de ma lecture.
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Entre frangins on se soutient… C'est ce que Damien et Adrien vont essayer de faire lorsque l'impensable va éclater leur cocon familial.

On part dans le Médoc région réputée pour ses vins de "qualité". le commerce de ce liquide savoureux se fait au détriment de travailleurs pris à la sauvette contre ceux qui donnaient tout leur amour dans leurs activités; C'était une autre génération! Ceux-ci sont mis au rencart, trop coûteux, pas assez rentable, il faut vendre, beaucoup, trop, avec une main d'oeuvre pas chère, et surtout, que ces nouveaux esclaves du travail se taisent et ne se révoltent surtout pas. Chez Damien la maladie touche le père, s'en suivra la perte de son emploi et va entraîner la mère dans une  sévère dépression. La vie de cette famille va basculer du jour au lendemain, n'importe qui et personne n'est à l'abri. Les deux frères vont se retrouver livrés à eux même…

L'auteur a encore fait fort en touchant de sa plume les faits et méfaits de notre société actuelle. Tout ceci est conté avec ses émotions par lesquelles on ne peut être que révolté et amer. Et pourtant!

La maladie, la perte d'un emploi, les sans domicile fixe, les immigrés, le racisme, la discrimination, la différence de couleur, de culture; mais aussi des mains tendues, de l'amour fraternelle, maternelle. Tous ses sujets sont rassemblés dans ce texte riche. Riche de mots, d'émotions et de vérité. Rassurez-vous quelques pointes d'humour sont versées parcimonieusement.

Avec Damien et Adrien on va rencontrer Marguerite, sans domicile fixe, Méthode à la peau noire, Kadija la voisine basanée, Gros Bill buveur invétéré, l'école et ses pièges pour les enfants différents, la révolte d'un pays en jaune… Tous ont une histoire qui nous sera racontée au fil de ce récit poignant et criant de réalité. Là, sous nos yeux, la vie n'est pas que douceur. Et je suis certaine que plus d'un d'entre vous ont déjà vécu l'une des situations révélées dans ce roman.

Je ne peux que recommander cette histoire que nous livre l'auteur, sans fioriture, sans détour, avec l'espoir que chacun d'entre nous ouvre les yeux sur notre monde d'aujourd'hui.

Lien : https://passionlectureannick..
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Je sais, par expérience, que lorsque je commence un livre de Cetro (ou de Cédric Veto) je n'en sortirai pas indemne ! C'est une écriture, simple, dépouillée… pas de grandes phrases prétentieuses… mais voilà, chaque phrase, chaque mot, sonnent juste ! Damien et Adrien, victimes involontaires de parents qui ont perdu pied, qui ont perdu l'espoir de jours meilleurs et qui sombrent, chacun à leur manière, qui dans l'alcool, qui dans la dépression ! « Entre gris clair et gris foncé », c'est le récit de ce naufrage, mais surtout, la combativité de ces deux gosses, le sens des responsabilités de l'aîné qui protège son petit frère, envers et contre tous…. Ce petit frère qui ensoleille cette grisaille ! un récit plein de sensibilité, de tendresse où des êtres foncièrement bons côtoient des personnes abjectes ! Les livres de Cetro ont quelque chose de spécial… il y a toujours une lueur d'espoir au milieu de la tristesse ambiante, jamais il ne tombe dans le misérabilisme… J'ai toujours un livre de Cetro en réserve, au cas où j'ai une panne d'envie de lire, il me reste « abimé » dans ma PAL… ses livres sont des pépites !
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Une histoire faite de douleurs et de joies.
Une tranche de vie comme il en existe beaucoup dans laquelle rien n'est jamais tout noir ou tout blanc.
À L'amour se dispute la haine, à la tristesse la beauté ou encore à la peur, la joie.
Une histoire qui est un concentré d'émotions et qui nous rappelle les valeurs importantes.
Une lecture qui ne vous laissera pas indemne et qui ravira les amateurs de belles histoires.
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Chaque fois que je lis un ouvrage de Cetro c'est un réel plaisir..........Ces thèmes abordés différent beaucoup d'un livre à l'autre .....mais sa" plume " reste toujours fluide ( les phrases sont courtes , mais tout est dit )...beaucoup d'humour dans le vocabulaire (un peu brut de décoffrage....mais c'est très plaisant ).
Le titre reflète bien " l'atmosphère " du livre.........Certains personnages sont très attachants et débordant d'humanité , avec le peu de moyen qu'ils ont, mais surtout l'amour au prochain qu'ils savent apporter.........D'autres , par contre, sont le reflet de la bêtise humaine qui en découle souvent d'une triste misère !
Merci, cher auteur, de nous faire partager votre talent!.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
— C’est normal, je suis pas normal, moi je suis différent, c’est comme ça qu’ils disent les autres. Moi je sais pas trop ce que ça veut dire, alors peut-être qu’ils ont raison. — Toi, t’as trouvé le secret du bonheur, petit génie. Ne cherche pas trop à savoir ce que les gens ont derrière la tête quand ils te définissent, c’est rarement agréable. Bon, on m’avait bien rencardé, y a effectivement des embauches sauvages organisées sur une petite place, à l’intérieur de la ville. Je me démerde dans un peu tous les domaines. Moyenne en tout vaut mieux que bonne à rien, non ? Je pense pouvoir me faire quelques pièces pour vivoter un temps ici.
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Que préférais-je, entre la peste et le choléra ? Peut-être les insultes ou les coups plutôt que l’indifférence, avec cette excuse idiote, « c’est à cause de l’alcool ». Au moins existais-je pour lui, j’étais son fils qu’il s’efforçait d’éduquer. À la dure. Il ne supportait plus sa condition, et trouvait en moi le moyen d’évacuer ses frustrations exacerbées par l’alcool. J’étais le témoin involontaire et non consentant de sa constante chute, coupable d’avoir vu, coupable de savoir ce qu’il avait été et était devenu. Et cela, il ne me le pardonnait pas.
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Je l’ai tant vu pleurer, mon père, laisser dans son mouchoir élimé par l’usage tous ses espoirs d’homme libre, tous ses projets avortés. Il en était devenu gris, sans couleur, aussi gris que la pierre, entre gris clair et gris foncé selon qu’il avait beaucoup bu ou énormément picolé. Sa peau était devenue aussi terne que celle d’un mort, oui, comme l’était le père Boulard le soir de sa veillée funèbre. Ce teint crayeux dégueulasse le rendait effrayant, sa personnalité, sans commune mesure avec ce qu’elle avait été, terrifiant.
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Mes parents travaillaient dur pour assurer le minimum vital à leur foyer, et plus encore à l’arrivée de leur deuxième enfant, mon frère Adrien.
Je n’en avais pas conscience, à cette époque-là, pensais que tout confort n’était que chose due. Nous menions une existence normale, similaire à celle de tous mes camarades. Ce que je ne savais pas encore, c’est que mes parents avaient vendu leur santé physique et mentale pour obtenir tout ça, pour nous, comme ils auraient passé un pacte avec le diable.
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Frustré de n’avoir rien à faire, je les observais, ces vignerons infatigables, le dos courbé, la tête basse, fiers pourtant de leur savoir-faire, et désireux de le faire savoir. Lors des premiers froids matinaux, j’aimais les voir se redresser tour à tour, leurs mains fortes et rêches portées au secours de leurs reins douloureux, et les imaginer en dauphins au sortir de l’apnée, reprenant leur souffle dans un panache de buée à la surface de cette mer sans marée.
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