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Jean-François Chabas (Autre)
EAN : 9782362664328
320 pages
Talents Hauts Editions (22/04/2021)
3.88/5   20 notes
Résumé :
1929, Australie. Bagaa, née d'une mère aborigène et d'un père irlandais, a été élevée dans le bush, loin des villes peuplées de Mundugu (les Blancs), dont sa mère lui a appris à se méfier. A la mort de celle-ci, Bagaa entame un long périple vers le Nord, seule dans une nature grandiose et périlleuse. En chemin, elle adopte une femelle dingo, échappe à mille dangers naturels et à des Mundugu hostiles, avant de rencontrer Wan, un membre de la tribu des Yawijibaya, qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
À la mémoire des peuples disparus.

L'auteur, par l'entremise de son héroïne, se fait témoin de la disparition des peuples autochtones d'Australie et rend hommage à leur culture et à leur rapport à la nature.

Bagaa est métisse. Rejetée pour cette double appartenance, elle se retrouve rapidement seule dans la nature à devoir survivre.

Elle lie alors son destin à celui d'une étrange dingo noire, très intelligente qui la suit partout. Elle rencontre parfois quelques humains sans toutefois trouver sa place parmi eux.

C'est alors qu'elle croise la route d'un étrange géant venu la chercher. Non pas pour être accueillie dans sa tribu, mais pour témoigner. Car leur départ est proche...

J'ai beaucoup aimé cette incroyable histoire qui nous plonge dans l'Australie pour nous dépeindre une nature unique, profanée et dépouillée.

Puis, dans la seconde partie du récit, qui prend la forme d'un long thriller, nous partageons la souffrance du témoin qui ressent dans sa chair le destin des géants sans bien le comprendre.

Elle dessine la cruauté et la cupidité des hommes comme l'autre revers d'une humanité à reconstruire.

Il y a tout à la fois de la saudade et du tragique dans cette oeuvre qui répond à un devoir de mémoire comme un chant de crépuscule.

"ON CONTINUE À LES TUER, pour des terrains, pour l'industrie minière. Parfois juste parce qu'on les hait..." confie l'auteur sur les réseaux sociaux. Ce livre est donc aussi un cri afin que chacun puisse connaître la tragédie qui se poursuit et agir.
Lien : https://www.nouveautes-jeune..
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Quel talent a Jean-François Chabas pour faire voyager ses lecteurs dans le temps et dans l'espace !
Après mon gros coup de coeur pour "Ma petite bonne", j'avais très envie de découvrir "Ils ont volé nos ombres" paru l'année précédente dans la même collection.

Nous sommes tout de suite immergés dans le contexte : l'Australie de la fin des années 20, grâce aux souvenirs d'enfance de la narratrice. J'ai adoré la relation mère-fille et le rapport à la nature, essentiel.
Le discours sur les dégâts de la colonisation et le racisme est très présent, comme le titre pouvait le laisser prévoir.
Mais justement, j'ai trouvé que ce ressort dramatique tardait à arriver.

Bagaa se cache des Mundugu (les blancs), survit comme elle peut, c'est l'essentiel du roman. J'aurais aimé que sa rencontre avec Wan arrive plus tôt, qu'elle passe plus de temps chez les Yawijibaya et que ce rôle de témoin soit plus exploité.
Le coup de coeur n'est donc pas confirmé, mais cela reste un roman de très belle facture !
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Un voyage initiatique avec les Natifs australiens

Le pitch : 1929, Australie, Bagaa McKenzie, fille d'une Aborigène et d'un Irlandais mort avant sa naissance pendant la Première Guerre Mondiale, est élevée dans le bush à l'écart des Blancs, ces envahisseurs dont il faut farouchement se méfier mais aussi des autres Aborigènes. Fille et mère entreprennent un voyage difficile pour se rendre vers le Nord, jusqu'à ce que cette dernière décède brutalement. Bagaa se retrouve alors seule au monde mais continue son périple.

L'histoire de Bagaa, que l'auteur fait raconter par elle-même à l'âge de 102 ans, nous plonge dans l'Australie de 1929 et dans la vie oh combien difficile d'un Aborigène. Vous pouvez mourir en quelques minutes sous la piqûre d'un étrange coquillage mais le plus dangereux reste l'homme blanc. L'auteur donne vie au regard éclairé d'une petite fille métisse qui doit fuir ces multiples dangers. Au fil des rencontres de Bagaa - quelques bonnes notamment une adorable femelle dingo noire et quelques très dangereuses -, on réalise les horreurs et les persécutions perpétrées sur les Natifs par les colons anglais. Les tribus dont parle Chabas sont réelles, j'ai d'ailleurs regardé une vidéo sur l'une d'entre elle mais je vous laisse la découvrir en lisant Ils ont volé nos ombres.

En bref, Jean-François Chabas a délivré la très belle quête initiatique d'une petite héroïne incroyablement forte et intelligente pour son âge mais il a surtout donné la voix à un peuple dont on parle trop rarement en France
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1929, Bagaa a été élevée par sa mère aborigène, loin de tout, dans le bush. Métissée parce que son père est irlandais, Bagaa se méfie des Blancs. À la mort de sa mère, elle part vers le Nord, sans vrai but, elle va devoir se débrouiller, seule dans une nature foisonnante, magnifique mais aussi dangereuse, tout en évitant les Mundugu (les blancs). Accompagnée par une femelle dingo qui la suit partout, cette quête est aussi celle du témoignage de ce qui a été fait au peuple aborigène. Un roman poignant, dépaysant et instructif. Un vrai coup de coeur et j'espère qu'il trouvera ses lecteurs.
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Ce livre est un bel hommage aux peuples d'Australie et à la diversité de leurs cultures. Il nous présente l'Australie sous un autre jour dans toute la puissance de sa nature, toute la richesse des tribus qui y vivent et malheureusement toutes les atrocités qui marquent son histoire. J'ai apprécié l'intention de l'auteur de mettre en lumière ces cultures méconnues et la vie de ces hommes et ces femmes qui mérite d'être racontée. J'ai beaucoup appris et cela m'a donné envie de creuser un peu plus sur le sujet. Toutefois, je dois reconnaître que si j'ai trouvé ce livre très intéressant, j'ai eu la sensation que certains passages étaient un peu trop factuels dans leur écriture, comme si l'auteur tenait à nous faire part de ses recherches (ce qui peut être louable) sans que cela ne s'intègre toujours naturellement dans l'histoire. Certains dialogues manquaient eux-aussi un peu de naturels.

J'ai bien apprécié le personnage de Bagga. C'est une jeune fille courageuse et attachante qui cherche sa place sans trop savoir à qui se fier si ce n'est Wilya, la femelle dingo avec qui elle noue une belle relation. Ce fut un plaisir de la suivre tout au long de son aventure, même si j'aurais apprécié que les autres personnages soient un peu mieux développés et un peu moins manichéens.

Dans l'ensemble, cette lecture a été une bonne découverte qui allie une histoire prenante à un sujet important qui mériterait d'être plus abordé.
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critiques presse (1)
Ricochet
04 août 2021
Un excellent roman très bien écrit et documenté que l’on peut lire comme un récit de voyage ou un vibrant hommage aux peuples aborigènes persécutés par les colonisateurs blancs. Le racisme envers les aborigènes fait aujourd’hui encore partie des problèmes majeurs en Australie.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui, en 2020, les gens répandent leurs sentiments en public : je peux constater, par l'entremise des jeunes qui viennent parfois me voir que, sur ce que les personnes de maintenant appellent les réseaux sociaux, l'on se flatte et l'on se jette des mots d'amour et d'affection devant la Terre entière.
Je vois que je ne suis, quant à moi, plus de ce temps. Car je désire garder dans mon cœur ce que les deux pêcheurs de perles et moi nous sommes dits. Le secret de ces mots les rend plus forts dans ma mémoire. (p.153)
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En ces temps d'images, où tout le monde peut tout voir sur des écrans, je sais que beaucoup s'imaginent avoir compris le monde parce qu'il leur a été montré dans une boîte. C'est une très grande erreur. Il faut sentir les ondes des gens et celles des bêtes. Il faut se trouver près d'eux, dans la réalité de la vie, pour savoir ce qu'ils sont, et ce qu'ils produisent sur nous.
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Je ne crois pas à la cruauté des bêtes. Dans le monde sauvage, il y a simplement ceux qui tuent pour se nourrir, et ceux qui le font pour se défendre. C'est la loi immuable de la nature, et il n'y a, pour trouver cela méchant, que certains humains qui se sont trop détachés de la vraie vie.
Alors, aujourd'hui, je n'en veux plus au cône géographe. Il avait été arraché de l'océan par une vague et il s'étouffait, à l'air libre, sous un lourd paquet d'algues. Quand Bunjanmanha l'a pris, il a craché son dard venimeux parce qu'il se croyait attaqué. (p.25)
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Il est tant de mystères sur mon île. Il s'y est passé tant de drames. Nous marchons chaque jour sur des terres qui abritent les charniers des massacres anciens, et nos morts nous appellent.
Il m'arrive de penser que nous devons les écouter avec plus d'attention.
( p 269)
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Quelle est donc la vie des écrivains, qui, seuls devant leurs feuilles de papier et, aujourd'hui leurs machines, racontent et racontent et racontent encore ? N'y a-t-il pas un désespoir à se tenir ainsi face à soi-même, tout le temps ? Il faut certainement que ces écrivains fassent autre chose, qu'ils voient le monde et les gens, avant de les recracher dans leurs récits. (p.213-214)
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Vidéo de Jean-François Chabas
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