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EAN : 978B07HXPSWCP
246 pages
(30/09/2018)
3.97/5   17 notes
Résumé :
Traditions, lois ancestrales, lorsque les codes de vie sont régis par le passé sans tenir compte des évolutions.Des centaines, voire des milliers d'hommes et d'enfants vivent cloîtrés de peur d'être les cibles de la Gjakmarrja, vendetta albanaise héritée du Moyen-Âge. Daran et ses parents ont subi, il y a presque vingt ans, la reprise de sang inscrite dans les codes du Kanun, pour une faute commise par un membre de leur famille.Après avoir fui son pays et la mort, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'attendais avec une certaine impatience le dernier roman de Cetro. N'apparaissant désormais que très peu sur les réseaux pour nous gratifier de ses élucubrations, ses mots me manquaient.
Comme pour quelques rares auteurs, je ne lis même plus la quatrième de couverture ou un quelconque extrait, je fonce.
Très occupée professionnellement, j'ai commencé une lecture décousue. Terriblement frustrant lorsqu'il s'agit d'un tête-à-tête avec l'un de mes auteurs préférés...
Au tiers du voyage, j'ai finalement repris l'ensemble de ma lecture, une grande réserve de thé vert chaud, adirondack, plaid, lac, paysages vaporeux d'une fin d'après-midi, Portishead, Massive attack et Morsheeba afin de m'accompagner dans mon voyage dans les Balkans. Un rituel...Dark, so Dark...

Kanun. Il s'agit bien d'un thriller avec tous les codes du genre : le coeur qui s'accélère, les courses poursuites, arrêt respiratoire, enquête ( sans qu'elle soit menée par des policiers il n'y a jamais de flics dans l'univers de Cetro ) et twist final mais sans multiples triple axels casse gueule... On reste proche de la vraie vie, le ton est sombre, cruel, parfois cru mais ponctué par des élans lyriques et poétiques sans surenchères. le récit demeure sobre, réaliste. On peut également le qualifier de roman noir, ou même de littérature blanche avec une tranche de vie qui en embarque d'autres dans son sillage. Cetro n'entre pas dans une seule case, il a bien trop de talent pour cela.

Le Kanun, ou reprise de sang est le nom de code d'un droit coutumier inflexible et minutieux auquel se réfèrent encore aujourd'hui de nombreuses familles d'Albanie et du Kosovo pour venger leurs morts à défaut de tribunaux efficaces. Plus terrible que la loi du talion, cette vendetta peut toucher la descendance du « condamné ».

Si l'intrigue est très bien menée, elle m'apparaît comme secondaire, une toile de fond pour mettre en avant des thèmes qui sont chers à l'auteur, qui me sont chers et qui me touchent.
Comme souvent dans les romans de Cetro, l'intrigue est un décor, il sèmera dans son récit, d'autres sujets, sans forcer le trait, pour une lecture plus en profondeur.
La fraternité, l'amitié, la loyauté, le pardon, la rédemption, l'enfance et sa pureté sont des thèmes récurrents dans ses romans.
Il nous peint, comme chaque fois, un magnifique tableau rural, dans un style qui mêle, pudeur, humour, poésie, candeur et creuse avec justesse les rapports entre les différents protagonistes :
Les premiers émois, ceux dont on se souvient tous finalement, parce qu'ils avaient un goût de nouveauté, de découvertes, imprégnés d'attentes et d'espoirs. L'amitié qu'on se promet éternelle parce qu'elle n'a pas encore été troublée par le regard soupçonneux de l'adulte, pure, sans jugement à l'emporte-pièce, celle qui accepte les faiblesses de l'autre parce qu'on en attend encore si peu.
Les personnages principaux sont attachants parce qu'ils font du mieux qu'ils peuvent avec leurs faiblesses et leur détresse, pas de héros chez Cetro, des êtres humains, des vrais, complexes, avec leur paradoxes et leurs incertitudes...
J'ai aimé Mamie Shpata, j'ai aimé sa relation avec le jeune Zamir, j'ai été sensible à cet enfant solaire, à son empathie, à sa candeur. Comme souvent dans les romans de Cetro, il nous rappelle ce que nous avons été et ce que nous avons parfois oublié au bord de la route, peut-être à force de trop de coups dans la gueule...
La relation de Daran, personnage principal qui revient sur ses terres Albane après 18 ans d'exil, avec le jeune Zamir m'a émue, si juste, si puissante, si sensible. Il y avait dans ses descriptions quelque chose d'intime, de profondément humain et pudique, et c'est là que Cetro excelle.
L'intrigue est prenante, mais elle est passée au second plan pour moi. J'ai lu tellement d'autres choses derrière les mots de cet auteur de talent.
Chacun y trouvera donc son compte, j'en suis certaine.
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💗COUP DE COeUR💗
L'introduction de ce roman nous met immédiatement dans l'ambiance noire qui se profile en Albanie, plus précisément pour ce récit, dans le District de Shkodër . "Kanun" un drôle de mot que je ne connaissait pas. Cetro nous l'explique dans les premières pages, ce code existe encore de nos jours dans ce pays. Avec ses émotions (celles de l'auteur) et son écriture toujours captivante il nous entraîne au milieu de trois familles, de ces trois enfants qui, fût un temps, étaient les meilleurs amis du monde.
Au fil de cette histoire je me suis surprise à accompagner Daran dans son espoir à anéantir cette coutume ancestrale. Il revient au pays, après de longues années caché dans le sud de la France, pour plusieurs raisons, un appel à l'aide, sauver au moins une vie, des explications sur des faits passés de 18 ans… Voilà pour l'histoire en général, mais ce serait mal connaître notre artiste écrivain pour ne pas souligner d'autres faits de la vie qu'il pointe du doigt. La relation avec la famille, les non dits qui se cachent derrière l'alcool ou la maladie, la haine, l'amour, le deuil, les souvenirs ancrés dans notre âme qui font de nous ce que nous sommes et avec lesquels il faut apprendre à vivre.
Et une légère pointe d'humour ou il nous fera relever la tête du roman avec un sourire.
Mais ces moments sont très rares dans ce récit, le sérieux de cette histoire est mis en avant avec beaucoup de précision et de recherche.
Dérangeant, troublant, choquant, gênant mais aussi pleins de belles émotions fortes comme l'amitié, l'amour, le respect. Mais ne vous y trompez pas ce récit est bien un thriller appuyé sur des faits réels, l'auteur sait pointer de sa plume les horreurs de ce monde qui existent réellement.
Ayant fait le tour de tous les romans de Cetro à ce jour, je me pose toujours des questions, on ne ressort pas de ces livres sans aller faire un tour sur la toile, et là, se dévoile très souvent des injustices, des atrocités, des horreurs, qui règnent de part notre terre, qu'elles soient humaines ou environnementales.
Je ne saurais que vous le recommander et si ce roman ne fait pas une envolée spectaculaire c'est que je n'y connais vraiment rien alors…
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♥ Coup de coeur ! ♥ Quand le passé s'invite au présent par le biais des lois ancestrales du Kanun et tellement plus…

Dès les premières lignes, dans sa Préface, Cetro nous explique ce qu'est le Kanun, une loi ancestrale qui régit la vendetta en Albanie. Daran, alors qu'il avait 15 ans en a été victime ainsi que ses parents. Lui seul a survécu grâce à son exfiltration en France. Dix-huit ans après, il retourne chez lui, à la demande de Soeur Christina qui lui avait sauvé la vie en le faisant fuir et de nouveau, il va se trouver confronté au Kanun : ses deux meilleurs amis ont un énorme différent et l'un d'entre eux, Mehmet, veut appliquer les codes du Kanun à l'autre, Pashko. Sr Christina espère que Daran pourra les réconcilier et éviter de nouveaux crimes.

L'auteur a pris soin de nous préciser dès le début qu'il s'agit d'une histoire qu'il a inventée mais il nous offre une telle galerie de personnages, une intrigue tellement réaliste que cela pourrait tout à fait exister. « Kanun », c'est une histoire d'amour et de haine, d'amitié et de trahisons. C'est également un pays, l'Albanie, et Cetro se fait poète par la bouche de Daran qui retrouve son pays pour lequel il éprouve un amour passionné malgré les souvenirs douloureux. Les paysages sont magnifiques et donnent envie de les découvrir.

« Kanun », c'est encore un livre addictif à 200 % : une fois commencé, vous ne pourrez plus le lâcher et je lui dois une nuit blanche, de celles que connaissent tous les amoureux de la lecture : « allez, encore un chapitre… Impossible de m'arrêter là… ». Car Cetro, avec le talent qui le caractérise, est un maître manipulateur, un magicien, une plume à nulle autre pareille. Vous pensiez lire une histoire de vengeance mais il y a bien plus que cela et il ne cesse de nous surprendre tout au long de la lecture et ce, jusqu'à la dernière page !

Il nous offre des personnages inoubliables et qui vous touchent, vous bouleversent. Il y a Daran bien sûr, le héros principal, un jeune homme au grand coeur, qui va essayer de faire la paix avec son passé. Puis il y a Soeur Christina, une bonne soeur de choc, qui n'a peur de rien et n'a pas la langue dans sa poche. Mais j'ai surtout craqué pour Zamir, un petit bonhomme de 10 ans, une véritable bouille à bisous pleine d'espièglerie, qui a une relation bouleversante avec sa grand-mère. Cetro a su garder son coeur d'enfant et il a un don pour faire revivre cette innocence, cette beauté, dans ses jeunes personnages.

Lire Cetro, c'est chaque fois s'embarquer pour une aventure humaine. Au-delà de l'intrigue, c'est de la vie qu'il s'agit. Ici, il nous fait découvrir le Kanun. Je ne sais pas vous, mais moi c'était la première fois que j'en entendais parler et découvrir qu'aujourd'hui encore il était d'actualité et que des familles entières vivaient prisonnières dans leurs maisons, terrifiées et complètement impuissantes, a été un choc. Et comme toujours, l'auteur dénonce une situation intolérable. Mais il nous parle aussi avec beaucoup de délicatesse et de pudeur, d'amour et de souffrance, d'amitié et de fidélité, de trahison, du poids des non-dits, des secrets qui se cachent dans le passé.

Que vous connaissiez Cetro ou non, je n'ai qu'une chose à dire : foncez ! « Kanun » est une véritable pépite mais chacun de ses livres l'est. À chaque fois, il nous conte une histoire totalement différente, il nous emporte dans son univers où se mêlent tendresse et douleur, colère et pardon, rédemption… Et tout cela d'une plume qui sait se faire poétique, pleine d'humour, mais aussi tranchante et crue. C'est un coup de coeur et je remercie l'auteur pour m'avoir une fois de plus transportée, émue, bouleversée… et complètement surprise.
Lien : http://au-pays-de-goewin.ove..
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Alerte coup de coeur !❤️❤️❤️

Kanun, de Cedric Veto ou comment concilier thriller, tradition ancestrale et littérature.

Dès les premières lignes on est plongé au coeur d'une intrigue qui nous fait vibrer pour les personnages qui en sont les acteurs.
Et quels personnages !!
Après 18 ans d'exil forcé, Daran revient chez lui en Albanie.
Il est enfin en sécurité mais ce n'est pas le cas de ses amis d'enfance, Mehmet et Pashko.
L'ombre du Kanun plane sur Pashko et sa famille. Mais là où le bât blesse, est que celui qui se réclame du droit du sang n'est autre que Mehmet !
Daran fera son possible pour arranger la situation, lui dont le Kanun a brisé la vie.
Mais tout n'est pas si simple, les rancoeurs sont vives, et l'influence d'Artan sur Mehmet n'est pas pour apaiser les choses...

Cetro est un écrivain, un vrai !
Quel talent, quelle précision et quelle justesse dans le verbe !
Une plume tantôt incisive, tantôt poétique, toujours magique.

Bref vous l'aurez compris, ce roman est brillant !

Un énorme coup de coeur pour moi, qui était en pleine déconfiture livresque.

Un thriller à la hauteur des plus prisés du genre!
Vengeance, faux semblants et twist final sont au rendez vous, alors ruez vous dessus !

Pour finir je dirai que Cetro est un auteur qui, j'en suis sûre, sera d'ici peu une référence ( tant sur le plan littéraire que sur sa capacité à écrire sur tous les thèmes ).
Lisez le si ce n'est déjà fait 😉
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J'ai aimé ce nouveau roman de Cetro de toute façon dès qu'il sort un nouveau livre je saute dessus et vraiment je n'ai jamais été déçue.

Cet auteur a vraiment l'art de m'emmener au plus près de ses personnages, de me faire ressentir leurs émotions, je vis près d'eux, je les visualise comme si j'y étais et du coup je ne peux que m'attacher très fort à eux. Je ne sais par quelle magie (enfin si c'est dû à son talent de conteur), en quelques lignes je suis ancrée dans ma lecture et j'ai beaucoup de mal à laisser de côté ma liseuse pour dormir. Ceci est vrai pour ses précédents romans mais aussi pour celui-ci.

Ce livre est une formidable histoire d'amitié entre 3 garçons, d'une horrible loi ancestrale qui a malheureusement encore cours à notre époque. Par le biais de cette histoire on prend connaissance de toute l'ignominie et l'injustice de cette reprise du sang aussi appelé le Kanun.

Kanun (le livre) c'est aussi une histoire d'amour je peux même dire des histoires d'amour mais aussi de haine, des personnages forts chacun dans leurs convictions profondes que ce soit en bien comme en mal ... au fil du roman on fait des allers retours entre le passé et le présent, en fait tout ce que j'aime.

Je me suis attachée à Daran, jeune homme qui a subi bien des horreurs mais qui malgré tout est resté debout. C'est une personne sur qui on peut compter ... toujours, quelques soient les circonstances, une personne pour qui j'ai eu de l'admiration. C'est une très belle histoire touchante.

Quant à la fin, quelle fin, je n'ai rien vu arriver et je suis restée sans mot.
Lien : http://theflyingbookmark.blo..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le Kanun régit donc les modalités de la vendetta en précisant, entre autres, que l’homme ne peut être tué devant sa femme, que l’assassin doit être présent à l’enterrement de sa victime, etc. Chaque vie humaine se rachète par une autre, choisie dans la famille de l’agresseur. D’où les nombreuses familles qui, en Albanie ou au Kosovo, vivent recluses dans leur maison en attendant l’inévitable, car le Kanun veut que la vengeance ne puisse se produire à l'intérieur de la maison du meurtrier. Une attente d’autant plus terrible que l’homme qui paiera la dette de sang n’est pas nommément désigné ; tout homme de la famille de l’agresseur ou offenseur ayant l’âge de manier une arme est, en effet, susceptible de subir la vengeance de la famille de l’agressé, ou de l'offensé. Il n’a plus qu’à se cacher ou, s’il « manque d’honneur » (selon leur conception de l'honneur, bien sûr), à fuir à l’étranger où il est parfois traqué et assassiné.
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L'inquiétude et l'angoisse, sœurs jumelles et cruelles, tapies dans les plus obscurs recoins de son esprit, profitent pour se manifester de ces heures solitaires et sombres, propices aux monstres qui se cachent sous le lit comme à ceux qui usent d'une pile de vêtements ou d'un portemanteau pour se faire terreur en ombres chinoises. Ces instants où nous ne voyons ni n'écoutons plus rien avec nos yeux et nos oreilles pour les remplacer par notre seule imagination, et où le moindre bruit devient menace, craquement de plancher ou bruissement de feuillage, où tout n'est plus qu'agression en préparation.
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Et il pleure, médecine ancestrale, saignée systématique prescrite pour tout chagrin. Son cœur cogne et craque, son âme se déchire et se déverse en gouttes acides et amères, orage émotionnel qui le laisse creux et vide.
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Il est très difficile de lutter contre ce qui n'a aucune raison d'être et ne repose sur aucune pensée, ni aucune logique. Les traditions, pour ne parler que de celles qui ont un jour eu une légitimité à exister pour faciliter la vie des Albanais et les relations qu'ils entretenaient, ont la peau dure, même lorsqu'elles sont devenues totalement obsolètes et n'ont plus aucune utilité.
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C'est puissant, les souvenirs d'enfance, très puissant. Tu as été l'un des personnages clés de sa construction. Et tu as ouvert une brèche dans la muraille qu'il a érigée. Il est un bon gars, à l'inverse de son frère. Tu le feras changer d'avis, je sais que j'ai misé sur le bon cheval, en faisant appel à toi
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